En réaction à l’article « les exclus du centre-ville gagnent la périphérie; L’arrivée d’une population jeune et branchée dans Saint-Roch fait monter le prix des loyers« , le Soleil a publié ce matin l’éditorial suivant.
Il ne faut pas s’étonner que la revitalisation du quartier Saint-Roch ne se traduise pas par un enrichissement pour une majorité de ses citoyens. La pauvreté économique et sociale d’un quartier ne disparaît pas par magie parce que des condos s’y construisent, que des emplois du savoir s’y créent et que des restaurants et des bars branchés s’y installent. Ne nous y trompons pas, la revitalisation d’un quartier n’est pas un plan complet de lutte antipauvreté.
Ce quartier de la basse ville de Québec a souffert si longtemps d’un état de délabrement et d’abandon qu’il faut éviter d’attribuer à sa revitalisation les problèmes que continue de vivre une bonne part de ses habitants à cause de leur sous-scolarisation, de leur bas niveau d’activité, de leur état de santé et de leur vulnérabilité.
Selon la Corporation de développement économique communautaire de Québec ( CDEC ), des résidants de Saint-Roch ont dû déménager ces dernières années dans un autre secteur de la basse ville, à cause d’une pression à la hausse sur le coût des loyers. La revitalisation n’est cependant pas la seule explication à ce phénomène présent dans d’autres secteurs de Québec et d’autres villes. Évitons de conclure trop rapidement à la gentrification, à l’embourgeoisement de Saint-Roch. Les « pauvres » de Saint-Roch ont aussi fait des gains avec l’embellissement et la dynamisation de leur quartier. Leur milieu de vie est plus agréable, plus sécuritaire, les services y sont plus variés et ils peuvent, même ceux qui sont peu scolarisés, espérer trouver près de chez eux un emploi.
Comme l’indique la Corporation de développement économique communautaire de Québec, 60 % des gens de Saint-Roch y vivent toujours avec un revenu de moins de 20 000 $ par année. Que ceux qui croient que les problèmes du quartier sont derrière nous et qui ne voient que les commerces et les restaurants haut de gamme de la rue Saint-Joseph et de l’Église mettent leur pendule à l’heure. La pauvreté, avec tous les problèmes sociaux et de santé qu’elle génère, est encore bien présente et tant la ville, les organismes communautaires que les services publics doivent en tenir compte dans leurs actions.
Le défi n’est pas celui impossible d’éliminer la pauvreté, mais bien de l’atténuer, là comme dans les autres quartiers de la ville où elle s’abrite. Le défi est aussi de ne pas déloger la pauvreté de Saint-Roch pour l’incruster ailleurs. Il faut permettre une cohabitation harmonieuse entre une population moins nantie et celle qui s’installe qui dispose de plus de moyens. Jusqu’à maintenant, cela se fait plutôt bien dans Saint-Roch. La transformation du quartier, car il reste encore à faire, doit se poursuivre ainsi. C’est d’ailleurs cette cohabitation qui fait le charme du quartier.
Brigitte Breton, 11 juin 2004. Reproduit avec autorisation
11 juin 2004 à 13 h 59
J’ai retenu ce paragraphe:
» Évitons de conclure trop rapidement à la gentrification, à l’embourgeoisement de Saint-Roch. Les « pauvres » de Saint-Roch ont aussi fait des gains avec l’embellissement et la dynamisation de leur quartier. Leur milieu de vie est plus agréable, plus sécuritaire, les services y sont plus variés et ils peuvent, même ceux qui sont peu scolarisés, espérer trouver près de chez eux un emploi. »
Ca ressemble étrangement à ce que je disais hier…mais bon! je suis heureux de voir que je suis pas le seul à le penser!
REVITALISER = (signifie) = REDONNER VIE
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11 juin 2004 à 14 h 02
En lisant l’édito, j’ai effectivement tout de suite penser à ton précédemment commentaire Jaco :)
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11 juin 2004 à 14 h 37
Le « Quebec Urbain » est-il en train de devenir une référence journalistique…???
Oyé, Oyé, bonnes gens du milieu journalistiques écrivez, participez à Québec Urbain vous contribuerez au débat tout en vous gagnant de fideles lecteurs!
Venez aiguisez votre plume et aiguiser notre curiosité!
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11 juin 2004 à 14 h 57
J’avoue aussi que j’ai eu aussi l’impression d’avoir lu ça quelque part avant.
Jaco, quelle influence tu as. Même le célèbrissime journal Le Réverbère pige dans tes idées, c’est peu dire ;-)
Ludo
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