Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Grâce aux technologies de l’information, la Ville de Québec a sauvé Saint-Roch de l’agonie

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 1er novembre 2004 Commentaires fermés sur Grâce aux technologies de l’information, la Ville de Québec a sauvé Saint-Roch de l’agonie

« Le Centre national des nouvelles technologies de Québec
(CNNTQ), mis sur pied en 1998, a sauvé Saint-Roch de l’agonie et du même coup l’industrie des technologies de l’information (TI). Mais à cette époque-là, si le gouvernement Landry n’avait pas donné le feu vert à la création d’un centre du multimédia dans la Vieille Capitale, toutes nos entreprises seraient parties vers Montréal. »

Carole Simard, directrice de la toute nouvelle Plate-forme création multimédia, en sait quelque chose. Elle a participé à la résurrection industrielle du centre-ville et à la naissance du CNNTQ, qui compte aujourd’hui 82 entreprises générant plus de 2000 emplois.

Au milieu des années 90, la Ville de Québec met cartes sur table. A l’exemple de Montréal, elle exige d’avoir sa propre cité des technos. Après s’être fait tirer l’oreille, le gouvernement québécois cédera aux pressions des élus municipaux avec en tête le maire L’Allier. Carole Simard, alors commissaire industrielle, se voit confier le mandat de convaincre les compagnies de déménager au centre-ville. Une tâche qui se révé-lera plus difficile que prévu.

« On était au début du multimédia, dit-elle. Toutes les entreprises de TI rêvaient de se faire un nom sur le marché boursier. Le Centre des technos de Québec leur offrait alors la possibilité d’avoir des locaux à prix avantageux et un crédit d’impôt remboursable. « Mais nous étions pressés par le temps, signale encore Mme Simard. Mégatoon – un des enfants chéris du multimédia – était déjà parti pour Montréal.

« Il faut aussi se rappeler qu’il y 10 ans, la rue Saint-Joseph et le boulevard Charest avaient l’air d’une zone sinistrée. La plupart des magasins du mail étaient placardés. Aussi, les entrepreneurs n’étaient pas trop chauds à l’idée d’emménager dans un quartier qui faisait peur le soir. D’autres voyaient des difficultés à partager leurs locaux. « On va se faire voler nos idées, nos clients, nos employés », se plaignaient-ils. Ce à quoi Carole Simard répliquait : « Si tu as à te faire piquer une idée, vaut mieux que ça soit maintenant que dans 10 ans après avoir hypothéqué ta maison, ton auto et tous tes biens. » A ses yeux, le regroupement devait favoriser une synergie, une entraide entre les entreprises.

« Et ça s’est produit », dit-elle. Les compagnies qui partageaient des locaux sur un même plancher ont fini par échanger des services, des conseils et même de l’équipement. « Quand la bulle des technos a éclaté, ça nous a permis de résister », rappelle encore Mme Simard. Et le CNNTQ s’est plutôt bien tiré d’affaire.

Au fil des ans, 127 entreprises se sont installées au centre-ville. Mais de ce nombre, 45 ont fermé leurs portes. Il en reste à ce jour 82 qui emploient toujours le même nombre de salariés à cause d’un processus de fusions, d’acquisitions et de créations de nouvelles entités typique à ce secteur d’activités. « Il est vrai que ça bouge toujours beaucoup dans le centre des technos, reconnaît Mme Simard. Mais il n’y a pas lieu de s’inquiéter », dit-elle.

Malgré tout, la Ville de Québec et l’Université Laval veulent assurer l’avenir de la cité à long terme. Aujourd’hui, les subventions gouvernementales, qui ont fait le succès du CNNTQ, ont pratiquement disparu. « Nous devons trouver des moyens de dynamiser le secteur, de l’appuyer, de le faire grandir », déclare Mme Simard. D’où le lancement, cet automne, de la Plate-forme création multimédia qui se veut un centre de référence pour toutes les entreprises oeuvrant dans le secteur des TI.


Lise Fournier, 30 octobre 2004. Reproduit avec autorisation

Voir aussi : Arrondissement La Cité - St-Roch.


Aucun commentaire

  1. jaco

    1er novembre 2004 à 20 h 38

    Ce projet structurant, qui a pris racine au cœur même de la ville, s’inscrit parfaitement dans les efforts de revitalisation du quartier Saint-Roch. »

    … »Ce projet a été rendu possible grâce à la collaboration de l’Université Laval, de la Ville de Québec, de Développement économique Canada, du ministère de la Culture et des Communications, d’Emploi Québec et des partenaires du secteur privé intéressés par le développement des technologies de l’information et du multimédia. »

    L’article blesse la modestie de Mme Simard en laissant sous-entendre « qu’elle aurait sauvé le centre-ville St-Roch »… ???

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