Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Québec vue par…; Marie Gignac séduite par Méduse

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 2 août 2004 8 commentaires

Ils ont du flair. Du talent. Une vision. Pour cette nouvelle série, Le Soleil a demandé à des personnalités publiques – artistes, écrivains, gens d’influence – de nous raconter un édifice qu’ils affectionnent plus particulièrement.

« Je ne suis jamais allée en Chine. Quand j’étais petite, il y avait des maisons ici. C’était le quartier chinois. Aujourd’hui, c’est un stationnement. Plus tard, ça va peut-être devenir un parc, ou une gare, ou un cimetière. » Extrait de la pièce de théâtre La Trilogie des dragons.

En écrivant La Trilogie des dragons avec Robert Lepage, Marie Gignac ne pouvait imaginer quelle prophétie elle signerait. Le stationnement est devenu un parc, finalement. Le parc qui donnerait son essor au quartier Saint-Roch. C’est pour cette raison et pour bien d’autres encore que le complexe Méduse, juste en face, est l’édifice préféré de la comédienne, une pure laine de Québec.

De la rue Saint-Réal, qui surplombe la côte d’Abraham, Méduse et le jardin Saint-Roch, Marie Gignac étend les bras à la demande du photographe, comme pour embrasser cette portion de la ville qui n’a hélas plus rien de chinois. Mais La Trilogie des dragons a rappelé à nombre d’entre nous que Saint-Roch a bel et bien hébergé un quartier chinois dans les années 1930.

« Cette pièce a été déterminante pour moi, raconte-t-elle. C’était la première fois que je travaillais avec Robert Lepage et que je participais à une création. J’ai inventé un personnage de petite fille et je l’ai fait vieillir jusqu’à ses 65 ans. Cette pièce et ce personnage m’ont ouvert le monde. »

Ces souvenirs remontent à la surface, alors qu’elle explique pourquoi Méduse la séduit tant. « Plus je le regarde et plus je le trouve joli, énonce-t-elle. Il est bien intégré à l’environnement. » Elle salue « le geste architectural d’avoir recyclé toute ces petites maisons délabrées » et d’avoir réussi l’exploit de « faire du neuf avec du vieux ». « On a assez détruit à Québec », laisse-t-elle tomber. Méduse, c’est la voie royale entre la haute et la basse ville, la locomotive qui a ouvert le chemin et encouragé la revitalisation de Saint-Roch. Et le plus beau, c’est qu’il appartient à des artistes ! « Ils se sont donné des locaux et un destin, résume Marie Gignac. Ils peuvent aussi y faire de la recherche, ce qui est essentiel dans le domaine des arts. »

Méduse abrite non seulement des ateliers d’artistes, mais aussi deux salles de spectacles. En 1999, la comédienne a donné dans l’une d’elles, le Studio In Vitro, son seul spectacle solo, Le Livret d’Isabelle, une adaptation théâtrale du récit poétique de Bernard Gilbert, Opéra.

En sirotant un allongé sur la terrasse de l’Abraham-Martin, elle réfléchit tout haut : « C’est important qu’il y ait un café dans un tel endroit. Ça favorise les échanges et ça sort les gens de leur isolement. » Puis elle regarde le long escalier qui relie la côte d’Abraham à la rue Saint-Vallier, aveuglant de lumière sous le soleil de midi. « Je le prends tous les jours pour aller travailler », mentionne celle qui vit près des Plaines et qui bosse rue de la Couronne, au Carrefour de théâtre de Québec.

Chemin faisant, elle observe chaque fois sur les toits de Méduse les Cônes d’Abraham, oeuvres des artistes Denis Farley et Pierre Fournier. « Boussoles folles devenues haut-parleurs », ces cônes lui font penser à des « mégaphones qui répandent la bonne nouvelle vers la basse-ville » et le jardin Saint-Roch, « le seul espace vert » du coin où les artistes, les intellectuels, les clochards, les professeurs, les touristes et les marchands aiment se prélasser entre une méduse et des dragons fantômes.


Michèle Laferrière 30 juillet 2004. Reproduit avec autorisation

[Photos (01 02) par Bernard Bastien]

Voir aussi : Arrondissement La Cité - St-Roch.


8 commentaires

  1. Bernard Bastien

    3 août 2004 à 10 h 35

    Francis, t’as oublié mes photos de Méduse! ;)

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  2. Francis Vachon

    3 août 2004 à 10 h 55

    Merde merde merde!! Je corrige ce soir à la maison! :(

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  3. Francis Vachon

    3 août 2004 à 18 h 09

    Voilà qui est corrigé :)

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  4. Bernard Bastien

    3 août 2004 à 19 h 56

    Aies pitié un peu des gens qui ont des écrans LCD quand tu compresses les images… 85k pour une image de 900×600 c’est peut-être un peu exagéré là! Tu vois pas l’horreur qui apparait chez nous ;) Ça fait une couple d’images que je vois comme ca ici, tout plein de fantômes et de flous chromatiques…

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  5. Francis Vachon

    4 août 2004 à 09 h 48

    Étrange.. J’ai un LCD au travail et à la maison et tout est OK. Tu es sur PC ou mac? Tu est 16 ou 32 bit?

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