Source : Annie Morin, Le Soleil, le 13 septembre 2017
(Québec) Le Réseau de transport de la Capitale (RTC) se met au travail pour développer un «Expedia» de la mobilité pour l’agglomération de Québec. Les contours en seront dessinés d’ici deux ans et dévoilés en même temps que la prochaine version du réseau structurant de transport collectif sur laquelle planche aussi l’administration Labeaume.
Mardi, le président du RTC, Rémy Normand, est allé plus loin dans la présentation du concept de mobilité intégrée que son organisation veut importer à Québec. «Nous aurons un Expedia de la mobilité où le client achètera ses options sur la base d’un forfait ou à la carte», a-t-il résumé mardi, à la toute fin du Sommet international sur la mobilité qui se tenait au Centre de foires d’ExpoCité.
Avant de bâtir des forfaits, il faut toutefois développer une plateforme technologique qui déclinera toutes les offres de transport de l’agglomération de Québec – du bus au vélo en passant par le taxi et l’autopartage – et proposera des parcours sur mesure pouvant être réservés et payés en quelques clics.
Le téléphone intelligent est le premier support visé, mais le RTC veut également multiplier sur le terrain les bornes d’information qui permettent déjà d’accéder à son application Nomade temps réel.«Le RTC compte faire appel au secteur privé puisqu’il ne peut à lui seul opérer toutes ces options, mais il peut à coup sûr tenir le rôle de la coordination de l’ensemble de celles-ci», a précisé M. Normand, convaincu qu’il revient au transporteur public de proposer un «guichet unique» aux citoyens.
13 septembre 2017 à 12 h 56
Suis-je le seul à ne pas trop comprendre le concept ? En quoi le fait d’avoir un « service à la carte » réduira le traffic ou le rendra plus fluide ?
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13 septembre 2017 à 13 h 11
Il existe déjà Google Maps, Transit, et une panoplie d’applications : j’espère que la ville ne va pas ré-créer ce qui a déjà été fait 10 000 fois. Il ne faudrait pas travailler en vase-clos comme ont le fait trop souvent.
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13 septembre 2017 à 13 h 43
Ils parlent d’un guichet unique. Par une unique application, il serait possible de programmer un itinéraire avec un service privé comme relais dans la banlieue (un genre de taxi). Tout cela s’inscrit dans la volonté du RTC d’entretenir des parcours en droite ligne sans détours, de manière à répartir les effectifs pour avoir plus de fréquences dans les parcours.
Ma principale crainte, c’est le coût. Il n’est pas tellement plus économique d’avoir de petits véhicules. Payer le chauffeur, entretien des systèmes… Les coûts ne sont pas très différents qu’un bus. C’est reconnu dans le domaine.
Cependant, on peut penser à un système qui réduirait les coûts. Comme la possibilité pour la clientèle de commander son déplacement plusieurs heures à l’avance ou de les programmer pour toute la semaine. Pour quelque’un qui fait toujours les mêmes déplacements pour aller travailler, ce serait parfait. Cela permettrait de mieux dispatcher la flotte du service de banlieue et de planifier des itinéraires.
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13 septembre 2017 à 15 h 57
Merci pour ces précisions Jeff. C’est intéressant quand même.
Si les coûts d’un tel système, bien qu’élevés, restent bien en deçà des coûts que représente une 2è voiture, je crois que beaucoup de gens pourraient faire le saut. Encore faut-il qu’un tel système compétitionne la voiture sur le plan du temps de déplacement. Pour cela, ça prend beaucoup d’adhérents et surement d’autres voies réservées.
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14 septembre 2017 à 12 h 00
Mais ce genre de service existe déjà : c’est Auto-mobile de Communauto ou encore Car2Go. Québec devrait faire des efforts pour attirer ce 2e dans la ville et élargir la zone d’utilisation.
Des apps, il en existe déjà des tonnes, en commançant par Google Maps qui est largement utilisé, inclut déjà les TeC, Uber/Taxi, vélo, auto, marche…
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14 septembre 2017 à 21 h 26
Le SISMO – Système intégré de services à la mobilité dans l’Oise a été primé en 2010 et 2011. Voici comment sont vendus les avantages de ce système:
« Ce système intégré facilite les déplacements des usagers grâce à la combinaison des différents modes de transports, à l’intégration des réseaux du département et à l’information en temps réel.
*** Le référentiel unique permet d’intégrer le système d’information et le système billettique. ***
L’usager peut s’informer en ligne sur un déplacement et acheter le titre correspondant. Ce dispositif permet aux AOT de disposer de données et d’outils pour analyser la fréquentation ou la cohérence ente l’offre et la demande. »
Quand on pousse l’intégration plus loin entre des entreprises qui cessent de se voir comme des concurrents, mais plutôt comme des partenaires d’affaires, certains rôles sont laissés aux joueurs qui sont les plus qualifiés. Les firmes en TI comme Uber sont-elles les mieux placées pour planifier un réseau en fonction de l’évolution du développement immobilier? Par contre pour ce qui est d’un système de paiement et de « booking » sur demande Uber est peut-être plus efficiente que le RTC ou Taxi CoOp?
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15 septembre 2017 à 09 h 43
Le défi, ce n’est pas de faire l’application, mais plutôt de la diffuser et d’amener les gens à l’utiliser.
Ce que le maire veut faire, ça existe depuis des années. Je vous invite à télécharger Transit, pour ne nommer que celle-ci. Non seulement Transit couvre le Métro / Bus / Vélo / Uber / Car2Go / Communauto / Stationnement / etc, et ceci pour plusieurs villes (pas une app par ville).
Je suis certains que l’équipe derrière cette app, ou une autre, serait très ouvert à un partenariat avec le RTC pour, par exemple, vendre des billets en ligne.
Ne réinventons pas la rue… les problèmes de mobilité ne sont pas unique à Québec.
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15 septembre 2017 à 12 h 54
Je donnais seulement l’exemple de SISMO pour démontrer que lorsqu’il y a volonté politique l’intégration, l’interopérabilité pouvait rendre l’expérience utilisateur beaucoup plus agréable en France et ce en 2010!
Et ils n’ont pas réinventé la roue, bien au contraire. On peut facilement trouver ceci comme information sur ce projet:
« Le Syndicat Mixte des Transports Collectifs de l’Oise (SMTCO), responsable du projet a été créé à l’initiative du Conseil Général de l’Oise, en partenariat avec le Conseil régional, les agglomérations de Beauvais, Creil, Compiègne et les autres collectivités de l’Oise en charge des transports publics.
Il versera 2,9 millions d’euros par an au groupement CITYWAY/ERG, deux sociétés spécialisées en informations voyageurs et billettique , conjointement candidates pour la création, le financement et l’exploitation de ce projet unique en France. »
C’est donc le consortium « CITYWAY/ERG » qui fut le partenaire d’affaires dans ce projet.
Pour ce qui est de ce que le maire dit, je dirais qu’il y a parfois un écart entre ce que les spécialistes lui recommandent de dire et son discours. Est-ce différent de la plupart des politiciens?
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13 septembre 2017 à 14 h 32
Le RTC semble proposer un système similaire à ce qui s’en vient à Helsinki en Finlande « Mobility as a service » ou « MaaS ».
http://maas.global/maas-as-a-concept/
Le service connecte différents services de type taxi, voiture de location, communauto, bixi, tramway, bus, train …
Il y a un exemple de l’appli ici: https://whimapp.com/fi-en/
Ça prend un réseau bien structuré pour avoir une offre intéressante
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13 septembre 2017 à 19 h 31
Merci pour le lien
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14 septembre 2017 à 21 h 41
@ Nadia + 1
De loin le commentaire le plus pertinent.
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14 septembre 2017 à 08 h 13
Le mairissime maire de Québec est au désespoir de trouver une formule magique qui lui permettra de solutionner les problèmes de déplacements dans sa ville (et dans l’agglomération) sans avoir à compliquer la vie aux automobilistes en aucune façon que ce soit. Maintenant, c’est une application pour téléphone intelligent qui promet le salut. C’est du n’importe quoi, mais ça parait bien dans une conférence de presse.
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14 septembre 2017 à 21 h 07
Avec respect, vous devriez lire un peu sur le sujet de ce billet, c.-a-d. la mobilité intégrée. C’est loin de se résumer une application pour téléphone intelligent.
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14 septembre 2017 à 21 h 14
C’est loin de se résumer à une application pour téléphone intelligent.
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14 septembre 2017 à 21 h 39
C’est navrant de lire les commentaires dans les médias. Une fois de plus la loi du moindre effort aura prévalu chez les journalistes. Sur la chaîne YouTube du RTC ( RTCquebec ) il y a des extraits vidéo de la consultation publique et du Sommet international sur la mobilité urbaine. En visionnant, la présentation de la consultation publique et les présentations au sommet d’intervenants celle de Jarret Walker ont peu comprendre en partie ce qui sera nécessaire pour aller vers une mobilité intégrée.
Toute l’information est disponible gratuitement! Si on fait le minimum d’effort d’investir quelques heures à visionner ces vidéos, ça évite de se ridiculiser en public.
Ironiquement Jarret Walker base son argumentaire pour la façon de faire du Transport En Commun sur un concept de liberté. Le même concept de liberté qui est utilisé pour nous imposer le Tout-À-L’auto à Québec.
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14 septembre 2017 à 21 h 44
Une étude semble suggérer que la mobilité intégrée serait la Solution pour la Chine.
« China motorization trends: New directions for crowded cities
Wei-Shiuen Ng, Lee Schipper, Yang Chen »
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14 septembre 2017 à 21 h 48
À Montréal la STM s’en va aussi dans cette direction.
Tiré de leur site internet:
« Se déplacer autrement
La mobilité intégrée préconise la combinaison des modes de transport collectifs (métro, bus, train, covoiturage, taxi-bus), actifs (marche et vélo) et complémentaires (autopartage et taxi) pour effectuer vos déplacements.
Nous avons conclu des ententes de partenariat avec certains de ces intervenants en transports, dont BIXI et Communauto, qui vous permettront de bénéficier de tarifs préférentiels.
Explorez ces différents modes pour découvrir LA combinaison la plus efficace pour vous; c’est une solution écologique, économique et souvent plus performante que l’auto-solo pour effectuer vos déplacements ! »
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14 septembre 2017 à 21 h 57
Je me permet de citer un article du Journal du Net
« La mobilité urbaine n’est pas qu’une question de transport
Chronique de Jean-Bernard Girault
HTS Consulting, WiserSKILLS »
« Quels sont les caractéristiques de cette nouvelle mobilité ?
L’accessibilité est sans doute l’élément clef car c’est elle qui conditionne l’équilibre entre les territoires de la ville. L’accessibilité doit se comprendre au sens large. Il s’agit de permettre à l’ensemble des populations de passer facilement d’une partie à l’autre de la ville, quels que soient leur origine sociale ou leurs niveaux de motricité (personnes âgées, personnes handicapées…). Sans cette accessibilité la ville devient génératrice d’exclusion. Historiquement ce rôle était joué par la voiture -surtout pour les quartiers périphériques- grâce au niveau de flexibilité qu’elle apporte au déplacement.
Aujourd’hui l’engorgement des voies de circulation, la volonté de « décarboniser » les centres villes, la lutte contre la pollution et la baisse du pouvoir d’achat induisent la nécessité de trouver une alternative à la voiture individuelle. Cette alternative nécessite de penser la ville avec les transports et réciproquement. Si les transports en commun restent la colonne vertébrale de la mobilité urbaine, il est nécessaire de construire le bouquet d’offre permettant d’irriguer l’ensemble -y compris la périphérie- de la ville. L’intégration de cette offre de transport au rythme de la ville est déterminante. La nouvelle offre de mobilité doit permettre de lisser les flux de trafic et de desservir l’ensemble de « fonctionnalités » urbaines en fonction des besoins des habitants. Chaque individu doit pouvoir se déplacer facilement, dans des conditions de temps, de prix et de confort acceptable… être à une heure maximum de l’ensemble des services urbain, dans une logique porte à porte.
Le deuxième enjeu clef de la mobilité urbaine est sa durabilité
Sans même parler de l’importance de limiter le réchauffement climatique-qui sera sans doute l’Enjeu majeur de la deuxième partie de ce siècle-, la durabilité devient nécessaire sans un contexte de maîtrise de la consommation de carburants fossiles et de limitation de la pollution urbaine.
La mobilité moderne se doit d’être à la fois propre et écologiquement « éthique ». Elle doit s’insérer dans la politique énergétique du territoire dans une logique de « smart grid », prendre en compte les enjeux de santé publique et de maîtrise d’émission de gaz à effet de serre.
Quelle conclusion en tirer ?
Ces éléments rendent la vision traditionnelle des transports trop technicienne, trop rigide, inadaptée aux nouveaux rythmes urbains. La ville moderne nécessite une réelle intermodalité, qui organise et facilite le passage d’un mode de transport à l’autre en fonction des besoins et des moments.
Cette approche s’intègre pleinement dans la politique d’urbanisme de la ville, au travers notamment de la création de « hub de mobilité » et de la place réservée aux modes de transports « doux ».
Bien au-delà de sa fonction première, les mobilités d’aujourd’hui sont devenues un axe majeur de la politique urbaine, plaçant les transports au cœur d’un urbanisme recentré sur la place de l’individu en ville. Cela constitue à n’en pas douter un défi technique, architectural et institutionnel, mais réellement incontournable si l’on veut faire de la Ville un lieu qui reste profondément humain. »
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14 septembre 2017 à 22 h 02
Bonne lecture et bon visionnement! Si tous les citoyens de Québec et de la région de La Capitale National investissaient 5 à 10 heures de leurs loisirs sur ce sujet, même les habitants de la banlieue se rendant au travail en voiture-solo en sortiraient gagnants..
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26 septembre 2017 à 11 h 54
Je pense qu’on devrait commencer à songer à un métro pour la capitale. Tenant compte de la croissance de population qui s’en viendra plus vite que l’on le pense, commençons à nous enligner vers un projet souterrain.
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