Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Marché du Vieux-Port; Il faut revoir ses accès et le rendre plus complet

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 26 avril 2004 12 commentaires

Je réside au centre-ville depuis 1990. Au cours de toutes ces années, j’ai fréquenté assidûment le marché du Vieux-Port pour y trouver des produits de saison frais et avoir un contact familier avec les producteurs et les marchands. Mon plaisir à fréquenter le marché se renouvelle à chaque visite et j’y amène parents et visiteurs, à chaque occasion.

Le marché a cependant ses faiblesses. Comme il offre des produits saisonniers, il en résulte qu’il n’est pas ouvert toute l’année et que le choix des produits est fonction des productions locales et des arrivages. Il nous faut donc compléter nos achats dans une épicerie, ce qui occasionne un autre déplacement. Il serait agréable de trouver une plus grande variété de produits sur place (viandes, volailles, poissons et fruits de mer), sauf qu’il ne s’agirait plus, alors, uniquement de produits locaux des maraîchers.

J’arrive d’Ottawa. Le marché By est donné comme un exemple à suivre. Sa gamme de produits est très large sauf que la plupart d’entre eux ne sont pas de production locale (à moins qu’il n’y ait des orangers et des bananiers dans la capitale fédérale !). Et, comme le mentionnait LE SOLEIL (19 avril 2004), les producteurs locaux ne sont pas nombreux et ils sont repoussés dans des coins moins attrayants. Le marché By ressemble plutôt aux « Halles » qui nous sont familières à Québec. La question à poser est donc celle-ci : le marché doit-il être réservé à la production locale ou ouvert à l’importation ?

Emplacement

Quant à l’emplacement du marché, ses problèmes d’accès sont causés par un réseau urbain inadapté. Il faut revoir la fonction du tunnel qui mène vers Limoilou tout en maximisant l’accessibilité pour les piétons du quartier. Il ne faudrait pas oublier que le marché s’est implanté au moment où la fonction résidentielle était à peine relancée dans le Vieux-Port et que, depuis, de nombreux projets résidentiels ont été réalisés. Il reste encore de beaux espaces à développer : a-t-on déjà pensé à faire un projet résidentiel autour du bassin de la marina ?

L’installation d’un marché dans le faubourg Saint-Jean ou Montcalm, me paraît farfelue : ces quartiers sont déjà bien pourvus en établissements alimentaires, ce qui concurrencerait inutilement les marchands qui ont contribué à leur renouveau urbain. L’idée de Réjean Lemoine de le déplacer derrière l’ancienne gare d’autobus est très intéressante, mais le marché sera-t-il plus fréquenté pour autant ? La localisation actuelle permet aussi aux gens d’avoir accès aux commerces du Vieux-Port et à la promenade qui longe le fleuve : nombreux sont ceux qui font d’une pierre deux coups, visiter le marché et se promener dans le quartier environnant.

Un promoteur avance l’idée d’ouvrir un nouveau marché dans le secteur Langelier et demande plusieurs millions de dollars pour le réaliser. Si le projet est viable, pourquoi le subventionner ? Faut-il dépouiller l’un pour donner à l’autre !

Louis Roy

L’auteur habite le quartier du Vieux-Port de Québec


26 avril 2004. Reproduit avec autorisation

Voir aussi : Arrondissement La Cité - Champlain / Vieux-port, Marché du Vieux-Port, Projet - Un Marché dans St-Sauveur.


12 commentaires

  1. Ali

    26 avril 2004 à 16 h 14

    Je suis entièrement d’accord avec l’auteur de cet article. Le marché du Vieux-Port est bien là ou il est. Tout ce qui lui manque, c’est une plus grande variété de produits. Je suis également d’avis qu’il faudrait ouvrir le marché à d’autres commerçants que les producteurs locaux.

    Une boucherie et une poissonerie seraient les bienvenues de même que d’autres commerces qui pourraient être ouverts à l’année.

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  2. Ludovic

    26 avril 2004 à 17 h 10

    Le problème demeure quand même la densité de la population. Par exemple, les écolos qui veulent acheter « local » aiment fréquenter ce genre d’endroit, de même que les immigrants (car dans la plupart des pays, le concept de marché public est beaucoup plus présent qu’ici).

    Or, ces derniers n’habitent pas le Vieux-Port et souvent n’ont pas de bagnole. De plus, envoyer le message qu’il faut y venir en voiture (et vanter le grand nombre de stationnements gratuits), c’est un peu étrange pour un marché public. D’autant plus que si le marché attirait davantage de gens, cela augmenterait le nombre de déplacements en voiture, puisque le marché n’arrive pas à remplacer l’épicerie.

    C’est pourquoi je ne suis pas si certain que le marché accompli son rôle. À moins qu’il ne serve qu’aux baby-boomers qui cherchent à y trouver un semblant de bon vieux temps, une impression de nourriture santé (comme si les producteurs locaux utilisaient moins de pesticides ou d’engrais ou aucun OGM).

    Bref, moi je ne le trouve pas idéalement situé, et je crois qu’il devrait être davantage servir un quartier où il s’intègre et non servir l’ensemble de la population environnante (d’où une impression actuelle qu’il s’agit d’un lieu purement touristique). Cela exclut le Vieux-Port et favorise des lieux comme St-Sauveur et Montcalm, plus denses. Sainte-Foy est également un lieu intéressant, mais il y existe déjà un marché près de l’ancienne mairie.

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  3. Manu

    26 avril 2004 à 19 h 59

    Le meilleur endroit que je verrais, SI on pouvait trouver un coin quelque part, serait Limoilou. Un quartier rempli de gens, où plusieurs pourraient s’y rendre à pied. Mais malheureusement, j’vois pas trop où il y aurait de l’espace pour un marché…

    Si ce n’était pas de la rivière d’un côté et de l’autoroute de l’autre, le secteur de la pointe-au-lièvres pourrait se donner un « face-lift » avec un marché. Peut-être avec 1 pont piéton/cycliste de plus sur la rivière ce serait mieux?

    St-Jean-Baptiste aurait aussi été un bon candidat, côté démographique, mais il possède déjà son lot d’épiceries variées, qui font de la rue St-Jean un marché en soi.

    Quant à Montcalm, il y a encore moins d’espace pour faire le marché, mais il faudrait voir de plus près…

    Sinon on se retrouve plus en banlieue, dans des régions beaucoup moins denses, dans un monde plus adapté aux voitures avec les autoroutes, et des super-marchés qui se prennent pour des magasins à grande surface ou l’inverse (les Wal-Mart ont de plus en plus de nourriture, et le Maxi & Cie de Ste-Foy n’a pas plus de 40% de sa surface en « épicerie », incluant les caisses…) Cela ne rien de ce qu’on appelle traditionnelement un marché, mais demeurent néanmoins très « pratiques » pour les gens de ces secteurs.

    J’imagine néanmoins que Charlesbourg ou Beauport pourraient avoir un marché comme celui de Ste-Foy…

    Mais maintenant que j’ai dit tout cela, d’un ton plus pratico-pratique, voici ce que je pense vraiment:

    Le problème est qu’on veut faire quelque chose pour LE marchée de Québec, un gros marché, quelque chose d’attrayant pour tout le monde… alors c’est ça qu’on veut? ou bien on veut un marché poru les « gens du quartier »?

    Si on veut de quoi de gros et d’attrayant, on va mettre ça en marge de la ville, sur une immense surface encore vierge, et tous les producteurs de Victoriaville à La Malbaie vont venir y vendre leurs produits. On va y ajouter des comptoirs plus spécialisé, et pourquoi pas un kiosque de cirage de chaussures et quelque jeux pour les enfants. Bref, un mélage de foire agricole à Expo-Québec, de Place-Laurier, et d’un super-marché.

    Sinon, si on veut un marché pour les gens du quartier, alors il faut voir cela plus modeste, avec un marché de la taille de la population qu’il dessert. Et on pourrait plutôt considérer avoir plusieurs petits marchés… à Limoilou, Montcalm, St-Sauveur ou même Vanier.

    Faudrait peut-être juste s’entendre sur ce qu’on veut comme marché avant de se demander où on veut le mettre…

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  4. Ludovic

    26 avril 2004 à 21 h 44

    Charlesbourg a déjà un simili-marché public, au Marché au puces Jean-Talon (sortie Jean-Talon sur Laurentienne).

    Très peu de marchands toutefois. Je dis simili-marché parce que justement, les gens s’y rendent surtout en voiture et ce n’est pas véritablement un marché de quartier.

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  5. Patrice

    27 avril 2004 à 17 h 53

    Oui au marché dans le Vieux-Port. J’habite ce quartier depuis peu. Je ne suis pas américain… mais d’origine montréalaise – Quelle horreur !

    Pour ceux qui s’intéressent à la «valbérisation» des Québécois, je crois que le marché peut contribuer à la «démuséification» du Vieux-Québec. Le marché peut nous procurer des services essentiels, à nous qui avons un mode de vie urbain dans le centre de la capitale. Or, je crois que le marché fait parti du mode de vie urbain; genre, «prendre-son-café-en-lisant-le-Devoir-du-samedi-avant-de-revenir-à-la-maison-les-bras-remplis-de-légumes-frais-pour-se-faire-une-petite-bouffe-entre-amis-le-samedi-soir-venu». On n’attire pas les mouches au centre ville avec du vinaigre de chez Wal marde.

    Pour en revenir au marché, en ce moment, on peut trouver de l’émeut, du sirop d’érable en quantité industrielle, des poupées de senteur et de magnifiques biblos. Évidement, on vise là une clientèle touristique; genre, «je-t’ai-rapporté-de-l’émeut-de-Québec-avec-une-belle-poupée-gossée-en-chiffon-recyclée».

    Mais la mixité commerciale, me semble-t-il, ça peut se faire.

    On a déjà une excellente fromagerie – avec une fromagère qui connaît le fromage, ça fait changement ! Une charcuterie avec d’excellentes saucisses. Des fleurs de jardin à profusion. Des légumes, surtout l’été, de très belle qualité, pesticides et OGM compris. Il manque une bonne boucherie et une poissonnerie digne de ce nom.

    Le reste, c’est de la disposition pour bien servir les différents types de clientèle qui se présentent au marché. Pourrait-on mettre un peut d’ordre là-dedans ? Un écriteau par-ci, une vitrine par-là, on déplace les gros oiseaux, on met là-bas le vendeur de laine de lama. Voilà, le tour est joué…

    Pour ce qui est de l’utilisation de l’automobile, sortez au marché Jean-Talon ou encore au marché Atwater dans la métropole, c’est l’enfer noir. Bravo, qu’il y ait du «parking» au Marché. Après le petit café du matin même les urbains écolos voisins du marché y viennent en «char». Une citrouille, 20 lbs de patates, un mino de pomme, un grand sac de carrotte, un petit sac de bettrave, le fromage, les fleurs à profusion, 10 lapins et une souris verte, c’est pesant… même pour un écologiste! Et c’est sans compter l’émeut et la poupée de chiffon !

    L’aménagement urbain, me semble-t-il, ça devrait être fait de mille et une petites choses de la vie courante… Le beau y inclus !

    Je ne voulais pas être sarcastique mais des fois, messieurs dames, dans vos savants commentaires, on y trouve beaucoup de branches mais bien peu de racines. Au plaisir de toujours vous lire…

    A+

    Patrice

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  6. Jean Richard

    27 avril 2004 à 18 h 01

    Les ingrédients du succès du marché Jean-Talon (Montréal) :

    – quartier à densité moyenne (l’habitation typique du quartier, c’est le triplex, un peu comme dans Montcalm – mais les rues ont des trottoirs trois fois plus larges et le piéton y est beaucoup plus à l’aise) ;

    – quartier à population mixte, le marché étant au point de rencontre d’un important quartier italien (la petite Italie), d’un quartier à majorité francophone (Villeray), et d’un autre partagé, avec prédominance arabe, mais aussi beaucoup d’Asiatiques (Parc-Extension), et le marché rend bien cette mixité ;

    – proximité de deux lignes de métro, avec sortie identifiée Marché Jean-Talon, à deux minutes de marche de l’entrée du marché ;

    – convergence de sept ou huit lignes d’autobus où les LFS (les Novabus à plancher bas) sont en majorité, et prendre l’autobus avec une petite voiturette n’a rien d’exceptionnel à Montréal (et c’est la vertu de ces autobus de faciliter la chose) ;

    – mixité commerciale – le marché est entouré des meilleurs commerces d’alimentation de Montréal (boulangerie Première Moisson, fromagerie Hamel, poissonnerie Shamrock, boucherie de Milan, Palais des Saveurs du Québec pour n’en nommer que quelques uns) et de plusieurs bons restos dans un rayon d’un ou deux kilomètres (un resto italien de la petite Italie n’a rien à voir avec les pâtes pâteuses et les sauces à la farine de Paccini)…

    Le petit côté in du marché contribue également à sa réussite, ce qui fait que les samedi et dimanche après-midi, les gens du Plateau et du Vieux-Port s’y aventurent.

    Par ailleurs, avis aux gens qui voudraient avoir le marché de Québec dans des quatiers huppés comme Montcalm : les trois marchés montréalais qui ont le plus le vent dans les voiles, Jean-Talon en tête, Atwater en second et Maisonneuve qui reprend vie, sont tous situés dans des quartiers très modestes (et non pas sur le Plateau et encore moins dans le Vieux-Port), pour ne pas dire pauvres. Donc, il ne faudrait pas lever le nez sur Saint-Sauveur ou Limoilou en disant que ces quartiers ne feront pas vivre un marché. Il n’est pas inutile de préciser d’ailleurs que les fruits et légumes qu’on trouve au marché sont généralement moins cher que dans les grandes surfaces. Si vous allez au marché Jean-Talon, vous verrez beaucoup plus d’immigrants de la classe ouvrière se promener avec de gros sacs de fruits et de légumes que chez Métro ou Loblaws. Et pour ceux qui aiment la chose (la chose est normale pour biens des cultures), un vrai marché est un endroit où on marchande, et plusieurs ne s’en privent pas. Évidemment, ce vrai jeu de marché ne se pratique pas dans les commerces de petits pots de confitures décorés pour touristes, mais aux étals des producteurs, qui s’arrachent les clients.

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  7. Annie

    29 juin 2005 à 13 h 50

    Je suis vraiment d’accord! Le marché est à un endroit extraordinaire et central mais il manque d’ouverture sur le monde. Pour avoir voyager beaucoup en Europe, je crois qu’il est possible de garder les produits locaux en vedette tout en s’ouvrant à la variété. Qui dit que que ça ne poussera pas les agriculteurs d’ici à produire de nouveaux produits?Comme je serais heureuse de partir le soir de mon travail avec mon panier d’osier sous le bras pour aller au marché acheter en plus des mes légumes de l’ïle d’Orléans, mon poisson du Bas Saint-Laurent et mon garam masala pour le curry de ce soir, ainsi que mon café équitable. Je crois que la tradition du marché n’est pas des les moeurs des jeunes de mon âge (25-34). Alors, il faudrait plus que des fraises de l’ïle et le kit à
    bouilli pour qu’ils prennent plaisir à découvir les bonheurs du marché.

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