La pauvreté dans le centre-ville de Québec demeure le lot de la majeure partie de la population.
Malgré les efforts entrepris pour revitaliser les quartiers centraux, la Ville de Québec n’est toujours pas parvenue à améliorer le sort des résidants. C’est ce que révèlent les auteurs de l’étude Quartier en Actions, territoire en mutation, qui doit dévoiler aujourd’hui la Corporation de développement économique communautaire de Québec (CDEC) de Québec
« La revitalisation du centre-ville a certainement eu des effets positifs sur la vie sociale et économique, admet Serge Duclos, mais tous les citoyens n’en bénéficient pas. Pour le commun des mortels qui n’a que sa quatrième secondaire, les entreprises de nouvelles technologies qui se sont implantées depuis quelques années n’apportent absolument rien. »
Bien au contraire, la pauvreté irait en s’accentuant pour plusieurs citoyens. Les auteurs de l’étude donnent pour cause l’invasion du quartier Saint-Roch par une nouvelle couche sociale, jeune et branchée, qui a fait monter en flèche le prix des loyers. Dans la foulée, le taux d’inoccupation est passé de plus de 6 %, il y a cinq ans, à 0,1 % en 2003.
Ce constat est d’autant plus troublant que ce sont les familles qui écopent le plus, puisque les grands logements se raréfient plus vite que les petites unités, lesquelles demeurent relativement disponibles.
Par ailleurs, même si le revenu moyen des habitants du quartier Saint-Roch est passé de 15 000 $ à 20 000 $ par année, près de la moitié des gens du quartier subsistent avec un revenu annuel inférieur à 14 000 $, soit 4000 $ de moins que le seuil de faible revenu établi par Statistique Canada.
Recul progressif
Dans le territoire couvert par l’étude, qui recoupe les 11 quartiers dits « en revitalisation » de la ville de Québec, ce sont les secteurs de Saint-Rodrigue, Giffard et Maizerets qui ont enregistré la plus grande baisse du niveau des revenus au cours des dernières années. Un phénomène qui s’explique par le vieillissement de la population, la forte concentration d’immigrants et… l’exode du centre-ville.
« Il y a un mouvement qui permet de déduire que les personnes les plus pauvres se déplacent vers les quartiers périphériques », explique Jean-Philippe Boucher, un des auteurs de l’étude.
C’est toutefois Saint-Sauveur qui accueille le plus grand nombre de personnes à faible revenu, alors que Limoilou agirait comme une zone tampon, une première étape dans la migration des moins nantis qui vont ensuite s’installer à Saint-Rodrigue ou à Giffard.
Contrer l’exode
Le directeur de la CDEC, qui oeuvre dans le développement économique communautaire des quartiers, voit tout de même plusieurs pistes de solutions. « Ce qui fait la richesse de la vie d’un quartier, ce sont les gens qui y vivent, c’est la mixité du tissu social », plaide Serge Duclos qui voit mal comment on peut tolérer qu’un quartier ne cherche par à retenir tous ses habitants, même les plus vulnérables. Pour y parvenir, l’organisme prône l’élaboration de nouveaux partenariats avec l’entreprise privée de façon à augmenter le nombre de logements sociaux.
« C’est sûr que le logement social, ça peut paraître a priori la responsabilité du public, se défend Serge Duclos, mais les besoins sont tellement importants qu’on ne peut pas toujours frapper sur le même clou alors qu’il n’y a pas de résultats ! »
Yan Turgeon, 8 juin 2004. Reproduit avec autorisation
9 juin 2004 à 00 h 21
Oui, c’est probable qu’il y aura déplacement de population…ou qu’il y aura des perdants si on veut!
Mais il ne faut pas faire de l’angélisme…non plus.
Je cite le premier paragraphe de ce texte; »La pauvreté dans le centre-ville demeure le lot de la majeure partie de la population »
-Soit on créé une spirale par le bas en laissant le centre-ville se ghettoiser,se taudifier, ce qui
permettra de garder des résidents à l’état de zombie mais ayant des loyers raisonnables…
-Soit on crée une spirale par le haut,en développant le marché de l’emploi,en améliorant la qualité de vie pour donner une chance de se sortir du « trou » et d’élever une famille…
Il me semble que le secteur des services s’est beaucoup développée dans st-roch(cafés,bars,pharmacie, petit commerce,boulangerie,
restos rapides etc etc) toutes ces « binneries » requierent beaucoup de personnel non qualifiée et non-scolarié( il y a offre d’emploi cette semaine à la tabagie Du Pont au coin de st-Joseph comme commis de tabagie…)
Donc le développement crée des opportunités, de l’espoir aussi de combattre la pauvreté.
J’aime pas cette approche qui consiste à ne présenter qu’un coté de la médaille pour faire avancer sa cause ou ses revendications.
Moi je connais bien des petits commercants démoralisés qui ont retrouvés le sourire et l’espoir par le renouveau de st-roch et ils embauchent maintenant.
Le titre de l’article laisse entendre: »Un Malheur vient de s’abattre sur st-Roch …60% des gens risquent de se sortir du ghetto laissant les 40% restants à leur triste sort… »
Je crois pas que c’est une bonne approche: encouragez ce qui fonctionne et travaillez sur ce qui marche pas… bref continuez et lachez pas!
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9 juin 2004 à 23 h 36
L’idéal, c’est la mixité. Le problème quand un quartier dépasse un certain seuil d’embourgeoisement, c’est la pression qui est créée pour exclure une certaine couche de la société.
Québec ne connaît pas trop la mixité, et on a raison de s’inquiéter.
Les levées de boucliers contre la construction de HLM dans certains quartiers, ça vous dit quelque chose ?
Et les immeubles aptes à la reconversion qui passent aux mains des promoteurs de condos de prestige plutôt qu’à des coop d’habitation, ça vous dit également quelque chose ?
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11 juin 2004 à 00 h 09
Au moins on semble daccord pour la mixité…
Pour ce qui est du problème des condos et de l’éviction…
l’alerte rouge me semble être à la haute-ville et l’alerte jaune pour st-Roch…
Il faudrait dabord s’attaquer au problème là ou il se trouve…
Je sais que la présente administration avait l’intention annoncée de créer des H.l.m. à Ste-Foy …mais je me demande si c’est conditionnel à la fusion municipale ??
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17 juillet 2005 à 13 h 10
J’ai lu l’article avec intérêt. Étant originaire de Giffard (que j’ai quitté il y a presque 30 ans), à ma dernière visite en 1997, j’ai constaté avec un peu de tristesse que mon ancien quartier (St-Ignace de Loyola) très changé. Auparavant, c’était un quartier de « petit travaillant » permettant une vie économique de quartier (épicerie, quicaillerie,…). Plusieurs de ces commerces sont disparus (sans doute consécutif au déplacement de l’aire commercial vers le haut de de Beauport).
L’article me permet de comprendre un peu mieux la modification socio-démographique de mon ancien quartier.
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