Plus de deux ans après avoir été incendiée et réduite en un tas de ruines carrément dangereuses, une ancienne école de rang du boulevard Saint-Jacques, à Neufchâtel, devenue entre-temps propriété privée, continue de gâcher le paysage et surtout la vie des voisins, même si la Ville de Québec l’a définitivement condamnée.
« C’est une grosse verrue dont le cas dépasse tout entendement », dit au SOLEIL Jean-Pierre Courtemanche, qui a déjà été d’accord pour en faire la restauration patrimoniale, mais qui a carrément lâché prise après l’incendie d’avril 2002. « Il n’y a plus rien à faire avec ça, ajoute l’homme. C’est ridicule de garder ce bâtiment debout. »
Ce n’est pas ce que croit Henri-Paul Fredette, un mordu d’histoire qui a fondé un comité de sauvegarde destiné à faire restaurer ce qui constitue la dernière école de rang de la région de Québec, un projet controversé d’au moins 350 000 $. Et le fait est que son entêtement contribue indirectement à maintenir les ruines en place, au grand dam des voisins et de la Ville de Québec.
Cette dernière a fermé le dossier de la restauration une fois pour toutes, a indiqué cette semaine le conseiller de l’arrondissement des-Rivières, Paul Gardon.
« C’est un bâtiment qui ne mérite aucunement l’attention dont il est l’objet, a déclaré ce dernier. Les spécialistes de la ville l’ont examiné et conclu que sa restauration serait infiniment trop coûteuse pour sa réelle vocation historique. Et dans le meilleur des cas, qui se chargerait ensuite de l’entretien ? »
« Cette école n’avait même pas de système d’égout, raconte Pierre Courtemanche. A l’époque, les élèves utilisaient deux chiottes de bois construites au fond de la cour arrière. Un bâtiment historique destiné aux visiteurs devrait obligatoirement être muni de toilettes, non ? »
Si le bâtiment est déjà laid et « chambranlant » à l’extérieur, ce n’est rien à côté de ce qu’on y trouve à l’intérieur. LE SOLEIL a facilement pu y pénétrer par une porte arrière toute grande ouverte. Des décombres, des cendres, des ruines, des déchets, un plafond qui menace de tomber à tout moment, des trous dans le plancher qui pourraient être fatals à un enfant qui ne ferait pas attention, bref, un danger public qui pourrait tourner au drame, conviennent tous ceux qui ont visité le bâtiment.
« Le propriétaire a été souvent mis en demeure de barricader, a dit le conseiller Gardon. Un inspecteur se rendra tout de suite constater la situation et émettra un avis de placardage immédiat. »
Cette école de rang, construite en 1848, a été fermée en 1963. L’actuel propriétaire des ruines, Yvan Pageau, de Loretteville, en a fait l’acquisition en 1976. Ce dernier est un ancien commissaire d’école qui caresserait un vague projet d’utilisation du lot concerné, disent des voisins. LE SOLEIL a maintes fois tenté de le joindre, mais toujours sans succès.
26 juin 2004. Reproduit avec autorisation
8 juillet 2004 à 16 h 35
C’est drôle, jamais de nouvelles de ce M.Pageau… Est-il un frein aux quelques projets qui ont vu le jour?
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9 juillet 2004 à 09 h 00
Il y a des projets qui mérite d’être développé lorsque que tout se tient vraiment debout. Il faut se rendre à l’évidence que ce n’est pas le cas pour cette ancienne école de rang.
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29 septembre 2004 à 09 h 24
L’ancienne école est localisée dans l’arrondissement Des Rivières et non dans l’arrondissement de la Hautes-Sainte-Charles.
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29 septembre 2004 à 09 h 27
Merci, j’ai mis à jour l’info
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19 juin 2005 à 13 h 12
Bonjour, je ne sais pas à qui m’adresser, mais mon épouse et moi-même sommes intéressé par cette propriété. Chaque fois que l’on passe par là, on se dit qu’il y aurait quelque chose à faire avec ce bâtiment. Si quelqu’un peut nous donner de l’info, Nous apprécierions. Merci.
Monique Légaré et Maurice Jeffrey
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