Tout juste après le dossier « congestion » du Soleil, le Devoir publie un article fort à propos: Automobile : perte de contrôle aux États-Unis.
Bien que ciblant nos voisins du sud, plusieurs problème et piste de solution peuvent s’appliquer à Québec.
Extrait :
Dans plusieurs cas, la recherche de fluidité paraît relever davantage du mythe que de la réalité, car d’autres études ont démontré par le passé que chaque nouveau corridor routier, conçu pour décongestionner, engendrait une demande supplémentaire de la part des gens et des entreprises qui en profitent pour s’éloigner des centres. Il en résulte que chaque ajout routier provoque indirectement une augmentation de la circulation, qui contribue à son tour à la congestion générale : comme si le remède était, en réalité, la source du problème.
(…)
Les auteurs de cette étude texane notent que les transports en commun sont mieux organisés là où le seuil de saturation en routes et autoroutes est pratiquement atteint. Mais dans leurs propositions, ils penchent surtout vers des solutions susceptibles d’améliorer la fluidité du système routier. Ils privilégient pour leur part la solution des voies réservées aux transports collectifs comme les autobus, les taxis et le covoiturage, dont on peut, disent-ils, améliorer l’efficacité grâce à Internet [???] afin de dénicher les solutions optimales pour chacun. L’efficacité de ces voies réservées est telle, précise leur bilan, qu’elle offre au système routier de 19 grandes villes fort congestionnées un répit de 10 à 15 ans avant la saturation totale. Présentement, dans les grandes villes américaines où cette mesure est systématique, les voies réservées transportent jusqu’au tiers de tous les usagers des réseaux routiers en période de pointe.
[Merci à Yvan Dutil]
15 septembre 2004 à 21 h 25
Si Québec veut à tout prix continuer à privilégier l’automobile, elle devra passer aux voies et stationnements réservés aux VOM. Il existe déjà de telles voies dans la région d’Ottawa.
Cependant, il faudrait aller un peu plus loin que la capitale fédérale. Celle-ci reconnaît comme VOM tout véhicule transportant au moins deux personnes. Or, à l’exception des motos (qui devraient avoir automatiquement accès aux voies réservées aux VOM (considérant leur faible encombrement), le nombre d’occupants pour que le véhicule soit qualifié VOM devrait être d’au moins 50 % de la capacité. Ainsi, une fourgonnette de 7 passagers deviendrait VOM à 4 personnes et non seulement à 2.
Actuellement, le taux de remplissage des voitures individuelles aux heures de pointe n’est que d’environ 1,2 personne. Si on portait ce taux d’occupation à 2 personnes, on viendrait d’augmenter de façon significative la capacité du réseau routier et de diminuer de façon très marquée la dépense énergétique.
Le covoiturage sur une base de volontariat ne fonctionne jamais très bien. Il en est autrement si le covoiturage permet d’utiliser une voie plus rapide et d’avoir droit à un stationnement.
Le covoiturage n’a rien de nouveau. Dans ma tendre enfance, nous vivions à côté d’une usine d’environ 50 à 75 employés (selon les commandes et les saisons). Il n’y avait pas 75 voitures dans la cour, mais tout au plus une dizaine. Avec la montée de l’individualisme triomphant et de l’effet ego de la voiture, cette façon de faire est moins populaire. Mais il faut dire que non seulement on ne l’a pas encouragée, mais pire, on a tout fait pour qu’elle ne marche pas (ce ne serait pas bon pour les économies pétrolière et automobile si les gens devaient optimiser la capacité de chaque voiture.
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15 septembre 2004 à 21 h 35
C’est pas une révélation. Ça fait des années que cette vérité est entérinée dans la politique nationale du developpement des transports en Angleterre.
L’inverse est également vrai: lorsqu’on diminue le nombre d’autoroutes, on diminue le trafic.
Pourquoi ne pas démolir toutes les bretelles de Dufferin-Montmorency sauf une et rendre cette dernière accesible uniquement aux transports en commun. Voilà un moyen efficace pour encourager les TEC. Soit qu’on passe de Beauport au Centre-Ville par les petites rues de Limoilou, ou qu’on se stationne gratuitement à l’autre bout pour prendre le metrobus express qui va directement au centre-ville via l’autoroute. Voilà une action qui démontre un véritable engagement vers le developpement durable plutôt que les petites initiatives cul-cul qu’on adopte habituellement pour encourager les TEC.
Avant de faire cela, il faut imposer les retraites obligatoires aux Ministère des Transports pour amener des gens avec des nouvelles idées. C’est là qu’on aurait dû le faire–pas en santé…
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16 septembre 2004 à 08 h 58
M. Donovan, on me reproche souvent d’être trop drastique… Je constate aujourd’hui que je ne suis pas le seul.
Je voulais simplement mentionner que les problèmes de transport dans la région ne sont pas seulement générationnels. Le fait d’imposer des retraites obligatoires aux employés du Ministère des Transports serait inutile à mon avis.
Pourquoi? Je connais plusieurs personnes (tous des proches) de moins de 30 ans pour qui le transport en commun et même le covoiturage n’est pas une option. Pour eux, seul leur maudit char compte, et tanpis pour les autres.
Comme le disait si bien M. Richard, l’individualisme triomphant et l’effet ego de la voiture ont forgé l’esprit de toute une génération de jeunes québécois (au sens municipal du terme). C’est certainement le cas ailleurs aussi mais disons que Québec est frappée de plein fouet par cette vision.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’à moins d’un changement drastique ou d’une catastrophe (naturelle ou économique), personne ne changera ses habitudes alimentaires en matière de transport parmi mes connaissances. Puisque la seconde option n’est pas du tout recommandée, aussi bien passer à la première le plus tôt possible.
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17 septembre 2004 à 18 h 37
Vous avez tout à fait raison que les problèmes de transport dans la région ne sont pas générationnels.
Cela dit, les programmes d’urbanisme et d’aménagement enseignent des théories et pratiques radicalement différentes de ce qu’on faisait il y a 20 ans. On enseigne le developpement durable, à penser aux villes à l’echelle humaine plutôt que pour faciliter les transports automobiles. Il y a une sensibilité au patrimoine qu’il n’existait pas il y a 30 ans.
Tout les projets que je vois ressortir de la direction régionale du Ministère des Transports témoignent qu’il y a un sérieux besoin de renouvellement et de nouvelles idées.
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31 janvier 2006 à 18 h 56
Vive le covoiturage ! Les choses bougent…
Il semble qu’une nouvelle génération de service de covoiturage fait graduellement son apparition : le covoiturage multi-accès, qui combine la puissance d’Internet et l’accès au service à la clientèle via un centre d’appels. À titre d’exemple, AmigoExpress.com se fait le pionnier de cette nouvelle catégorie de service au Canada, introduisant sur la grande toile la notion de contrôle des identités, la validation des permis de conduire des usagers et la confidentialité des informations personnelles. L’accès au service via une ligne sans frais en fait un intermédiaire de premier ordre, accessible de partout par téléphone et en tout temps par Internet.
Il semble que les services existants de covoiturage qui contrôlent l’identité des usagers n’ont jamais fait le saut vers la grande toile. Les services Web de covoiturage, quant à eux, sont souvent de type babillard et ne se soucient pas de confidentialité ou de contrôle des identités. Bien plus que de simples intermédiaires, les services de covoiturage multi-accès proposent d’amener le covoiturage à l’ère du 21e siècle en misant sur la sécurité, l’accessibilité et le service à la clientèle.
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