Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


« Bye-bye la tour d’ivoire ! »; L’Université propose un Portail de la connaissance pour souligner le 400e de Québec et démocratiser son savoir

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 20 septembre 2004 7 commentaires

Le projet de la place de France que caressait le maire L’Allier afin de souligner le 400e de Québec est à peine enterré que l’Université Laval propose le sien, dont le financement proviendrait d’Ottawa. Ce qui porte provisoirement le nom de Portail de la connaissance serait un complexe moderne, sis à l’entrée du campus sur le boulevard Laurier, réunissant toutes les ressources de l’institution afin de les rendre accessibles aux citoyens.

« Nous voulons matérialiser l’idée que l’on développe la connaissance et qu’on ne la transmet pas uniquement pour les étudiants, mais pour toute la population, indique le recteur Michel Pigeon. (…) La communauté universitaire est prête à fonctionner en mode d’ouverture. Bye-bye la tour d’ivoire ! »

Ça faisait près d’un an et demi que l’Université Laval planchait sur son projet, qui aurait reçu l’appui du maire Jean-Paul L’Allier. Le Portail représenterait un investissement de 200 millions $ s’il voyait le jour dans son entièreté et un montant variant entre 80 et 100 millions $ dans une version plus modeste, qui ne rapatrierait pas l’ensemble de ses outils dans un même lieu. La facture, plus salée que celle de l’improbable place de France, serait entièrement payée par le gouvernement fédéral, constituant ainsi le présent d’Ottawa pour l’anniversaire de la ville. Loin de s’arrêter à l’importance de la somme, le recteur y voit un investissement à long terme, comparable à ce que les plaines d’Abraham ont représenté pour le 300e. Il rappelle au passage que 2008 ne soulignera pas uniquement l’anniversaire de Québec, mais aussi celui de l’arrivée de la francophonie sur le continent.

« Si le gouvernement fédéral veut que son héritage soit quelque chose de structurant pour tout un siècle, l’axe de la connaissance est ce qu’il y a de mieux », insiste M. Pigeon.

Au dire du recteur, les premiers ministres fédéral et provincial, Paul Martin et Jean Charest, auraient accueilli l’idée de façon positive.

Carrefour du savoir

Bien que le Portail demeure encore à l’état d’ébauche, on s’attend à ce qu’il prenne l’allure d’un carrefour du savoir. Le bâtiment d’une superficie de 45 000 à 50 000 mètres carrés (une dimension similaire au pavillon Charles-De Koninck) logerait à l’entrée actuelle du campus de l’UL, sur le boulevard Laurier. Dans sa version complète, il serait constitué à 60 % de ses ressources documentaires, répertoriées selon quatre axes : les sciences biologiques et de la santé, les sciences humaines et sociales, les sciences naturelles et le génie, ainsi que les arts et les lettres. Puisqu’on veut en faire un lieu de son temps, les utilisateurs pourront fouiller les sujets selon une logique arborescente, apparentée à celle des réseaux informatiques. Outre la documentation, le public aura accès à un personnel qualifié, à un équipement moderne régulièrement mis à jour et pourra assister à des débats.

« Je rêve que ce soit un lieu où les gens aient le goût de venir, je rêve que tout le monde dise « mon université » », confie M. Pigeon.

Or voilà, le boulevard Laurier n’est pas le lieu le plus aisément accessible aux piétons. Qui plus est, il est relativement éloigné du centre-ville. Le Portail risque donc d’attirer une clientèle motivée plutôt que le passant curieux. Malgré tout, le recteur et son équipe sont persuadés que l’emplacement demeure le bon, notamment parce qu’il est dans l’axe du trajet Métrobus, ainsi que dans celui de l’éventuel tramway, s’il voit le jour. Cinq cents espaces de stationnement seront aussi prévus.

« Le campus est une place logique, soutient Michel Héroux, directeur des relations gouvernementales à l’Université Laval, qui suit le dossier de près. On ne cache pas cependant que d’un point de vue monétaire, on sauve le coût d’acquisition d’un terrain. »

M. Héroux indique qu’un réaménagement du boulevard Laurier pourrait être envisagé, afin qu’il ne prenne plus l’allure d’une

mini-autoroute. Quant au look du bâtiment, un concours d’envergure internationale devrait avoir lieu, question d’assurer une architecture de goût, qui s’harmonisera au campus et évitera l’apparence discutable de certains pavillons.

« Nous lançons l’idée sur la place publique pour que tous les acteurs se parlent et réfléchissent, affirme le recteur Pigeon. (…) Plus il y aura d’idées dans le panier, plus il y aura de chances qu’on se retrouve avec une bonne idée pour la région. »


Nicolas Houle, 18 septembre 2004. Reproduit avec autorisation

Voir aussi : Arrondissement Ste-Foy / Sillery / Cap-Rouge.


7 commentaires

  1. Jean Cazes

    20 septembre 2004 à 23 h 07

    Voici une suggestion que j’ai déjà faite et que je désire réactualiser:

    Le contexte: on annonce souvent des projets majeurs, mais les esquisses se font attendre (ex.: l’INRS, à l’époque, édifice Hydro-Québec sur Laurier…). Or beaucoup des lecteurs de Québec Urbain ont des idées originales, voire de réels talents d’architectes, amateurs ou professionnels!

    Ainsi, il serait à mon avis intéressant de publier sur ce site, comme dans le cas du projet de l’UL, des esquisses tout droit sorties de notre imagination qu’on pourrait ensuite commenter afin de les enrichir!

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  2. jaco

    20 septembre 2004 à 23 h 50

    J’approuve
    Mais comment tu procedes? tu traces un esquisse sur du papier et tu scannes … ou si tu as un logiciel de dessin …ou autre???
    aimerais savoir…!

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  3. Jean Cazes

    21 septembre 2004 à 08 h 50

    Bonjour,

    L’une ou l’autre méthode, pourquoi pas! Je crois qu’on peut être inventif sans avoir nécessairement des outils dernier cri. Rien n’empêcherait par contre de faire paufiner notre esquisse; un travail collectif, quoi!

    En tout cas, c’est une suggestion…

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  4. Nicolas Tremblay

    21 septembre 2004 à 16 h 14

    J’aime vraiment l’idée. Ce serait intéressant d sortir de notre tête nos propres images que nous avons des différents projets.

    Qui sait, au nombre de lecteur sur Québec Urbain, il y aura peut-être quelqu’un qui se basera sur ce que le monde aurait créé idée pour bâtir projet.

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  5. Nicolas Tremblay

    21 septembre 2004 à 16 h 17

    (J’aurais du prévisualiser avant de publier, c’est fou de nombre de petites erreurs que j’ai commises.)

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  6. Patrick

    21 septembre 2004 à 17 h 59

    Pourquoi ne pas mettre ceci sur le site de la place de Paris. Il me semble que le site logique pour un lieu « démocratique » est le lieu ou la population se converge, soit le centre.

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