Poussée à la marginalité et bousculée par une multitude de contraintes, rarement par des avantages, l’agriculture pratiquée dans la Ville de Québec se cherche une nouvelle voie.
Elles étaient bien une centaine de personnes qui ont participé, hier, à un colloque organisé par la Table de concertation agricole de la ville de Québec qui cherche des moyens d’action pour dynamiser le territoire agricole de la ville de Québec.
Parce qu’en plus d’être la capitale nationale, la Ville de Québec est aussi une ville agricole. Bon nombre de personnes ont tendance à oublier que 23 % du territoire de la ville, soit 12 379 hectares (ha), est inclus à la zone agricole permanente définie par la Loi de protection du territoire et des activités agricoles.
Gilles Gagné, directeur général par intérim du bureau régional de la apitale nationale du ministère de l’Agriculture (MAPAQ) précise que l’on retrouve sur ce territoire 128 exploitations agricoles qui déclarent des revenus de 18,4 millions $ annuellement.
Majoritairement spécialisées dans l’élevage de bovins laitiers et de boucherie, de la volaille et dans l’horticulture, ces entreprises agricoles sont concentrées à l’ouest de la ville de Québec, principalement dans l’arrondissement Sainte-Foy et la ville de Saint-Augustin, où l’on pratique une agriculture périurbaine.
Le grignotage urbain
Tout le monde s’entend pour dire que ce vaste secteur agricole est régulièrement soumis à d’énormes contraintes provenant principalement de l’étalement urbain et de la spéculation.
Mais hier, les agriculteurs ont reçu un appui de taille. Le maire de Québec, M. Jean-Paul L’Allier, leur a indiqué que les autorités municipales ne seront pas complaisantes « vis-à -vis du grignotage urbain ».
Il entend bien travailler en étroite collaboration avec l’Union des producteurs agricoles (UPA) dans ce domaine. « Il faudra, dit-il, un accord bien compris de l’UPA » pour permettre un étalage urbain.
Cette agriculture périurbaine se bute à des problèmes de taille. Gilles Gagné du MAPAQ constate que l’on pratique à 61 % une agriculture à temps partiel avec des revenus de moins de 50 000 $ et qu’en plus beaucoup de ces terres agricoles sont exploitées en location.
Le secteur agricole de la ville de Québec fait également face à un problème majeur. Sur les 5500 hectares de terres cultivées, 370 ha sont laissés en friche. Pourtant, la valeur des sols ne fait pas défaut étant classés deux ou trois. « Ce sont, de préciser M. Gagné, des sols de bonne qualité. »
Pourtant, les entreprises agricoles spécialisées en horticulture ont affiché des ventes de 7,2 millions $ et les productions animales n’ont pas été en reste avec des ventes de 10 millions $.
Les plus récentes données compilées par le Conseil de l’agriculture et de l’agroalimentaire pour le développement de la région de Québec (CAADRQ) démontrent également que l’agriculture périphérique a d’importants défis à relever.
Selon le directeur du Conseil, M. Cherkaoui Ferdous, l’enquête menée auprès de 35 producteurs agricoles de Québec indique que le nombre de fermes a chuté de 13 %. Mais, mince consolation la superficie des fermes a franchi un léger bond de 4 %.
Les revenus des agriculteurs ont progressé de 10 %. Mais, M. Ferdous précise que cette croissance est deux fois moins rapide qu’au Québec. On remarque en outre que la moyenne d’âge des producteurs de la ville de Québec est de plus en plus élevée et qu’en plus la relève agricole n’est pas toujours là .
Malgré tout, les producteurs ne désespèrent pas. En fait, 81 % d’entre eux croient que l’agriculture périurbaine est un avantage pour eux. Presque autant, soit 80 %, estiment que la Ville à un rôle à jouer dans le développement de l’agriculture.
Pour eux, les enjeux sont aussi importants. Ils identifient la reconnaissance de l’industrie agricole périurbaine, la cohabitation avec les citadins, le manque de disponibilité de terres, la spéculation sur les terres agricoles et le morcellement des superficies.
Ils identifient aussi le non-respect de la propriété privée, principalement par les amateurs de véhicule tout-terrain (VTT). Les producteurs maraîchers avouent, dans une proportion de 33 %, avoir été victimes de vols.
Réjean Lacombe, 3 novembre 2004. Reproduit avec autorisation
3 novembre 2004 Ã 15 h 54
Avec le départ de Saint-Augustin, j’ai l’impression que le chiffre de 23% n’est plus tout à fait juste. Il y a bien quelques fermettes dans Champigny mais bon…
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3 novembre 2004 Ã 15 h 54
Avec le départ de Saint-Augustin, j’ai l’impression que le chiffre de 23% n’est plus tout à fait juste. Il y a bien quelques fermettes dans Champigny mais bon…
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3 novembre 2004 Ã 15 h 54
Avec le départ de Saint-Augustin, j’ai l’impression que le chiffre de 23% n’est plus tout à fait juste. Il y a bien quelques fermettes dans Champigny mais bon…
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3 novembre 2004 Ã 16 h 00
Exact.
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