Il y a de la lumière qui se perd à Québec. Le Comité de révision de l’éclairage public (CREP) étudiera sous peu un secteur du quartier Lebourgneuf pour identifier des pistes de solution au gaspillage d’énergie.
« On a choisi ce quadrilatère parce qu’il y a des exemples frappants de pollution lumineuse, indique le président de la Commission de la capitale nationale (CCNQ), Pierre Boulanger. Les autoroutes sont bordées par des dessertes chaque côté, il y a de nombreux commerces et centres d’achat. Ça fait un ensemble absolument éblouissant. »
Créé à l’initiative de la CCNQ, le CREP est aussi composé de représentants d’Hydro-Québec, de la Ville de Québec, du ministère des Transports du Québec et des agences énergétiques fédérale et provinciale. Le comité doit présenter un plan global de révision de l’éclairage public avant l’été.
« On va procéder à une analyse très technique de la quantité d’énergie qui est utilisée dans ce quadrilatère et de la quantité d’énergie qui est excédentaire ou mal utilisée, qui est perdue », indique M. Boulanger. Sans être applicable à l’ensemble du territoire, les résultats dans Lebourgneuf devraient donner une idée de l’ampleur du gaspillage à Québec.
La prolifération de doléances à l’endroit de la pollution lumineuse et la fin de l’énergie bon marché sont autant de raisons de s’attaquer au problème, estime M. Boulanger. De plus, pour la CCNQ, qui réalise la mise en lumière de nombreux monuments, il s’agit d’une occasion de souligner sa préoccupation face au problème. « On espère rassurer les gens à l’effet qu’on ne gaspille pas l’énergie et qu’on est très conscient de cette dimension, affirme M. Boulanger. Encore une fois, l’important n’est pas d’éclairer plus, mais d’éclairer mieux. C’est une nuance importante. »
Dans le respect des normes de sécurité pour les piétons, les voitures, les résidences et les commerces, M. Boulanger estime qu’il est possible de réduire l’intensité lumineuse de l’éclairage. Est-il nécessaire, par exemple, que les stationnements de concessionnaires automobiles soient éclairés autant en soirée qu’en pleine nuit ? questionne-t-il.
La technologie peut aussi se mettre au service de la rationalisation énergétique qui pourrait être encouragée par des incitatifs financiers ou une réglementation, par exemple. « Il existe des lampadaires qui concentrent la lumière sur le sol ou sur un mur plutôt que d’éclairer dans toutes les directions, souligne M. Boulanger. En quelque part, il y a des moyens de faire un éclairage sur le trottoir et non partout autour ou vers le ciel. » La CCNQ dit s’être ajustée aux critiques à l’endroit de certaines de ses mises en lumière dont l’éclairage est dirigé vers le haut et compte s’assurer de ne plus répéter la chose.
Simon Boivin, 5 février 2005. Reproduit avec autorisation
8 février 2005 à 20 h 36
Ciel! La Commission de la Capitale Nationale voit enfin la lumière. Question: Pourquoi ré-inventer la roue? Tout ce travail a déjà été fait à Sherbrooke.
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8 février 2005 à 23 h 11
Bravo! Est-ce enfin arrivé le jour où le brillant décideur en matière d’éclairage a compris qu’il ne sert à rien d’éclairer partout et, surtout, directement dans le ciel pour qu’un éventuel martien trouve son chemin? Avec l’état lamentable de des chaussées, je comprend qu’on n’ait jamais oser éclairer vers le bas, là où ce serait nécessaire… Pensons-y bien: combien de lits d’hôpital pourrait-on financer grâce aux économies d’énergie? Finalement, j’espère qu’on appliquera cette idée à plus grande échelle car il existe plusieurs lampadaires aveuglants en bordure des routes au Québec.
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8 février 2005 à 23 h 22
Pourquoi les éclairage orangés, comme on voit sur la 40 à Repentigny, ne sont pas plus utilisés? Il sont doux et peu éblouissant tout en étant visuellement efficace, et probablement économique en énergie.
On ne veut pas éclairer vers le ciel, mais éclairer le sol en hiver revient au même. Alors si on laisse tomber le super-blast blanc de blanc ou encore les intenses lampes au sodium pour des éclairages beaucoup moins lumineux mais aussi performant visuellement (comnme ceux-là orangés) j’ai l’impression qu’on va s’approcher d’une solution intéressante…
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9 février 2005 à 11 h 59
L’orangé c’est du sodium basse pression. C’est difficile à vendre car le rendu des couleurs est nul à chier. Le super-blanc c’est une nouevvle mode. Une recherche a montré qu’il y avait une économie de 20% sur le niveau de lumière est des gain sur le temps de « perception ». Gros argument de vente, mais inutile dans le pratique. Le gain de 20% se produit uniquement quand le niveau de luminausité est très faible, bein en bas du niveau d’éclairage typique d’une rue. Quand au gain de temps de perception, il est de 3 ms, chez des sujet de 25 ans.
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9 février 2005 à 13 h 21
Pourquoi ne pas simplement éteindre en partie la nuit (après 22h, par exemple)? A-t-on vraiment besoin de sur-éclairer un stationnement vide ou une cour barrée de concessionnaire auto à 3 heures du matin? Laisser un spot sur quatre, mettons, pour garder un niveau de sécurité… je ne sais pas par contre si c’est possible de gérér ça de même!
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9 février 2005 à 13 h 26
Évidemment ma réflexon précédente ne s’applique qu’aux stationnements… Pour les rues, il y a déjà des lampadaires dans les rues résidentielles de Lebourgneuf qui n’éclairent précisément que vers le bas et il me semble que ça ait l’air efficace.
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9 février 2005 à 14 h 31
Les lampadaires dapatatifs cà existe en Europe. L’intensité lumineuse varie en fonction de la circulation automobile ou piétonne et des conditions météo.
Il n’y a pas de raison de ne pas faire de même ici.
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9 février 2005 à 19 h 52
Prenons exemple sur la ville de Calgary avec leur programme « EnviroSmart Street Light Retrofit ». Avec des économies d’énergie sans affecter la qualité de vie.
Voir:
http://content.calgary.ca/CCA/City+Hall/Business+Units/Roads/Street+Lights/Envirosmart+Street+Light+Retrofit+Program.htm
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9 février 2005 à 21 h 09
Mieux encore la mégapole de Scotstown :) Monsieur Boulanger pense proposer un plan unique en Amérique du Nord. Il faut vraiment pas être au courant!
Scotstown : Dépôt d’une étude sur la pollution lumineuse
Aurélie Pouliot, Le Haut-Saint-François, 8 janvier 2005
C’est à l’hôtel de ville de Scotstown, lors d’une soirée d’information, que l’entreprise Graph architecture de Québec présentait devant plusieurs citoyens, l’étude réalisée sur la pollution lumineuse. Le document propose plusieurs solutions à différents coûts pour optimiser l’éclairage routier et aussi mettre en valeur le patrimoine de ce village.
La région de l’AstroLab du Mont Mégantic possède l’une des plus importantes réserves de ciel étoilé au monde, mais en 20 ans, la pollution lumineuse a doublé, précise Chloé Legris, chargée de projet à l’AstroLab. C’est pour contre cette réalité que l’étude pour ce projet pilote a été commandée. Si les résultats s’avéraient concluants, le concept pourrait s’étendre aux trois MRC : celle du Haut-Saint-François, du Granit et de Sherbrooke.
L’étude réalisée en deux volets porte d’abord sur la mise en valeur de la municipalité. On recommande de faire appel à une lumière bleutée, provenant de l’intérieur pour valoriser les bâtiments patrimoniaux comme les églises et les hôtels de ville. Ensuite, la chargée de projet chez Graph, Véronique Koulouris, a présenté le projet d’éclairage routier. Différentes options, plus ou moins coûteuses ont été avancées, mais l’objectif premier est d’arrêter la diffusion de lumière à l’horizontal; on éclaire uniquement ce qui est nécessaire et qui procure à la fois une économie d’énergie. Finalement, l’étude avance également la possibilité d’enfouir les fils électriques sous terre sur la rue Victoria.
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10 février 2005 à 10 h 57
Gaspillage d’énergie et éclairage…
En matière d’éclairage inutile et qui gaspille beaucoup d’énergie, vous oubliez un acteur important, l’automobile.
Depuis quelques années, Transports Canada, dans sa grande sagesse peu éclairée, a rendu obligatoire pour les constructeurs automobiles un dispositif allumant automatiquement les phares dès que le moteur se met en marche (dans certains cas, les phares s’allument lorsqu’on desserre le frein manuel).
Dépendant des voitures, la puissance consommée par cet éclairage varie de 100 à 160 watts. D’où vient l’électricité pour alimenter cet éclairage ? De l’alternateur de la voiture, entraîné par le moteur, et il s’agit d’un ensemble très peu efficace.
L’éclairage d’une seule voiture consomme plus d’électricité qu’un lampadaire urbain (souvent des ampoules au sodium de 75 watts), et cette électricité est produite par un système à faible efficacité, utilisant le pétrole comme source d’énergie.
Dans la seule ville de Québec, on peut retrouver, aux heures de pointe, bien au-delà de 100 000 voitures simultanément en marche, et dont l’éclairage consomme plus de 100 watts par voiture, ce qui fait un total de 10 mégawatts. C’est énorme. Ces 10 mégawatts fournis par une alimentation au pétrole très peu efficace représente des milliers de litres de pétrole par jour.
L’allumage des phares en plein jour a été imposé, en principe, au nom de la sécurité routière. Or, l’impact de cette mesure sur la sécurité est loin d’être aussi évident qu’on ne le pense et surtout, il est nul dans bien des conditions. En plein soleil, le jour, cet impact est nul. En ville à 50 km/h ou sur une autoroute où toutes les voitures roulent dans le même sens, cet impact est également nul sauf dans des conditions de luminosité faible, par temps très brumeux ou par chutes de neige.
Un simple dispositif qui éteindrait cet éclairage inutile lorsque le véhicule roule en bas d’une certaine vitesse ou lorsque la luminosité ambiante est suffisante (un simple détecteur d’ombre) permettrait d’économiser des milliers de litres de pétrole par année.
Par ailleurs, si on obligeait les constructeurs à respecter certains standard en matière de feux de position, on pourrait songer à remplacer ces feux par des blocs de diodes électroluminescentes (comme ceux à l’arrière des autobus les plus récents du RTC). Ces feux durent dix fois plus longtemps que les ampoules conventionnelles (d’où la nécessité d’en standardiser le format pour qu’ils deviennent récupérables, car ils durent plus longtemps que la voiture elle-même) et surtout, consomment trois fois moins d’énergie pour une même luminosité.
La consommation d’électricité dans une voiture (éclairage, ventilation et autres systèmes électriques) peut facilement augmenter la consommation de 1 à 2 litres aux 100 kilomètres. Comme le Québécois moyen roule plus de 20 000 kilomètres par année, faites le calcul.
Bref, des puissants phares de voiture allumés en plein jour en pleine ville, sous un soleil radieux, c’est parfaitement inutile et ça brûle des tonnes de pétrole. C’est pire que des lampadaires (ce qui n’exclut pas de revoir le gaspillage lumineux et trop souvent inutile de ces derniers).
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10 février 2005 à 13 h 59
Jean, les feux de jour font diminuer de façon considérable les risques d’accident.
Cependant, en Amérique du Nord, la puissance de ces feux a été largement exagéré (facteur 4). Au point ou des association de personnes agée ont forcé la diminution au même niveau de l’Europe. Quand à leur puissance, elle est certainement bien inférieure à celle des lumières de rue. Leur faisceau étant tout simplement plus concentré.
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12 février 2005 à 18 h 09
Les phares de jour peuvent diminuer les risques certains risques, et certains types d’accidents, mais dans le cas d’une voiture roulant en ville, cela représente moins de 10 % du temps moteur.
Par ailleurs, la présence de phares de jour a été très contestée. Rares sont les pays qui ont adopté cette mesure.
La présence des phares de jour pourrait même augmenter le risque d’accident – car elle concentre la vigilence sur ce qui est abondamment éclairé.
Enfin, les petits lampadaires de rue (comme ceux de Québec) ont des ampoules de 75 ou 100 watts alors que les ampoules des phares avant des voitures ont 50/55 watts chacun, les feux arrières 12 watts chacun et les feux latéraux 7 watts chacun. Faites le total et vous verrez que c’est plus qu’un lampadaire.
Les lampes de rue donnent environ 4 à 5 fois plus d’éclairage par unité d’énergie consommée que les lampes à incandescence.
Le rendement d’un élément générateur moteur de voiture/alternateur étant très faible (moins de 25 %), c’est un véritable gaspillage inutile, dont l’apport au niveau de la sécurité a souvent été remis en question (il est inutile en ville et sur autoroute, quand toutes les bagnoles roulent dans le même sens).
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12 février 2005 à 18 h 21
Un bon lien sur les phares de jour…
http://www.rue-avenir.ch/pages/position.htm
Et un commentaire glané dans un forum de défense des droits des piétons :
« Elles se basent sur leurs recherches des etudes > menees dans chaques pays…
Finlande
Les resultats dans un premier temps positifs ont ete contestes par la suite. Les dernieres etudes montrent qu il n y a aurait aucun impact sur le nombre d accident, mais une surconsommation de 1 a 2% ( ca, ca plait a l Etat )
Danemark
Les phares allumes sont obligatoires. Mais un effet negatif de cette mesure est enregistre pour les pietons, les deux roues motorises et les cyclistes.
Hongrie
Les feux ont ete rendus obligatoires en 1994. Donnee comme benefique au debut, cette mesure apres des analyses plus approfondies a montre des resultats negatifs.
Autriche et Pays Bas
La mesure n est que recommandee car il y a une forte opposition des usagers vulnerables que sont, pietons, cyclistes, et motards.
Sur les 25 pays de l UE, cette mesure n est obligatoire que dans 9, ce qui est loin d etre une majorite… »
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13 février 2005 à 09 h 54
Enfin, les petits lampadaires de rue (comme ceux de Québec) ont des ampoules de 75 ou 100 watts alors que les ampoules des phares avant des voitures ont 50/55 watts chacun, les feux arrières 12 watts chacun et les feux latéraux 7 watts chacun. Faites le total et vous verrez que c’est plus qu’un lampadaire.
Les 13000 lampadaires de la villes de Québec ont une puissance moyenne de 250 W. Les 7000 lampadaires de Sainte-Foy ont une puissance moyenne de 175 W.
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15 février 2005 à 08 h 28
75 watts ou 175, si Sainte-Foy et Québec réunies n’ont que 20 000 lampadaires, ces derniers consomment beaucoup moins d’énergie que les 700 000 phares de voitures allumés inutilement, consommant l’équivalent de 250 watts chacun (50 watts alimentés par un ensemble qui donne un rendement d’environ 20 %).
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