L’adoption d’un plan d’urbanisme est un exercice important pour une municipalité. Le Plan directeur d’aménagement et de développement (PDAD), présentement soumis à une série de consultations publiques, peut avoir de grandes conséquences dans la vie de ses habitants. Voici, à grands traits, quels sont les plans de la Ville pour l’arrondissement Limoilou.
l’arrondissement Limoilou forme une sorte de gruyère urbain. Un grand vide nommé D’Estimauville. Et quelques zones industrielles plus ou moins bien intégrées aux quartiers résidentiels. Pour un grande partie de ses résidants, l’enjeu est donc de savoir comment ces trous seront bouchés ou réaménagés.
Les parcs industriels de la Canardière et du Colisée risquent d’en prendre pour leur rhume, ce soir, lors de la consultation publique dans Limoilou. Alors que la plupart des parcs industriels se trouvent relativement à l’écart des zones habitées, ceux-là se situent tout à côté des quartiers résidentiels. Avec tout ce que cela peut impliquer en termes de bruits, d’odeurs et de circulation. « Alors, comment est-ce qu’on peut réussir à faire cohabiter tout ça ? demande Denis Jean, du Service d’aménagement du territoire de la Ville. (…) A partir du moment où on assure la pérennité d’un secteur industriel, ça pose la question de savoir si on doit contrôler ses usages. »
La solution pourrait donc passer par un changement de vocation de ces deux parcs, que l’on axerait davantage sur le savoir et la technologie, deux domaines habituellement moins « dérangeants » que la production industrielle, au sens traditionnel. Il est également question d’établir des « zones tampon » constituées de commerces entre les parcs et la population.
Les Limoulois des environs de l’incinérateur vivent avec des problèmes semblables de poussière et de camionnage. D’après Fernand Martin, du Service d’aménagement, un nouveau filtre pourrait être installé pour diminuer le premier irritant.
Les changements de vocation de plusieurs édifices sont un autre sujet qui devrait faire jaser, ce soir. La construction de grandes écoles primaires a la cote au sein des commissions scolaires, qui préfèrent cette avenue à la réfection de plusieurs petits établissements. Cependant, les conseillers municipaux interrogés par LE SOLEIL sont pratiquement tous déterminés à se battre pour conserver leurs écoles de quartier, et disent avoir l’appui des comités de parents.
La version préliminaire du Plan directeur évoque par ailleurs la possibilité d’établir un nouveau parcours Métrobus entre Henri-Bourassa et Belvédère, de même que la transformation de Laurentien en boulevard urbain, de Wilfrid-Hamel jusqu’à la rue du Prince-Édouard.
La revitalisation du secteur D’Estimauville, enfin, est un dossier déjà connu. D’après le projet de PDAD, l’endroit « se caractérise aujourd’hui par la prédominance du réseau routier, par un tissu industriel et commercial affaibli (et) par une végétation quasi inexistante », notamment parce que la construction de l’autoroute Dufferin-Montmorency a conduit les automobilistes à contourner ces parages.
La Ville tente en ce moment de susciter des projets de construction résidentielle dans le secteur, où elle aimerait aussi voir s’installer des immeubles à bureaux. Elle a déjà acquis les Galeries Sainte-Anne au coût de 4 millions $ et serait en pourparlers avec des promoteurs.
Jean-François Cliche, 9 mars 2005. Reproduit avec autorisation