L’adoption d’un plan d’urbanisme est un exercice important pour une municipalité. Le Plan directeur d’aménagement et de développement (PDAD), présentement soumis à une série de consultations publiques, peut avoir de grandes conséquences dans la vie de ses habitants. Voici, à grands traits, quels sont les plans de la Ville pour l’arrondissement Charlesbourg.
La banlieue n’a plus 20 ans. En fait, en faisant remonter sa naissance à, disons, 1950, cela lui en donne 55. En certains endroits, comme au sud de Charlesbourg, elle commence à porter son âge. C’est une des grandes questions qui attendent les citoyens de l’arrondissement, ce soir, lors de la consultation publique sur le PDAD : comment renouveler sa population ?
Un grande partie des personnes âgées de Charlesbourg sont concentrées au sud de l’arrondissement. « Ce sont deux villes, dit la conseillère municipale Odile Roy, chargée de l’aménagement urbain, à propos de Beauport et Charlesbourg, qui ont eu un boom important dans les années 50 et 60. C’était la naissance des banlieues, nos premières banlieues appelées « première couronne ». (…) Le défi sera de requalifier cette banlieue. Ce sont des milieux de vie extrêmement attrayants, (…) mais il faut travailler un peu pour qu’ils demeurent attrayants pour les jeunes familles. »
Vieillir chez soi
Les personnes âgées préfèrent souvent vieillir chez elles, remarque Mme Roy, « et pour ça, il faut les aider ». Une solution envisagée est l' »habitat intergénérationnel », où une maison unifamiliale est réaménagée pour loger une famille nucléaire et un ou des grands-parents. La Ville examine en ce moment des façons de soutenir ce genre d’initiative.
« Il faut aussi s’assurer que les écoles ne ferment pas, ajoute Mme Roy, puisque ces quartiers deviendraient alors moins intéressants pour les jeunes familles. »
Sans un effort de la part des autorités, poursuit-elle, « je pense que ces quartiers-là vont passer par un cycle (de déclin). (…) Ce n’est pas encore un drame, mais si on ne fait rien, on va se retrouver avec d’autres morceaux de ville qui périclitent, comme les quartiers centraux dans les années 80. »
Vers des rues commerciales
On retrouve peu de rues commerciales à proprement parler, dans Charlesbourg. Contrairement à Cartier ou à la 3e Avenue, fait remarquer Mme Roy, les « noyaux commerciaux » de l’arrondissement sont plus dilués. Le PDAD visera à rassembler les commerces dans des lieux plus circonscrits.
Parlant de rues, celles de Charlesbourg, comme en beaucoup d’autres endroits, ont été « développées sur un patron tout-à-l’auto », estime Mme Roy. Peu de ces artères, bien que très larges, sont munies de trottoirs. « C’est souvent dans ce temps-là que les parents se plaignent de la circulation de transit. » L’opportunité de changer cet état de fait sera à l’ordre du jour, ce soir.
La pression d’eau trop faible dans le nord de Charlesbourg, par ailleurs, pourrait elle aussi refaire surface. L’usine de traitement des eaux qui dessert le secteur devrait être refaite bientôt, mais cela ne réglera pas ce problème de débit. D’ici à ce qu’une solution soit mise en oeuvre, le développement résidentiel sera « différé » (lire : gelé) dans plusieurs parties de l’arrondissement.
Signalons finalement les efforts déployés pour venir en aide au zoo, lui aussi dans le nord de Charlesbourg.
Un golf et un hôtel sont déjà en construction dans les environs. La Ville espère créer une « masse critique », selon l’expression de Mme Roy, qui y amènerait un plus grand achalandage. « C’est aussi un équipement éducatif important, au même titre que les musées. »
Jean-François Cliche, 14 mars 2005. Reproduit avec autorisation