Une piste cyclable reliant l’Université Laval au Vieux-Québec, au prix de un million de dollars, est ce que propose l’organisation Univert Vélo comme projet rassembleur du 400e anniversaire de fondation de la ville de Québec.
Voilà une « infrastructure qui serait à la fois utile et qui serait tournée vers l’avenir », plaide une porte-parole d’Univert Vélo, Véronique Bouchard. Une telle piste cyclable, dit-elle, serait un symbole d’unification de la nouvelle grande ville fusionnée, tout en collant parfaitement aux nouvelles préoccupations de développement durable et aux objectifs du Protocole de Kyoto sur la réduction de la pollution automobile.
Le tracé de ce projet de piste cyclable urbaine sera dévoilé aujourd’hui, lors d’un 5 à 7 tenu au Pub de l’Université Laval. La cinéaste Marianne Gravel y lancera son film Les Cyclistes polaires, tandis que Pascal Laliberté, de Vivre en Ville, y prononcera une conférence intitulée Mettez du vélo dans votre ville !
Univert Vélo estime que son idée serait la solution de rechange idéale à tous ces projets d’envergure plus ou moins morts dans l’oeuf, trois ans avant les fêtes du 400e anniversaire de Québec, qui auront lieu en 2008. Il nomme Place de France, évaluée à 25 millions $, le Portail des connaissances de l’Université Laval, encore quatre fois plus cher, ainsi que le départ du Tour cycliste de France, dont le coût n’a pas eu le temps d’être évalué avant que le projet passe aux oubliettes.
Patrick Howe, porte-parole de l’organisme provincial Vélo-Québec, applaudit très fort l’initiative d’Univert Vélo. « En plus de relier deux pôles importants de Québec, a-t-il déclaré au SOLEIL hier, cette piste cyclable irait tout à fait dans le sens du concept Vélo-Boulot dont nous faisons ardemment la promotion à Montréal, depuis quelques années. Le vélo ballade, c’est excellent. Mais nous devons maintenant le positionner comme moyen de transport, à l’instar de l’Europe. »
Sur une distance de huit kilomètres ou moins, le vélo est le moyen de transport le plus rapide en ville, fait valoir M. Howe. En plus, dit-il, de ne pas polluer, de prendre peu d’espace sur la route, de garder son passager en grande forme, et d’ainsi contribuer à un meilleur rendement au travail.
« Nous travaillons très fort à combattre les idées reçues antivélo, poursuit le porte-parole de Vélo Québec. Les idées du genre : ça fait suer, c’est nul sous la pluie, il n’y a pas de stationnement protégé. Il n’y a aucune raison valable, notamment, d’interdire les stationnements intérieurs aux vélos, d’autant plus qu’ils prennent peu de place. »
M. Howe se dit renversé de voir que de nouveaux quartiers résidentiels sont encore construits d’abord et avant tout pour les besoins de l’automobile. Certaines rues n’ont même pas de trottoir, donne-t-il en exemple. « Si on ne se préoccupe même pas des piétons, comment voulez-vous qu’on se préoccupe des cyclistes ? »
Ces questions seront largement débattues le 23 mars, à Montréal, lors d’un colloque organisé par l’Association québécoise du transport et des routes, sous le thème Le Vélo au coeur de la ville.
Alain Bouchard, 15 mars 2005. Reproduit avec autorisation
15 mars 2005 à 19 h 04
Excellente initiative. Voilà un projet qui se soucie de l’avenir.
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15 mars 2005 à 19 h 18
De loin LE projet le plus intéressant a Québec en ce moment !
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15 mars 2005 à 20 h 42
Ce ne sont pas des PISTES cyclables qu’il faut, mais des VOIES cyclables.
Il y a une différence majeure entre les deux : les premières servent à isoler les cyclistes des voies de circulation alors que les secondes servent à les intégrer.
Pour savoir quoi ne pas faire, venez faire un tour sur la piste de l’avenue Boyer à Montréal.
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15 mars 2005 à 20 h 45
Mais je suis parfaitement d’accord pour le thème « Mettez du vélo dans votre ville ».
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17 mars 2005 à 10 h 41
Bonjour!
Effectivement, nous proposons l’idée d’une VOIE CYCLABLE entre Ste-Foy et Québec. Dans un premier temps, nous voulons un LIEN DIRECT (par René-Lévesque ou pas très très loin, Grande-Allée étant déjà excentrée donc moins directe selon nous (bien qu’il faudrait aussi une voie cyclable sur Grande-Allée…)).
Comment ça va se transposer concrètement sur la rue? On n’en est pas encore là. Bien qu’étant d’accord sur le fait qu’il faut intégrér les cyclistes dans la rue plutôt que de les isoler, l’aspect «perception de sécurité» d’une piste «isolée» peut jouer sur l’utilisation du vélo par des personnes plus craintives (hypothèse personnelle).
Pascal
membre de la Coalition Priorité Vélo (composée d’Accès transports viables, Promo-Vélo, Univert Vélo et Vivre en Ville)
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17 mars 2005 à 22 h 46
Vivement une voie cyclable sur René-Lévesque! Je suis certain que plein de gens l’utiliseraient. Continuez vos efforts pour mener à terme ce beau projet. Bravo!
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22 mars 2005 à 08 h 40
Félicitations!
Si jamais René-Lévesque n’était pas possible à cause du métrobus, Simon Faucher et moi avons étudié le cas de Grande Allée. Simon peut être rejoint à:
Simon.FAUCHER@oecd.org
Nous avons présenté le projet à la Commission d’aménagement de l’Université l’an dernier. Voir:
http://www.camul.faaav.ulaval.ca/consultation/memoires.html
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