Le réseau cyclable récréatif est en avance sur le réseau utilitaire à Québec, admet Marc des Rivières, directeur des transports à la Ville de Québec. Mais un jour, un jour pas trop lointain, promet-il, les Québécois pourront aller travailler à vélo, de façon sécuritaire.
Le réseau de pistes et de bandes cyclables de la région est pourtant long de 276 kilomètres. Chaque « ancienne » ville a développé son propre réseau. Résultat : aucun plan d’ensemble et beaucoup de tronçons incomplets.
Pour la première fois, les 276 kilomètres de pistes urbaines existantes ont été consignés sur une carte. Au premier coup d’oeil, on se rend compte combien le réseau est incomplet, fait d’innombrables sauts de puce. Le réseau cyclable a le hoquet.
« Il y a beaucoup de liens perdus. Dès qu’il y avait un obstacle, on arrêtait d’aménager », constate M. des Rivières.
Pour raccorder et allonger les pistes cyclables existantes, la nouvelle ville de Québec profite des projets de réfection des rues. Prenons le prolongement de la piste sur Quatre-Bourgeois. « Sans la réfection de toute la rue, le coût aurait été exorbitant. Il aurait fallu abattre des arbres et déplacer des poteaux », explique M. des Rivières.
On profitera donc des travaux dans la rue pour réduire le terre-plein central, rétrécir la chaussée pour les voitures, exproprier un peu de terrain privé pour allonger la piste déjà existante.
« Il faut être à l’affût. Chaque fois qu’on fait des travaux dans une rue, il faut se demander s’il y a un trottoir ou une piste cyclable à intégrer. Nous sommes très sensibles à ça. »
C’est le cas dans le prolongement du boulevard Du Vallon, entre Lebourgneuf et Chauveau. Une barrière de verdure de plusieurs mètres va séparer la piste cyclable du boulevard, sur une longueur de quatre kilomètres.
Jusqu’à maintenant, les efforts financiers de la Ville sont surtout mis dans le réseau des pistes cyclables récréatives.
Mais, pour le transport à vélo, il faut un réseau utilitaire qui permette de se déplacer le plus directement possible du domicile au travail ou à l’école. « Cela pose des nouveaux défis », admet M. des Rivières. Les déplacements à vélo dans des rues achalandées doivent être sécurisés, grâce à des chaussées partagées ou à des bandes cyclables. C’est le concept de vélo-boulot.
Le projet de Montréal
La Ville de Montréal entreprend justement l’application de ce concept cette année. « Le vélo comme mode de transport, c’est sorti très, très fort dans les consultations d’arrondissements, ici. Jusqu’à maintenant, on ne pouvait pas entrer au centre-ville. Le réseau cyclable y convergeait, mais arrêtait net à l’entrée du centre-ville. Les cyclistes ne se sentaient pas en sécurité », explique Patrick Howe de Vélo-Québec. L’organisme a collaboré avec la Ville pour créer le Plan d’accessibilité et de mobilité à vélo au centre-ville lancé la semaine dernière.
A Montréal, des voies réservées aux autobus passeront de 3,5 à 4,5 mètres afin de permettre la présence des cyclistes. « C’est ce qui se fait à Paris. Si ce partage de voies réservées est sécuritaire à Paris, il le sera à Montréal », prédit Patrick Howe. Mille nouvelles places de stationnement pour vélo seront ajoutées. Montréal dépensera 5 millions $ pour réaliser son plan d’accessibilité au centre-ville. « Des pinottes ! », lance Patrick Howe.
Les Québécois ont-ils le même goût que les Montréalais pour venir travailler au centre-ville en vélo ?
Marc des Rivières ne peut s’empêcher de rire avant de répondre. « Il y a des gens qui veulent, oui. On sent, par exemple, que la population souhaite un axe cyclable pour relier Sainte-Foy avec le centre-ville. Mais il faut dire que, chez nous, il y a des contraintes qu’on ne retrouve pas à Montréal. » Des contraintes comme le climat et les côtes.
Mais ces contraintes ne ralentiront pas les efforts pour réaliser un réseau utilitaire, selon Marc des Rivières. « Le cyclisme est en croissance. Si on souhaite diminuer la place de la voiture, il faut travailler sur les alternatives : le transport en commun, la marche, le vélo. Nous n’avons pas le choix », dit-il.
En collaboration avec des groupes comme Promo-Vélo et Vivre en ville, la Ville entend formuler un plan directeur qui intégrera réseau cyclable récréatif et utilitaire. Passer des mots aux actes nécessitera de l’argent, « plusieurs millions de dollars, c’est certain », mais il faudra aussi l’accord des citoyens, incontournable « petite réalité ». L’implantation d’une piste cyclable dans un quartier ne soulève pas toujours l’enthousiasme, reconnaît Marc des Rivières.
Le succès d’un réseau cyclable utilitaire exige beaucoup d’éducation et de sensibilisation. Automobilistes, piétons et cyclistes doivent apprendre à se respecter… et à observer les règles de circulation. Beaucoup reste à faire. Plus encore à Québec et au Québec qu’au Canada anglais, constate le directeur des transports. Mais on y arrivera. On a réussi à convaincre les automobilistes de boucler leur ceinture de sécurité, à force de campagnes de sensibilisation. On fera de même pour le transport à vélo.
Faut pas être peureux
Daniel Moisan, lui, n’a pas attendu l’arrivée du réseau cyclable utilitaire. Il a adopté le concept du vélo-boulot depuis belle lurette. Il pédale de Sainte-Foy vers le centre-ville chaque jour, ou presque. Mais à ses risques et périls. « Il ne faut pas être peureux », admet-il. Il a déjà été effleuré par le miroir d’une voiture, les nids de poule dans les rues lui causent des maux de tête. Même la bande cyclable de la pente douce lui fait courir le risque de déraper, tellement la couche de sable, de cailloux et de vitre est épaisse.
A SAVOIR
Entre 2002 et 2004, la Ville a dépensé 2 millions $ pour le réseau cyclable. Cette année, la Ville de Québec dépensera 6,2 millions $ pour faire cinq raccordements :
– Arrondissement Laurentien : rue de l’Hêtrière, de la voie ferrée à la route Jean-Gauvin
– Arrondissement Sainte-Foy-Sillery : chemin des Quatre-Bourgeois, de l’avenue Bégon au boulevard Pie-XII
– Arrondissement de Charlesbourg : boulevard de l’Atrium, du boulevard des Gradins à l’avenue de l’Isère
– Arrondissement de la Cité : sentiers cyclo-piétons de la rivière Saint-Charles, entre les ponts Lavigueur et de l’Aqueduc
– Corridor du Littoral, de la gare maritime Champlain jusqu’à la côte de l’Église
LE VOCABULAIRE
Piste cyclable
– piste séparée de la rue ou de la chaussée. C’est le cas du Corridor des cheminots et du Corridor du littoral, à Québec, et du Parcours des anses, le long du fleuve, à Lévis.
Bande cyclable
– partie de la rue réservée aux cyclistes. Démarcation au sol et poteaux jaunes pour la délimiter. Les cyclistes y circulent dans le même sens que les automobiles.
Voie partagée
– rue ou route partagée par les cyclistes et les automobilistes, sans aménagement particulier. C’est le cas de la majorité du réseau routier urbain, surtout lorsque la circulation n’est pas trop intense.
Chaussée désignée
– le long de la route, sans poteaux pour la délimiter. Un dessin sur l’asphalte indique que cette partie sert aux cyclistes. Signalisation pour avertir les automobilistes de la présence des cyclistes. Fait généralement le lien entre deux tronçons de bandes ou de pistes cyclables.
Accotement cyclable
– partie, entre le fossé et la chaussée, qui sert aux cyclistes. Démarcation au sol si l’accotement est asphalté.
Réseau cyclable récréatif
– pistes cyclables, pleines de détours et de sites panoramiques, qui servent pour les loisirs et peuvent être multifonctionnelles.
Réseau cyclable utilitaire
– parcours le plus direct pour se rendre d’un point à l’autre. Chaussée désignée, bande, piste ou accotement cyclables seront utilisés.
RÉACTIONS
Claude Larose, RMQ, au pouvoir
– « Actuellement, on a un plan du réseau récréatif, mais rien pour un réseau utilitaire. Il va falloir en développer un et commencer par les endroits où il y a le plus d’obstacles (comme les autoroutes). C’est ça qui est la priorité à mon avis », dit le chef du RMQ, qui souligne que de grands progrès ont été faits depuis que son parti a été porté au pouvoir en 2001. M. Larose signale que plusieurs millions $ sont investis dans les pistes cyclables chaque année. »
Paul Shoiry, ACQ, opposition officielle
– « Ça fait deux ans que je plaide pour qu’on se donne un plan directeur pour les pistes cyclables, mais la Ville reporte toujours à plus tard. Québec a malheureusement pris un retard énorme par rapport à des villes comme Montréal, Sherbrooke et Gatineau. (…) Les gens veulent un réseau sécuritaire, pas seulement des petits bouts de pistes. Ce sont des infrastructures qui ne coûtent pas cher et qui servent à tout le monde », dit le chef de l’ACQ, qui souligne que de telles pistes bonifieraient également l’offre touristique de la région. »
Hugo Lépine, Option capitale, nouveau parti
– « La ministre des Transports, Julie Boulet, a fait une étrange déclaration à ce sujet récemment : pas besoin d’investir dans les pistes cyclables, puisque la demande actuelle ne le justifie pas. (…) Si on avait suivi ce raisonnement, on n’en aurait probablement jamais construit à Québec. Le fait d’en construire a une incidence directe sur la pratique du vélo. Il faut relier au centre-ville le réseau existant en périphérie. Mais tant qu’on ne développe pas ces infrastructures, ont ne peut pas s’attendre à ce que les gens fassent du vélo dans le trafic. »
Louise Lemieux, 24 avril 2005. Reproduit avec autorisation
10 mai 2005 à 16 h 33
SALUT TOUT CA BIEN MOI UN JEUNNE MAROCIN IL CHERCHE LE TRAVAILLE AL ALABS SELEMEMNT J4ATTEND LA R2PANCE ET MERCI
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10 mai 2005 à 16 h 34
SALUT TOUT CA BIEN MOI UN JEUNNE MAROCIN IL CHERCHE LE TRAVAILLE AL ALABS SELEMEMNT J4ATTEND LA R2PANCE ET MERCI
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15 juillet 2005 à 14 h 57
Être sensible aux pistes cyclables lors de féfections des voies publiques, c’est très bien. Mais on ne l’a pas été beaucoup lors de la réfection du chemin St-Louis aux abords des plaines. La pancarte annoncant les travaux affichait même un cycliste circulant paisiblement… sur le trottoir! On a élargit le trottoir et posé de beaux lampadaires, et aujourd’hui c’est très difficile de circuler à cet endroit. Souhaitons que les erreurs du passé ne se reproduisent pas.
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13 novembre 2005 à 23 h 21
Avec la Maîresse actuelle qui croit qu’aller travailler à vélo c’est un truc d’enfant gâté, on est pas prêt d’avoir une ville qui va aller de l’avant avec ces projets.
Merci Madame Andrée Boucher,
Signé d’un enfant gâté qui va travailler en vélo.
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11 décembre 2005 à 01 h 11
(LETTRE ADRESSÉE AU CONSEILLER MUNICIPALE DU SECTEUR LES SAULES POUR OBTENIR DE LA VILLE DE QUÉBEC UN LIEN CYCLABLE ET PIÉTONNIER EN FONCTION DES OBJECTIFS DE L’ARTICLE: VÉLO-BOULOT, MAIS AUSSI VÉLO-ÉCOLE, VÉLO-SANTÉ, VÉLO-SÉCURITÉ…ET PIÉTON-SÉCURITÉ)
« Québec, 1er décembre 2005
Monsieur Gérald Poirier,
Conseiller municipal, arrondissement 2, district 9
Hôtel de ville de Vanier
233, boulevard Pierre-Bertrand, Vanier
G1M 2C7
Tél : 691-6002
Objet : « Demande d’un Lien piétonnier & cyclable pour relier de façon sécuritaire les 2 rives de la rivière Saint-Charles, au Nord de l’autoroute de la Capitale (secteur Les Saules) »
Bonjour Monsieur Poirier,
Permettez nous de vous félicitez pour votre réélection au poste de conseiller de notre secteur.
Nous sommes heureux de pouvoir poursuivre nos démarches avec vous auprès de la municipalité pour le projet du lien piétonnier et cyclable dont la demande « originale » remonte à au moins 20 ans. Vous connaissez cet important besoin, pour notre secteur; nous n’avons pas à refaire la démonstration auprès de la Ville. Nous vous rappelons le 2ième anniversaire de la pétition, de près de 1000 signatures de vos concitoyens déposée à vos bureaux et qui réclame de la Ville de Québec une solution aux problèmes soulevés.
Lors de votre « tournée électorale» à cette occasion, vous avez rencontré vos concitoyens du quartier. Vous avez sûrement remarqué que ceux-ci s’attendent à ce que les choses bougent. Comme nous, ces gens mettent leur confiance en vous, sachant que cette demande d’amélioration urbaine fait partie de vos réalisations à venir, telle que vous l’aviez mentionnée lors de votre campagne.
Comparaisons du secteur Duberger qui a reçu de la Ville des infrastructures cyclables et une passerelle au-dessus de la rivière Sait-Charles tandis que le secteur Les Saules n’a rien:
1. Le secteur Les Saules a une densité de population beaucoup plus importante à proximité de la rivière que celle du secteur Duberger,
2. Le secteur Les Saules n’a aucune piste cyclable alors que le secteur Duberger a déjà cet équipement,
3. Le secteur Les Saules n’a aucune voie de service le long de l’autoroute, alors qu’à Duberger les principaux axes de circulation en sont pourvues,
4. L’école polyvalente la Camaradière à proximité de notre secteur d’habitation est de l’autre côté de la rivière, non accessible par les étudiants du secteur Les Saules, du moins par les voies normales (cyclistes et piétons),
Autres éléments :
5. La municipalité est informée depuis des années, mais ne réagit pas encore, alors que des enfants empruntent des passages, illicites, risqués et même dangereux pour franchir la rivière afin de se rendre à leur école, évidemment par le plus cours chemin (l’hiver sur les glaces, l’été par le barrage),
6. Le boulevard l’Ormière est la seule voie de circulation praticable pour les piétons et cyclistes dans le secteur Les Saules, il est très dangereux dû à la forte densité automobile, particulièrement depuis le développement du parc industriel Armand-Viau, de notre secteur d’habitation et des autres secteurs d’habitations en amont de la rivière.
7. Les feux de circulation du boulevard l’Ormière sont mal adaptés aux intersections, principalement aux sorties d’autoroute,
8. Le secteur d’habitation Les Saules est en cul de sac, obligeant ainsi les déplacements des résidents à se faire en automobile,
« Ignorance ou désintéressement » pour le secteur Les Saules alors que la Ville construit et développe sur l’autre rive de la rivière des pistes cyclable et piétonnière, du côté « Est » de la rivière Saint-Charles. Si cette piste cyclable, adjacente au boulevard Saint-Jacques nous était accessible, la municipalité règlerait enfin la problématique énoncée au niveau du quartier, secteur Les Saules.
Monsieur Poirier, d’autres éléments et d’importants avantages sont en faveur de la construction de ce lien piétonnier :
1. La municipalité se veut « écolo »; elle se dote de voitures électriques ou bi-énergies et prend d’autres mesures pour diminuer la pollution, car le CO² et les gaz à effet de serre préoccupent tout le monde à l’échelle planétaire.
Le lien « piétonnier et cyclable » s’inscrit dans cette même politique de préservation environnementale et de développement durable. Chaque quartier devrait avoir des projets de cette nature, permettant à la municipalité d’aider à rencontrer les politiques gouvernementales à ce niveau.
Ce projet rencontre ces objectifs et devrait être l’exemple et la fierté de votre circonscription.
Ce projet pourrait même faire l’objet d’étude selon les critères LEED, (mesures énergétiques environnementales mondiales) : un pont construit avec des matériaux et un concept respectant l’environnement.
Ce pont devrait avoir une restriction hydraulique minime sur la rivière Saint-Charles et être intégré à son environnement.
2. Les gouvernements fédéral et provincial et les commissions scolaires, ne savent plus comment convaincre les jeunes et les moins jeunes pour les faire bouger. Politique et mesure, afin d’abaisser si non d’éviter les hausses budgétaires reliés à la santé.
Par exemple les publicités dans les journaux, la radio et la télévision, avec le petit bonhomme « bleu », insistant la population à bouger et à faire de l’exercice.
Ce projet rencontre ces objectifs, étant un lien piétonnier et cyclable : il incite les gens du secteur à marcher ou utiliser leurs bicyclettes, au lieu de l’automobile, pour leurs déplacements.
3. En plus du divertissement il y a aussi, de part et d’autres de la rivière, des commerces et différentes entreprises qui deviendraient accessibles à pied ou à bicyclette pour travailler, si il y avait un lien évidemment.
Ce projet rencontre, encore une fois à tous les niveaux, des mesures d’économie d’énergie, environnemental et de santé.
En conclusion, les gens du secteur Les Saules (le secteur au Nord du boulevard de la Capitale), en concordance avec la pétition qu’ils ont signée il y a maintenant 2 ans, exigent de la municipalité, qu’elle procède à la mise en œuvre d’un lien pour les cyclistes et les piétons, afin de relier sécuritairement, les installations existantes du côté de la rivière Saint-Charles, et pour régler définitivement les problèmes soulevés.
Très cordialement,
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2 avril 2006 à 10 h 10
salut
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