Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Le mythe des campagnards en santé déboulonné

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 20 septembre 2006 10 commentaires

Photo: Jean Cazes, 15 septembre 2006.

Source: Claudette Samson, Le Soleil, 19 septembre 2006.

Les Canadiens des champs sont plus malades que ceux des villes. C’est aussi à la campagne que les jeunes sont les plus enclins à se suicider et à mourir des suites d’un accident.

Après avoir révélé récemment que les Canadiens de milieu rural étaient beaucoup plus souvent obèses que ceux des villes, l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) revient avec de nouvelles données déboulonnant le mythe de la campagne source de santé [le rapport en détail]. En fait, il n’y a pratiquement que pour le cancer et le niveau de stress que les ruraux ont l’avantage. (…)

La suite. Voir aussi ce billet.

Voir aussi : Qualité et milieu de vie.


10 commentaires

  1. Carol

    20 septembre 2006 à 09 h 51

    Hum sérieusement je ne vois pas la pertinence de cette étude !

    C’est sûr que les problématiques rencontrés en milieux rural sont les mêmes qu’en milieu urbain. Seulement en moins important.

    De plus les études ont souvent la « facheuses » tendance d’an-alyse sans nécessairement avoir de synthèse…

    Bref. Désolé !

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  2. nicogag

    20 septembre 2006 à 10 h 31

    Je trouve au contraire cette étude très pertinente parce que révélatrice d’une réalité trop souvent ignorée, trop souvent cachée derrière le mythe de la vie bucolique à la campagne, à savoir que la qualité de vie dans les villages se dégrade.

    J’ai vécu toute ma vie au centre-ville de Québec, jusqu’à il y a 5 ans, au moment où j’ai déménagé dans un petit bled perdu de 800 habitants au Bas-Saint-Laurent. Naif, j’étais convaincu que ce serait le pied de vivre là. Le cauchemard !

    Première réalité de la vie en région : on est toujours sur la route. Pour aller à l’épicerie, au travail, à l’hôpital, au cinéma… il faut tous les jours parcourir des kilomètres et des kilomètres sur des routes hyperdangeureuses où circulent un paquet de fardiers fous remplis de produits forestiers. Mettons que ça handicape notre espérance de vie en partant.

    Ensuite les village eux-même sont des milieux très dangeureux. Les routes régionales les tranversent souvent en plein centre, alrs que la rue principale est aussi une rue résidentielle où on trouve l’école et où les enfants circulent en vélo au travers des camions.

    Comme il faut toujours se déplacer pour tout, les gens en région ont été élevés avec le culte du moteur. Les possibilités de loisirs se résument souvent à faire du 4 roues et de la motoneige, ou encore à faire la course en plein coeur du village. On a l’impression, quand on vient de la ville, que tous les jeunes des régions sont des fous du volant.

    Pis il n’y a rien à faire !!! La vie peut vraiment être déprimante : les perspectives d’emplois sont limitées, les loisirs culturels absents… même les possibilités de profiter de la nature, pourtant si proche, sont réduites. Les meilleurs centre de ski de fond ou de ski alpins sont autour des villes, pas dans les régions!

    Pendant les 3 années où j’ai vécu dans ce village de 800 habitants, il y a eu 3 suicides !

    Pas facile la vie rurale en 2006.

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  3. Carol

    20 septembre 2006 à 12 h 13

    Bon j’ai peut=être parlé au travers de mon chapeau ! quand j’ai dit
    « je ne vois pas la pertinence de cette étude »

    Bref… 8-)

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  4. Jean Cazes

    20 septembre 2006 à 23 h 21

    « Pis il n’y a rien à faire !!! La vie peut vraiment être déprimante : les perspectives d’emplois sont limitées, les loisirs culturels absents… même les possibilités de profiter de la nature, pourtant si proche, sont réduites. Les meilleurs centre de ski de fond ou de ski alpins sont autour des villes, pas dans les régions!

    Pendant les 3 années où j’ai vécu dans ce village de 800 habitants, il y a eu 3 suicides ! »

    Citron! À ce point?

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  5. Yvan

    21 septembre 2006 à 08 h 22

    Il y a certainement un effet d’isolement et une difficulté d’accès aux ressources.

    Je pense ici, entre autre, aux jeunes qui s’interrogent (angoisse) sur leur orientation sexuelle. Il n’est pas évidemment en campagne de trouver quelqu’un avec qui en parler. Les jeunes sont souvent privés de mobilité (il n’y a pas de transport en commun) et peuvent difficilement se déplacer vers un CLSC ou autre ressource sans la contribution des parents.

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  6. Yvan Dutil

    21 septembre 2006 à 10 h 40

    La pression du groupe est très forte à la campagne. Il faut être comme les autres ou être isolé. Si tu es le moindrement intellectuel tu es out. Si tu aine d’autres sports que le hockey ou plutôt rouler en quatre roues. Tu es out.

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  7. nicogag

    21 septembre 2006 à 13 h 19

    Évidemment, j’espère que vous avez compris que je ne voulais pas généraliser avec mon commentaire, ce n’est qu’un témoignage. Il y a des milieux ruraux où la qualité de vie doit être intéressante, en particulier les milieux plus dynamiques où l’économie en santé permet d’attirer de nouveaux résidents.

    Le problème avec les milieux en dévitalisation, comme le village où j’ai vécu et comme la majorité des villages ruraux du Québec (il faut se l’avouer), c’est que – et c’est plate à dire -les meilleurs éléments sont partis vivre en ville… il ne reste que les moins ambitieux, les moins scolarisés, les plus pauvres (c’est aussi ce qui explique que l’espérance de vie y est plus courte, puisque le niveau socio-économique est plus faible = plus de tabagisme, moins bonnes habitudes alimentaires etc.)

    Donc, pour quelqu’un qui arrive de l’extérieur dans un village très dévitalisé, c’est pas évident de s’intégrer. En fait, il y a plein de village où la seule et unique raison d’y vivre, c’est parce qu’on vient de là et que notre famille y habite. C’était le cas du village où je vivais. Évidemment, comme tous les habitants du village sont nés là et sont allés à l’école ensemble, quel genre de réseau d’amis peut se faire un universitaire qui arrive de la ville et qui n’a pas de motoneige !?

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  8. Carol

    21 septembre 2006 à 15 h 22

    Finalement a tu réussi de t’intégrer pareil !

    je vien d’arrivé dans un petit patelin, et je me demandais coment m’y intégrer !?

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  9. nicogag

    21 septembre 2006 à 16 h 32

    Ben non, je vis à Rivière-du-loup maintenant. Ça a été un gros soulagement quand j’ai pu me trouver le nouvel emploi que j’attendais pour déménager…

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  10. Manu

    22 septembre 2006 à 02 h 31

    Selon moi, ce que Nicoqaq a bien expliqué par ses exemple, c’est un principe fondamental des « études » : la différence entre une conclusion et son interprétation.

    La conclusion est, grosso modo, que l’état de santé physique et mentale des gens à la campagne est moins bon qu’ailleurs.

    L’interprétation qui vient le plus facilement en lisant l’article, de la manière dont il est écrit, est que la campagne est la « cause » et que le mauvais état de santé est « l’effet ».

    C’est peut-être vrai, peut-être faux, l’étude ne le dit pas. Mais les gens ont la fâcheuse manie d’établir des relations de cause à effet là ou il n’y en a pas nécéssairemetn, surtout lorsqu’un article vient orienter notre pensée par la forme de son discours. C’est ça la différence entre une conclusion (un résultat démontré, ici empiriquement) et l’interprétation des résultats.

    Personnellement, face à une telle situation, j’ai toujours le réflexe d’inverser cause et effet (ici, ça deviendrait « les gens avec un mauvais état de santé » « vont vivre en campagne »). Souvent c’est tout aussi plausible, parfois pas autant, comme dans le cas présent. Je cherche alors une cause extérieure ayant comme effets les deux éléments en cause.

    Nicoqaq a ainsi expliqué que la cause était autre, soit un amalgame de plusieurs choses : conditions intellectuelles, éducation, isolation, etc. Cette cause multiple aurait pour effets que les gens vivent (ou en fait « ne sortent pas de ») en campangne ET qu’ils ont un mauvais état de santé en moyenne.

    Je trouve cette interprétation beaucoup plus crédible et sensée que ce que laisse entendre l’article qui met la campagne en cause. Par exemple, l’article parle d’une moins grande variété de fruits et légumes à l’épicerie en campagne. Je vous suggère d’aller voir les gens de la ville (Vanier disons, je considère ça comme de la ville) qui font leur épicerie au Maxi à Place Fleur de Lys. Même si on y trouve peut-être (ça reste à vérifier) plus de fruits et légumes qu’à Matagami, je n’ai pas l’impression que les clients en achètent plus pour autant. Le « kraft dinner » (et autres du genre) a encore la cote, en plus d’être souvent en spécial…

    Autrefois, jadis, il y a longtemps, la campagne c’était le dur labeur (humain, physique, l’exercice au grand air), les longues distances à parcourir à pied ou en vieille bécanne. Il n’y avait ni télévision ni Internet pour propager les « exigences de société » et le stress. Aujourd’hui, il y a la moisonneuse batteuse dans les champs, la taverne au village, les autos, les skidoos, les quatre-roues… D’accord, je caricaturise à l’os, mais comme expliquait Nicocaq, il faut peut-être voir plus loin que le simple facteur géographique.

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