Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


L’urbanisme à l’aube du 21e siècle: point de vue et définitions (partie II)

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 20 décembre 2006 5 commentaires

Pour faire suite à la première partie, voici un autre point de vue concernant ce que l’on qualifie de nouvel urbanisme. Avec un point de vue plus personnel.

Bien entendu selon moi, les Européens possèdent une longueur d’avance sur nous, Nord-américains, surtout en matière de qualité d’environnement. De plus en plus on demande aux urbanistes et architectes du monde de se pencher sur différents facteurs ou phénomènes environnementaux, tels le réchauffement climatique:

« Plus de la moitié de la population mondiale vivra dans une ville en 2030, contre seulement 10% en 1900. Le 21e siècle sera urbain. Mais la ville de 2030 ressemblera assez peu à celle du XXe siècle: de plus en plus étalée et multipolaire, diverse et fragmentée, pénétrée de réseaux et insérée dans les circuits mondiaux d’échange, autonome vis-à-vis des Etats-nations, préoccupée de son « empreinte écologique » mais aussi des tensions sociales en son sein, cette ville se réinvente en profondeur. Les technologies jouent un rôle important dans cette mutation, qu’il s’agisse d’aider les citadins à organiser l’écheveau complexe de leurs relations, leurs occupations et leurs déplacements ; de favoriser une production et une distribution de plus en plus flexibles, en ! temps réel et connectée à de multiples réseaux ; et d’organiser l’échange entre les citoyens avec, ou parfois contre, les institutions de la ville »

L’extrait ci-haut est tiré du site http://www.a-brest.net. Il est certain, à la lumière de cet article, que la ville doit être réinventée:

« Le paradigme du développement durable oriente déjà en profondeur les réflexions et pratiques des acteurs de l’urbanisme, toutes catégories confondues, à qui l’on demande désormais de maintenir la qualité de l’air, de gérer l’eau, de traiter les déchets, d’économiser l’énergie, de privilégier la qualité de vie des habitants, de préserver la biodiversité urbaine, de chasser le bruit, de renforcer l’accessibilité… Dans les prochaines années cette tendance se renforcera, quel que soit le régime urbain. Certains pays ont mis en pratique ces principes dans le cadre d’expérimentations d’éco-quartiers, comme celui de BedZed, [voir ce billet] en Angleterre, ou de construction d’une éco-ville, comme celle de Dongtan en Chine (500 000 habitants prévus en 2050). »

Je nuance toutefois: je ne suis pas tout à fait d’accord avec la vision et l’utilisation de la technologie telles qu’expliquées dans l’article car trop souvent, cette technologie fut conçue et utilisée, d’après moi, au détriment de l’être humain. Comme disait Einstein: « Le progrès technique, c’est comme une hache dans les mains d’un psychopathe. » Il est certain qu’il faudra sortir de l’ornière du déjà connu pour innover, améliorer tant soit peu le milieu et la qualité de vie des gens habitant dans les agglomérations urbaines. Cela suppose aussi de changer notre façon de voir et de faire l’urbanisme.

Toujours à propos du nouvel urbanisme, voici ce que Marie-Odile Trépanier, directrice de l’Institut d’urbanisme de la Faculté de l’aménagement à l’Université de Montréal, a déjà souligné:

 » Ce qui me paraît le plus problématique chez nous, c’est qu’on est encore dans un débat très polarisé : la méchante banlieue opposée au bon centre-ville. La vérité, c’est que la banlieue est extrêmement diversifiée comme les quartiers centraux. Il faut plutôt intervenir de façon fi n e. Le nouvel urbanisme propose des principes importants et pas seulement des applications formelles. Ce que je crains dans le nouvel urbanisme, c’est qu’on s’accroche trop aux formes. (N.D.L.A : contenant sans contenu) Il ne faut pas y voir uniquement une nouvelle façon de faire des lotissements en banlieue. Parce que faire des lotissements de banlieue en demi-cercles ou en grilles orthogonales, ce n’est pas suffisant. Le nouvel urbanisme doit être le lieu où l’on pense la ville autrement pour la rendre plus conviviale et où l’on cherche à mieux intégrer les gens, les activités et les équipements. « 

Personnellement, pour conclure, je crois qu’on devrait pousser plus à fond ce concept de nouvel urbanisme et l’appliquer dans nos environnements urbains existants. Développer une véritable symbiose entre humains et milieu, cela suppose éradiquer ce qui peut nous aliéner, nous les humains : la liste des « irritants » à combattre est longue, j’en conviens! En conséquence, tous les champs de compétences pluridisciplinaires de l’urbanisme devraient travailler de concert: reste à savoir si les décideurs politiques suivront cette nouvelle vague…et aussi le reste…

Comme disait Francis dans l’un de ces billets, « il y a des humains derrière chaque ville »: la ville trouve son existence dans l’humain. Au sens politique et social du terme, pas d’humains, pas de ville, et dorénavant, il ne faudra plus l’oublier! Un consensus se dessine: l’urbanisme ne rime plus seulement qu’avec infrastructures, routes et bâtiments. Cela est dépassé, nous sommes au 21e siècle, et nous avons de nouveaux défis à relever.  » Thinking outside the box ! « 

Merci à Jean Cazes pour sa collaboration

Voir aussi : Nouvel urbanisme.


5 commentaires

  1. JT

    21 décembre 2006 à 11 h 01

    Pour faire l’expérience pratique de la mutlidisciplinarité autour des questions d’habitats : Le concours Ecologez http://www.ctn.etsmtl.ca/ecologez/

    Sous la forme d’une charrette de conception, ce concours offre l’opportunité aux étudiants provenant des domaines de l’architecture, du génie, du design, de l’environnement et de l’urbanisme de mettre leurs connaissances en pratique, et cela d’une façon intégrée, dans la conception d’un bâtiment écologique.

    Pour vous loger pendant la fin de semaine : http://www.couchsurfing.com/

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  2. Benoît L.

    24 décembre 2006 à 10 h 41

    J’ai pour ma part une vision très politique de l’urbanisme qui n’est finalement qu’une composante d’un projet du « vivre ensemble » porté tant par les institutions que par les individus.

    J’ai d’ailleurs écrit il y a quelques semaines un article qui résume mes réflexions de jeune urbaniste : « Un urbanisme politique ? »
    http://www.chezbelan.com/article-4381996.html

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  3. Jeff

    24 décembre 2006 à 11 h 23

    Intéressant Benoît.
    Je ne suis pas un professionnel de l’urbanisme. Ma vie jusqu’ici a cependant été proche de la politique.

    Il y a un élément incontestable: l’urbaniste s’intéresse au milieu de vie des hommes.

    Je crois, moi aussi, que l’urbanisme est politique tout simplement pour cette raison: elle propose (ou impose) des choix de société.
    Doit-on passer un circuit d’autobus dans cette petite rue?
    Doit-on permettre à un quartier d’acceuillir des résidents exclusivement d’une certaine catégorie?
    Doit-on prolonger une autoroute dans un parc?

    Ce sont tous des choix à faire. Personnellement, je ne considère pas qu’il existe de bon et de mauvais choix. Tous ces choix sont largement déterminés par des valeurs sociales parfois dominantes, parfois concurentes, qui évoluent dans le temps. Il n’existe pas d’urbanisme neutre puisqu’il étudie des choix. Il apporte des réponses techniques à des questions sociétales.

    Enfin… s’il existe un urbanisme purement ana.lytique, un urbanisme comme science qui ne fait qu’observer et constater des liens de cause à effet, un peu comme un sociologue marsien qui observe la Terre, ça m’intéresserait d’avoir quelques références.

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  4. jaco

    24 décembre 2006 à 13 h 04

    Bon commentaire Jeff

    Mais il contredit ton autre commentaire dans « Fini les bretelles »

    Ici tu dis que l’urbanisme est Politique avant tout alors que la tu dis:  » je veux bien te croire mais comment expliquer tel argument technique défendue par la voirie?

    C’est justement la que se situe le mensonge de la Voirie qu’a dénoncé québec-urbain: « le blocage a la démolition des bretelles n’a jamais été Technique mais POLITIQUE
    Et le mensonge c’a été de faire croire a l’élu que des raisons techniques rendaient cela impossible
    En étant construit sur le mensonge, ca devient une double fraude:
    1-Fraude technique; on annoncait 60 millions de couts pour bloquer le projet et on le fera pour moins de 20 millions maintenant

    2-Fraude politique; des non-élus essaient de bloquer un projet parrainée par des élus

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  5. Jeff

    25 décembre 2006 à 01 h 15

    Je me suis mal fais comprendre Jaco.
    Je n’ai pas demandé l’argument technique de la voirie, j’ai demandé quel était l’article écrit dans Québec-urbain il y a deux ans qui dénonçait cette « arnaque »

    Et sans vouloir m’éloigner du sujet, j’aimerais bien comprendre les motivations de non-élus (des fonctionnaires) à vouloir bloquer un projet comme celui de la place de France.

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