Pour faire suite à la première partie, voici un autre point de vue concernant ce que l’on qualifie de nouvel urbanisme. Avec un point de vue plus personnel.
Bien entendu selon moi, les Européens possèdent une longueur d’avance sur nous, Nord-américains, surtout en matière de qualité d’environnement. De plus en plus on demande aux urbanistes et architectes du monde de se pencher sur différents facteurs ou phénomènes environnementaux, tels le réchauffement climatique:
« Plus de la moitié de la population mondiale vivra dans une ville en 2030, contre seulement 10% en 1900. Le 21e siècle sera urbain. Mais la ville de 2030 ressemblera assez peu à celle du XXe siècle: de plus en plus étalée et multipolaire, diverse et fragmentée, pénétrée de réseaux et insérée dans les circuits mondiaux d’échange, autonome vis-à-vis des Etats-nations, préoccupée de son « empreinte écologique » mais aussi des tensions sociales en son sein, cette ville se réinvente en profondeur. Les technologies jouent un rôle important dans cette mutation, qu’il s’agisse d’aider les citadins à organiser l’écheveau complexe de leurs relations, leurs occupations et leurs déplacements ; de favoriser une production et une distribution de plus en plus flexibles, en ! temps réel et connectée à de multiples réseaux ; et d’organiser l’échange entre les citoyens avec, ou parfois contre, les institutions de la ville »
L’extrait ci-haut est tiré du site http://www.a-brest.net. Il est certain, à la lumière de cet article, que la ville doit être réinventée:
« Le paradigme du développement durable oriente déjà en profondeur les réflexions et pratiques des acteurs de l’urbanisme, toutes catégories confondues, à qui l’on demande désormais de maintenir la qualité de l’air, de gérer l’eau, de traiter les déchets, d’économiser l’énergie, de privilégier la qualité de vie des habitants, de préserver la biodiversité urbaine, de chasser le bruit, de renforcer l’accessibilité… Dans les prochaines années cette tendance se renforcera, quel que soit le régime urbain. Certains pays ont mis en pratique ces principes dans le cadre d’expérimentations d’éco-quartiers, comme celui de BedZed, [voir ce billet] en Angleterre, ou de construction d’une éco-ville, comme celle de Dongtan en Chine (500 000 habitants prévus en 2050). »
Je nuance toutefois: je ne suis pas tout à fait d’accord avec la vision et l’utilisation de la technologie telles qu’expliquées dans l’article car trop souvent, cette technologie fut conçue et utilisée, d’après moi, au détriment de l’être humain. Comme disait Einstein: « Le progrès technique, c’est comme une hache dans les mains d’un psychopathe. » Il est certain qu’il faudra sortir de l’ornière du déjà connu pour innover, améliorer tant soit peu le milieu et la qualité de vie des gens habitant dans les agglomérations urbaines. Cela suppose aussi de changer notre façon de voir et de faire l’urbanisme.
Toujours à propos du nouvel urbanisme, voici ce que Marie-Odile Trépanier, directrice de l’Institut d’urbanisme de la Faculté de l’aménagement à l’Université de Montréal, a déjà souligné:
» Ce qui me paraît le plus problématique chez nous, c’est qu’on est encore dans un débat très polarisé : la méchante banlieue opposée au bon centre-ville. La vérité, c’est que la banlieue est extrêmement diversifiée comme les quartiers centraux. Il faut plutôt intervenir de façon fi n e. Le nouvel urbanisme propose des principes importants et pas seulement des applications formelles. Ce que je crains dans le nouvel urbanisme, c’est qu’on s’accroche trop aux formes. (N.D.L.A : contenant sans contenu) Il ne faut pas y voir uniquement une nouvelle façon de faire des lotissements en banlieue. Parce que faire des lotissements de banlieue en demi-cercles ou en grilles orthogonales, ce n’est pas suffisant. Le nouvel urbanisme doit être le lieu où l’on pense la ville autrement pour la rendre plus conviviale et où l’on cherche à mieux intégrer les gens, les activités et les équipements. «
Personnellement, pour conclure, je crois qu’on devrait pousser plus à fond ce concept de nouvel urbanisme et l’appliquer dans nos environnements urbains existants. Développer une véritable symbiose entre humains et milieu, cela suppose éradiquer ce qui peut nous aliéner, nous les humains : la liste des « irritants » à combattre est longue, j’en conviens! En conséquence, tous les champs de compétences pluridisciplinaires de l’urbanisme devraient travailler de concert: reste à savoir si les décideurs politiques suivront cette nouvelle vague…et aussi le reste…
Comme disait Francis dans l’un de ces billets, « il y a des humains derrière chaque ville »: la ville trouve son existence dans l’humain. Au sens politique et social du terme, pas d’humains, pas de ville, et dorénavant, il ne faudra plus l’oublier! Un consensus se dessine: l’urbanisme ne rime plus seulement qu’avec infrastructures, routes et bâtiments. Cela est dépassé, nous sommes au 21e siècle, et nous avons de nouveaux défis à relever. » Thinking outside the box ! «
Merci à Jean Cazes pour sa collaboration