L’image ci-haut est tirée du billet suivant: Domaine Cataraqui: L’établissement aura une nouvelle vocation.
Source: Radio-Canada (Ça me dit de prendre le temps), 22 décembre 2007.
Le domaine Cataraqui est en train de se transformer, après avoir été à l’abandon pendant près de quinze ans… Réjean Lemoine nous brosse un portrait des récents développements dans le dossier.
Le reportage radio (env. 7 min.).
28 décembre 2007 à 11 h 39
Bonjour,
J’aimerais apporter une mise au point en lien avec le résumé écrit de la chronique fourni par Radio-Canada (lequel résumé est ici reproduit), à défaut d’être en mesure de le faire sur le site même de Radio-Canada. J’espère que vous me pardonnerez cette effronterie.
Le « lead » de cette chronique laisse entendre que Cataraqui est présentement à l’abandon depuis 15 ans : « Le domaine Cataraqui est en train de se transformer, après avoir été à l’abandon pendant près de quinze ans. »
Cataraqui fut effectivement laissé à l’abandon suite à la mort de sa dernière propriétaire en 1972, Catherine Rhodes-Tudor-Hart. De nombreux citoyens de Québec se souviennent d’ailleurs du vaste (et malheureux) encan qui eut lieu en 1972 et 1973.
Les jardins commencent à revivre vers 1987. La villa n’est plus chauffée ni électrifiée jusqu’au début des années 1990. Mais en septembre 1995, Cataraqui ouvre ses portes en tant que musée-jardin géré et animé par la Fondation Bagatelle. Une très petite équipe (dont j’ai fait partie de 1998 à 2002) a rendu ses lettres de noblesse à ce magnifique domaine grâce a de magnifiques expositions ainsi que de riches programmes éducatifs et interprétatifs.
Mais les coûts de fonctionnement d’un tel site étant ce qu’ils sont, une simple fondation à but non lucratif ne pouvait plus s’acquitter de la tâche du point de vue financier. La gestion du lieu fut transférée à la Commission de la capitale nationale du Québec en 2002-2003, laquelle s’est depuis acquittée de son entretien minimale (par transparence, je me dois de mentionner que je travaille désormais pour la CCNQ).
Bref, il est dommage que le résumé de cette chronique de Radio-Canada puisse laisser entendre que Cataraqui est présentement à l’abandon depuis 15 ans, puisqu’une telle affirmation occulte notamment cette période 1995-2002 au cours de laquelle la Fondation Bagatelle a animé ce lieu de brillante façon, avec les moyens du bord.
Je suppose qu’on se référait plutôt à la période 1972-1987, mais le court texte de Radio-Canada n’est vraiment pas clair. Je tenais à apporter les nuances qui s’imposent, au moins pour vos lecteurs.
Ceci dit, un très gros bravo pour ce carnet que je consulte régulièrement, et merci de publier mon commentaire.
Frédéric Smith
historien et archiviste
(et auteur notamment de Cataraqui : histoire d’une villa anglaise à Sillery, publié en 2001 aux Publications du Québec)
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28 décembre 2007 à 12 h 28
Le projet de résidence du PM est dans l’air depuis longtemps, mais à l’époque où j’y travaillais, des agents de la GRC (venus lors du passage de Chirac à Cataraqui) m’avaient affirmé qu’il serait impossible pour un PM d’y habiter car il serait excessivement difficile d’y assurer le minimum de sécurité auquel a droit le titulaire de ce poste (airs ouvertes de chaque côté, en plus de la falaise, etc.). Pour une visite d’une seule journée de Chirac, la GRC disait que « c’était l’enfer ».
Or, on dénaturerait considérablement le caractère historique et patrimonial de ce site en le clôturant adéquatement, non? En tout cas, on contreviendrait aux principes du mouvement pittoresque du XIXe siècle que Cataraqui représente si bien, ainsi qu’à la personnalité de l’arrondissement historique de Sillery, qui se caractérise notamment par des paysages humanisés. Si ce projet de résidence du PM voyait le jour, cela impliquerait des choix difficiles. On verra bien.
Ceci dit, je crois personnellement que ce domaine doit demeurer accessible au public. Ces lieux et leur histoire méritent d’être connus et accessibles. Transformer Cataraqui en résidence du PM signifierait la fin de l’accès public à ce site historique classé en 1976. Au mieux, on l’ouvrirait peut-être une fois par année, comme avec l’Élysette dans le temps.
Est-ce souhaitable? Je vous laisse y répondre.
Cordialement,
Frédéric Smith
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28 décembre 2007 à 15 h 53
Pour m’y être promené à quelques reprises, cet endroit est remarquable et devrait être accessible au public en tout temps. En faire une résidence officielle est une idée écartée pour fort longtemps depuis l’installation des appartements de fonction du Premier Ministre dans l’édifice Price.
J’aurais souhaité que les fêtes du 400e aient donné le prétexte parfait pour mettre en valeur ce site unique. Est-ce qu’un projet à cet effet a été soumis?
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28 décembre 2007 à 16 h 38
M. Gobeil,
La mise en valeur du site est effectivement une condition à sa réouverture au public. Le projet de revitalisation de Cataraqui prévoit notamment la mise en valeur des jardins anciens de Cataraqui ainsi qu’un vaste programme d’interprétation pour l’ensemble du site, incluant ses dépendances. En espérant que le projet soit accepté comme tel par le gouvernement, mais toutes les ficelles semblent bien attachées et je ne crois pas qu’il y ait du souci à se faire. L’avenir de Cataraqui semble prometteur.
Frédéric
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28 décembre 2007 à 16 h 44
@ Frédéric Smith
Quelle belle nouvelle! Merci :)
J’ose espérer que vous saurez nous informer des développements.
Bonne Année
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28 décembre 2007 à 21 h 40
« On a assez de parc »
!!! ???
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29 décembre 2007 à 00 h 27
Je ne suis pas un agent de la GRC, alors je ne connais pas toutes les subtilités entourant la protection des chefs d’états et de gouvernements, mais j’habite maintenant dans la région d’Ottawa, et je sais qu’on entre sur les terrains de Rideau Hall comme dans un moulin:
http://www.gg.ca/visitus/tgr_f.asp
Selon moi, la principale raison pour laquelle ni Cataraqui (qui serait un choix éminemment logique) ni quelque autre piaule que ce soit qui serait localisée dans la région 03 ne puisse convenir pour être résidence officielle du premier ministre du Québec, c’est que tous les hommes soit-disant « d’état » qui ont occupé cette fonction depuis 1970 étaient montréalais, montréalaids, montréalistes et montréalisants jusqu’aux tréfonds de leurs âmes. À l’exception, heureuse mais trop courte pour établir solidement la tradition, de Jacques Parizeau.
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30 décembre 2007 à 12 h 12
Pour ceux qui s’intéressent aux villas d e Québec il y a le livre: L’architecture et la nature à Québec au 19e siècle. Les villas, Québec, ministère des Affaires culturelles, 1980, 334 p. Il est disponible aux bibliothèques de la ville. Très bon livre.
l’auteur est F. Gagnon-Pratte
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30 décembre 2007 à 13 h 09
@ Charles Breton-Demeule
Vous avez bien raison. C’est effectivement un très bon livre du point de vue de l’architecture. Un incontournable signé par France Gagnon-Pratte, une pionnière en matière de protection et de mise en valeur du patrimoine.
Il a peut-être un peu mal vieilli du point de vue du contenu historique cependant : plusieurs erreurs de dates ou de noms, un même événement donné avec deux dates différentes (parfois dans un même paragraphe)… Ce livre mériterait d’être réédité et serait parfait avec les quelques corrections requises. Malheureusement, le Conseil des monuments et sites ne prévoit pas le rééditer (c’est en tout cas ce qu’on m’avait affirmé il y a quelques années quand je me cherchais une copie).
J’ai finalement trouvé ma copie dans une librairie américaine. Ici il est introuvable, sauf en bibliothèque comme vous le mentionnez.
Les écrits de James MacPherson Le Moine (1825-1912) sont également très intéressants pour ceux qui s’intéressent à l’histoire des villas et domaines de Québec. Il les décrit comme il les voit, notamment dans sa série Maple Leaves. Ses écrits sont tous numérisés sur http://www.canadiana.org.
Frédéric
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30 décembre 2007 à 14 h 50
@ Frédéric Smith
Comme vous l’avez mentionné il faudrait rééditer ce livre avec de nouveaux textes, et de nouvelles images. Ce qui est dommage,c’est que la plupart des villas de ce livre n’ existent plus. Il y a eu plusieurs erreurs face à la démolotion de villas patrimoiniales à Québec. Il en reste quelques-unes et il faut conserver le mieux possible ces trésors architecturaux d’une époque révolue: celle des villas à Québec…
P/S
Je voudrais vous remercier monsieur Smith, car il manque de gens comme vous qui ont le patrimoine architectural de Québec à coeur ( sauf Coalition Héritage Québec!!!)
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