Source: Pascal Grenier, Le Soleil (« Opinion »), 17 juin 2008.
(…) S’il est assez évident que les véhicules électriques peuvent être efficaces pour réduire la pollution (smog) dans les centres-villes, au niveau atmosphérique plus global, les résultats positifs sont beaucoup plus douteux. En fait, l’électricité nécessaire à ces véhicules devra provenir de certaines sources d’énergie, dont les moins dispendieuses et les plus abondantes dans le monde sont le charbon, et le nucléaire. Celles-ci sont toutefois, soit très polluantes ou très dangereuses. Nous sommes privilégiés et un cas presque unique, ici au Québec, avec notre abondance d’hydroélectricité, que l’on dit propre-propre.
Cette technologie ne doit pas nous faire oublier certaines approches de développement durable des transports. Celles-ci sont évidemment moins spectaculaires, mais néanmoins très recommandables comme : des politiques de réduction de l’étalement urbain, l’amélioration des transports en commun, l’optimisation du transport des marchandises spécialement par l’usage du train et du bateau, la taxation des carburants, la réduction des transports aériens, l’accroissement des déplacements non motorisés, etc.
Le véhicule électrique, considéré souvent comme symbole du miracle technologique pour sauver la planète, ne semble donc être en fait qu’un mirage écologique. Il pourrait simplement servir à cautionner nos pratiques actuelles inappropriées en matière de transport, tout en gonflant le portefeuille des développeurs économiques de tout acabit. (…)
La suite. À consulter, aussi, cet éditorial de Robert Fleury: L’auto branchée. Également, entre autres billets: L’auto tue Montréal.
19 juin 2008 à 09 h 09
J’opte plutôt pour le ‘mirage’ que pour le ‘miracle’
Comme dis l’article, si l’électricité pour alimenter ces voitures est produites à partir de sources polluantes, on n’a rien gagné. C’est assez clair que si vous utilisez une centrale au pétrole pour générer de l’électricité pour faire fonctionner un moteur électrique au lieu de simplement mettre du gaz dans un moteur, il y a une perte d’énergie. C’est un principe de base de physique.
Aussi, c’est bien beau dépolluer les villes, mais si pour cela on doit polluer davantage les campagnes où sont situées ces centrales électriques, on n’a rien gagné globalement, on ne fait que faire payer à d’autres notre incapacité à gérer notre urbanisation.
De plus, on a beau avoir de la belle hydro-électricité, si tout le monde passe à l’auto électrique, on va vite en manquer et devoir en construire d’autres. Et ce n’est pas tout à fait vrai que l’hydro-électricité est 100% propre.
Aussi, il ne faut sous-estimer le problème à venir de disposition des batteries usagées, un autre gros pollueur.
Par contre, il y a un facteur positif dont personne ne parle: la pollution par le bruit. Récemment je regardais (et écoutais) passer un micro-bus électrique du RTC et je me suis à rêver d’un environnement où tous les véhicules seraient à l’électricité…. avec aucun vacarme créé par les ronronnements des moteurs, il ne resterait plus que les légers bruits de roulements de pneus et… malheureusementles stéréos des ginos qu’on entendrait encore plus.
Signaler ce commentaire
19 juin 2008 à 09 h 49
Je me suis aussi plut à rêver en attendant le bus à des petits camions de livraison électriques! Quel soulagement ce serait pour les oreilles que de ne pas être pris avec le doux son d’un diesel à bas régime… Mais enfin, c’est plus une question de diminuer la pollution par le bruit, et l’odeur d’échappement si désagréable. Pour les bienfaits environnementaux à l’échelle globale, ils sont loin d’être clairs et immédiats. Même chose pour les économies, le jus de fossile n’est pas encore assez cher pour justifier des changements de flotte.
Signaler ce commentaire
19 juin 2008 à 11 h 04
« Même chose pour les économies, le jus de fossile n’est pas encore assez cher pour justifier des changements de flotte. »
Sauf pour les compagnies aériennes. Parait-il que les avions neuves sont tellement moins énergivores qu’ils se paient en quelques années seulement.
Signaler ce commentaire
20 juin 2008 à 00 h 11
Le jus de fossile viendra assez cher bien assez vite, et vaut mieux s’y préparer!
J’espère juste que d’ici on aura alors des voitures électriques
– à 4 places ou plus (familles obligent)
– avec espace de chargement en plus des 4 places (familles obligent encore)
– qui peuvent atteindre 100 km/h (nécessaire ici, que ce soit pour faire la navette entre Ste-Foy et la banlieue nord, ou pour rejoindre la rive-sud ou des sites plus éloingnés comme la Base Militaire ou les différents parc industriels et zones agricoles en périphérie, où travaillent des gens de Québec)
Mais bon, pour commencer, je me réjouis quand même de la volonté du Gouvernement du Québec de permettre l’utilisation de la Zenn et de la Nemo sur les routes du Québec :
http://www.mtq.gouv.qc.ca/portal/page/portal/accueil/salle_presse_virtuelle#veh_juin2008
Reste que si vous enlevez d’un carte routier les routes dont la limite dépasse 50 km/h, vous n’irez pas bien loin! Néanmoins, le but de ces véhicules n’est pas encore d’aller loin. Mais quand même, pour le fun, prennez une carte de Québec, enlevez les autoroutes, le boulevard Hamel (sauf à l’Ancienne-Lorette et à Vanier, à l’est de la rivière St-Charles), et quelques autres tronçons à 70 km/h, et vous allez voir que ça complique un tantinet les déplacements!
– Aucun lien nord-sud entre la côte Cap-Rouge et la côte de la Pente douce! St-Sacrement arrive sur Hamel là où la limite est de 70 km/h, et même pour la côte Cap-Rouge, je me demande si elle n’est pas trop abrupte.
– impossible de traverser le fleuve par les ponts (reste le traversier… mais c’est loin d’être écolo d’ajouter des heures de traverse pour faire passer plus d’autos, considérant la pollution du traversier)
– Impossible d’aller plus loin que Val-Bélair (pour rejoindre la Base-Militaire, Shannon, etc)
– Isolement presque total du Parc Technologique. On doit alors y accéder soit par par Vanier ( prendre Père-Lelièvre, Masson, Michelet jusqu’à l’Ancienne-Lorette puis redescendre et éventuellement prendre la rue Rideau) ou passer par Cap-Rouge (et le parc industriel Colbert, puis près de la Base de Plein-Air). Dans ce dernier cas, c’est en supposant que la Côte Cap-Rouge soit praticable par ces véhicules.
Bref, même la Ville de Québec aurait du mal à justifier l’achat de tels véhicules, à moins qu’ils ne servent qu’à des fins « très locales » en ville.
Un jour, espérons le, des véhicules « entièrement utilisables » et abordables silloneront les rues de Québec. Et comment disaient Erick et xavier, ce serait un excellent remède contre la pollution sonore (laquelle ne serait pas étrangère à divers maux et maladies « des temps modernes »)
Et quoi qu’on en dise, l’hydro-électricité est incomparablement plus propre que tout carburant fossile et surtout, entièrement renouvelable! De plus, on est encore loin d’atteindre notre capacité de production, et le réseau actuel suffirait amplement à la demande considérant les gens rechargeraient le plus souvent leur voiture la nuit, lorsque la demande est normalement faible.
Signaler ce commentaire