Guy Benjamin
Le Soleil
(Québec) La proposition du député Gérard Deltell de rebaptiser l’autoroute Henri-IV pour lui donner le nom d’autoroute de la Bravoure fait l’unanimité au sein des trois partis politiques à l’Assemblée nationale.
N’eût été de la volonté du roi Henri IV, la Ville de Québec n’aurait sans doute pas été fondée. Voilà que nos députés écartent l’Histoire afin qu’on ait à Québec l’équivalent du « Highway of Heroes » ontarien, soit cette section de l’autoroute 401 entre Toronto et la base militaire de Trenton. Il y a un professeur d’histoire dans la salle ?
11 octobre 2009 à 21 h 38
Pas besoin d’être réfléchi ou sensé. Il faut juste que cela flatte l’égo des citoyens de la ville.
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11 octobre 2009 à 22 h 24
Au nombre de fois qu’on renomme les autoroutes, je vais commencer à les nommer par leur numéro, au moins ça c’est fixe! Moi je préfèrerais que ça reste Henri IV, comme j’aurais préféré qu’on garde du vallon.
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12 octobre 2009 à 04 h 19
Ça veut rien dire, ça. Il y en a des autoroutes qui changent de numéro. Par exemple, une partie de l’actuelle 30 est renommée 530 en conséquence au parachèvement de la 30; l’ancien segment ne fera plus partie de la 30 mais deviendra une collectrice de la nouvelle 30, d’où l’ajout de la centaine impaire.
Ceci dit, je dis encore de la Capitale, je dis encore du Vallon. Et si ça change, je vais encore dire Henri-IV.
Félix-Leclerc, Robert-Bourassa et de la Bravoure, ça fait pas beau comme noms. De plus, sans rien enlever à ces chers soldats qui s’en vont se faire tuer à la guerre, il faut savoir que c’est un emploi risqué d’aller dans l’armée; alors, s’il y en a quelques-uns qui meurent, ce n’est pas totalement « anormal ».
Pourquoi il faut faire comme les Ontariens (de toute façon, en quoi ça nous avantage !?). On n’a pas déjà assez d’imiter les Français ? On n’avait pas le concept d’arrondissements au Québec avant les fusions forcées du PQ. Je suppose que c’est par hasard s’il existe des arrondissements en France ?
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11 octobre 2009 à 23 h 05
N’est-ce-pas seulement la portion ‘573’ d’Henri-IV qui est serait rebabptisée, c’est à dire le tronçon situé au nord de La Capitale (Félix-Leclerc)?
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11 octobre 2009 à 23 h 16
La réponse.
Le document présenté par le député ne fait pas cette nuance
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12 octobre 2009 à 07 h 21
Personnellement, il me semble que renommer Pie XII, serait plus simple.
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12 octobre 2009 à 23 h 21
Ou encore le « boulevard courcelette » ou peu importe son nom, qui est le prolongement de Pie-XI (pas Pie-XII…) tout juste au-delà des limites de Québec, avant Shannon. Ça ne me dérangerait pas qu’on le change de nom.
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12 octobre 2009 à 09 h 01
Cette maladie des changements de nom est en train de devenir un fléau.
En plus, le nom n’est pas très beau. Déjà, « l’autoroute des Braves » sonnerait mieux.
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12 octobre 2009 à 10 h 53
Pas très beau et aussi pas très originale. La preuve:
Allée de la Bravoure…Pyongyang Corée du Nord. Inauguré en 1961.
Route de la Bravoure…Ukraine. Inauguré après la 2ème guerre 1946.
Avenue de la Bravoure…La havane, Cuba 1959.
Le champ de la Bravoure…Trottori, japon 1949.
Avenue de la Bravoure…hô chi minh-ville, Vietnam 1977.
Sans comptés les nombreuses place de la bravoure en france, en
Belgique, etc…Passé militaire oblige.
Morale de l’histoire:
1/La terre est parsemés de braves
2/L’imagination n’est pas la principale force de Deltell.
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12 octobre 2009 à 09 h 39
Pour une ville autant préoccupée par la sauvegarde de son patrimoine, je suis toujours étonné de constater à quel point le patrimoine toponymique indiffère bien des gens, incluant les ayatollahs auto-proclamés de la sauvegarde du patrimoine qui remplissent les sièges des Commissions ou Comités de toponymie.
La toponymie contribue au sentiment d’appartenance envers son milieu. D’anciens noms de villes sont encore en usage à Québec bien après leur fusion, comme Duberger, Giffard, Limoilou, Neufchatel, Orsainville, etc. Idem pour des noms de routes, comme le boulevard Saint-Cyrille.
Pourtant, on se permet de modifier la toponymie sans vergogne, sous des prétextes généralement fallacieux. Des rues qui ont porté leur nom pour plusieurs générations de citoyens, parfois même certaines des premières rues tracées à Québec, changent de nom pour éviter des confusions dont on n’a jamais vraiment prouvé l’existence ou, à tout le moins, le caractère incontournable.
Je ne suis pas contre la proposition du député Deltell. Mais pourquoi faire disparaître le nom du roi Henri IV du paysage toponymique de la capitale, alors que c’est lui qui permit à Pierre Dugua de Mons, puis à Champlain, de fonder notre ville grâce à l’octroi du monopole sur la traite des fourrures? Déjà que le souvenir de cet important personnage n’est présent dans la capitale que depuis 1981 (année de l’officialisation du toponyme « autoroute Henri-IV ») on voudrait maintenant le faire disparaître?
Dans ce cas-ci, le gain me parait moindre que la perte.
Et pendant ce temps, personne ne souffle mot. Merci M. Gobeil d’évoquer le revers de la médaille.
Frédéric
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12 octobre 2009 à 11 h 59
Il serait sans doute approprié d’écrire à la Commission de toponymie du Québec. On peut les joindre topo@toponymie.gouv.qc.ca. La prochaine réunion des membres de la Commission aura lieu le 1er décembre 2009.
Enfin, sauf erreur compréhensible, je n’ai pas entendu ou lu les historiens de Québec (les plus connus) se prononcer là-dessus. J’aurais bien aimé avoir leur point de vue. Usuellement, ils ne sont pas timides avec les médias …
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12 octobre 2009 à 11 h 41
J’ai beaucoup de respect pour M. Deltell et je suis fier de nos soldats. Toutefois, j’ai toujours hésité à changer le nom d’un endroit ou d’une route, surtout lorsqu’il s’agit d’une personne qui a déja existé. J’étais contre le fait de changer la plage Jacques Cartier lorsque la Mairesse est décédée car Jacques Cartier est un personnage important. De même, Henri IV a été important car il a permis la fondation de Québec et jugeait important d’implanter quelque chose en amérique. Henri IV a été un bon roi, je ne vois pas pourquoi on doit effacer sa mémoire. Au pire, si on veut vraiment changer le nom de l’autoroute, je demanderais de maintenir la mémoire de ce roi en lui faconnant un monument dans le vieux-Québec ou dans les alentours.
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12 octobre 2009 à 12 h 16
Si je peux apprécier votre suggestion, je ne suis toutefois pas d’accord avec cette dernière. Maintenir dans l’Histoire de Québec le rôle du roi Henri IV en lui donnant une statue n’a pas la même portée que celle d’avoir nommé l’autoroute de son nom. Et à bien y penser, ce serait trop facile. Pourquoi alors ne pas « dénommer » l’autoroute Duplessis, qui a sa statue à l’assemblée nationale ? La Ville de Québec est une ville historique, avec plus de 400 ans d’histoire. Plusieurs rues (par exemple) portent des noms significatifs quant à notre passé. S’il faut que les politiciens, afin de séduire une certaine clientèle, continuent à agir ainsi, on va avoir des surprises …
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12 octobre 2009 à 13 h 55
je suis d’accord avec vous M. Gobeil. Mon idée de statue n’était qu’en dernier recours. Je suis adéquiste en passant mais j’ai des doutes sur ce projet de changer le nom. Je suis un passionné d’histoire avant tout. Verriez-vous à Paris changer le nom d’une rue historique pour DE LA BRAVOURE ??? Je ne crois pas.
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12 octobre 2009 à 21 h 04
À relire les commentaires, je me demande où vous étiez quand le triste sire Jacques-je-m’excuse-Joli-Coeur a changé le nom de 850 rues à Québec…
Deltell a eu une idée géniale, Bravo Gérard…
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12 octobre 2009 à 23 h 31
Bon, encore Fernand qui n’a pas digéré les fusions municipales… Doit-on rappeler que les noms des rues qui ont changé de nom ne sont pas disparus? Ils existent encore et toujours (à quelques exceptions près, comme « 80e rue », qui n’a pas grand valeur historique). C’est justement parce qu’ils existaient déjà ailleurs qu’on a AJOUTÉ des noms en renommant les rues.
Pour quelqu’un qui se présente comme candidat aux élections municipales, il serait peut-être temps de laisser tomber ces enfantillages de numéro de porte.
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12 octobre 2009 à 23 h 36
Cette histoire de changement de nom est un cirque totalement merdique.
Évidemment que les partis de l’Assemblée Nationale seront d’accord. Ben voyons… est-ce qu’on nous prend pour des imbéciles? Le contraire serait pris comme un désaveu des « qualités » de nos militaires, ou à tout le moins un manque de respect. Par conséquent, ils se doivent d’être d’accord par pure politesse. Ainsi, quant à moi, cet accord des partis n’a AUCUNE valeur pour déterminer s’il faille ou non aller de l’avant avec un tel changement, car c’est une réponse obligée.
Verriez-vous ça un parti politique qui oserait décrire les choses telles qu’elles le sont réellement, et suggérer qu’on devrait plutôt appeler ça l’autoroute de l’insouciance ou du dernier recours? car avouons-le, la « bravoure » est une triste méprise pour la plupart des gens à qui on souhaite faire honneur.
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13 octobre 2009 à 08 h 43
Qui ça, des « braves »? Ceux qui ont fait le choix de s’engager dans l’armée sachant les risques qui en découlent?
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13 octobre 2009 à 09 h 45
Là n’est pas la question. Et s’engager dans un tel débat nous mènera nulle part, à mon avis. Il faut se demander plutôt si ce genre de décision a sa place dans la Ville historique qu’est Québec. Le député à l’origine de ce projet aura sûrement envie de proposer d’autres changements du genre puisque son initiative a eu l’assentiment de l’assemblée nationale.
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13 octobre 2009 à 09 h 01
Pourquoi ne pas profiter de la recontruction du manège Militaire pour honorer les militaires? Donner le nom de la bâtisse ou quelque chose du genre… (en prenant pour acquis qu’on va bien finir par se décider de ce qu’on va faire du manège…)
Il me semble que ça serait en lien avec ceux qu’on veut honorer et ça éviterait de changer un nom de rue existant…
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13 octobre 2009 à 09 h 30
Pour un seul nom de rue Manu écrit : « Cette histoire de changement de nom est un cirque totalement merdique. »
Ça le dérange…
Pour 850 changements, il trouve que c’est normal…
Pour Manu, il devrait se rappeler du mort sur la rue Raoul-Jobin (anciennement Ste-Thérèse) où le délstage de l’électricité s’est fait par erreur sur la rue Ste-Thérèse à Beauport. Ça doit être parce que je digère mal les fusions et c’est normal un tel cafouillage mortel.
Manu pourrait aller sur mon blogue pour lire l’aventure qui m’est arrivé le 26 juin dernier à l’occasion d’une panne de courant chez moi : Urgence-Hydro cafouille !!!
Ils cherchaient le poteau à Charlesbourg sur mon ancien nom de rue. C’est drôle j’avais donné mon nouveau nom de rue.
Manu ne sait pas que la police pour un accident avec blessé s’est rendu sur le boulevard Henri-Bourassa alors que l’accident était sur le boulevard Robert-Bourassa.
Ça doit être que je fabule et que je digère mal…
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13 octobre 2009 à 13 h 35
Je n’ai pas de misère avec les changements de noms… le cirque merdique, c’est d’avoir embarqué l’Assemblée Nationale dans un piège de moralité douteuse.
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13 octobre 2009 à 13 h 47
Dois-je ajouter qu’il faudrait rendre imputables les incompétents qui envoient les gens au mauvais endroit plutôt que de piocher sur ceux qui nomment les endroits. Que ce soit un nom de rue, un numéro de poteau, ou tout autre type de code de localisation (car ce genre de problème existe aussi sans égard aux noms de rues), il y a des gens qui doivent être tenus responsable de ces erreurs.
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13 octobre 2009 à 11 h 16
@Jean Cazes
S’engager dans quelque chose en connaissant les risques, n’est-ce pas justement la définition de la bravoure? Vous y opposez quoi? S’engager dans quelque chose SANS en connaître les risques? Ça, ce n’est pas de la bravoure, mais de l’insouciance. C’est faire le brave malgré soi. Non?
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13 octobre 2009 à 13 h 42
Et justement… trouvez-moi une seule publicité ou autre forme de recrutement où l’on parle de risques. On parle plutôt d’aventures, de voyages, de dépassement de soi, d’études complètement payées, etc. Pis encore on parle de missions de « paix » pratiquement sans risque, qui se limitent à de la surveillance. Jamais on ne dit « si vous êtes prêts à mourir pour votre pays, ou pire, demeurer handicapé pur le reste de vos jours, joignez-vous aux forces armées ».
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16 octobre 2009 à 17 h 10
Reçu ce jour: « Bonjour, Nous avons bien reçu vos commentaires au sujet de la proposition du député Gérard Deltell de changer le nom de l’Autoroute Henri-IV. Soyez assuré que votre correspondance sera portée à l’attention des membres de la Commission de toponymie lors de l’étude de ce dossier. Sincères salutations »
Commission de toponymie
750, boulevard Charest Est
Québec (Québec) G1K 9M1
Tél. : 418 643-2817
Téléc. : 418 644-9466
topo@toponymie.gouv.qc.ca
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22 octobre 2009 à 18 h 12
Québec, le 20 octobre 2009
Madame France Boucher, présidente
Commission de toponymie du Québec
750, boul. Charest Est, RC
Québec (Québec) G1K 9M1
Madame la Présidente,
JOUR DE L’OUBLI
Une lettre circule dans la région de Québec pour demander d’appuyer le changement de nom de l’autoroute Henri-IV en autoroute de la Bravoure. En tant que président de la Société historique de Charlesbourg, j’ai refusé d’appuyer cette démarche en plus de la dénoncer. Nous préférons également ignorer le nom du promoteur de cette requête. Il reflète tout au plus l’ignorance qu’il a de notre histoire.
Pour les responsables de la démarche, voilà une malheureuse occasion de démontrer le peu de cas qu’ils font de l’histoire, du devoir qu’ils ont de la respecter, en plus d’abandonner à l’école seule, la responsabilité de l’enseigner. Évidemment c’est une façon facile de se donner des cotes d’écoute sur les ondes et de la popularité sur la scène politique : on est assuré du silence d’Henri IV, mort depuis 400 ans. Quelle bravoure! L’enseignement de l’histoire est l’affaire de tous, de l’école à la famille, des institutions aux médias d’information. Il faut éviter de succomber aux manchettes d’une actualité très passagère. Il doit bien exister des endroits de la région de Québec sans dénomination, que l’on pourrait baptiser comme on le veut, sans effacer une page de notre histoire! S’ils ne vous viennent pas à l’esprit, nous sommes prêts à collaborer pour vous en suggérer.
Par ailleurs qu’a fait Henri IV pour démériter de la sorte et devoir retourner aux limbes de notre mémoire collective? C’est lui qui a permis à Champlain de fonder Québec dont on vient tout juste de célébrer les 400 ans. Veut-on déjà l’oublier?
C’est aussi ce roi, symbole de tolérance, qui a refait l’unité de son pays appauvri par des décennies de guerres de religions qui ont empêché la France de développer son territoire d’Amérique depuis le départ de Cartier jusqu’au retour de Champlain. Avec François Ier, Henri IV est probablement le seul monarque français à avoir eu l’intention d’implanter une communauté française viable en Amérique du Nord.
Comme on projette de proposer le nouveau nom de l’autoroute le Jour du Souvenir – ne devrait-on pas plutôt parler de Jour de l’oubli en l’occurrence? – il est urgent que les décideurs réfléchissent à l’erreur qu’ils sont en train de commettre.
Cessons de soumettre l’histoire au service des goûts du jour.
Nous vous prions d’accepter, Madame la Présidente, l’expression de nos salutations distinguées
René Cloutier. Président
Société historique de Charlesbourg
7655, chemin Samuel
Québec (Québec) G1H 7H4
information@ societe-historique-charlesbourg.org
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