Serge Beaucher
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«À vendre, magnifique bâtisse en pierre taillée, début XXe siècle, située au milieu d’un vaste domaine, avec vue sur fleuve et montagnes; cause, départ à la retraite des propriétaires.»
À quelques variantes près, cette petite annonce fictive pourrait bien être reproduite des centaines de fois au Québec et à Québec, au cours des prochaines années. Couvents, cloîtres et autres établissements religieux déjà à moitié vides seront abandonnés les uns après les autres à mesure que les membres vieillissants des congrégations cesseront d’y habiter.
Qu’adviendra-t-il alors de tout ce patrimoine bâti qui façonne nos villes et raconte notre histoire? Des chercheurs de l’École d’architecture de l’Université Laval réfléchissent activement à la question, tentant notamment de prévenir l’impasse qui point à l’horizon: d’une part, l’État n’est pas disposé à prendre ces actifs en charge, comme il l’a fait pour les écoles et les hôpitaux après s’être approprié les responsabilités de l’éducation et de la santé, au sortir de la Révolution tranquille; d’autre part, le secteur privé n’est plus guère tenté par la conversion de tels bâtiments, qu’il a jugée non rentable lors d’une première vague de transfert de propriétés, dans les années 1970.
Rien qu’à Québec, Tania Martin a recensé près de 300 propriétés de communautés religieuses.
16 janvier 2010 à 22 h 50
Les lofts du couvent dans Limoilou sont un bel exemple de réutilisation tout en préservant l’architecture.
Évidemment, si le monastère est laid au départ, il faut se demander si ça vaut la peine de le conserver. Comme pour les églises.
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16 janvier 2010 à 23 h 02
Le gouvernement du Québec projette d’ acceuillir bon nombre d’Haïtiens, pas besoin de vous expliquer leur situation…
Peut-être que la Capital pourrait devenir une terre d’acceuil pour certains d’entre eux…Si c’est le cas, et qu’il n’y a pas de centre communautaire pour cette communautée à Québec, voilà une façon de préserver ces couvents, ne seraisse qu’un ou deux.
Et si vous connaissez bien la communautée Haïtienne, vous savez que ce ou ces couvents seronts plus utiles que jamais…
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16 janvier 2010 à 23 h 59
article très intéressant. Chose certaine, il faut réfléchir sérieusement à l’avenir de tous les édifices et les espaces. C’est l’imagination qui doit être au rendez-vous, Au lieu de simplement les laisser
tomber bêtement dans les griffes des promoteurs.
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17 janvier 2010 à 00 h 01
Autre point, les couvents ont souvent de grands espaces inutilisés. Que fera-t-on avec ces espaces?
On sait qu’on a besoin de terrain à Québec…
On veut densifier la ville…
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17 janvier 2010 à 09 h 49
En effet, et ils sont souvent bien situés. Que l’on garde ceux ayant une architecture remarquable ou une valeur historique pour les québécois, et le reste on dira bon débarras.
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17 janvier 2010 à 11 h 35
100% d’accord.
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17 janvier 2010 à 10 h 26
De la part de plusieurs la densification est un argument fallacieux pour justifier n’importe quel projet. Alors avant de parler de densification, il faudrait apprendre à parler en termes d’usage ; les couvents et autres pourraient-ils devenir des équipements collectifs ? (lieux de formation, centre communautaire, etc.), des lieux d’hébergements pour les personnes âgées et les personnes en perte d’autonomie ? Et d’autres. C’est pourquoi il faut faire l’analyse des besoins de la société et faire la radiographie de tout ce qu’il y a en place.
Et encore faudrait-il définir ce qu’est le patrimoine. S’agit-il d’architecture dite « exceptionnelle », de témoin d’une époque ? Parce que selon une définition du patrimoine, la Place Royale dans son état actuel n’a rien de patrimonial. C’est une reconstitution. Ainsi, est-ce que vous savez que plusieurs édifices de la place ont à peine 50 ans, alors qu’on essaie de faire croire aux touristes et aux Québécois qu’ils en ont plus de 300 ? Que dans sa forme actuelle, si on se fie à des documents historiques, la place n’a jamais existé totalement dans sa forme actuelle ?
Tout cela est compliqué. Et ça demande une large réflexion. Pas de projets à la petite pièce comme rêve de faire plusieurs promoteurs avec la complaisance – on peut même parler de complicité – d’élus à la Ville.
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17 janvier 2010 à 11 h 36
Je ne dis pas d’accepter n’importe quoi, loin de là.
Seulement on parle constamment que Québec est une ville très étendue. Moi je dis que si on veut densifier la ville il faudra des fois faire des choix qui ne plairont pas à tous. On ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs.
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17 janvier 2010 à 14 h 49
Bonne idée pour des lieux d’hébergements pour les personnes âgées ( genre CHSLD ) et les personnes en perte d’autonomie.
Ça doit-être faisable sans trop de frais car il y a beaucoup de chambres dans ce genre de bâtiment et une demande qui va augmenter considérablement dans le futur.
Peut-être aussi en transformer en hôtellerie pour les bâtiments qui sont bien localisés et de belle apparence.
Pour les autres usages, ça devient problématique et on devra probablemant se résigner …
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17 janvier 2010 à 15 h 11
S’il en reste dans Ste-Foy, aussi utliser ces bâtiments pour des résidences étudiantes comme on a ailleur dans la ville (j’en connais une en autre, mais je ne me souviens plus du nom). On pourrait aussi faire d’excellent 2 1/2. Je crois que les applications ne manquent pas pour ce genre de bâtiment, tous ce qu’il faut c’est de la volonté (… et de l’argent…).
Bien sûr je ne parle pas de tous les transformer ainsi, mais quelques uns plutôt.
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18 janvier 2010 à 11 h 19
c’est souvent la mise aux normes pour les bâtiments publics qui font augmenter les prix de façon importante…
Pour un CHSLD pensez à l’installation de gigleurs, ascenseurs d’une certaine grandeur, rampes d’accès, portes automatiques (donc, refaire pas mal tout le réseau électrique), nouvelle cuisine, etc.
Je pense que les normes sont moins élevées pour du résidentiel, mais ce n’est pas parce qu’un bâtiment est occupé présentement qu’un changement de vocation peut se faire à peu de frais.
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17 janvier 2010 à 11 h 19
Mais il ne faut pas oublier que c’est impossible de conserver un bâtiment de 400 ans. Du bois et de la maçonnerie ça vieillie et le bâtiment finit par tomber en ruines. Quand tu veux restaurer ça, tu te retrouve avec plein de mauvaises surprise comme une charpente pourrite, des murs minés de l’intérieur… À la télé il y a des émissions qui montrent des restaurateurs de vieux bâtiments à l’œuvre. Quand ils prennent un bâtiment vieux de 100 ans ils sont obligés de presque tout refaire. Quand ils rénovent Versaille, ils détruisent tout et conservent juste les boiseries, puis refont tout en neuf. Leur restauration de tapisserie correspond à imiter la tapisserie d’origine et la coller sur un mur de plâtre neuf. Ça a l’air vieux mais dans le fond il n’y a que les boiseries qui ont pu être récupérées qui sont d’époque, le reste date des dernières décennies. Même la maçonnerie extérieur des cathédrales est refaite en neuf. Parfois ils inventent des éléments de maçonnerie parce qu’ils n’ont aucune référence historique sur ce qu’il y avait et dans l’état où ils trouvent le mur, il est tellement abimé qu’ils ne peuvent pas déterminer son aspect d’origine ni le réparer. Alors, ils le cassent et conçoivent un nouveau qui s’agence bien avec le style du bâtiment.
Note: J’ai vu ça dans mon cours d’histoire au Cégep.
Alors c’est normal que le Vieux-Québec ne soit en réalité pas si vieux que ça. Je pense qu’il faut évaluer si on veux garder des représentations architecturales de nôtre histoire ou si on veux garder les bâtiments par nostalgie. Si on les garde par Nostalgie, il ne faut pas oublier qu’ils vont tomber en ruines et devenir dangereux et que si on les restaures, on vas se retrouver à la reconstruire et ils ne seront plus entièrement d’époque.
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17 janvier 2010 à 11 h 43
Pierre-Luc la Ville de Québec a eu 400 ans en 2008 alors je doute que les 300 couvents soient tous rendus à cet âge mémorable…
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17 janvier 2010 à 13 h 14
Surement pas effectivement.
Mais les couvent ne sont pas tous très beaux. Et ce ne sont pas tous de grands bâtiments. Il y a des petites communautés qui vivent dans des villas. Ce genre de construction peut, s’il est en bon état, être transformé en condos. Si non, l’autre option est d’en faire un restaurant ou un commerce.
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17 janvier 2010 à 15 h 47
C’est impossible de conserver un bâtiment de 400 ans? Les vieilles villes médiévales de Hollande, Angleterre, Espagne, France, etc. sont pleines de maisons dont l’age approche les 800 ans, encore habitées et très bien préservées.
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17 janvier 2010 à 16 h 10
Elles ont sûrement été rénovées et modifiées à maintes reprises.
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17 janvier 2010 à 11 h 22
Ils conservent aussi les murailles.
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17 janvier 2010 à 15 h 17
À mon avis le couvent ou résidence le plus beau et le mieux situé est celui des soeurs Ste Jeanne d’Arc à Sillery. En 2008 un employé m’a confié qu’il ne restait plus que quelques soeurs très âgées dans cette immense bâtisse près du montmartre Canadien.
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18 janvier 2010 à 04 h 08
« Lorsqu’on s’attarde à ce qui se bâtit aujourd’hui au Québec, on a parfois l’impression que nous disparaissons de notre architecture. N’avons-nous pas une responsabilité face à tous ces patrimoines: bâti, culturel, écosystémique? N’avons-nous pas une responsabilité face à la beauté en général? » Hugo Latulippe, cinéaste québécois (R.-C., Mai 2005)
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