Je m’appelle Jonathan, j’ai 31 ans et je suis bunkerolique. Je l’avoue, je suis devenu accro au Bunker. Il est étonnamment photogénique lorsqu’on ne le photographie pas de mauvaise foi pour prouver qu’il est laid. Alors pour ma deuxième chronique des beautés cachées, rendant hommage aux endroits mal-aimés de Québec, je vous présente ce symbole de la révolution tranquille situé au 875 Grande Allée Est, le mythique Bunker.
28 janvier 2010 à 19 h 23
Merci Jonathan.
Il est convenu depuis toujours (depuis leur érection, de fait) que les édifices construits dans les années soixante et soixante-dix soient considérés comme étant laids, par définition. Même le maire de Québec l’a déclaré publiquement, en parlant du Complexe G.
Or, je soutiens que ces buildings reflètent une époque légitime (révolue, soit, comme d’ailleurs y sont condamnés tout édifice présentement en construction !). On ne devrait donc pas nier une architecture en particulier, sous prétexte qu’elle ne représente pas notre vision actuelle de ce qu’est une « belle bâtisse ».
Avant d’être « révolue », une architecture fut la plupart du temps… « révolutionnaire » en son temps. On a bien le droit de la trouver laide aujourd’hui mais de là à nier sa légitimité, je crois qu’on fait de faux pas.
Le Complexe H (le « bunker ») fait partie du patrimoine de ces années et est à l’image de beaucoup d’autres constructions érigées à travers le monde, à cette époque précise.
Oui, c’est du béton élevé de manière froidement symétrique. Personnellement, je ne voudrais pas que toute la ville soit conçue de cette manière mais puisque ce n’est pas le cas, il faut préserver (et mettre en lumière, comme tu le fais si bien) ces moments de notre histoire.
Comme je l’ai déjà suggéré, j’aimerais qu’on me précise à partir de quelle date de construction prend fin le patrimoine architectural à conserver et à quelle date on pourrait considérer les édifices subséquemment construits comme étant à renier, voire à démolir: bien malin qui pourrait répondre à cette question !
Naturellement, si tu nous présente éventuellement des photos des motels du boulevard Hamel ou du boulevard Sainte-Anne, par exemple, je serais d’avis que, pour la postérité, on en conserve… que quelques uns seulement !!
Ceci dit, ce serait bien si on pouvait voir tes photos en format plus grand…!
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29 janvier 2010 à 20 h 39
Le boulevard Hamel va y passer éventuellement! :) Je pourrais à l’avenir mettre des liens vers des agrandissements des photos. Merci du commentaire!
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28 janvier 2010 à 20 h 29
Cet edifice est un témoin particulièment éloquent de son époque architecturale comme l’a souligné Heron ci-haut, mais aussi de son contexte social. Construit peu après la crise d’octobre, ce bâtiment offre une fenestration dans les contreforts permettant de réduire l’angle de tir d’éventuels assaillants. L’héliport sur le toit et le tunnel menant au parlement permet une évacuation facile des lieux. Des matériaux adéquats permettent de bloquer la plupart des rayonnements électromagnétiques, ce qui en fait un obstacle à l’espionnage.
Pour l’esthétique, c’est une question de goût, mais tous les immeubles de 30 ou 40 ans sont dans un âge bien ingrât. Moi je trouve qu’il a des formes qui le caractérise bien. C’est un beau bâtiment. C’est une question de temps avant qu’on le reconsidère à sa juste valeur.
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28 janvier 2010 à 20 h 38
Les contreforts, les angles de tir… d’où tiens-tu ces informations ?!!
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28 janvier 2010 à 21 h 04
Je travaillais autrefois dans ce bâtiment, parmi le personnel politique. C’est ce qu’on m’a dit. Mais suffit de regarder la première photo du haut pour s’en convaincre. Les cibles plus faciles sont seulement dans les fenêtre vis-à-vis nous. Ça ne laisse pas beaucoup d’opportunité.
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28 janvier 2010 à 21 h 21
Ce serait donc dans ce sens qu’on appelait ce bâtiment, un « bunker » ?
Si c’est le cas, je ne dois pas être le premier à l’apprendre.
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28 janvier 2010 à 21 h 59
Je crois me rappeler avoir lu quelque part qu’on a demandé à l’architecte: « Fais-nous quelque chose dans un style qui se marie bien avec la Citadelle qui se trouve derrière ».
Le concept d’origine pourrait avoir été celui d’un « château médiéval stylisé ». Et, en effet, on remarque des segments de fossés (aujourd’hui comblés), des mâchicoulis, des créneaux, de curieuses pierres rondes sur le toit prêtes à être balancées sur quelque assaillant (aujourd’hui disparues ?). Même l’entrée sur la Grande-Allée ressemblait vaguement à un pont-levis, avec une mystérieuse déclivité de part et d’autre du passage conduisant à la porte.
Nous sommes peut-être le seul peuple au monde à avoir érigé son ‘palais présidentiel’ en s’inspirant d’une citadelle de l’armée coloniale chargée, comme tous les ouvrages de ce genre, de défendre la ville en cas d’attaque ou de l’écraser en cas d’insurrection.
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28 janvier 2010 à 23 h 29
Le nom « Bunker » a été donné par des journalistes. Mais j’aimerais bien vous trouver l’origine exacte, et vous le citer par hyperlien. Les gens lisant Québec Urbain sauront bien répondre à cette invitation.
A noter que l’explication ne se trouve pas facilement, même pas à la « Maison de la Découverte » située derrière, soit juste à côté du « Manège Militaire » dont il semble que le sort soit désormais partie du passé sans que le « bon peuple » en ait quelque souci.
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28 janvier 2010 à 23 h 22
En passant, je suis allé à l’intérieur. Et la vue du dehors … Faudrait bien avoir des photos ! :)
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29 janvier 2010 à 20 h 41
Ça pourrait être intéressant en effet! Je ne sais pas trop pour les permissions par contre, ça doit être assez restreint.
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29 janvier 2010 à 15 h 04
Étrangemet, je le trouve extrêmement joli, ce Bunker. J’adore la végétation qui l’habille en partie, j’aime la couleur du béton, il est chaud, contrairement à, dison, ce qu’on retrouve sur le complexe G.
Il est imposant, mais à la fois intime et discret (probablement des qualités voulues lors de sa conception, comme en a glissé un mot Jeff)
Enfin, C’est mon opinion de Designer d’intérieur. Il se fond bien dans la masse, mais quand on prends le temps de le regarder, on peut apprécier son « design ». Pourquoi ne pas l’illuminer, me semble qu’il deviedrait du coup vraiment beau!
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29 janvier 2010 à 15 h 52
Jonathan: bravo pour tes photos et la façon sensible d’aborder ton sujet qui me fait presque aimer cette immeuble! Ce qu’on lui reproche surtout: la démolition de superbes maisons sur Grande-Allée. Faudrait ressortir des image d’époque déjà publiées sur QU.
Une chose qu’on ne peut lui reprocher: sa hauteur!
Personnellement, toutefois, je trouve son aménagement intérieur magnifique. Question: a-t-on le droit d’y prendre des photos? Je voulais le faire pour le « gros cube rose » de la Place D’Youville, mais le gardien m’a dit qu’il fallait avoir une autorisation. C’est le cas aussi pour le Palais de justice de Québec…
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29 janvier 2010 à 16 h 11
C’est permis de photographier au palais de Justice, tant que tu es dans les zones dédiée aux journalistes visuels
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29 janvier 2010 à 16 h 18
Il n’y a pas grand-chose à photographier à l’intérieur du Palais de Justice de Québec, côté urbanisme. Une sculpture monumentale qui devait reposer dans un plan d’eau mais qui n’a pas d’eau depuis des lustres ? L’atrium ? De toute façon, au 4e étage, on a une vue d’ensemble sur tout. La prochaine fois, j’apporterai mon kodak ! :)
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29 janvier 2010 à 20 h 52
Merci Jean! Voici une image des anciennes maisons victoriennes provenant de QU.
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31 janvier 2010 à 17 h 47
Oui, je l’avais oublié. La Grande-Allée serait différente mais non moins belle si on avait conservé les maisons sacrifiées pour le Bunker à l’époque.
L’Histoire consiste aussi à vivre avec les erreurs du Passé, fussent-elles architecturales.
Essai-erreur, c’est notre lot.
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