L’histoire de Québec est féconde en curieux retournements. Durant le dernier quart du dix-neuvième siècle, Québec subissait une première « crise de progrès » (André Duval). On abattit les portes qui donnaient accès à la place forte, on éventra les anciennes murailles, les canons Krupp étant désormais en mesure de réduire en charpie toute cette architecture minérale avec ses pensionnaires. Enfin, un peu d’air frais pénétrait dans la vieille ville !
De tels gestes suscitèrent des opposants résolus. Quand l’opinion, étonnée, puis convaincue, fit volte-face et déserta la thèse du progrès commercial pur et dur, le Moyen Âge envahit la Ville: ogives, créneaux, machicoulis, barbacanes, apparut toute une quincaillerie qui n’avait jamais existé à Québec. L’écrivain Faucher de Saint-Maurice protesta: « En passant sur ces remparts, on ne songera plus au comte de Frontenac et au général Montcalm. On rêvera de Bayard et de Du Guesclin » !
Les premières portes furent construites au XVIIè siècle, à l’époque du régime français. D’autres s’ajoutèrent à l’époque du régime britannique qui suivit à partir du XVIIIè siècle, les autorités britanniques étant soucieuses de pouvoir bloquer les accès à la ville de tous les côtés. Gardées par des soldats, les portes étaient fermées durant la nuit, isolant ainsi la haute-ville de Québec de la région avoisinante.
La plupart des portes furent démolies et reconstruites à plusieurs reprises. Puisqu’elles constituaient un sérieux obstacle à la circulation urbaine, plusieurs portes furent définitivement démolies après le départ, en 1871, de la garnison britannique. Trois portes existent néanmoins encore aujourd’hui, après avoir été reconstruites sur un modèle différent, qui ne constitue plus une entrave.
Le Faubourg Saint-Jean est depuis toujours un village au cœur de la ville de Québec. Il importe d’abord de bien comprendre ce que signifie le mot faubourg pour comprendre la subtilité de son histoire. Ce terme désigne la partie d’une ville située à l’extérieur de son enceinte. À l’époque de la Nouvelle-France, le Bourg (ville fortifiée) ouvrait ses portes au levé du jour pour les refermer à son coucher laissant ainsi les habitants des faubourgs avoisinants sans services, ni protection militaire. Précisons également que l’histoire de la rue Saint-Jean intra-muros (le Vieux-Québec) et extra-muros (le Faubourg Saint-Jean) est différente mais combien complémentaire. Cette rue comprend deux zones distinctes offrant aux visiteurs un regard différent sur l’histoire de la ville de Québec.
La rue Saint-Jean fût nommée ainsi en l’honneur de Jean Bourdon. Cartographe et ingénieur-arpenteur, il s’installe en Nouvelle-France en 1640 et aménage en 1667 le chemin de Saint-Jean reliant sa terre à la ville fortifiée. Sa terre portait le nom de fief Saint-Jean et était située dans l’actuel quartier Montcalm. Il donna également son nom à la porte Saint-Jean et au Faubourg Saint-Jean. La rue Saint-Jean fût, dès 1737, le point de départ du Chemin du Roy, seule route carrossable reliant Québec à Montréal.
Dès les débuts du 18ième siècle, des artisans s’installent aux portes de la ville fortifiée, le long de la rue Saint-Jean. Ces habitations seront détruites et reconstruites à plusieurs reprises. Tout d’abord en 1745, pour permettre le réaménagement des remparts et de nouveau en 1775, lors du siège de Québec par les américains luttant pour l’indépendance, afin d’éviter que l’ennemi ne s’y abrite. Il faudra attendre le retrait définitif des troupes britanniques pour que le peuplement et le développement commercial du Faubourg Saint-Jean connaissent un véritable essor.
Au 19ième siècle, le Faubourg sera dévasté par de terribles incendies. Deux d’entres eux seront particulièrement significatifs pour son histoire. Le grand feu de 1845 où ont brûlé deux églises, trois écoles et près de 1 300 maisons laissant des milliers de personne sans abris. Cette catastrophe aura toutefois permis l’élargissement de la rue Saint-Jean, l’aménagement du rez-de-chaussée des immeubles en y privilégiant de larges vitrines et l’accélération de la construction d’un système d’aqueduc à Québec. Autre date fatidique pour le Faubourg Saint-Jean, l’incendie de 1881. En sept heures, les flammes auront raison de l’église Saint-Jean-Baptiste, de 1 200 maisons et jettera à la rue plus de 5 000 personnes. Suite à ce désastre, la ville améliorera son système d’aqueduc et interdira le bois comme matériau de construction. De plus, une seconde église Saint-Jean-Baptiste sera érigée suivant les plans de l’architecte, résidant du Faubourg, Joseph-Ferdinand Peachy. Cette église demeure encore aujourd’hui le joyau du Faubourg et l’une des plus belles églises de Québec. Elle est, depuis sa création, un point de repère immanquable du centre-ville de Québec. La présence militaire et les épidémies marqueront aussi le développement du Faubourg Saint-Jean.
De plus, à partir du 19e siècle, plusieurs communautés culturelles vont composer le Faubourg Saint-Jean ; l’architecture, les noms de rues et les deux églises en sont les témoins.
Aujourd’hui encore la diversité dans toutes ses subtilités fait partie intégrante du Faubourg Saint-Jean. Cette mixité, ces tragédies et ce développement commercial élaboreront en quelque sorte le visage qu’on lui connait de nos jours. Depuis toujours, les mots uniques, authentique et chaleureux demeurent ses marques de noblesse. Le Faubourg Saint-Jean est, aujourd’hui, riche de son histoire et résolument tourné vers l’avenir. Venez y découvrir son passé et y partager le moment présent.
9 novembre 2010 à 07 h 54
Je préfère les nouvelles portes.
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9 novembre 2010 à 08 h 10
Rénovation en 2010
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9 novembre 2010 à 10 h 05
L’histoire de Québec est féconde en curieux retournements. Durant le dernier quart du dix-neuvième siècle, Québec subissait une première « crise de progrès » (André Duval). On abattit les portes qui donnaient accès à la place forte, on éventra les anciennes murailles, les canons Krupp étant désormais en mesure de réduire en charpie toute cette architecture minérale avec ses pensionnaires. Enfin, un peu d’air frais pénétrait dans la vieille ville !
De tels gestes suscitèrent des opposants résolus. Quand l’opinion, étonnée, puis convaincue, fit volte-face et déserta la thèse du progrès commercial pur et dur, le Moyen Âge envahit la Ville: ogives, créneaux, machicoulis, barbacanes, apparut toute une quincaillerie qui n’avait jamais existé à Québec. L’écrivain Faucher de Saint-Maurice protesta: « En passant sur ces remparts, on ne songera plus au comte de Frontenac et au général Montcalm. On rêvera de Bayard et de Du Guesclin » !
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9 novembre 2010 à 10 h 19
Portes de Québec
Les premières portes furent construites au XVIIè siècle, à l’époque du régime français. D’autres s’ajoutèrent à l’époque du régime britannique qui suivit à partir du XVIIIè siècle, les autorités britanniques étant soucieuses de pouvoir bloquer les accès à la ville de tous les côtés. Gardées par des soldats, les portes étaient fermées durant la nuit, isolant ainsi la haute-ville de Québec de la région avoisinante.
La plupart des portes furent démolies et reconstruites à plusieurs reprises. Puisqu’elles constituaient un sérieux obstacle à la circulation urbaine, plusieurs portes furent définitivement démolies après le départ, en 1871, de la garnison britannique. Trois portes existent néanmoins encore aujourd’hui, après avoir été reconstruites sur un modèle différent, qui ne constitue plus une entrave.
Pour en savoir plus:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Portes_de_Qu%C3%A9bec
Soldat Sanspareil
2ème bataillon du régiment de la Sarre
Vive le Roy!
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9 novembre 2010 à 10 h 45
Faubourg Saint-Jean, l’historique!
Le Faubourg Saint-Jean est depuis toujours un village au cœur de la ville de Québec. Il importe d’abord de bien comprendre ce que signifie le mot faubourg pour comprendre la subtilité de son histoire. Ce terme désigne la partie d’une ville située à l’extérieur de son enceinte. À l’époque de la Nouvelle-France, le Bourg (ville fortifiée) ouvrait ses portes au levé du jour pour les refermer à son coucher laissant ainsi les habitants des faubourgs avoisinants sans services, ni protection militaire. Précisons également que l’histoire de la rue Saint-Jean intra-muros (le Vieux-Québec) et extra-muros (le Faubourg Saint-Jean) est différente mais combien complémentaire. Cette rue comprend deux zones distinctes offrant aux visiteurs un regard différent sur l’histoire de la ville de Québec.
La rue Saint-Jean fût nommée ainsi en l’honneur de Jean Bourdon. Cartographe et ingénieur-arpenteur, il s’installe en Nouvelle-France en 1640 et aménage en 1667 le chemin de Saint-Jean reliant sa terre à la ville fortifiée. Sa terre portait le nom de fief Saint-Jean et était située dans l’actuel quartier Montcalm. Il donna également son nom à la porte Saint-Jean et au Faubourg Saint-Jean. La rue Saint-Jean fût, dès 1737, le point de départ du Chemin du Roy, seule route carrossable reliant Québec à Montréal.
Dès les débuts du 18ième siècle, des artisans s’installent aux portes de la ville fortifiée, le long de la rue Saint-Jean. Ces habitations seront détruites et reconstruites à plusieurs reprises. Tout d’abord en 1745, pour permettre le réaménagement des remparts et de nouveau en 1775, lors du siège de Québec par les américains luttant pour l’indépendance, afin d’éviter que l’ennemi ne s’y abrite. Il faudra attendre le retrait définitif des troupes britanniques pour que le peuplement et le développement commercial du Faubourg Saint-Jean connaissent un véritable essor.
Au 19ième siècle, le Faubourg sera dévasté par de terribles incendies. Deux d’entres eux seront particulièrement significatifs pour son histoire. Le grand feu de 1845 où ont brûlé deux églises, trois écoles et près de 1 300 maisons laissant des milliers de personne sans abris. Cette catastrophe aura toutefois permis l’élargissement de la rue Saint-Jean, l’aménagement du rez-de-chaussée des immeubles en y privilégiant de larges vitrines et l’accélération de la construction d’un système d’aqueduc à Québec. Autre date fatidique pour le Faubourg Saint-Jean, l’incendie de 1881. En sept heures, les flammes auront raison de l’église Saint-Jean-Baptiste, de 1 200 maisons et jettera à la rue plus de 5 000 personnes. Suite à ce désastre, la ville améliorera son système d’aqueduc et interdira le bois comme matériau de construction. De plus, une seconde église Saint-Jean-Baptiste sera érigée suivant les plans de l’architecte, résidant du Faubourg, Joseph-Ferdinand Peachy. Cette église demeure encore aujourd’hui le joyau du Faubourg et l’une des plus belles églises de Québec. Elle est, depuis sa création, un point de repère immanquable du centre-ville de Québec. La présence militaire et les épidémies marqueront aussi le développement du Faubourg Saint-Jean.
De plus, à partir du 19e siècle, plusieurs communautés culturelles vont composer le Faubourg Saint-Jean ; l’architecture, les noms de rues et les deux églises en sont les témoins.
Aujourd’hui encore la diversité dans toutes ses subtilités fait partie intégrante du Faubourg Saint-Jean. Cette mixité, ces tragédies et ce développement commercial élaboreront en quelque sorte le visage qu’on lui connait de nos jours. Depuis toujours, les mots uniques, authentique et chaleureux demeurent ses marques de noblesse. Le Faubourg Saint-Jean est, aujourd’hui, riche de son histoire et résolument tourné vers l’avenir. Venez y découvrir son passé et y partager le moment présent.
http://faubourgsaintjean.com/au_coeur_du_quartier_saint_jean_baptiste_a_quebec/historique/
Soldat Sanspareil
2ème bataillon du régiment de la Sarre
Vive le Roy!
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30 décembre 2010 à 19 h 44
[…] Voyage dans le temps – Porte St-Jean, 1897 — Québec Urbain (tags: lcb 2010-11-09 photo parrimoine) […]
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