Encore un grand merci à M. Pierre Dubeau pour cet épisode historique.
Le fort des Hurons est présent sur ce plan de Jean Bourdon de 1660 et celui de 1663, ci-dessus. Originaires des grands lacs, les hurons occupent entre 1656 et 1668, un emplacement à la haute ville. Voici l’histoire de cette longue et pénible migration.
Partenaires commerciaux privilégiés des français, les hurons-wendat (20,000 entre 1634 et 1650) sont les principaux fournisseurs de fourrures. Les deux parties ont également une alliance militaire contre les iroquois, leurs ennemis héréditaires. Afin de s’emparer de leur fleurissant commerce, les iroquois anéantissent les villages hurons et les missions jésuites au cours de la décennie 1640. Ainsi entre 1648 à 1653, devant cette guerre sans merci avec les iroquois, jumelée aux nombreuses épidémies, nous assistons à la destruction systématique de la Huronnie. Les quelques 600 survivants ont fui la mission Sainte-Marie et sont accueillis d’abord à la mission des Jésuites de Sillery (1650-1651) puis, au sud-ouest de l’île d’Orléans (1651-1656). Le 19 mars 1651, les Pères Jésuites louaient d’Eléonore de Grandmaison, une partie de sa seigneurie de l’île d’Orléans (1).
Ne se sentant pas encore assez en sécurité, ils se sont installés à Québec le 4 juillet 1656, sous la conduite des Jésuites et la protection des canons du fort Saint-Louis. Ce fort était constitué d’une palissade de pieux et avait comme dimension, 150 pieds par 200 pieds. En 1665, la population du fort s’établissait à 85 personnes. Le plan de Jean Bourdon de 1663 indique bien la présence du fort des Hurons-Wendat entre l’église paroissiale et le fort Saint-Louis.
En avril 1668, ils quittent définitivement la haute ville pour se réfugier à Beauport (1668-1669). Le fort est encore mentionné dans le Papier terrier de la Compagnie des Indes Occidentales en 1668 année probable de sa destruction. Par la suite, les hurons s’installent à la Mission Notre-Dame de Foy (1669 -28 décembre 1673), sur la côte Saint-Michel, site actuel de l’Université Laval. C’est là qu’une chapelle fût construite sous le vocable de Notre-Dame-de-Foy. La population s’élevait alors à 210 personnes. Ensuite ils furent relocalisés au village de l’Ancienne-Lorette (1673-1697) et finalement ils s’installèrent à la Jeune-Lorette, aujourd’hui Wendake, de 1697 à nos jours. (2)
(1) Roy, Pierre-Georges et al. L’île d’Orléans, Québec, Commission des monuments historiques, 1928, p. 30
(2) Québec, Commission de toponymie du Québec. La toponymie des Hurons-Wendats, Dossier toponymique no. 28, Québec, 55 p.
Source de l’image: Plan de Québec en 1663 attribué à Jean Bourdon.
Dumas, Silvio, La chapelle Champlain et Notre-Dame-de-Recouvrance, Québec, Société historique de Québec, cahier No. 10, 1958, planche 3 (extrait)Original
19 décembre 2010 à 16 h 25
Merci pour ces capsules historiques. Encore svp.
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19 décembre 2010 à 17 h 05
D’abord merci pour cette capsule historique.
Avant de poser ma question, je souligne l’extrait suivant en résultant :
– « En avril 1668, ils quittent définitivement la haute ville pour se réfugier à Beauport (1668-1669). Le fort est encore mentionné dans le Papier terrier de la Compagnie des Indes Occidentales en 1668 année probable de sa destruction. »
Étant donné que je réside dans l’Arrondissement Beauport, je serais curieux de savoir s’il est possible d’avoir une quelconque idée où il pouvait alors se situer ?
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19 décembre 2010 à 18 h 50
1668 Transfert des Hurons sur la terre des jésuites appelée Notre-Dame-des-Neiges (Beauport).
source:
http://www.memoireduquebec.com/wiki/index.php?title=Wendake_%28r%C3%A9serve_am%C3%A9rindienne_huronne-wendate%29
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19 décembre 2010 à 21 h 01
Ne sachant pas comment intégrer techniquement le lien que je viens de «découvrir» comme suite à votre réponse à mon interrogation, je vous réfère , à mon tour, au site de la Commission sur les biens culturels/Publications/Rapports de recherche/Étude de caractérisation de l’arrondissement historique de Beauport.
N’étant pas actif dans ce domaine, après une lecture rapide, j’en concluerais que les Jésuites demeuraient dans ce qui a déjà constitué la ville de Giffard, avant la fusion, vers la fin des années 70, devenant ainsi une partie de ce que les « natifs » ou « vieux résidents » ont ensuite populairement appelé le Grand-Beauport.
Quant aux Hurons, j’en concluerais qu’ils habitaient entre les rivières Beauport et Montmorency, à la hauteur approximative du chemin Royal.
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20 décembre 2010 à 08 h 26
[…] Le fort des Hurons-Wendat près du fort Saint-Louis à Québec. Encore un grand merci à M. Pierre Dubeau pour cet épisode historique. Le fort des Hurons est présent sur ce plan de Jean Bourdon de 1660 et celui de 1663, ci-dessus. Originaires des grands lacs, les hurons occupent entre 1656 et 1668, un emplacement à la haute ville. Voici l’histoire de cette longue et […] (tags: 2010-12-13_au_12-19 2010-12-19 lcb local2010-12-13_au_12-19) […]
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20 décembre 2010 à 10 h 02
Ce que je remarque est que ces autochtones qui parlent de droits ancestraux sont arrivés à Québec et sa région après les blancs. Je pense qu’on a fêté le 400 ans de Québec (1608-2008) alors que les hurons chassés de la huronnie (autour du lac Huron) par les iroquois se sont réfugiés chez nous en 1656 .
Ils ne peuvent réclamer des droits d’ainesse sur nous, surtout pas ici…
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20 décembre 2010 à 13 h 19
Si les choses étaient aussi simple, les russes n’auraient qu’a s’installer sur un territoire vierge du grand Nord Canadien et dire:
« Vous n’étiez pas la… »
« Vous n’avez pas de droits.. » nous sommes les premiers!
Pour se défendre les Canadiens répondraient exactement comme les Hurons: « Désolé mais ca fait partie de nos territoires dont on exploite les ressources pour survivre »
J’ai l’impression que c’est un peu plus compliqué comme problématique!
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20 décembre 2010 à 21 h 19
Je crois que c’est plutôt: Je suis le plus fort, c’est à moi. Si les russes ne nous envahissent pas, c’est juste parce qu’ils ont en masse de ressources naturelles dans leur immense pays et n’ont pas besoin de voler les nôtre. Autrement, le Dominion of Canada serait tombé il y a longtemps.
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20 décembre 2010 à 15 h 02
Effectivement, les territoires traditionnelles autochtones sont beaucoup plus grands que ce que nous, blancs, considérons comme « occupation ». Pour nous, ca résident souvent dans une notion de maison, village, ville. Pour eux, ce sont les territoires de chasse et de culture où la tradition était pratiquée. L’endroit où ils trouvaient la nourriture et où ils pratiquaient leur spiritualité.
Je ne sias pas si beuacoup de huron pratiquent encore sur leur territoire de trappe. Je sais par contre que les innus, cris et Attikamekw fréquentent toujours leur territoire, quoique immense pour une si petite population.
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21 décembre 2010 à 07 h 44
Arriver avant ou après, ce n’est pas important. Ce qui l’est, c’est que les français et les anglais on signée de nombreux traité cedant des terrers aux Hurons pour leurs habitations et la jouissance de leurs activités traditionelles, mais 200 ans plus tard les blancs ne veulent plus les respecter.
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21 décembre 2010 à 10 h 32
De « nombreux traités » ? Lesquels ? Y en a-t’il un autre que celui de Murray???
La réalité semble un peu plus complexe et mérite des nuances…
Voir entre autres:
http://www.septentrion.qc.ca/gastondeschenes/2010/09/un_traite_sans_contenu_1.php
Dans le texte intégral du « traité » de Murray, il n’est pas question de cession de terres:
« These are to Certify that The Chief of the Huron Tribe of Indians, having come to me in the name of His Nation, to Submit to His Britanick Majesty, & make Peace, has been received Under my Protection, with his whole tribe; and henceforth no English Officer or party is to molest, or interrupt them in returning to their settlement at Lorette; and They are received upon the same terms with the Canadians, being allowed the free Exercise of their Religion, their Customs & and Liberty of trading with the English Garrisons recommending it to the Officers Commanding the Posts, to treat them kindly.
Given under my hand at Longueiul, this 5th day of September 1760.
Ja : Murray
By the Genl’s Command,
John Cosnan,
Adjut. Genl. »
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21 décembre 2010 à 11 h 08
Conseil de la nation huronne-wendat
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21 décembre 2010 à 11 h 51
À Héron: Oui, d’autre que celui de Murray. Celui de la Seigneurie de Sillery, par exemple: http://www.vigile.net/Quand-les-Hurons-etaient-seigneurs
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21 décembre 2010 à 17 h 28
J’abonde dans ton sens Francis. Les concessions faites aux Wendats (Hurons) l’ont été pour compenser le fait qu’ils ont dû s’expatrier de la Baie Georgienne en Ontario. Ils étaient constamment attaqués par les Iroquois alliés aux Britanniques, alors que les Wendats étaient les alliés des Français.
Le traité de la Seigneurie de Sillery (40 arpents) est un exemple éloquent des titres de propriété détenus par les Wendats. Ces documents étaient disparus depuis 1824, mais ont été retracés en 1996 au sein d’une collection privée (allez comprendre…).
http://www.plume-mag.com/extrait/5/070702/quebec-parchemins-et-arpents-de-neige
Mais même en faisant abstraction du fait que les Wendats se soient établis ici après l’arrivée des français, n’oublions pas qu’à l’arrivée de Jacques Cartier (donc plus de 70 ans avant la fondation de Québec), il y avait le village de Stadaconna (ou Stadaconné, selon les sources).
Je trouve déplorable la résistance que les gens ont à reconnaître que les Premières nations aient été bafouées et dépossédées. Il semble plus facile de prendre la défense d’un immigrant qui doit être retourné dans son pays que d’accorder quoi que ce soit aux Amérindiens. Ces derniers ont pourtant sauvé la peau des premiers Français qui ont mis les pieds ici, car ils auraient tous crevé du scorbut n’eut été de l’aide des Amérindiens.
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21 décembre 2010 à 17 h 35
Le remède contre le scorbut
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21 décembre 2010 à 19 h 13
Personnellement, je suis d’accord avec plusieurs de leurs revendications. Qu’on rétablisse enfin ce qui leur est dû, encore faut-il tomber d’accord sur ce « dû ».
Sans les Autochtones, les Européens n’auraient pas survécu ici. Ces derniers se sont imposés par la ruse et par la puissance de leurs technologies.
Ce que je trouve « déplorable », selon votre expression, c’est tout le discours de « victimisation » qui a cours chez plusieurs d’entre eux ainsi que la « bonne conscience » que cherchent à se donner certains Occidentaux depuis plusieurs années.
Pour moi, il ne s’agit pas d’une lutte entre « bons et méchants ». Certains Blancs ont une vision assez romantique des Premières Nations et ils en oublient justement qu’ils sont des êtres humains. Ainsi, le commerce les intéressait depuis toujours (même avant l’arrivée des Européens) et ils n’ont pas hésité à prendre les armes contre leurs propres frères pour améliorer leur sort.
Je sais, je ne me ferai pas d’amis ici…
;-)
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21 décembre 2010 à 11 h 53
http://autochtones.ca/portal/fr/ArticleView.php?article_id=374
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