Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Écoquartier – Place aux premiers résidants de Cité Verte

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 4 janvier 2012 14 commentaires

Isabelle Porter
Le Devoir

Québec — Le projet d’écoquartier privé de Cité verte a franchi deux étapes importantes avant Noël: l’accueil de ses premier résidants et le lancement de sa chaufferie urbaine, une première nord-américaine dans le secteur résidentiel.

Il s’agit toutefois d’un démarrage modeste, puisque seulement quatre logements sont habités sur les 800 que comptera le projet une fois achevé. Une trentaine ont été vendus parmi les 63 qui sont actuellement disponibles.

Piloté par le bras immobilier de la compagnie d’assurances SSQ, le projet de Cité verte serait le premier écoquartier à voir le jour dans l’est du Canada. La ville de Québec compte par ailleurs en développer deux autres au cours des prochaines années: D’Estimauville et Pointe-aux-Lièvres.

Le projet comprend une chaufferie urbaine, un système souterrain et automatisé de traitement des déchets, des moniteurs placés dans les résidences pour mesurer la consommation d’eau potable et d’énergie de chacun, des bassins pour recueillir les eaux de pluie, des bornes d’auto-partage, etc.

Or les premiers condos de Cité n’offrent pas toute la gamme des innovations écologiques promises, puisqu’ils se trouvent dans le bâtiment recyclé qui a été conçu à partir de l’ancienne résidence des Soeurs du Bon-Pasteur. Il faudra attendre la construction des bâtiments neufs à partir de 2012 pour voir «la totale», explique la porte-parole Marie Lamontagne.

Par exemple, le système de gestion automatisée des déchets qui doit être construit sous la terre n’est pas encore en place et restera limité dans le bâtiment recyclé, poursuit-elle. Dans les nouveaux condos, les résidants vont pouvoir jeter leurs restes dans des conduites à même leur appartement, tandis que dans le bâtiment recyclé, ils devront se rendre à la réception.

En revanche, le système de chauffage à la biomasse est en état de marche depuis quelques semaines. «On est les premiers à l’offrir dans le résidentiel en Amérique du Nord», a souligné fièrement Mme Lamontagne lors d’une visite des installations un peu avant Noël.

De l’extérieur, la chaufferie ressemble à un silo à grains. Les minuscules copeaux de bois qui l’alimentent sont livrés par camion à l’entrée et acheminés dans le grand silo avant d’être brûlés dans de grands fours. Étant donné qu’une grande partie de Cité verte n’est pas en fonction, un seul des quatre fours est utilisé actuellement.

La combustion n’émet aucun gaz à effet de serre (GES), nous assure-t-on, et toute la chaleur est emmagasinée dans de grands réservoirs. La technologie développée par la compagnie allemande Viessmann permet de répondre à 95 % de la demande en électricité du complexe.

«Ça produit de l’énergie pour le chauffage et pour l’eau chaude de consommation. On a besoin d’électricité [via le système régulier] principalement pour la lumière, et c’est à peu près ça. À pleine capacité, avec les 800 unités, on pense réduire de 30 % la consommation d’énergie.»

Doit-on comprendre que la facture va être de 30 % inférieure? Pas nécessairement. «Ça ne veut pas dire que chaque condo va avoir une facture réduite de 30 %, mais ils vont consommer moins. C’est la copropriété qui va recevoir la facture de la chaufferie, puis ils vont se la répartir.»

Hydro-Québec a investi 5 millions $ en subventions dans ce projet. «Ce qui les intéresse, ce n’est pas tant la biomasse que les moniteurs DHMI qui sont situés dans les appartements pour mesurer la consommation de chaque résidant», poursuit Mme Lamontagne. La société d’État, explique-t-elle, veut analyser le comportement des résidants «en période de forte demande».

Placés à l’entrée des appartements, les moniteurs tactiles mesurent la consommation d’eau, de chauffage et d’électricité. Le gestionnaire de copropriété peut aussi s’en servir pour passer des messages. «Félicitations à M. Stanley pour sa très faible consommation d’électricité!», peut-on lire. «Pensez à réduire la température pendant vos heures de sommeil.»

Or les acheteurs ne se passionnent pas tous pour ces innovations vertes, concède Mme Lamontagne. «À un moment donné, on pensait qu’on aurait des gens avec une conscience un peu plus verte.» Or, «il y en a qui ont un intérêt pour la chose, d’autres pas». Pour certains, le choix de Cité verte est motivé par le désir d’habiter près du centre-ville; pour d’autres, il s’agit d’abord d’un placement, illustre-t-elle.

En plus d’Hydro-Québec, Cité verte a reçu 22,7 millions $ du ministère des Affaires municipales et 5 millions $ du Fonds canadien de l’énergie propre.

Voir aussi : Projet - Cité verte.


14 commentaires

  1. dan

    4 janvier 2012 à 11 h 42

    Et la construction des tours d’habitation débute quand???

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  2. Manu

    4 janvier 2012 à 11 h 50

    « […] la chaufferie ressemble à un silo à grains. Les minuscules copeaux de bois qui l’alimentent […] » puis
    « La combustion n’émet aucun gaz à effet de serre (GES) »

    Incroyable!!! on a réussi à faire de la combustion de copeaux de bois sans émettre aucun GES… contrairement à tout le monde sur le reste de la planète. Ça vaut un prix Nobel! Mais c’est dommage, car il faudra réécrire tous les manuels de chimie.

    Sérieusement, ce n’est pas seulement un cas d’une porte-parole (Mme Lamontagne) imbécile qui ne comprend rien du texte qu’elle récite, c’est carrément frauduleux de faire de telles affirmations. Qu’on me tape dessus si je me trompe et que la Cité-Verte est dotée d’un révolutionnaire transformateur à grande échelle de CO2 en « autre chose ».

    Si je fais pousser un arbre, il absorbe du CO2 de son vivant, qu’il transforme entre d’autre composés contenant du carbone. Si je coupe l’arbre et que je le brûle, je retransforme ces composés en CO2 (entre autres). Si la combustion n’est pas parfaite, cela générera aussi du monoxyde de carbone, de la suie et des particules volatiles (une des causes du smog), etc. On semble ici avoir un « bon four » qui n’émet que du CO2, mais à ce que je sache, la cité-verte n’est pas dotée d’un dispositif qui retransforme le CO2 en une autre substance qui ne soit pas des GES. Donc nécessairement, au total, la combustion émet des GES.

    Peut-être qu’on voulait plutôt dire « carboneutre ». Arnaque à la mode « carboneutre » veut dire qu’on a un bilan nul en émission de GES à base de carbonne. Par exemple, on dit qu’on n’émet que le carbone qui a été capté durant la vie de l’arbre. D’accord, mais dans l’état initial naturel, l’arbre était déjà là. Alors il faudrait plutôt s’assurer d’avoir autant de « captation de carbone » (en replantant des arbres par exemple…) qu’on en libère lors de la combustion. Est-ce le cas? Permettez-moi d’en douter! C’est sans compter le temps que l’arbre prendra à pousser pour recapter le carbone qui a été émis sur une courte période. Alors carboneutre? mon derrière…

    D’ailleurs, si au lieu de couper l’arbre je le laisse mourir sur place, et que je l’enfouis suffisamment puis que j’attends, disons, quelques milions d’années, je me ramasse avec du pétrole, du gaz naturel, etc. En brûlant ceux-ci, je libère le carbone (en CO2 et autres) préalblement emmagasiné. À quelques millions d’années près, c’est la même chose que pour la Cité-Verte, mais pourtant on ne parle pas de « carboneutre » dans ce cas…

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    • Yvan Dutil

      4 janvier 2012 à 13 h 26

      Le granules en question proviennent de résidus de procédé industriel liés à l’exploitation de la forêt. Personne ne coupe des arbres pour faire des granules ou des copeaux. Si tu fais du 2×4 avec une épinette tu stockes du carbone. Il faut savoir aussi que 50% du carbone d’une forêt est stocké dans le sol. Il faut donc faire attention à ce que l’on fait. Cependant, d’après les calculs des spécialistes de la forêt couper les arbres au Canada serait un puits de carbone net. La question a été posée en commission parlementaire suite à une de mes interrogations soulevées plus tôt pendant les audiences.

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      • Manu

        4 janvier 2012 à 21 h 06

        Je sais que c’est des résidus, je tâchais plutôt d’offrir une explication simple. Ça ne change rien de toute façon, car d’une part, ces résidus proviennent d’arbres coupés et d’autre part, si on laissait les granules ou copeaux tels quels sans les brûler, on ne libérerait pas les GES qu’on libère en les brûlant. Bien entendu, rendu là on parle de gestion des déchets industriels, et à la limite, on pourrait laisser ces copeaux dans de si « mauvaises » conditions qu’ils produiraient du méthane, par exemple, en se décomposant. Donc les brûler n’est pas la pire option, mais c’est probablement la deuxième moins bonne…

        Quant au stockage du carbone dans le sol, ça dépend toujours si on laissse effectivement racines en place, ou si on en arrache une parie avec les souches. Par ailleurs, à ma connaissance, les racines d’un arbre qui n’est plus finissent par être décomposées, notamment par les champignons. Je ne saurais pas dire toutefois ce qui advient de toute cette biomasse. Je suis néanmoins d’accord sur le 2×4…. mais jusqu’à ce que la maison (par exemple) passe au feu ou soit démolie, un jour ou l’autre…

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  3. Martin Otis Utilisateur de Québec Urbain

    4 janvier 2012 à 12 h 08

    Habitant tout juste à côté, je me demandais justement, ce matin, en sortant prendre l’autobus, qu’est-ce qui se passait avec l’occupation des lieux. Tout semble désert, aucun signe d’activité. Bienheureux de savoir que çà bouge enfin même si c’est très minime. Çà ne peut que progresser dans la bonne direction.

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  4. Sébastien

    4 janvier 2012 à 20 h 46

    Hey j’te dis qu’il y en a qui ont le scandale facile ici ! Pensez donc, il ont utilisé le terme « aucun gaz à effet de serre » plutôt que « carboneutre », sortez la potence quelqu’un !

    Franchement…

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    • Manu

      4 janvier 2012 à 21 h 09

      J’ai supposé qu’ils voulaient prétendre « carboneutre » (ce qui est déjà douteux), mais rien n’indique que ce soit le cas. J’essayais simplement de leur trouver une excuse pour justifier les conneries qu’ils peuvent dire.

      Et qui a parlé de scandale?

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      • Goldoche Utilisateur de Québec Urbain

        4 janvier 2012 à 21 h 15

        La biomasse faite à partir de résidues n’est pas une panacée, mais réduit quand même l’empreinte de carbone par rapport à laisser le bois pourrir sur place (qui génère du CO2 et/ou du méthane). C’ est sans doute plus vert que les panneaux solaires.

        Au fait, même si la combustion est incomplète, le monoxyde de carbone finira par s’oxyder. Le monoxyde de carbone est dangereux lorsqu’il est présent en grande quantité dans un endroit clos. Même chose pour le méthane qui s’oxyde sous l’effet combiné des rayons UV et de l’oxygène non sans avoir contribué à l’effet de serre avant sa décomposition.

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      • Sébastien

        4 janvier 2012 à 22 h 49

        Si tu n’étais pas scandalisé dans ton message plus haut, je ne voudrais pas être là quand tu l’es vraiment, ça doit pas être beau à voir !

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      • Manu

        5 janvier 2012 à 09 h 31

        Il y a de ces gens (la porte-parole) qui disent n’importe quoi sans avoir la moindre idée de ce qu’ils disent et je ne me gêne pas pour rire d’eux. C’est juste qu’au lieu de traiter quelqu’un de différents noms en 140 caractères, je détaille un peu pour bien exposer le ridicule de la chose.

        Alors scandalisé? Non pas du tout… très mauvaise interprétation de ta part, tout simplement. Pas grave!

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      • Sébastien

        5 janvier 2012 à 13 h 02

        Très mauvais choix de vocabulaire de ta part. Tu traites les gens d’imbéciles, tu accuses les gens de la Cité Verte de faire des « déclarations frauduleuses », tu qualifies ou tu sous-entends que leur déclarations sont des « conneries » « de l’arnaque »…

        On est pas loin de la diffamation, alors… si tu n’es pas scandalisé choisi un peu mieux tes termes, on croirait lire un animateur du midi à CHOI…

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  5. Al Capone

    4 janvier 2012 à 21 h 28

    Seulement 30 condos de vendus sur 68 c’est pas mal mais on aurait pu s’attendre à mieux. Je crois que les prix sont peut-être trop élevés. À titre de comparaison les condos de Norplex plus à l’ouest eux se vendent comme des petits pains chauds.

    Et j’ai une théorie, je ne dis VRAIMENT pas cela pour insulter qui que ce soit mais est-ce que ça se pourrait que la clientèle verte/écolo soit plus pauvre que la moyenne? Quand on voit des écologistes ou autres c’est souvent des étudiants au look hippie qui vivent probablement en colocation. Je me demande vraiment si la clientèle logique pour des projets ultra-vert comme la cité verte a les moyens d’habiter dans de tels complexes étant donné les prix demandés.

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    • Florian

      4 janvier 2012 à 23 h 04

      sans vouloir choquer personne non plus, je pense que tu as raison… :/
      à la limite, il y a même un paquet de gens qui vont acheter des condos là dedans en tant qu’investissement, sans même l’occuper, comme ça arrive partout (il y a des exemples à l’étoile). Bien sûr on va espérer que les gens à qui ils seront loués seront plus écolos :)

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    • Bluechip

      5 janvier 2012 à 19 h 21

      De la verdure, il y en a dans chaque génération. Les « retours à la terre » d’hier sont les parents des « écolos » d’aujourd’hui peut-être…

      À ce que je saches, les « retours à la terre » version années 70 ne sont pas trop à plaindre coté financier en comparaison avec la génération d’avant et comme semble se pointer la génération d’après (les X).

      Le marché des « retraités bientot » doit aussi être considéré.

      La « Cité Verte » ce n’est pas juste un condo à vendre, c’est une philosophie de vie, une communauté de pratiques. La réflexion avant l’achat doit être un peu plus murie et l’observation de comment ça se passe dans la vraie vie avec la gestion des matières résiduelles, le chauffage, la qualité de vie en générale, etc. doit être plus répandue qu’un « simple achat de condo dans un bloc bien situé ».

      Je ne pense pas que ce soit une question que les écolos soient moins fortunés ou non.

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