Isabelle Porter
Le Devoir
Québec — Pour l’urbaniste Brent Toderian, la densification ne vise pas à servir les promoteurs, mais bien les résidants des banlieues eux-mêmes. L’ex-patron de l’urbanisme à Vancouver y voit même une façon de rapprocher les familles et briser l’isolement des personnes âgées.
M. Toderian ne mâche pas ses mots : encore aujourd’hui, trop de banlieues sont construites de façon « stupide ». Surtout, on n’a plus le choix de s’attarder à ce problème, car le Canada est devenu un « pays de banlieues ».
Le président du Conseil de l’urbanisme canadien sera à Longueuil jeudi et à Québec vendredi pour présenter des conférences sur le sujet. Il est l’invité de l’organisme Vivre en ville et des communautés métropolitaines de Montréal et de Québec.
17 mai 2013 à 10 h 36
Et pour féliciter tous ces gens qui s’installent en banlieue et leur administration municipale qui ne cesse d’amplifier le problème de l’étalement, le gouvernement vient de les récompenser : Saint-Nicolas, Sainte-Brigitte-de-Laval et Lac-Beauport auront une nouvelle école primaire et sept autres écoles seront agrandies dans les régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches. Après cela, il faudra un bureau de CLSC, des CPE, des routes plus larges… Le vrai coût de l’étalement urbain, il est supporté par l’ensemble des contribuables sans en demander plus à ceux qui y contribuent.
Signaler ce commentaire
17 mai 2013 à 11 h 57
Et à la fin, une fois que les enfants de ces gens et eux-même retourneront en ville, les écoles seront vides et ne serviront plus, comme ça été le cas de l’école secondaire flambant neuve Les Grandes-Marées, construite dans le boom démographique de Cap-Rouge, Saint-Augustin au début des années 90.
http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/education/201011/30/01-4347986-fermeture-confirmee-de-lecole-des-grandes-marees-malgre-la-vive-opposition.php
Signaler ce commentaire
17 mai 2013 à 19 h 05
Parlant de l’école des Grandes-Marées : l’école secondaire Les Compagnons de Cartier (ou les élèves ont été transférés) était loin de sa capacité maximum il y a quelques années. Une chance, l’école a inventé un programme novateur pour attirer des élèves. Autrement, elle aurait été bien vide!
Signaler ce commentaire
17 mai 2013 à 17 h 37
Ont-ils le choix de s’installer en banlieue les jeunes familles? Anyway la banlieue d’aujourd’hui est la ville de demain, Sainte-Foy était un champ il y a à peine 50 ans et on pouvait s’y construire pour 15000$. Le moindre terrain vacant s’y vend maintenant plus de 200000$ sans maison et le moindre bungalow cheap et pas rénové est à plus de 300000 $ …
Une famille ça prend un terrain et des écoles et oui un quartier a un cycle de vie. L’école des Grandes Marée est vide parce que le SSF est passé de 500 élèves en 84 à 1200 aujourd’hui. Faut croire que les parents préfèrent payer pour un service A+ que d’avoir du public gratuit, mais ça c’est un autre débat :)
D’ailleurs j’ai déménagé à côté pour y envoyer le mien! D’après vous mon condo de 1500 pieds carré coûterait combien en ville?
Ma conclusion: Une ville en santé ça grossit.
Signaler ce commentaire
17 mai 2013 à 18 h 33
« Une ville en santé ça grossit.»
Désolé de vous l’apprendre, mais vous vivez au siècle dernier. Les trente glorieuses sont terminées! La croissance de la population est marginale, mais celle de l’aire urbaine continue toujours. Qui paye pour ça, croyez-vous?? Autant de gens et plus d’infrastructures à payer; il me semble que le calcul est simple!
Et vous osez appeler ça de la santé! Pourtant, les secteurs qu’on critique sont généralement obésogènes et polluants à la fois par le mode de transport qu’ils exigent et par le peu d’économie d’énergie que permet ce modèle. C’est donc tout le contraire et ça nous coûte une fortune collectivement!
Si vous ne voulez pas croire l’un des urbanistes les plus respectés au pays, c’est bien vous le pire…
Signaler ce commentaire
17 mai 2013 à 22 h 51
Quant à l’obsogénité »« , j’aurais plutôt tendance à croire que ce sont les gens qui affectionnent un style de vie obésogène qui se retrouvent surtout en banlieue, plutôt que la banlieue elle-même qui soit obésogène. En pratique, ça ne change pas grand chose, à part mettre la responsabilité sur les gens plutôt que sur l’organisation du territoire.
D’ailleurs, je n’ai pas encore vu d’études à ce sujet (je n’en ai pas vu tant que ça non plus) qui comparaient banlieue et quartier centraux entre gens du même âge et revenus. Ça vaudrait mieux que des moyennes d’obésité entre groupes de gens qui sont différents avant même qu’on tienne compte du lieu de résidence. Il vaudrait peut-être aussi bien séparer les les « banlieue pleines » (pas si dense, mais tout de même remplies) de celles en périphérie, de style presque rural, qui commencent à se faire avaler par le reste de la banlieue.
Signaler ce commentaire
17 mai 2013 à 22 h 47
Tant mieux si pour vous qualité de vie rime avec route à parcourir et ti terrain lointain. Libre à vous.
Pour mon opinion, je crois qu’il y a là un fort paradigme, mais la mentalité change tranquillement.
On se donne rendez-vous dans 40 ans pour en rediscuter :-)
Signaler ce commentaire
17 mai 2013 à 22 h 07
Pas dit qu’il avait tort mais c’est pas ça que la population désire de toute évidence.
Signaler ce commentaire
17 mai 2013 à 22 h 32
Il ne faut pas confondre non plus l’aménagement des banlieues dont parle l’urbaniste avec la question de la proximité des écoles (ou autres services).
Pour les écoles, c’est plutôt dû à deux problèmes:
– le nombre de ménage croît (plus rapidement que la population d’ailleurs) et il faut donc nécessairement construire de nouvelles habitations. Les gens qui n’ont plus d’enfants et qui habitent près des écoles ne déménagent pas « suffisamment » (d’autant plus qu’on vit plus vieux qu’avant et surtout, plus longtemps dans la même maison). Alors nécessairement, les familles vont s’installer ailleurs.
– C’est généralement moins cher d’être propriétaire avec un terrain (ce que recherchent bon nombre de gens, de tout évidence) « ailleurs » que dans les anciens quartiers « tout équipés ».
Finalement, si on faisait des quartiers de banlieue « bien fait » (peu importe ce que ça veut dire, faudrait demander l’avis des urbanistes), on aurait probablement encore le problème démographique des déménagement d’écoles. Dans le meilleur des cas, on l’aurait au moins une fois, le temps de construire une école dans le « bon » quartier et de laisser tomber celle dans celui « mal fait ».
Signaler ce commentaire
17 mai 2013 à 22 h 54
Effectivement, mais il s’agit tout de même d’une excellente réflexion de non récupération des acquis et donc, de gaspillage.
Toutefois, on constate que certaines municipalités conservent leur ligne dure, comme Lévis, qui refuse de construire une nouvelle école pour les gens de Breakeyville, qui doivent envoyer leurs enfants à plus de 10 km de la maison.
« Il restera un dossier à régler sur la Rive-Sud, celui du secteur Breakeyville/Charny, où plusieurs élèves sont déplacés. Il sera présenté de nouveau au ministère de l’Éducation l’an prochain. »
Mais ça viendra…..les gens vieilliront, puis il n’y aura plus d’enfants pour alimenter l’école et ça deviendra un poid lourd pour la société.
COMME les grandes-marées.
Qu’est-ce que tu essayes de dire Manu ?
Signaler ce commentaire
22 mai 2013 à 16 h 37
En tant que porte-parole de l’industrie immobilière québécoise, l’Institut de développement urbain du Québec se positionne en faveur d’une densification du territoire. Tout comme l’explique l’urbaniste Brent Toderian, la densification est bénéfique à tous : citoyens, autorités publiques et promoteurs immobiliers. En effet, ce processus permet de réaliser des économies d’échelles en optimisant les infrastructures existantes. Avec la consolidation du réseau urbain, ce sont des quartiers entiers qui voient leurs populations croître et leurs activités s’intensifier. Ces espaces deviennent plus fréquentés, plus conviviaux et plus sécuritaires. Finalement, cette densification s’avère favorable à une mobilité plus durable basée sur le transport en commun et le transport actif. Ainsi, la densification participe activement à la revitalisation des banlieues et des centres urbains. Pour toutes ces raisons, l’IDU Québec se positionne en faveur d’une densification intelligente et graduelle du territoire.
Signaler ce commentaire