Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Accession à la propriété pour les familles de la classe moyenne: un projet réaliste ?

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 14 octobre 2013 10 commentaires

Olivier Parent
Le Soleil

(Québec) L’Équipe Labeaume s’engage à aider financièrement les familles de la classe moyenne à accéder à une première propriété. Le maire sortant de Québec, Régis Labeaume, se fait une priorité de garder ou d’attirer en ville les jeunes couples en les aidant «à se partir dans la vie» avec un programme de prêt dès 2014. (…) Pour rendre la Ville de Québec plus attrayante pour les familles aux revenus modestes, Équipe Labeaume envisage de vendre des terrains municipaux laissés vacants à des promoteurs à la condition qu’ils y construisent des unités résidentielles de 200 000 $ à 250 000 $

La suite

* La proportion de la population de la ville de Québec âgée de 65 ans et plus passera de 18 % en 2011 à 27 % en 2024.
Source : Bulletin municipal de la Ville de Québec

Voir aussi : Condo, Résidentiel.


10 commentaires

  1. Manu

    14 octobre 2013 à 23 h 04

    Deux choses…

    Tout d’abord, Labeaume ne semble pas avoir vécu sur la même planète ces dernières années. La SCHL, la Banque du Canada, la Réserve fédérale américaine, etc. ont émis de sérieuses mises en garde ces dernières années sur les mesure favorisant l’accès au crédit hypothécaire. Ce n’est pas pour rien que les durées maximales d’hypothèques ont été réduites et qu’on demande encore et toujours une mise de fond assez substantielle (ou une pénalité en conséquence).

    La raison générale est fort simple; si t’as pas les moyens de te payer une propriété sans des mesures d’aide, c’est que… t’a pas les moyens de te payer une propriété. C’est pas poru faire ch… les gens qu’il existe certaines restrictions au crédit et aux hypothèques, c’est pour protéger ceux qui vivent au-dessus de leurs moyens et leurs créanciers.

    Alors quel est l’intérêt? réchauffer le marché de la construction et de la vente pour contrer son « déclin naturel par les temps qui courent ». Ça crée une pression à la hausse sur les prix des propriété en général, ça réduit peu à peu l’accès à la propriété à ceux qui ne bénéficient pas du programme, et ça ne fait que retarder le rétablissement « naturel » de niveau d’activité dans ce secteur d’activité, avec en prime un risque plus élevé d’une petite correction. Alors donc… l’intérêt pour la ville?

    À court terme: augmentation (non-soutenable) de la réserve foncière et des entrées de taxe (en développant à Québec plutôt que dans les villes environnantes) et léger retour d’intérêts sur les prêts consentis (si le taux est plus élevé que le taux sur la dette de la ville évidemment). Peut-être aussi plaire à des amis qui ont construit trop de condos et qui refusent de réaliser que le party est sur la fin. Sur ce dernier point, pure spéculation de ma part.

    À long terme? Pelleter les problèmes en avant sur un futur maire, dans 4 ou 8 ans. Bref, une mesure plutôt irresponsable et purement électoraliste (considérant malheureusement la quantité de citoyens qui se foutent de ce qui arrivera dans 5 ans, en autant qu’ils aient plus d’argent maintenant).

    La seconde chose…

    Pour ne pas perdre d’argent, la ville ne peut pas offrir un taux d’intérêt si bas qu’elle perdrait de l’argent en n’utilisant pas ses fonds autrement, comme rembourser sa dette. En même, quiconque peut démontrer sa capacité de payer peut se faire prêter par une institution financière cette mise de fond initiale à un taux un peu plus élevé que le reste de l’hypothèque.

    Ainsi, pour les futurs propriétaires, l’aide réelle correspond à la différence entre l’offre de la ville et celles des institutions financières. On ne donne aucun chiffre, mais vite de même, ça risque de jouer entre 10 et 50$ par mois en moyenne sur 25 ans. Alors? Choisir ses panneaux d’armoires peut faire autant de différence, alors est-ce suffisant pour convaincre des gens de devenir propriétaire ou du moins, à Québec plutôt que juste à côté? La mesure risque d’être surtout psychologique… le temps d’une élection. Sur l’ensemble des propriétés sur le territoire de Québec et celle à construire, je soupçonne que ce ça ne représentera pas grand chose. Alors tous les effets que j’ai énuméré dans ma « première partie » seront passablement atténués, voire négligeables.

    Alors il reste quoi? une promesse électorale…. irresponsable, mais qui par chance risque de ne pas avoir à être respectée trop souvent.

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    • guibert

      15 octobre 2013 à 12 h 04

      Effectivement, intervenir sur le prêt hypothécaire est une très drôle d’idée de la part d’une ville. Montréal a des programmes de ce genre, mais je ne crois pas qu’il s’agisse de prêts et de toute la mécanique qui va avec.

      Par contre, il y a moyen d’assurer l’abordabilité de certains types de logements qui conviennent aux familles: maisons de ville ou grand logements et pour lesquels le marché est plus difficile.

      Il y a deux autre choses qui me chiffonnent, on parle d’unités résidentielles valant entre 200k et 250k, je ne sais si notre maire est au fait des coûts de construction actuels dans la région, mais on a pas grand chose en fait de maison de ville neuve pour ce montant, il ne faudrait pas que ça se transforme en petits 4 1/2.
      Ensuite, c’est une promesse qui touche indistinctement le centre et la banlieue alors que le marché y est totalement différent!

      Finalement, on ne parle que d’accès à la propriété (alors que tous n’ont pas les moyens) et de vente de terrains à des promoteurs. Il existent d’autres moyens et modes de tenures qui permettent aux familles de se loger convenablement et elles devraient être explorés (de type Cohabitat par exemple).

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  2. Jean François Côté

    15 octobre 2013 à 08 h 26

    L’administration Labaume qui s’est royalement planté avec d’Estimauville et la pointe aux Lièvres devrait s’occuper des services publiques ,plutôt que de vouloir jouer au promoteur.

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  3. Omer

    15 octobre 2013 à 13 h 35

    Cet article viens me chercher personnellement. Tout comme Manu l’indique, si t’as pas les moyens de te ramasser une simple mise de fonds, c’est que t’as pas les moyens d’être propriétaire. On dirait que les gens pensent que pour acheter une maison il suffit de faire l’équation suivante : 250 000 $ X 5% = 12 500 $, mise de fonds nécessaire pour avoir une maison.

    On s’entend, une maison c’est pas mal plus que la mise de fonds ! Une maison, c’est un notaire, des remises de taxes, de la peinture, de la nouvelle déco, des nouveaux meubles, une tondeuse, des rénovations, des frais d’entretien divers, des frais d’assurances, d’électricité, etc etc. Alors, non seulement il y a la mise de fonds, mais il faut également être en mesure de l’entretenir, de « la faire vivre » et aussi, d’être capable de vivre soit même convenablement !

    Nous avons été en appart pendant 5 ans de 2007 à 2012, période pendant laquelle CHAQUE entrée d’argent supplémentaire a été mise de côté dans l’objectif d’acheter une maison. Nos retours d’impôts, entre autre, non pas été utilisé pour aller dans le sud… Nous avons aussi roulé en minoune pendant longtemps… Ce fut notre choix pour atteindre notre objectif dans un délai raisonnable.

    Bref, je ne suis pas le premier à faire de tels choix car accéder à la propriété n’était pas nécessairement plus facile dans le passé. Oui les maisons étaient « moins chères » à l’époque, mais les taux d’intérêts étaient pas mal plus élevés qu’aujourd’hui !

    Je suis d’avis que c’est tout de même assez difficile présement pour un couple « moyen » dans la vingtaine d’acheter une maison. Cependant, devenir propriétaire est un choix et ce choix doit être planifié judicieusement.

    Et si la tendance actuelle fait que les gens devront y aller en étapes (ex. appartement, puis condo éloigné abordable, puis jumelé, puis maison isolée…) avant d’avoir une résidence unifamilliale isolée, et bien pourquoi pas ! Après tout, c’est déjà moins pire que certains coins du globe où les maisons se paient sur 3 ou 4 générations…

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  4. Gaston

    15 octobre 2013 à 15 h 08

    Sur le site de l’équipe Labeaume on lit: « réservé exclusivement aux couples de moins de 40 ans avec un enfant ou plus ».
    Quelqu’un peut m’expliquer pourquoi les gens sans enfants n’auraient pas droit à cette aide ?

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  5. «Le» lecteur assidu

    15 octobre 2013 à 17 h 01

    Vu mon âge, cheveux blancs inclus ( ! ), vu mon statut de propriétaire d’une résidence familiale détachée et sans hypothèque, ce programme devrait, en principe, ne pas me « rejoindre ».

    Et pourtant !

    «Perso», cela me semble une bonne idée.

    En effet, la ville, notamment par sa branche de l’O.M.H.Q., a depuis longtemps une politique de logement social qui vise à répondre au créneau des plus démunis, jeunes ou pas.

    Quant aux gens à l’aise, elles sont en mesure de se
    « débrouiller ».

    Entre les deux, voici un groupe cible, à savoir un couple avec 1 enfant, qui au lieu de « s’épivarder » sur la côte de Beaupré ou dans Portneuf va être incité à se rapprocher du centre-ville ou de sa banlieue proche, avec « full » de ressources tout autour.

    D’autre part, leur présence va quant à moi contribuer à dynamiser ce « noyau de première ligne », ce qui ne peut que s’avérer utile pour nous tous, citoyens « de toute nature », de cette ville.

    Les moins nantis sont déjà aidés ( oui, oui; ça pourrait toujours être plus ! ) et à « l’autre bout », il y a une autre
    « gang » qui n’en a pas besoin.

    Ce petit coup de pouce ne devrait pas nous ruiner comme collectivité d’autant plus qu’il me semble que cela devrait contribuer à l’effet structurant de notre ville et ce sans oublier que celle-ci, donc nous tous, allons récupérer la mise un jour.

    Si la mémoire ne me fait point défaut, il y a de cela plusieurs décennies, les gouvernements fédéral et provincial avaient institué le programme d’épargne-logement, programme destiné à favoriser l’accès à une première propriété.

    Toujours sous la même réserve de ma mémoire, on pouvait y souscrire jusqu’à un maximum de 1 000$ annuellement, pour une limite totale en capital souscrit de 10 000$; on pouvait de plus déduire la contribution du revenu imposable et les intérêts étaient également exempts d’impôt.

    Conséquemment, en bout de ligne, on se retrouvait avec un petit pécule intéressant et propre à servir pour l’acquisition d’un premier foyer.

    Si la société d’alors a su se montrer solidaire envers moi comme envers beaucoup d’autres, je serais gêné de ne pas faire pareil aujourd’hui !

    J’ose coire que je ne serai pas le seul.

    Bonne réflexion.

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    • Manu

      16 octobre 2013 à 16 h 21

      Bravo pour l’intention de solidarité, mais pas pour le résultat. La différence entre l’ancien programme d’épargne et ce programme de prêt est énorme: l’un incitait à l’éparge, l’autre à l’endettement. On ne cesse de dire que l’endettement des particuliers (et public, mais c’est une autre histoire) est de plus en plus problématique. Ce n’est pas pour rien.

      On va mettre des chiffres : propriété de 225 000$, mise de fond minimale : 5%, soit 11 250$, ce à quoi s’ajoute près de 6000$ de pénalité (assurance prêt hypothécaire) qui peut être mis sur l’hypothèque. Labeaume propose de prêter ce montant initial, qui devra être remboursé avec des intérêts par la suite.

      La question à 11 250$: si la famille admissible n’est pas capable d’épargner 11 250$ avant d’acheter une propriété, par quel tour de magie sera-t-elle capable de le rembourser ensuite, avec intérêts en plus? Ce n’est pas un « coup de pouce », c’est un cadeau empoisonné! On met le couteau à la gorge de familles qui ont déjà du mal à arriver.

      D’ailleurs, il existe DÉJÀ un programme « orienté vers l’éparque » pour l’achat d’une première propriété: le RAP. Les parents de la famille en question peuvent sortir chacun jusqu’à 20 000$ de leurs RÉER respectifs, soit bien amplement pour la mise de fond initiale. Qui plus est, ils auront 15 ans (qui débuteront plus d’un an après l’achat) pour rembourser cette somme, sans AUCUN intérêt. 0%. Évidemment, s’ils n’ont pas les moyens d’épargner quoi que ce soit en RÉER (à moins d’avoir tous deux des fonds de pension blindés à prestation déterminés), c’est probablement, là encore, qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter une propriété à 225 000$.

      Pour les familles à revenus modestes qui savent gérer leurs finances, soit ils n’auront pas besoin de cette « aide », soit ils seront conscient de leur capacité de payer et la refuseront. Mais malheureusement, bien des gens (riches ou pauvres) ne possèdent que peu de notions de budget ou d’économie familiale. Alors tant qu’à être solidaire ou les prendre par la main pour les « aider », ne devrait-on pas plutôt d’abord les éduquer au lieu de les saigner davantage en leur soutirant encore plus d’argent? Car c’est bien ce que ce programme fait : ils paieront des intérêts à la ville et fort probablement, plus de taxes annuellement.

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  6. John Smith

    17 octobre 2013 à 08 h 36

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