Claude Villeneuve
Journal de Québec
Dure semaine pour Régis Labeaume, qui s’est retrouvé seul au monde à défendre le dossier du SRB, avant de tirer le bouchon dans le fond du bain.
Malheureusement, il semble que même s’il s’engage à ne pas jeter avec l’eau le bébé qui s’y trouve, le plan de mobilité durable présenté en 2011 est bel et bien mort et enterré.
Auprès des intervenants favorables au projet, il affirme le contraire. Isolé comme il est, on se demande bien comment il y arrivera.
Québec se gouverne par coalition. Jean-Paul L’Allier avait créé une alliance entre les mouvements populaires des faubourgs et les élites intellectuelles, culturelles et financières de la Haute-Ville.
Pour Régis Labeaume, le plan de mobilité durable, c’était ça.
Après avoir promis un amphithéâtre à la banlieue, il allait mobiliser les acteurs du centre désireux d’offrir à Québec un visage plus attractif pour y ramener les jeunes familles.
Cette coalition a vécu. Elle ne renaîtra pas.
L’allocution prononcée jeudi par le maire est intéressante. Manifestement préparée à la hâte, l’ordre de certains bouts de phrase ne fonctionne pas, laissant croire qu’on a utilisé le copier/coller trop lourdement. M. Labeaume bute sur certains mots, comme s’il était émotif ou qu’il ne l’avait pas lue avant.
Surtout, on évite d’y coller les mots «mobilité» et «durable». On ne parle plus de réaménagement urbain ou de vision de la ville, mais simplement de lutter contre la congestion.
Bref, le plan de mobilité qui sortira de la consultation qu’on organisera à la hâte en sera un pour l’automobile ou ne sera pas. Le maire n’aura pas le choix.
C’est ce qui est ironique dans ce débat. Les animateurs de radio présentaient le SRB comme une menace quasi existentielle envers leur mode de vie organisé autour de l’automobile. Comme si l’hégémonie de celle-ci pouvait vraiment être remise en question dans cette ville.
Avec le SRB disparaît probablement la dernière tentative de doter Québec d’une architecture lourde de transports en commun, avec tous les effets structurants qu’elle aurait pu avoir. N’en doutez pas, personne n’osera plus s’y risquer.
Anne Guérette dira le contraire, promettant un projet plus coûteux et ambitieux si elle est élue.
Or, elle ne le sera pas. Notamment à cause de cette proposition et aussi parce que ceux qui appuyaient le SRB se souviendront qu’alors que la dernière fenêtre permettant de recevoir des sommes pour un projet de cette envergure n’était pas encore fermée, elle s’est placée dans le camp des opposants.
Les payeurs de taxes des quartiers densifiés continueront donc de servir de vaches à lait pour la pose de tuyaux d’aqueduc en banlieue et bientôt pour la construction d’un 3e lien qui viendra encombrer encore plus leurs rues. Alors qu’ils gèleront à l’abribus, ils se rappelleront qu’ils ne sont qu’une quantité négligeable dans cette ville où il n’y en a que pour l’auto.
SRB : Labeaume prône un peu d’égoïsme * Taïeb Moalla (Journal de Québec). Un extrait : Le maire de Québec a ajouté ceci : «Je veux dire à tous ceux et celles qui croient au transport collectif que leur maire va se battre là dessus. Il n’arrêtera pas de se battre tout le temps qu’il va être en politique, dans les prochaines années, pour bâtir un système transport collectif». Selon lui, «si on ne le fait pas, on sera irresponsables et la ville de Québec sera dans le trouble».
Abandon du SRB: Labeaume constate de l’inquiétude * Annie Morin (Le Soleil). Un extrait: * Le ministre responsable de la Capitale-Nationale, François Blais, a pour sa part pris la défense du maire Labeaume qui a «travaillé très fort pour trouver des solutions très concrètes pour la participation de Lévis» au projet de SRB reliant les deux rives.
«Je considère en conséquence que le maire de Québec aujourd’hui a le droit de présenter un projet Québec, de penser aux gens de Québec compte tenu de tous les efforts qu’il a faits pour attirer Lévis», a-t-il insisté.
24 avril 2017 à 05 h 01
Nous profiterons donc de ce répit passager pour préparer de manière réaliste le Tramway de Québec passant sur Charest, tenant compte de la croissance prévue de la population de la capitale.
Les lobby pro automobile et leurs médias finiront bien par comprendre que les ventes d’automobile ne baisseront pas lorsque notre ville deviendra plus accueillante pour les immigrants à Québec, dotée d’infrastructures de transport sur rail avec stations, au contraire, à moyen terme les ventes augmenteront, grâce à une saine croissance de Québec et une saine densification urbaine.
Enfin, le troisième lien n’est pas d’importance capitale; ce qui l’est, c’est, sans l’OMBRE d’un doute: REPEINDRE LE PONT DE QUÉBEC!
Faisons du lobbyisme à cette fin, auprès du gouvernement du Canada. Soyons persévérants. Rome ne s’est pas construit en un jour.
C’est donc une préparation des priorités qui est en cours. Il faut le savoir.
:)
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24 avril 2017 à 15 h 14
Il y a des gens qui sont pour le SRB et ont, comme ce monsieur Villeneuve du Journal de Québec, une bien étrange lecture de ce qui se passe actuellement. Depuis que le maire Labeaume a enterré le projet pour Québec-Lévis jeudi dernier, il ne cesse de multiplier les déclarations en public qui démontrent qu’il veut toujours un SRB pour sa ville.
Il y a à peine quelques heures, le site de Radio-Canada titrait : Régis Labeaume « prêt à se battre » pour un projet de transport collectif.
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24 avril 2017 à 15 h 38
Maintenant que les anti-SRB (et transports en commun ?) ont gagné (avec les votes afférents), il lui faut conserver aussi les pro-SRB même si le pouvoir est à portée de main cet automne sans appui des quartiers centraux. La vision internationale qu’à le maire de Québec l’exige et la génération 18-35 aussi.
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