On parle beaucoup ces temps-ci de troisième lien entre Québec et Lévis. Toutefois, le premier lien établit en 1917 avec l’inauguration du pont de Québec a mijoté longtemps. À partir de 1850, le développement du réseau ferroviaire du nord-est américain connaît un essor incroyable, et chez nous, c’est sur la rive sud que ça se passe. En effet, une ligne en provenance de Portland dans le Maine, via Richmond dans les Cantons-de-l’Est, arrive à Pointe-Lévy à cette époque. Quant au Grand Tronc, il arrive à Lévis en 1854. Québec est isolé sur la rive d’en face et ne veut pas regarder passer le train. À partir de 1851, plusieurs projets pour la construction d’un pont entre les deux rives sont présentés et échouent. Un de ces projets aurait changer considérablement la physionomie des deux villes voisines. Il s’agit de celui du jeune ingénieur Charles Baillairgé. Il n’avait alors que 25 ans.
Son projet consistait en un pont suspendu fait de quatre piliers de pierres reposant au fond du fleuve et reliant trois travées de 1200 pieds chacune et deux demi-travées de 600 pieds pour une longueur totale de 4800 pieds, et ce, entre le secteur des actuelles terrasse Dufferin et terrasse de Lévis. L’endroit choisi était le plus étroit entre les rives, mais également le plus profond dans l’eau. Le projet était estimé à 10 millions de dollars. Plusieurs ingénieurs, tant canadiens qu’américains, avaient ridiculisé ce projet. S’il avait été réalisé, le Château Frontenac et le Vieux-Québec n’existeraient simplement pas aujourd’hui.
Photographie : Projet de Charles Baillairgé, 1851, tiré du journal l’Action du 29 novembre 1967.
9 décembre 2018 à 16 h 54
Imaginez si ce lien avait existé. Toute l’aglom.ratio de Québec ne serait plus comme elle est aujourd’hui. Les centres villes de Qc et de Lévis seraient probablement très denses aujourd’hui sur le même modèle que Montréal.
Possible que les liens d’aujourd’hui n’existeraient pas. Quant à savoir si le vieux QC et le château n’existeraient pas? J’en doute car ces deux sites sont plus à l’est. Ca aurait même probablement rehaussé la beauté de ces attraits.
On n’a qu’à se rendre à porto ou les ponts cotoient l’espace historique de part et d’autres et le mélange des deux est extraordinaire.
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9 décembre 2018 à 17 h 01
Je pense réellement qu’on a commencé l’étalement de Québec à partir du moment ou on a bâti nos ponts à l’extrême ouest du territoire sans auparavant avoir pensé relier les deux centres villes.
Quand on pense à Montréal ou les trains entrent directement au centre. Ça fait toute une différence dans le développement ultérieur.
Et on s’en va refaire la même erreur en allant à l’extrême est plutôt que de corriger l’erreur de ne pas l’avoir fait au centre. On va se retrouver avec un trou de beigne.
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