Stéphanie Martin
Journal de Québec
La faiblesse des études qui ont mené la Ville de Québec à choisir le tramway plutôt qu’un autre mode de transport structurant a laissé le conseiller Jean Rousseau sur son appétit.
Le Journal a demandé à la Ville de Québec de consulter l’étude comparative des coûts et bénéfices des différents modes de transport urbain structurant qui justifie le choix du tramway.
Par l’entremise de l’accès à l’information, nous avons reçu un document de 13 pages qui consiste essentiellement en une fiche synthèse des différents modes qui existent et même des modes futuristes qui ont fait jaser sur la place publique.
Le fascicule expose les principales caractéristiques des modes tramway, métro, monorail, système léger sur rail, bus articulé, trolleybus, véhicule automatique léger, train de banlieue et même téléphérique et Hyperloop.
Ce dernier est un projet de recherche du fondateur de Tesla qui permettrait à des voyageurs de se déplacer à 885 km/h dans une capsule propulsée par un champ magnétique.
Le bureau du conseiller Jean Rousseau a aussi fait la demande d’accès et a obtenu le même document qui, pour chaque mode, fournit les coûts au kilomètre, la capacité, la durée de vie moyenne, le mode de propulsion, le niveau de service ainsi que le sommaire des avantages et inconvénients. Des données «génériques» présentées sans explication supplémentaire, note le conseiller de Démocratie Québec.
«On reste beaucoup sur notre appétit. Ces fiches ne me permettent pas du tout de justifier un choix ou non», déplore-t-il.
«Dans un projet aussi important, comment peut-on convaincre les gens de ce choix si on n’a que ces petites fiches? […] J’ai pas appris grand-chose en lisant ça. Mes recherches sur internet m’en disaient autant. On se lance dans un projet majeur et significatif sans les analyses de base.»
M. Rousseau en déduit que la Ville a choisi d’utiliser le tramway et le trambus principalement parce que c’est le mode qui permettait de couvrir un plus grand territoire. «Ce que j’en comprends, c’est qu’on privilégie un réseau plus étendu. Ce qui se défend.»
L’étude n’apporte pas de réponse quant aux raisons du rejet du mode métro, selon lui.
On n’a pas tenu compte des économies liées à la durée de vie supérieure du projet et aux coûts d’entretien moindres, regrette-t-il. Même avec cette étude en mains, il se dit incapable d’expliquer à ses concitoyens dans le fin détail pourquoi cette option a été rejetée.
Pour le conseiller, le choix du tramway-trambus reste néanmoins «raisonnable». «Est-ce que ce sont des choix optimaux? Je ne peux pas vous répondre.» Pour lui, la Ville aurait dû présenter le détail des comparatifs et aussi l’analyse qui a permis de les écarter, en fonction du caractère spécifique de la ville de Québec. Il soutient que se baser uniquement sur une fourchette de prix est «un peu court».
Le document obtenu de la Ville de Québec
Québec 21 demande de réévaluer le financement au tramway Jean-François Néron (Le Soleil) Un extrait: «On savait que le projet de tramway avait été fait sur un coin de table. On a trouvé la napkin.» Jean-François Gosselin réagissait ainsi à un texte du Journal de Québec paru mercredi qui titrait que «la Ville de Québec a choisi avec de minces études» entre un métro et un tramway.
Tramway: 1 million $ pour des travaux de forage Jean-François Néron (Le Soleil)
9 janvier 2019 à 17 h 42
Lol
« On reste beaucoup sur notre appétit. Ces fiches ne me permettent pas du tout de justifier un choix ou non»
[ Jean Rousseau, conseiller élu de Démocratie Québec dans le district Cap-aux-Diamants (arrondissement La Cité-Limoilou) ]
Comment peut-il concilier cette affirmation avec ceci? Il dormait au gaz comme candidat de cette formation ou il était simplement hypocrite? Il veut faire concurrence à POTUS le 45e?
« Si elle est élue le 5 novembre, Anne Guérette (NDLR: Chef du parti Démocratie Québec) implantera un tramway en Haute-Ville, reliant le boulevard Laurier au quartier Saint-Roch, dont le coût est estimé à 750 millions $.
C’est un engagement clair qu’a pris Démocratie Québec vendredi : un plan de mobilité avec un mode de transport structurant électrique pour desservir un secteur très achalandé à la fois par les résidents et les travailleurs.
Le trajet d’une longueur de 11,6 kilomètres partirait du pôle Saint-Roch en direction de place d’Youville puis desservirait la colline Parlementaire à travers un tunnel et rejoindrait le pôle Laurier en passant par Montcalm–Saint-Sacrement et l’Université Laval. Le tramway passerait toutes les trois minutes plutôt qu’aux 5-10 minutes pour les métrobus actuellement.
Démocratie Québec attendra les études de faisabilité pour déterminer si le tramway circulera par René-Lévesque ou par le chemin Sainte-Foy. Mais quel que soit le trajet choisi, deux voies de circulation devront être supprimées.
« Dans tout projet de mobilité intégrée, on ne peut pas avancer si on ne supprime pas des voies. C’est incontournable. Les études vont nous dire quelles voies enlever sur lequel des tronçons », a souligné Christophe Navel, candidat dans Montcalm–Saint-Sacrement.
Le tramway coûterait environ 60 millions $ du kilomètre pour un total aux alentours de 750 millions $. Démocratie Québec s’est basé sur des études de 2003 pour un projet de tramway à Québec et a doublé le prix évalué à ce moment-là. Anne Guérette est confiante de convaincre le provincial et le fédéral de payer la facture, même si elle coûte cher au premier abord.
« Si on implante un SRB qu’on transforme dans 10 ou 15 ans, au bout du compte, ça coûte plus cher. On a une approche de vision de long terme, de développement durable. On va y aller tout de suite avec le meilleur outil plutôt que de prendre des demi-mesures. »
Les travaux débuteraient en 2020, Anne Gérette étant persuadée de rassembler le financement nécessaire avec les élections provinciales en 2018 et fédérales en 2019. »
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9 janvier 2019 à 17 h 46
Oups J’ai oubliée la citation de l’extrait d’un article publié par Céline Fabriès le 13 octobre 2017 sur monquartier.quebec
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9 janvier 2019 à 18 h 08
Une « fiche synthèse » serait une étude depuis quand?
On peut comprendre que notre cher Jeff – celui qui fait des constats sur les déplacements des citoyens en visionnant les caméras du MTQ = tienne à jouer sur l’ambiguïté en utilisant le mot étude.
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9 janvier 2019 à 23 h 00
Difficile d’imaginer un tramway efficace à Québec avec la dernière tempête. J’ai peine à croire que les rails vont durer 30 ans avec les déneigements et les abrasifs.
Le métro est un choix tout désigné pour notre climat et reste le moins cher à long terme.
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10 janvier 2019 à 06 h 35
Ces sujets ont été abordés par l’opposition et les réponses ont été données aux comités plénier. En avez-vous fait l’écoute ou c’est simplement ce que vous pensez?
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10 janvier 2019 à 08 h 57
Il n’en reste pas moins que c’est plutôt risible que la ville se soit contenter de présenter un document de 13 pages, incluant de l’information sur l’hyperloop à un média sérieux comme Le Soleil. Si il y a une chose qui discrédite l’administration Labeaume (sinon lui-même) depuis le début, c’est sa momerie.
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10 janvier 2019 à 12 h 10
Je ne comprends pas trop cette sortie de M. Rousseau :
1. Tel que mentionné plus haut, son parti s’était clairement positionné pour cette option lors des dernières élections, en disant se baser sur des études déjà réalisées.
2. Les études réalisées sont déjà publiques (Tramway – 2003 : https://www.rtcquebec.ca/portals/0/Pages/A_Propos_Du_RTC/Publications/Doc/RapportTramway_Quebec.pdf, SRB – 2015 : http://www.bv.transports.gouv.qc.ca/mono/1193262.pdf)
3. Plusieurs des opposants à un tramway se sont positionnés à maintes reprises contre un tel projet parce qu’il ne « desservirait que les fonctionnaires de la colline », alors que pour un coût équivalent à un réseau structurant qui dessert la majorité des quartiers, on oppose un métro qui ne dessert que le centre-ville…
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10 janvier 2019 à 12 h 59
@ Marie
Chapeau!
Non seulement c’est difficile de comprendre la sortie de M. Rousseau, mais c’est encore plus étonnant que la journaliste Stéphanie Martin ne sache pas souligner la contradiction flagrante avec les positions passées de M. Rousseau.
Je présume que vous et les autres intervenants qui ont commenté ici ne sont pas des journalistes dont le métier exige de se tenir « à jour » sur l’actualité. C’est ironique que ces personnes fassent preuve de plus de rigueur face aux arguments trompe-l’œil d’un politicien.
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10 janvier 2019 à 14 h 14
Malgré l’évidente contradiction que vous exposez, je n’ai vraiment pas l’impression que monsieur Rousseau a fait sa sortie expressément pour nuire projet, ni le mettre en doute. D’ailleurs, il prend soin de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Son rôle à l’opposition, c’est de vérifier que la ville travaille le mieux possible. Là est la nuance selon moi.
Dans ce cas-ci, on a encore l’impression que la ville coupé les coins ronds. Pour justifier l’investissement de milliards de dollars, il n’est pas déraisonnable selon moi de s’attendre à ce que les études préalables aient été mises à jour.
À titre d’observateur neutre, je crois que le blâme revient davantage à l’administration Labeaume qu’à M. Rousseau.
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10 janvier 2019 à 17 h 47
À titre d’observateur politique pas neutre, mon passé me permet d’affirmer qu’il est conscient des impacts de sa sortie. Permettez-moi de douter fortement qu’il ne s’agit d’opportunisme politique de la part de M. Rousseau.
Qu’il énonce clairement s’il pense que le Tramway/SLR est le mauvais dans le cadre d’un projet construit à la sauvette sur le coin d’un bureau ou d’une table.
Dites-nous cher PPDaoust, êtes-vous de ceux qui savaient que « le projet de tramway avait été fait sur un coin de table » car « on a trouvé la napkin »?
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10 janvier 2019 à 19 h 46
C’est peut-être de l’opportunisme en effet. Moi je ne le connais pas. Mais le fait qu’il pose des questions et qu’il utilise des formules punchées, dans son rôle, ça parait plutôt être un geste politique normal, d’autant plus qu’il a les motifs pour le faire.
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10 janvier 2019 à 13 h 07
En mettant en doute le choix le choix du tramway, Démocratie Québec ne fait qu’aider QC21, qui souhaite voir le projet mourir.
Le tramway n’est pas une demi-solution, il a même de grand avantage sur le métro. Et un tiens vaut mieux que deux tu l’auras.
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10 janvier 2019 à 18 h 49
Je dirais même plus. Pas si tard que ça on est passé d’un SRB qui avait un très mauvais tracé et couvrait moins large en terme de desserte à un tramway qui a une bonne couverture et passe dans les axes les plus achalandés.
Permettez moi de dire qu’en peu de temps on a réussi à faire un changement important. Pourrait-on faire cette première étape sachant que le projet est déjà avancé et dotera la seule ville de plus de 500 000 habitants à ne pas avoir de transport structurant?
L’expérience nous dira ensuite s’il faut dans un plus long terme, passer à une option plus lourde.
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10 janvier 2019 à 17 h 01
On parle du tramway depuis 2001. Il y a déjà eu des études, sur un tramway, SRB et tout.
Le metro a été écarté car il coûte trop cher, tout simplement.
Maintenant parlons des vrais affaires…
Je comprend et même j’applaudis M. Rousseau (et les autres partisans d’un metro) de poser des questions à ce sujet. Moi aussi je rêve d’un métro.
Mais sachez que votre initiative a malheureusement été reprise par les détracteurs du projet (et du transport en commun en général) pour faire dérailler le projet.
L’alternative au tramway est le statut-quo. À vous de choisir.
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10 janvier 2019 à 17 h 13
Attendez Che,
Vous faites dire des choses que Monsieur Rousseau n’a jamais dit. Il a dit qu’il trouvait l’option du tramway raisonnable. Jamais il a indiqué préférer le métro.
Ce qu’il remet en question, c’est la qualité de l’information véhiculée par la ville, laquelle l’empêche d’expliquer le choix du tram à ses concitoyens. C’est ça qu’il dit.
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11 janvier 2019 à 07 h 55
« Je comprend et même j’applaudis M. Rousseau (et les autres partisans d’un metro) de poser des questions à ce sujet. »
Voici ce que j’ai dit à propos de M. Rousseau ^^^
Je déplore la récurépration qui en est fait de la part de Québec 21 et de tout ceux qui ne croient pas au TEC.
En politique, il faut être conscient de ça. Le RSTC en tant que projet est fragilisé lorsqu’il est remis en question.
Et je ne suis pas d’accord avec le fait que la qualité des études laisse à désirer. Aucune étude sérieuse indique que le metro coûterait moins cher à construire. La ville s’est fait donner un cadre financier à respecter par ceux qui financent le projet (provincial et fédéral). Ils ont choisi la solution en tenant compte de ça.
Bref, si on démarre une étude plus approfondie sur le métro, on arriverait à cette conclusion. C’est une perte de temps et d’argent.
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11 janvier 2019 à 10 h 08
Je suis d’accord avec vous. Le fait que métro coûte plus cher est une évidence, mais à quoi doit-on s’attendre des médias et de l’opposition en présentant des fiches comparatives pour le prouver? Avec les enthousiastes du métro qui sont entrés en jeu, je suis d’avis que la ville avait les ressources et le temps de présenter quelque chose qui a de l’allure sans nécessairement avoir à commander une étude approfondie.
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11 janvier 2019 à 16 h 54
Je suis aussi d’accord avec vous :)
Enfin partiellement…
La ville n’a pas pris l’initiative de communiquer pourquoi le metro a été écarté. Et donc ils ont donné l’initiative aux partis d’opposition. Lorsque la ville est prise à contre-pied de cette façon, ils n’arrivent pas communiquer efficacement leur message.
Ceci dit, il y a eu beaucoup d’information diffusée publiquement sur le projet de RSTC (ainsi que dans les itéarations précédentes, soit le tramway et SRB). On ne peut pas objectivement dire que la ville manque de transparence.
Et ceci dit… la ville n’est pas une firme de marketing.
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10 janvier 2019 à 17 h 40
« laquelle l’empêche d’expliquer le choix du tram à ses concitoyens »
Uno: Il doit un triple salto arrière qu’il ne connaît pas les justifications.
Secundo: Il se faisait du travail sur le SLR avant 2001, j’en ai été témoin. Quand M. Rousseau fait alliance avec son petit copain qui prétend que c’est un projet fait sur le coin d’un bureau il doit pratiquer l’amnésie sélective. Point à la ligne!
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10 janvier 2019 à 17 h 50
Oups.
Il doit faire un triple salto arrière […]
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10 janvier 2019 à 22 h 52
Le site de j’y vais en métro contient des informations qui donne un éclairage différent.
http://jyvaisenmetro.com
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11 janvier 2019 à 11 h 50
Si on trouve l’analyse pour le choix du tramway faible, celle pour le métro fait par ce groupe de pression est anémique. Ils choisissent les chiffres qui font leur affaire, et se ferme les yeux sur l’évidence que leur projet est sous-évalué.
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11 janvier 2019 à 18 h 34
Ça prend une bonne dose d’angélisme et d’hypocrisie pour prétendre que nous ne connaissons pas le résultat qu’aurait donnée l’étude la plus complète et dispendieuse.
Heureusement, à Ottawa ils font abstraction de ces joutes puériles. Avec le mandat donné à une firme qui contrairement au gropuscule de pression a oeuvré dans plusieurs projets dans le monde, il serait plus raisonnable de consacrer la critique pour les ajustements dans un esprit d’amélioration continue et pour réclamer plus de moyens de mitigation pendant les travaux.
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12 janvier 2019 à 15 h 25
Quand on dit qu’un projet coûte trop cher, il faut considérer le coût d’opportunité.
Je crois qu’un métro prolongé jusqu’au pôle Desjardins à Lévis ne coûterait pas trop cher s’il nous épargne un 3e lien routier à l’est.
Dans le même ordre d’idées, je crois qu’un 3e lien routier à l’est qui inclurait un TEC structurant et la desserte de l’île d’Orléans ne coûterait pas trop cher s’il nous épargne la construction de deux liens en parallèle, sachant que le pont de l’île doit être remplacé à brève échéance.
Dans cette optique, je trouve les arguments en faveur du métro assez convaincants: masse salariale inférieure, durabilité accrue, moins de perturbations en surface.
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