Quelles sont les tendances du marché de l’immobilier dans la région de Québec ? Que ce soit dans l’industriel, le commercial ou le résidentiel ?
C’est à ces interrogations que voulait répondre la conférence donnée sur ce thème par l’IDU le 1er octobre 2019. Le conférencier Alain Roy, directeur général du Groupe Altus avait été invité à y proposer des réponses. Il fut suivi d’un panel fort intéressant et composé de Patrick Soucy, premier vice-président et courtier immobilier agréé chez Colliers international Inc., Marie-Jasmine Cantin Obando, associée et courtier immobilier experts-conseils chez Benders & Associés, ainsi que Jimmy Tremblay, Directeur coordination et soutien en gestion des espaces de la Société québécoise des infrastructures.
De façon générale, le marché de l’immobilier se porterait fort bien dans la région de Québec, à l’exception de celui de l’industriel qui souffre d’un manque d’espaces disponibles et de terrains à construire. La prospérité financière de notre territoire y serait pour beaucoup.
Le conférencier Alain Roy (Groupe Altus) a dressé un parallèle entre la situation d’octobre 2018 et celle de ce jour. Il y a peu de changements importants sauf pour les coûts de construction qui sont en hausse à hauteur de 6-8%. Le marché de Montréal aurait toutefois un attrait plus important pour les investisseurs. Ici, l’industriel stagne, l’espace disponible pour les bureaux est en baisse, et il n’y aurait eu que 230 millions de transactions en-dehors du résidentiel dans la région, ce qui est peu. Les investisseurs institutionnels ont moins d’appétit pour le marché de Québec.
Il y a une forte demande pour le multi-résidentiel à Québec. En 2019, de juin à juillet, 2345 unités de logement ont été construites, ce qui est très appréciable par-rapport à 2018.
Quant aux condos, le domaine est en perte significative pour le nombre d’unités.
Les résidences privées pour personnes âgées (RPA) sont en hausse notable au point où le conférencier estime qu’il pourrait y avoir saturation, malgré une prévision de 105 000 gens de cet âge dans 10 ans pour notre région.
En ce qui a trait au domaine de l’espace commercial, c’est au ralenti, à l’exception de la construction du IKEA et du Décathlon. Les centres commerciaux ont 11 millions de pieds carrés en location avec un taux de vacance de 8,2%. L’exception est Place Fleur de Lys dont 40% des espaces seraient libres.
Les taux d’inoccupation pour les espaces de bureaux sont de 11,3% dans St-Roch, de 4% dans Laurier, de 10,3% dans Lebourgneuf (la construction récente de plusieurs immeubles y serait pour quelque chose) et de 6,5% sur la Colline Parlementaire. Le tout, selon l’expert, est une excellente moyenne.
Le panel qui a suivi les propos du Groupe Altus a permis de revenir sur un thème connu, soit le manque de main d’oeuvre et ses effets. Nous serions dans une ère de changement où les gens demandent des « milieux de vie ». Ce qui change la donne, par exemple, pour le nombre de mètres carrés réservés pour chaque personne. Ainsi, il faut maintenant prévoir des espaces réservés pour pouvoir y téléphoner en toute quiétude ce qui peut être rendu difficile par les aires ouvertes. D’ailleurs, on parle maintenant « d’aires de vie », les espaces devant favoriser nettement le bonheur au travail car la main d’oeuvre se fait rare, parfois difficile et peut aisément quitter.
Notons à ce niveau que dans la région, il y a peu de grands blocs d’espaces locatifs disponibles pour les bureaux.
A noter qu’aucun conférencier a abordé le dossier du projet Le Phare …
* Merci à l’IDU pour l’invitation et au Groupe Altus pour les images tirées de la présentation