François Bourque
Le Soleil
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Au plan urbain, la démolition annoncée du vieux Colisée est plutôt une bonne nouvelle.
Il y a quelques années encore, j’aurais craint que la Ville récupère l’espace pour agrandir le stationnement. Il est aujourd’hui permis d’espérer qu’on lui trouvera un meilleur usage.
Le maire Labeaume a d’ailleurs évoqué ces jours derniers l’intérêt de promoteurs pour ce terrain.
On pourrait imaginer une nouvelle rue qui passerait à la porte du Grand Marché, côté est, offrant la possibilité d’une façade sur rue à de futurs immeubles à construire sur le site du Colisée.
Le site d’ExpoCité y perdrait un peu en superficie, mais y gagnerait en qualité urbaine et en vitalité.
À l’époque où elle plaidait pour la construction d’un nouvel amphithéâtre, l’administration Labeaume faisait miroiter l’important développement immobilier qui allait suivre. Et les taxes qui en résulteraient.
Le raisonnement était un peu court. L’expérience nord-américaine montre que construire un nouveau stade n’a pas un effet automatique sur le développement du voisinage.
D’autres conditions doivent y être et des investissements publics sont généralement nécessaires pour rendre le secteur attrayant pour des développeurs.
Il aura fallu plus de vingt ans avant de voir des grues autour du Centre Bell à Montréal. Le marché immobilier n’était pas prêt avant.
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On ne le voyait pas venir au début, mais l’objectif est aujourd’hui de déborder du site d’ExpoCité et de créer un tout nouveau quartier pouvant assurer le lien entre Limoilou, Saint-Roch, Saint-Sauveur et Vanier.
Cette vision est tributaire de la transformation de l’autoroute Laurentienne en boulevard urbain. On parle du tronçon entre la rue Soumande, au nord de Fleur de Lys et la rue de la Croix-Rouge, près du parc Victoria.
L’idée de transformer ce tronçon est dans l’air depuis quelques décennies, encouragée par des architectes, urbanistes et universitaires et groupes de citoyens. La Ville de Québec y est favorable, mais la décision appartient au ministère des Transports (MTQ) où un «dossier d’opportunité» est toujours à l’étude.
La valeur dominante au MTQ a longtemps été la fluidité (et la vitesse) de la circulation automobile. On le sent aujourd’hui plus ouvert à d’autres enjeux d’urbanisme, mais le réflexe de l’autoroute, encouragé par des radios privées, reste difficile à briser.
Le MTQ est conscient du «prix politique» qu’il lui faut payer chaque fois qu’il renonce à un kilomètre d’autoroute.
L’autre «pièce maîtresse» de ce nouveau quartier, liée à la première, est la transformation du centre commercial Fleur de Lys.
Les propriétaires William et Jonathan Trudel souhaitent faire éclater le modèle déclinant de la galerie marchande entourée de stationnements de surface.
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Le promoteur Jonathan Trudel en a fait une tournée avec l’architecte de Québec Érick Rivard pour recenser les meilleures pratiques et repérer les erreurs à éviter.
M. Trudel a aussi rencontré des groupes d’étudiants en design urbain venus lui soumettre des scénarios pour Fleur de Lys. Des idées très «intéressantes», a-t-il perçu.
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La Ville de Québec, qui a mené une consultation publique l’hiver dernier sur l’avenir de ce secteur, devrait faire connaître ses orientations au début 2020. Il est envisagé un nouveau programme particulier d’urbanisme (PPU) pour ce secteur, ce qui mettrait le projet à l’abri de toute contestation référendaire.
26 octobre 2019 à 23 h 13
Des promoteurs éduqués qui écoutent les professionnels allumés qui appliquent les principes du nouvel urbanisme. Yeah!
J’annonce un succès.
Un nouveau quartier résidentiel qui prendra place à l’ÉNORME superficie du stationnement inutilisée. C’est majeur!
Let’s go!
Occupons-nous des quartiers centraux! Élargissons les limites du centre-ville. Qu’on cesse d’occulter ce sujet sur ce blogue!
Les gros blocs de condos à Santé-foy. Ça n’a rien d’intéressant et c’est impropre à la discussion.
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27 octobre 2019 à 13 h 55
Le potentiel de requalification urbaine est énorme dans le secteur !
Le terrain de Place Fleur-de-Lys fait à lui seul une trentaine d’hectares. Pourquoi ne pas songer à un nouvel écoquartier ? On prévoit 700 à 800 habitations à D’Estimauville sur un terrain d’à peine 9 hectares qui est déjà occupé par deux gros édifices gouvernementaux.
J’y verrais une mixité d’habitations avec quelques immeubles en hauteur du côté nord sur Soumande, ainsi que des plus petits gabarit comme des maisons de ville et des jumelés du côté sud et ouest. Des services gouvernementaux pourraient être installés dans les espaces vides du centre d’achat. Manquerait plus juste qu’une garderie, une bibliothèque de proximité et le prolongement jusque-là de la petite ligne du trambus en partance du pôle Saint-Roch.
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