André Dubuc
La Presse
Alors que la plupart des économistes prévoyaient un ralentissement des mises en chantier, il est presque déjà acquis que 2019 sera l’année la plus active pour la construction d’habitations au Québec depuis 2010, d’après l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), association patronale représentant les bâtisseurs de maisons.
L’organisme a dévoilé jeudi ses prévisions économiques pour 2020.
« De plus, si la tendance se maintient, 2019 sera également la meilleure année pour la construction locative au Québec depuis 1987 », soutient l’APCHQ dans un communiqué.
Le contexte est favorable pour l’habitation.
Pour 2019, l’APCHQ prévoit 50 000 mises en chantier, soit une hausse de 7 % comparativement à 2018. Les dernières fois que la province a franchi le cap des 50 000 mises en chantier, c’était en 2005 (50 910 unités) et 2010 (51 363).
* A Montréal, la proportion du revenu médian avant impôts consacré aux paiements d’une maison s’élève à 44,5%, le pire score en près d’une décennie. A Québec, elle est de 30,5%. (Source. RBC).
L’an prochain, l’association prévoit 48 500 mises en chantier, soit une légère baisse de 3 % par rapport à 2019.
C’est le logement locatif qui a donné de l’ouvrage aux travailleurs de la construction cette année. La production locative a progressé de 33 % en rythme annuel après neuf mois en 2019. D’après l’APCHQ, les mises en chantier de logements locatifs atteindront un sommet en 2019 avec 28 449 mises en chantier (+ 17 %), et diminueront de 12 % en 2020 avec 25 161 mises en chantier. Ce type de construction représentera néanmoins plus de la moitié de toutes les mises en chantier de la province.
La construction de copropriétés rebondira en 2020
L’APCHQ prévoit que le nombre de mises en chantier de logements en copropriété devrait fléchir de 7 % en 2019 (10 006 mises en chantier) avant de connaître en 2020 un rebond de 23 % (12 319 mises en chantier).
« La réduction de la taille des ménages, l’abordabilité et le changement des préférences sont les principaux facteurs qui expliquent la hausse importante de popularité de la copropriété chez les acheteurs depuis deux décennies. Du côté de l’offre, la plupart des villes privilégient une augmentation de la densité, ce qui favorise également la construction d’habitations en copropriété. Tous ces facteurs constituent une tendance de fond qui n’est pas près de s’estomper, de sorte que le marché pour la copropriété continuera à se développer, surtout dans les grands centres urbains », explique, dans le communiqué, Paul Cardinal, directeur du Service économique de l’APCHQ.
À l’inverse, la décroissance dans la construction de maisons unifamiliales se prolongera en 2019 avec 11 545 mises en chantier, en recul de 2 %, ainsi qu’en 2020, avec la construction de 11 020 maisons, soit un repli de 5 % par rapport à cette année.
Pour ce qui est de la rénovation, l’APCHQ prévoit une hausse de 4 % des investissements au Québec, qui atteindront alors 14,7 milliards de dollars cette année, et plus de 15 milliards en 2020. L’APCHQ explique la faible hausse attendue en 2020 par l’abandon cette année du populaire programme Rénovert.