François Bourque
Le Soleil
CHRONIQUE / Après des années de résistance et de déni, la Ville de Québec va finalement se plier aux demandes du ministère des Affaires municipales.
Elle renonce au «dézonage» de terres agricoles, dont celles des Sœurs de la Charité, à Beauport. Un pas de recul qui a réjoui ceux qui croient à la vocation agricole de ces terrains.
La Ville se prépare cependant à revenir à la charge.
Dans une lettre au maire Labeaume, au début novembre, le ministère explique que le projet de schéma d’aménagement de Québec «ne respecte pas les orientations gouvernementales en matière de protection du territoire et des activités agricoles».
La ministre Andrée Laforest maintient ainsi la position de fermeté et de cohérence du précédent gouvernement libéral.
La Commission de protection du territoire agricole (CPTA), qui a en théorie le dernier mot, sera sans doute du même avis quand elle aura à se prononcer.
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La disponibilité d’autres «espaces appropriés» est au cœur du débat sur le dézonage de 567 hectares agricoles prévu au projet de schéma d’aménagement de Québec. C’est l’équivalent de cinq fois les plaines d’Abraham.
Ces terres sont situées à Saint-Augustin (162 hectares), dans le secteur Bourg-Royal (194 hectares) et chez les Sœurs de la Charité de Beauport (211 hectares) où le promoteur Michel Dallaire souhaite aménager un nouveau quartier résidentiel.
Dans ce dernier cas, la Ville allègue que ces terres sont les seules où il est possible de construire des bungalows et maisons en rangée pouvant concurrencer les couronnes du nord, de l’ouest et de la Rive-Sud.
Québec y voit un moyen de lutter contre l’étalement urbain. L’argument est valable, mais la Ville n’a pas réussi encore à convaincre qu’il n’y a pas d’autres sites possibles pour accueillir de jeunes familles.