Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Tour d’horizon des 147 interrogations au sujet du tramway

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 26 février 2020 1 commentaire

Taïeb Moalla
Journal de Québec

Au cours des derniers jours, le ministère de l’Environnement a adressé 147 commentaires et questions à la Ville de Québec au sujet du futur tramway. Le gouvernement Legault demande des éclaircissements sur plusieurs points figurant dans la volumineuse étude d’impact produite par la Municipalité. Voici quelques-unes des interrogations gouvernementales.

La distance entre les stations

Le gouvernement note que la distance entre les stations projetées du tramway est parfois trop « importante ». Près d’un kilomètre sépare la station de la 55e Rue et celle de la 70e Rue, à Charlesbourg, par exemple.
« Veuillez évaluer la possibilité d’implanter davantage de stations ou de modifier la localisation de certaines stations afin de réduire la distance entre les stations », suggère le ministère de l’Environnement pour améliorer l’accessibilité des usagers.

Aussi, le gouvernement s’inquiète pour l’accessibilité à certains édifices où des milliers de personnes convergent quotidiennement. On cite notamment l’édifice Marly (Revenu Québec), le palais de justice de Québec, la Gare du Palais ou la Société de l’assurance automobile du Québec.

Expropriations

Le palier provincial note que « plusieurs des acquisitions se feront dans des secteurs défavorisés, tels que le secteur de Limoilou, où il y a la plus grande proportion de personnes faiblement scolarisées et en moins bonne santé ».
Du coup, il demande à la Municipalité de lui présenter « les mesures d’atténuation » permettant de « communiquer efficacement avec ces personnes ».
Le ministère de l’Environnement veut connaître précisément « le nombre de résidents et de commerces qui devront être relocalisés », sachant que le projet de tramway nécessitera 335 acquisitions, incluant 19 expropriations.

Circulation et congestions

L’enjeu de la circulation revient régulièrement dans le document gouvernemental. On y note que la zone d’étude considérée pour les analyses d’impact sur la circulation s’étend à 2 km de part et d’autre du tracé du tramway. Or, « les impacts anticipés du projet, en particulier sur la circulation, risquent de dépasser cette zone », prévient le gouvernement.

On estime également que « le flux des véhicules automobiles entremêlés aux passages et aux manœuvres de retournement des tramways, au terminus Charlesbourg ainsi qu’au terminus partiel du pôle Saint-Roch soulève des questions quant à la fonctionnalité de la circulation ».

Accidents et erreurs humaines

Dans son étude d’impact, la Ville de Québec « ne fait pas mention de la possibilité d’un accident causé par une erreur humaine », constate le gouvernement. Tout en suggérant une bonne formation des chauffeurs, on avance qu’on n’est jamais à l’abri d’une erreur ou d’un malaise.

On réfère notamment à un accident de tram, au sud de Londres, qui a été causé par la vitesse, en novembre 2016. On donne également l’exemple d’un accident de tramway à Bonn, en Allemagne, en décembre 2019. « Un conducteur a eu un malaise cardiaque et les passagers ont pu faire arrêter le train en contactant le centre de contrôle », rappelle-t-on.

Le gouvernement presse la Ville de « préciser les mesures envisagées pour la gestion des vitesses autorisées en zones jugées dangereuses (exemple : dans les courbes) ».

La suite

Un tramway et ses 147 questions François Bourque (Le Soleil). Un extrait: « Plusieurs des questions aujourd’hui dirigées d’un ton impératif à la Ville de Québec sont inspirées du Guide de l’analyse avantages-­coûts des projets publics en transport routier du ministère des Transports (2016). Ce guide pose d’entrée de jeu des questions essentielles :

Comment les autorités du Ministère peuvent-elles savoir que leurs décisions seront réellement rentables pour la société?

Comment le décideur public peut-il s’assurer que les projets dans lesquels il s’apprête à investir serviront réellement l’intérêt public?

Comment s’assurer qu’un projet engendrera des avantages qui dépasseront les coûts supportés par l’ensemble de la société pour sa réalisation?

Ce sont d’excellentes questions. Puisqu’il convient de les poser pour le tramway, je comprends qu’on les posera aussi pour le troisième lien. Très hâte de lire les réponses. »

François Bourque récompensé par l’Ordre des urbanistes

Voir aussi : Projet - Tramway.


Un commentaire

  1. PPDaoust

    26 février 2020 à 09 h 14

    À Montréal, on construit un projet  »Design-build » , donc en catastrophe. Or, la CAQ, qui n’a rien à gagner là-bas, ne fait rien.

    Ces 147 questions, c’est une manœuvre politique pour plaire à l’électorat notoirement instable de notre chère région.

    Signaler ce commentaire

     ou annuler