Stéphanie Martin
Journal de Québec
La pandémie a changé les priorités des Québécois: leur appétit pour le transport en commun diminue, celui pour l’auto augmente, alors que du côté de Québec, les deux projets majeurs d’infrastructures, le troisième lien et le tramway, battent de l’aile dans l’opinion publique.
Selon un sondage Léger réalisé pour le compte du Journal, la pandémie a modifié les perceptions des Québécois à plusieurs égards.
On envisage d’utiliser davantage l’auto, beaucoup moins le transport en commun et on prévoit que le télétravail soulagera les bouchons de circulation (voir autre texte plus bas).
En ce qui concerne les mégaprojets d’infrastructures dont on parlait abondamment avant la crise, certains ont été relégués au second plan.
Baisse d’intérêt
C’est particulièrement notable dans la région métropolitaine de Québec. Alors que le réseau structurant de transport en commun et le troisième lien entre Québec et Lévis recueillaient auparavant la faveur d’une majorité de citoyens, ils ont perdu des plumes en quelques mois à peine.
En effet, 57 % des répondants souhaitent maintenant qu’on remette le tramway en question. Le tramway recueille même un appui plus fort à Montréal avec 58 %, contre seulement 40 % dans la capitale. «C’est un peu surprenant», souligne Christian Bourque, vice-président chez Léger.
Quant au troisième lien, qui l’été dernier était souhaité à Québec par 77 % de la population, près de la moitié des sondés voudrait qu’on y réfléchisse à deux fois avant de se lancer.
«Pour les deux projets de Québec, c’est comme si la crise venait créer un flottement. Les Québécois se demandent: quelles sont mes priorités? C’est venu brasser les cartes», analyse M. Bourque. «À très court terme, ces deux projets n’ont pas un momentum très important dans la région de Québec.»