Baptiste Ricard-Châtelain
Le Soleil
De nouvelles constructions ayant surpris par leur grosseur et leur hauteur, l’arrondissement de la Haute-Saint-Charles a décidé de modifier le zonage de plusieurs secteurs afin de réduire les gabarits autorisés.
«L’arrondissement […] procède à une révision des grilles de spécifications de tous ses quartiers», confirme au Soleil la conseillère en communication municipale Audrey Perreault. «Présentement, les quartiers de Loretteville, de Saint-Émile et de Val-Bélair sont visés par cet exercice. […] Le même exercice se poursuivra avec les quartiers Des Châtels et de Lac-Saint-Charles.»
L’ampleur de bâtiments récents aurait secoué les résidents, notamment dans Val-Bélair. Mme Perreault cite en exemple Le Majella, du 1420, boulevard Pie-XI Nord. Pour vous situer, ce boulevard est parallèle à la route de la Bravoure (autoroute Henri-IV). Disons que nous roulons en direction de la base militaire de Valcartier : l’adresse se trouve à mi-chemin entre la sortie de l’avenue Industrielle et la sortie de la rue de Montolieu.
Ce grand terrain de 14 230,80 m2 (153 179,06 pieds carrés) était couvert d’arbres. Une maison y trônait.
Aujourd’hui, une bonne portion du boisé a été rasée. Le Majella qui a poussé dessus compte 144 appartements répartis dans deux ailes de 5 étages. Avec un stationnement extérieur et un autre souterrain.
La vue en cour arrière des propriétaires des unifamiliales de la rue d’à côté a changé.
La révision du zonage découle donc «d’un constat fait à propos d’un besoin d’harmonisation entre quelques constructions réalisées au sein du milieu», explique Audrey Perreault. «Le nombre de logements était illimité et les hauteurs permises étaient assez élevées pour permettre un gabarit de construction ne cadrant pas nécessairement avec le bâti existant.»
VAL-BÉLAIR
Entrée en vigueur du nouveau règlement : début mai
Extrait : «Le zonage en vigueur est en place depuis maintenant plus de 10 ans, le marché de l’immobilier ainsi que les demandes en offres résidentielles ont grandement changé durant cette période. Le règlement proposé se veut donc une réflexion sur l’orientation à donner sur certaines insertions de bâtiments résidentiels dans des secteurs déjà construits du quartier de Val-Bélair. Les modifications proposées veulent également répondre aux préoccupations des citoyens quant au respect du cadre bâti environnant et chercher une meilleure acceptabilité sociale de tout nouveau projet qui voudra s’implanter dans le quartier. Les modifications proposées dans ce projet de règlement répondent donc à ces préoccupations.»
Sans entrer dans le fin détail du règlement, soulignons que la hauteur permise a été abaissée à 15 mètres dans plusieurs secteurs, parfois 10 mètres. Et que la Ville a ajouté un nombre de logements maximal par construction à plusieurs endroits afin de contenir l’ambition des développeurs.
Toutefois, l’arrondissement évalue que certains quadrilatères de Val-Bélair sont propices à l’érection de tours. C’est le cas dans le coin du concessionnaire Kia Val-Bélair. Il s’y trouve déjà la résidence pour aînés Château Bellevue de 270 logements sur 10 étages. La Ville accepterait la même chose sur le lot à sa droite.
Par ailleurs, les résidents du secteur où passent la rue des Élans et la rue des Écussons — à l’est de la route de l’Aéroport — verront apparaître de nouvelles maisons. L’entrepreneur en construction quitte le grand terrain industriel. La ville ajuste le zonage pour confirmer le nouvel usage résidentiel.
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SAINT-ÉMILE
Entrée en vigueur du nouveau règlement : début mai
Extrait : le texte explicatif du règlement est à peu près identique à celui que nous avons cité plus haut pour le quartier Val-Bélair.
Dans le règlement, l’arrondissement ajuste notamment à plusieurs endroits la marge de terrain minimale entre les constructions. «Ceci assure un dégagement suffisant entre les bâtiments existants et ceux à venir.»
Ici aussi, la hauteur des futurs bâtiments a été diminuée dans certains secteurs.
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LORETTEVILLE
Règlement déjà en vigueur
Extrait : le texte explicatif du règlement est à peu près identique à celui que nous avons cité plus haut pour le quartier Val-Bélair.
Des hauteurs maximales pour les bâtiments sont réduites dans certains secteurs, souvent à 13 mètres, voire 9 mètres. «En plus d’une hauteur en mètre, un nombre d’étages maximum est également prévu afin de s’assurer que le gabarit du bâtiment s’harmonise au milieu environnant.» Généralement 4 étages, là où il y a eu des ajustements.
À certains endroits, le revêtement de la façade d’une propriété devra obligatoirement être composé de «matériaux nobles». «De plus, l’utilisation de revêtement de vinyle sera prohibée sur tous les murs d’un bâtiment principal.» Ceci s’appliquera notamment près de l’école Roger-Comtois.