Karine Gagnon
Journal de Québec
Après une étude de faisabilité concluante, un entrepreneur québécois propose une solution durable et très peu coûteuse à la congestion sur le pont Pierre-Laporte, qui a fait ses preuves au Québec et ailleurs dans le monde.
La barrière amovible de type « zipper » de l’entreprise Barrière QMB permettrait, selon son vice-président Marc-André Séguin, de régler rapidement les problèmes de congestion sur le pont Pierre-Laporte.
En service sur le pont Bisson de Laval depuis trente ans, elle a fait ses preuves dans de nombreuses villes, tant sur des ponts que sur des autoroutes.
« Je ne veux pas entrer dans le débat du troisième lien, mais je souhaite juste vraiment clarifier le fait que c’est une solution absolument faisable, probablement très applicable au pont Pierre-Laporte, et qui pourrait soulager la congestion très rapidement, puisqu’on parle d’une implantation de douze mois », souligne M. Séguin.
M. Séguin réagissait à ma chronique publiée en fin de semaine, dans laquelle j’évoquais cette perspective de gestion en alternance des voies avec une barrière amovible.
Aux heures de pointe, on augmente le nombre de voies disponibles dans la direction la plus achalandée. La Ville de Québec l’avait proposé en 2017 au MTQ, pour le pont Pierre-Laporte.
Solution connue
Dans son analyse, la Ville évoquait l’exemple du pont Bisson de Laval, deuxième endroit au monde où une telle barrière, de conception nord-américaine, a été implantée.
Elle mentionnait aussi le Golden Gate de San Francisco, où la barrière a fait ses preuves malgré l’espace restreint et le volume de trafic très élevé.
Le MTQ connaît évidemment très bien cette solution et l’a analysée, mais il est impossible d’obtenir les résultats.
De son côté, M. Séguin rappelle qu’il « fait affaire avec le MTQ depuis 30 ans (à Laval), donc ils sont au courant que ça existe, mais on a quand même fait nos devoirs (pour le pont Laporte) et on a fait une étude avec une firme de génie qui a démontré sa faisabilité technique. On l’a présentée au ministère il y a un an et demi », précise M. Séguin.
L’entreprise a également eu recours aux services d’un lobbyiste, Robert Milot, afin de présenter le dossier, « informer le ministère de cette solution viable et qui pourrait même être temporaire », explique ce dernier.
Importantes économies
Bien que M. Séguin ne souhaite pas s’immiscer dans ce débat, il apparaît évident qu’un tel système de gestion par alternance des voies pourrait s’avérer une solution de rechange plus qu’intéressante à un tunnel entre Québec et Lévis, dont les coûts pourraient frôler les dix milliards.
Les coûts d’acquisition et d’implantation de la barrière amovible sont estimés entre 20 et 30 millions, auxquels il faut ajouter 1,5 million par année pour l’entretien et les opérations. Dans le cas où le MTQ choisirait plutôt de louer l’équipement, on parle de coûts d’aménagement entre dix et vingt millions.
Questionnée sur la possibilité pour le gouvernement d’envisager une telle solution, la ministre Geneviève Guilbault a fait valoir hier qu’elle ne croyait pas qu’il puisse s’agir d’une option durable pour régler les problèmes de congestion.
Mais Marc-André Séguin assure le contraire, s’appuyant sur de nombreux exemples partout sur la planète.
« Il y en a qui voient ça un peu comme un diachylon, mais plusieurs applications devaient être temporaires et ont été adoptées en permanence », souligne l’entrepreneur. Il donne l’exemple de l’autoroute I-95 à Boston, où la mise en application qui devait être temporaire, le temps de réunir des fonds, a été retenue de façon permanente, étant donné les résultats concluants.
14 juillet 2021 à 09 h 20
Mais ça ne permet pas de « boucler la boucle ». Ça vaut la peine de 10 milliards afin d’obtenir un réseau routier esthétiquement acceptable !
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14 juillet 2021 à 16 h 47
« Boucler la boucle » ne repose sur rien de solide. C’est dans la même catégorie d’argument des pro-3e lien où l’on retrouve aussi la soi-distante fin de vie du Pont de Québec, la soi-distante utilité pour pour tout l’est du Québec, la supposée congestion monstre provoquée par des travaux (alors qu’ils ont plutôt montré la forte capacité d’adaptation des gens, comme c’est le cas à chaque situation similaire). Un projet de 10 milliards qui repose sur des bases aussi fragiles… c’est un exemple extrême de ce que la démocratie peut pondre de bizarre de temps en temps.
Boucler la boucle c’est une façon de faire des années 1950-60, suite à la Federal Aid Highway Act au États-Unis en 1956. Ça ne reposait alors sur aucune donnée. On sait aujourd’hui que ça ne fonctionne pas nécessairement comme ça. Il n’existe pas une configuration supposée plus optimale. On sait surtout qu’ajouter de la capacité routière ne fait qu’alimenter le problème, mais ça vous l’avez sûrement déjà lu.
À la 2e lecture de votre courte intervention, je crois que vous étiez sarcastique.
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15 juillet 2021 à 11 h 54
« À la 2e lecture de votre courte intervention, je crois que vous étiez sarcastique. »
Oui :)
Mais vous faites un très bon travail pour déconstruire cet argument. Merci :)
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14 juillet 2021 à 11 h 23
Il a souvent été évoqué que le goulots se produisent au niveaux des approches du pont, tant du côté nord que sud. Dans ce cas, je ne vois pas comment une voie de plus ou moins sur le tablier du pont Laporte, passé le goulot, pourrait réduire les embouteillages actuels. Tant que cette solution n’adresse pas la problématique des approches, je ne vois pas la pertinence d’en faire la promotion.
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14 juillet 2021 à 13 h 41
Le goulot est dû parce qu’il y a 6 voies qui converge vers 3 voies (le pont). En ajoutant une voie, ca donne un goulot de 4 voie plutôt que 3.
Et comme la congestion est inversée le soir, l’objectif et d’élargir le goulot (le nombre de voie) en fonction de l’intensité du traffic.
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14 juillet 2021 à 11 h 39
Si le trafic était si pire, croyez moi que cette solution serait déjà utilisée par le MTQ. Une autre preuve du caractère relativement mineur du problème de la circulation inter-rives.
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14 juillet 2021 à 12 h 51
Non plus permet-il de protéger l’enjeu de la sécurité nationale si un camion remplis de nitrate d’ammonium explose sur le tablier du pont Pierre-Laporte et le fait tomber!
En plus, ça se nomme mal un Zipper…
Et ça retranche une voie!
Et on va juste finir de faire des travaux sur le tablier… Plus le temps de faire des changements avant 14 ans!
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14 juillet 2021 à 14 h 22
Une alternative ?
Non, un… leurre❗️
En sus, si jamais le PM Legault nous annonçait, un jour, que les contraintes techniques sont telles que l’objectif de « boucler » la région impose de rebrasser les cartes, je n’aurais aucun problème avec ça.
Comment ou sur quelle base pourrait-on alors reprocher au PM Legault d’agir en gouvernement responsable ❓ D’aucune façon.
Compte tenu des données fournies à ce jour, j’ai l’impression que le gouvernement Legault va ultimement devoir résoudre ce noeud gordien, sommairement comme suit:
1️⃣ Lien sous-fluvial, d’un mode de transport public, électrifié, entre Lévis/UQAR et la colline parlementaire/Îlot Fleuri; *
2️⃣ Pont à Hauban entre « Lauzon » et St-Laurent Î-O; *
3️⃣ Conséquemment, « requalification » de la route Prévost;*
4️⃣ Jetée entre la zone « Montmorency » et St-Pierre Î-O, comprenant en son centre un pont-levis (okzou) ainsi qu’un système électrique analogue ou s’inspirant de celui existant sur la 73, entre St-Simon-les-mines et St-Georges de Beauce, visant la sécurité de la chaussée en cas de verglas ou glace.*
* Pour plus de détails, voir mes commentaires antérieurs sur ce même site.
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