Guillaume Bourgault-Côté
L’Actualité
Le gouvernement y tient, l’opposition est contre. Une région en rêve, les autres s’en passeraient. Voici comment le projet de troisième lien à Québec en est venu à incarner une fracture politique et sociale.
La vidéo léchée dure moins de deux minutes. Sur l’image granuleuse qui imite un vieux film en noir et blanc, on devine Lévis en 1900, à l’époque où il fallait prendre un traversier — ou le pont de glace en hiver — pour rallier Québec. La caméra se déplace ensuite vers l’ouest, l’image se colore pour marquer le temps qui passe. On voit le pont de Québec et son « jeune » frère Pierre-Laporte, puis la caméra s’élève pour offrir un plan large de la région, dominée par… une sorte de fer à cheval rouge.
La référence équestre illustre le trajet qu’un automobiliste qui part de Lévis doit faire pour se rendre à Québec par l’un des deux ponts. La couleur, elle, souligne qu’en 2014 comme aujourd’hui, toutes ces artères sont congestionnées. Notre regard est ensuite attiré vers l’île d’Orléans pour le dévoilement de la solution : un tunnel de 7,1 km avec trois voies dans chaque direction et du transport en commun au milieu. La musique s’emballe, les bouchons disparaissent sur le fer à cheval et tous les voyants sont au vert. Conclusion : « Le tunnel Québec-Lévis, une nécessité pour la grande région. »
En présentant cette animation promotionnelle en conférence de presse en mars 2014, Jérôme Jolicœur ne s’attendait pas à grand-chose. Le président de la Chambre de commerce de Lévis (CCL), 30 ans, cherchait depuis quelques mois à relancer l’idée de construire un troisième lien entre Lévis et Québec, une vieille proposition qui revenait périodiquement dans les discussions depuis les années 1950, pour faciliter les déplacements des quelque 190 000 résidants de Lévis et de la MRC de Bellechasse. Les radios en parlaient. Lui-même avait recueilli certains appuis après une première sortie en septembre 2013, dont celui du député caquiste Gérard Deltell (aujourd’hui au fédéral), qui pressait le gouvernement Marois de mener une étude de faisabilité. Jérôme Jolicœur voulait profiter de la campagne électorale de 2014 pour forcer les autres partis à se commettre.
4 août 2022 à 23 h 12
Le tunnel qui manque de réalisme tout azimut, comme le centre Vidéotron, et le tramway sur R-L. Quand, en tant qu’electeur à haute valeur électorale, t’es habitué depuis quelques années aux projets wow, trop cher, et ne correspondant pas à tes besoins réels, ça donne ça.
Pendant ce temps, il manque cruellement de ressources dans le reste du Québec. C’est ça la CAQ, un gouvernement, qui, profitant des richesses crées pas ceux qui l’ont précédé, est devenu un champion du calcul politique digne de Duplessis.
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7 août 2022 à 15 h 27
On n’est même pas capable de maintenir nos deux ponts actuels. Si ça continue, le tunnel va être le seul lien entre Québec et Lévis.
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8 août 2022 à 09 h 30
Ce sera au moins ça si on ne veut pas hypothéquer les déplacements inter-rives….. si un jour ce projet voit le jour.
Quand je regarde comment on se comporte face à nos grands projets, je me dit qu’on ne les mérite pas (tramway tunnel, ….)
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8 août 2022 à 16 h 03
Réparons le pont P-L, faisons les spaghettis signatures, J’on arrête de pleurnicher sur le patrimoine pis remplaçons le tas de ferrailles qu’est le Pont de Québec par un autre encore plus beau. La priorité sont là si tu veux éviter les problèmes.
Ce n’est certainement pas en rêvant d’un tunnel, qui est, de toute évidence, est un défi technique hasardeux, en plus de l’impossibilité de financer la chose.
Mais nous autres à Québec ça nous dérange pas les risques. Quand tu te fais payer la trette depuis des décennies pour acheter ton précieux vote, ça donne ça. Ça distorsionne la réalité.
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10 août 2022 à 16 h 28
Il faut que je mette ça ici.
De Martine Biron, la toute nouvelle candidate caquiste dans Chute de la Chaudière. Article du 11 juin 2022
« Les grosses têtes
On dit souvent que le pire écueil qui guette les politiciens au pouvoir, c’est l’arrogance. Si c’était un concours, on donnerait d’emblée la palme d’or au caucus de Québec.
La vice-première ministre Geneviève Guilbault, assise sur la clôture dans le dossier du tramway, n’a fait que des mécontents. La lune de miel avec le nouveau maire de Québec n’a duré que le temps d’une marche en talons hauts sur la promenade Samuel-De-Champlain. Très active sur le terrain et dans les médias sociaux, Mme Guilbault a commencé à tâter le pouls auprès de conseillers pour préparer sa future course à la direction du parti, ce qui n’a pas été bien reçu.
Le ministre Éric Caire, très nerveux quant à la montée des conservateurs d’Éric Duhaime, a fait pomper le très populaire maire de Québec en déclarant qu’il polluait l’existence des automobilistes avec son projet de tramway. Sa gaffe a coûté cher au gouvernement. Il a dû s’excuser du fond du cœur à son premier ministre.
Le troisième ministre dans la capitale, Jonathan Julien, a lui aussi mis son grain de sel en déclarant que le projet de tramway devait avoir l’appui de 50 % + 1 de la population. Sa déclaration a été rapidement et fermement contredite par François Legault.
C’est ici que l’on fait une parenthèse pour saluer les « spineux » du gouvernement qui ont dû passer la « moppe » plus souvent qu’à leur tour pour tenter de recadrer le message dans les médias. (…)
Les gaffeux
Le ministre des Transports, François Bonnardel, généralement très efficace, n’a pas connu sa meilleure session. Après avoir défendu le projet de troisième lien en faisant valoir le nébuleux indice PPM – pour ponts par million d’habitants –, il a qualifié la densification urbaine de mode. »
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1890255/bilan-session-quebec-analyse-martine-biron?fbclid=IwAR1lFcw_tntrGrZqqnAb6jZSpiRQzHQ-inWtbWuDeUwty06ZApwz2gm3E80
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