Taïeb Moalla
Journal de Québec
La Ville de Québec risque de perdre de nombreux usagers du transport en commun à cause du long chantier de cinq ans pour construire le tramway, prévient l’exploitant du tramway de la ville française du Havre.
C’est l’avertissement que Jérôme Léger, directeur de Transdev Le Havre, a lancé lors d’une entrevue avec Le Journal, alors que débute aujourd’hui une mission du maire Bruno Marchand à Paris, au Havre et à Tunis.
« Il faut limiter le plus possible l’évaporation des usagers [pendant les travaux]. Il faut les garder au maximum, il ne faut pas qu’ils partent tous vers la bagnole. Sinon, vous allez avoir du mal à les retrouver », conseille celui qui dirige l’opérateur privé chargé de gérer le tramway du Havre depuis sa mise en service il y a dix ans.
Selon lui, « cinq ans, c’est certainement très justifié en vue des travaux, mais ça paraît très long pour l’utilisateur concerné.
En cinq ans, il a le temps de quitter le bus et de reprendre sa voiture ou d’en acheter une. Des travaux condensés sur deux ou trois ans, c’est plus acceptable. L’horizon est plus proche. »
Il n’existe pas de durée type de travaux quand il est question d’un réseau de transport structurant.
Comme chaque projet est unique et que les défis techniques et climatiques diffèrent d’un endroit à un autre, il serait trop hasardeux de comparer les cinq ans de travaux à Québec par rapport au chantier du Havre qui avait duré un peu plus de deux ans à l’époque.
(…)
Inauguré à la fin 2012, le tramway du Havre a été énormément contesté par la population pendant la construction. Or, il n’y a quasiment plus d’opposition aujourd’hui pour la seconde phase qui se déploiera en 2027, s’est félicité Édouard Philippe.
C’est ce que le maire du Havre, et ancien premier ministre français, a fait savoir au Journal lors d’un récent passage à Québec.
« Quand on a pris la décision de faire le tramway, il y avait probablement une majorité de la population du Havre qui était contre. Pendant les travaux, il y avait beaucoup de gens qui étaient très contre. Dès que les travaux ont été terminés, tout le monde s’est rendu compte de l’incroyable intérêt », a relaté M. Philippe.
12 novembre 2022 à 08 h 21
Je ne suis pas d’accord avec l’idée que la longueur des travaux (parcequ’en passant par en haut, ce sera effectivement très très long entraînera une migration significative vers l’automobile.
Pour une grande proportion des usagers des Métrobus, la voiture n’est pas une option. Pour des raisons pratiques pour certains, mais économiques aussi. En somme, les futures usagers du Tramway représente une clientèle bien captée.
C’est la raison pour laquelle le passage en haute-ville a été privilégié. Trop cher, trop long, trop compliqué, mais c’est un choix « safe » sur le plan de la fréquentation future.
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12 novembre 2022 à 11 h 20
+1
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12 novembre 2022 à 11 h 45
Moi je pense que le plus gros problème qui risque d’occasionner un manque d’intérêt pour le transport en commun (pas juste le tramway mais tous les réseau structurant) lors de son lancement, c’est le sous-financement actuel du transport en commun. Ce sous-financement occasionne présentement d’importante diminution de service et même des bus qui sont prévus à l’horaire mais qui ne se pointent pas car il manque de chauffeurs. Si les gens n’ont pas un bon service, il vont retourner vers la voiture. Et si les gens ont 2 voitures garées à la porte, ils ne sont pas prêts de retourner vers le transport en commun. Les gens n’arrêteront pas du jour au lendemain de prendre leur voiture comme par magie parce qu’il y a un tramway. Ça va prendre du temps et il faudra démontrer que le service est bon et fiable.
Alors pourquoi ne pas commencer tout de suite et investir massivement dans le transport en commun pour démontrer immédiatement qu’on peut avoir un service bon et fiable. L’adoption au tramway sera alors beaucoup plus rapide.
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12 novembre 2022 à 14 h 51
Sous financement, ok. Manque de chauffeurs, oui, encore plus.
Le REM à Montréal, des chauffeurs, il n’y en aura tout simplement pas. Les trains seront automatiques. Ça te donne un système à l’offre de service incroyable, flexible, compétitive, et qui ne dépendras aucunement de la disponibilité de la main d’œuvre.
Quand t’as des milliards à investir, dans l’urgence climatique actuelle, tu t’arranges pour poser des gestes ambitieux et assumés pour enlever des autos sur la route.
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12 novembre 2022 à 21 h 44
Je seconde cette opinion. Le parcours Métrobus est déjà devenu un enfer.
L’autre jour, à l’heure de pointe, cela m’a pris 1h30 pour aller de Marly à Limoilou, 18e rue. Et ce n’est même pas la totalité du parcours 801! Sans les nombreux travaux sur Quatre-Bourgeois, Laurier et autour du pôle d’échange St-Roch, ça aurait pris dans les 50 minutes.
Dans les prochaines années, évitez le 800-801. À défaut d’acheter une voiture, prenez le 25 ou le 807.
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13 novembre 2022 à 07 h 37
Vivement une phase 2 du tram vers Charlesbourg!
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