Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Chers automobilistes, coûtez-vous trop cher ?

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 25 juin 2024 3 commentaires

Vincent Brousseau-Pouliot
La Presse

Avertissement : ceci n’est pas une chronique contre vous, chers automobilistes.

Vous aimez votre voiture. Vous n’êtes pas seuls : les Montréalais font 56 % de leurs déplacements en auto, ce puissant symbole de liberté dans l’imaginaire collectif nord-américain depuis les années 1950.
Sauf que ce sentiment de liberté a un coût énorme. Pour le portefeuille de l’automobiliste. Pour les finances de l’État. Pour la société en général.

Un professeur d’économie, David Benatia, et deux étudiantes de HEC Montréal, Muriel Julien et Gabrielle Beaudin, ont voulu savoir combien exactement coûtait à la société chaque mode de transport dans l’île de Montréal⁠1. C’est la première fois qu’un tel exercice est fait de façon aussi exhaustive au Québec⁠2.

Leur conclusion : quand on calcule tout, l’automobiliste montréalais coûte environ trois fois plus cher à la société que l’utilisateur du transport collectif. L’écart est encore plus grand avec le vélo et la marche.

(…)

Quand on lui parle de transport collectif, pour justifier le fait qu’il n’a autorisé aucun nouveau projet d’envergure depuis 2018 (le tramway de Québec a été autorisé par le gouvernement Couillard), le gouvernement Legault répond souvent que les projets sont très chers.

Or, par usager, les routes coûtent à peu près aussi cher à l’État que le transport collectif. Un automobiliste montréalais coûte 2595 $ par année à l’État, un usager du transport collectif, 2543 $.
Ces sommes comprennent toutes les dépenses gouvernementales directes (amortissement de la construction des routes et des réseaux de transport, coûts d’entretien annuels, déneigement, coûts de fonctionnement du transport collectif, etc.)⁠3.

Un cycliste ne coûte presque rien en dépenses gouvernementales directes : 786 $ par an. Un piéton, seulement 210 $.

(…)

Conclusion ?

En tout, le coût social total d’un automobiliste est d’environ 9014 $ par an pour la société.
C’est énorme en comparaison avec un utilisateur du transport collectif, qui coûte 2449 $ par an à la société.

Pour les cyclistes et les piétons, les bénéfices sur la santé sont plus importants que tous les autres coûts. Un cycliste rapporte 338 $ par an à la société et un piéton, 28 $.

Vous trouvez qu’il serait plus juste de ne pas tenir compte de la valeur de l’espace consacré aux routes ? Dans ce cas, le coût social total de l’auto est d’environ 7000 $.

La suite

Voir aussi : 0 - Revue de presse, Transport.


3 commentaires

  1. laéR

    26 juin 2024 à 07 h 57

    En regardant tout ça à tête reposée, on voit bien qu’il y a encore une guerre à l’auto. Pas normal que le vélo et le piéton accaparent autant d’argent. On devrait s’assurer de tout mettre vers la voiture et de cette façon la population serait plus heureuse. On a la preuve avec notre futur premier ministre, monsieur Poilièvre lui est plein de gros bon sens et il nous comprend les gens avec des autos. Vivement des autoroutes partout et surtout toute autoroute qui permettrait de ressembler à une grande ville américaine qui ont toutes des ceintures autour, au moins ça assure une extrême fluidité, en plus de me permettre d’être assis confortablement dans ma bagnole en écoutant les radios vomir sur le transport public. Yeah!!! Nouvelle ère!

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  2. Che

    27 juin 2024 à 13 h 55

    Le défi est de faire en sorte que ceci ne finit pas comme une autre guerre « droite vs gauche » (culture wars). Ce genre d’article est va pas tellement dans ce sens, même si les arguments qui y sont présentés sont bien valables. Commencer l’article par « ceci n’est pas une chronique contre vous, chers automobilistes » n’est certainement pas productif. On n’est pas intrinsèquement « automobiliste » ou « cycliste » ou « transport en commun-iste ».

    Comme alternative, je suggère de d’abord reconnaître que, peut importe notre opinion politique, on aime les voitures. La flexibilité de se transporter quand on veut, où on veut, de manière totalement sécuritaire et confortable, c’est certainement un argument de poids.

    Le problème vient du fait qu’on utilise la voiture pour TOUS les déplacements, et que possèder une voiture devient une obligation, pas un choix.

    Pour des déplacements réguliers à l’heure de pointe, dans un milieu urbain, un bon système de TEC va donner de meilleurs résultats. Pas de traffic, pas de stress, pas besoin de stationnement, et surtout, la possibilité de faire autre chose pendant le trajet (vous avez un téléphone intelligent, n’est-ce pas) ?

    Pour des trajets plus courts, le transport actif est bien meilleur que l’auto à plusieurs égards. Le vélo électrique ouvre beaucoup de nouvelles possibilités pour des trajets utilitaires.

    L’objectif n’est pas de bannir l’auto. Le but est de l’utiliser moins, et peut-être d’en posséder moins (ou d’en acheter moins souvent), ou même d’en acheter des plus économiques.

    Bref, bien d’accord avec l’article, mais j’aurais enlevé la première phrase (qui a probablement été placée là pour générer des clics). De plus, le ton est un peu trop anti-auto à mon goût. Est-ce que ça va convaincre ? Seul le temps dira.

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