Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Le 21 octobre, 16e Nuit des sans-abri, sous le thème Personne n’est à l’abri

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 18 octobre 2005 8 commentaires

Scène croquée à Montréal, 1984. Photo: Jean Cazes.

Source: Site de la Ville de Québec, octobre 2005.

(…) Le thème de la Nuit, Personne n’est à l’abri , nous rappelle que l’itinérance résulte avant tout d’une histoire de vie et qu’elle peut nous atteindre, tous et toutes, à un moment ou l’autre. Le visage de l’itinérance évolue continuellement : son rajeunissement, sa féminisation, ainsi que la désinstitutionalisation modifient de plus en plus l’image préconçue du phénomène.

Ils sont 28 000 individus recensés dans les seules villes de Montréal et Québec. Ils sont de plus en plus jeunes. On les dit toxicomanes ou malades mentaux ; ils sont avant tout pauvres, isolés et ne disposent que de bien minces perspectives pour donner un sens à leur existence. Souvent contraints à vivre dans la rue, ils doivent s’y adapter tant bien que mal, en espérant des jours meilleurs. (…)

Détails et horaire de l’événement dans le communiqué de la Ville de Québec.

Voir aussi : Arrondissement La Cité - St-Roch.


8 commentaires

  1. Vi

    18 octobre 2005 à 10 h 40

    J’ai vu l’affiche de la nuit des sans abris. Je ne savais pas que ça existant et je trouve ça très bien. Je suis d’ailleurs étonnée d’apprendre qu’ils sont 28 000 à montréal et Québec seulement.

    Cependant, je suis en désaccord avec leur thème « Personne n’est à l’abri ». Les personnes qui se retrouvent dans la rue sont des gens qui, selon moi, ne sont pas bien adaptés à la société, au travail, à la technologie, etc. Certains ont peut être des problèmes mentaux, certains sont peut-être drogués, mais ils sont surtout mésadaptés… ils ne réussissent pas à se trouver une place dans la société d’aujourd’hui et se retrouvent dans la rue.

    Je crois donc que plusieurs personnes sont à l’abri de ça. Je ne dis pas que ces personnes là (qui sont à l’abri) sont plus fortes ou plus courageuses ou supérieures. Je suis loin de dire ça! Mais elles sont capables de se trouver une place, un emploi, un rôle à jouer dans la société. C’est tout. Ces gens là peuvent perdre leur emploi, vivre des périodes difficiles, etc, mais ils ne se retrouveront probablement jamais à la rue… Ils ont la « chance » de pouvoir s’adapter à certains situations.

    Bref, pour nous sensibiliser, je crois qu’ils auraient pu trouver un meilleur thème… Par exemple, ils auraient pu essayer de nous faire comprendre pourquoi ces gens là se retrouvent dans la rue. Ainsi, on les jugerait peut-être moins…

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  2. Gwido

    20 octobre 2005 à 09 h 51

    Intéressant comme observation. Je suis d’accord avec vous sur un point: notre société, même si elle est loin d’être parfaite, nous donne beaucoup d’outils pour nous permettre de nous en sortir. On peut être en désaccord avec la société dans laquelle on vit, vivre en marge à sa façon, sans pour autant en décrocher complètement. Je suis moi même loin d’être un « sociétal », mais je m’adapte et je vais faire un tour dans mon imaginaire quand je n’en peux plus du monde qui m’entoure.

    Par rapport au thème, « Personne n’est à l’abri », je trouve que c’est la même façon de sensibiliser que l’on applique tout le temps: « Tolérez-nous parce qu’au fond, nous sommes comme vous ». Est-ce que ça ne devrait pas plutôt être: « Acceptez-nous même si nous sommes différents »? C’est la même chose pour les gais par exemple. On les b-a-n-a-l-i-s-e, on les standardise (avez-vous remarqué que dans la majorité des téléromans, on s’est EFFORCÉ de mettre un personnage gai qui a l’air le plus straight possible). Résultat, on obtient une tolérance de surface. Mais lorsqu’on découvre qu’il y a des différences fondamentales, la peur et l’incompréhension se réinstallent.

    PS: Le filtre anti-pourriel est vraiment gossant: il refuse mon billet parce qu’il contient le mot G-A-Y (j’ai dû le remplacer par gai) et conteste le mot B-A-N-A-L-I-S-E-R parce qu’il contient le mot A-N-A-L…)

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  3. francis Vachon

    20 octobre 2005 à 13 h 48

    C’est le prix a payer pour ne pas avoir une attaque de 300 spams de commentaire par nuit. C’est de la job en simoncac a enlever ;)

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  4. Jean Cazes

    21 octobre 2005 à 00 h 58

    « Cependant, je suis en désaccord avec leur thème « Personne n’est à l’abri ». Les personnes qui se retrouvent dans la rue sont des gens qui, selon moi, ne sont pas bien adaptés à la société, au travail, à la technologie, etc. Certains ont peut être des problèmes mentaux, certains sont peut-être drogués, mais ils sont surtout mésadaptés… »

    Chacun ses opinions, et il y a sûrement une grande part de vérité à mon avis dans la vôtre.

    Cependant, je pourrais témoigner longuement de mon expérience de vie, de mes observations.

    J’ai entre autres longtemps oeuvré dans le milieu communautaire de Québec; un vaste univers méconnu où l’on retrouve de ce « vrai monde » trop souvent dénigré par une certaine droite qui se croit apparemment tout à fait immunisée contre la maladie, la perte d’emploi, la dépression, une séparation douloureuse…, des épisodes de vie imprévisibles qui peuvent carrément, en période de vulnérabilité, mener un proche, sinon sa propre personne à la rue!

    Il y a, hélas, une opinion répandue et très moralisatrice – je ne vous vise pas nécessairement – que je crois reconnaître chez certains hommes (plus rarement, des femmes): comme par hasard, ils sont adeptes d’une vision néolibéraliste et darwiniste de la société. Autrement dit, leur opinion est claire, tranchée: les pauvres, les « mal-pris », voire ceux et celles qui ont des problèmes de santé mentale ou physique, sont les UNIQUES responsables de leur sort. Pourquoi leur venir en aide, alors? Et surtout pas avec « nos » taxes!!

    Certains et certaines reconnaîtront ici, à juste titre dans cette idéologie « après-moi-le-déluge », des figures médiatiques ou politiques qui ont fait régulièrement la manchette ces derniers mois.

    Et curieusement, comme par hasard, il semble que ces mêmes moralisateurs proviennent souvent de familles aisées où ils ont été dès leur plus jeune âge chouchoutés, leurs études universitaires, entre autres, étant bien sûr plus tard financées en totalité par le paternel…

    Sur ce, je me tais, car les sujets de « défoulement » dans Québec Urbain, selon mon éthique, devraient faire plutôt l’objet du Forum! ;-)

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  5. Serge Alain

    23 octobre 2005 à 21 h 00

    Juste un p’tit mot pour en rajouter à vos commentaires tous intéressants.

    Je lisais récemment que 35% de la clientèle des centres « jeunesse », enfin des centres pour des jeunes en difficulté, venaient de familles aisées et même très aisées. Laissez-moi vous dire que ma maigre expérience en la matière fait que je ne suis pas surpris.

    Il existe beaucoup de gens, souvent très jeunes, qui ne sont pas défavorisés économiquement ni intellectuellement, qui fréquentent de force de tels lieux ou, le cas échéant, qui se retrouvent à la rue.

    Et je refuse de croire que ces gens sont défavorisés. Plusieurs sont en excellente forme physique, aptes à travailler et s’ils ont des problèmes d’ordre affectifs, ce n’est pas toujours de la faute de leurs parents.

    Bien souvent, ils préfèrent le rôle de « victime » qui leur permettent de justifier leur déchéance.

    Et malheureusement, de jeter une mauvaise image dans l’opinion publique sur ceux qui sont VRAIMENT victimes d’abus sexuels, de déchéances de leurs parents, de conditions de vie insupportables ou alors de malchances chroniques. Quelques uns d’entre eux ne font pas pitié, ils veulent juste « faire pitié ».

    Quelques uns d’entre eux seulement. Mais fallait que je le dise.

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  6. phonono

    24 octobre 2005 à 01 h 36

    Ces jeunes de familles aisées qui choisissent volontairement « la déchéance » sont soit
    a) en révolte contre le mode de vie gaspilleur de leur parent
    ou
    b) des ados dont la vie de banlieue est ronflante et plate alors ils ont besoin d’action et de péripétie.

    C’est tout.
    Les parents ne sont pas en cause.
    C’est l’environnement qui l’est.

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  7. Simon Bastien

    24 octobre 2005 à 13 h 34

    Ton ana.lyse est très juste Jean, je n’aurais pu faire mieux! Personne n’est vraiment à l’abri des catastrophes dans une vie. Ce qui distorsionne notre perception, c’est qu’il y a parfois des gens qui sont vulnérables à ces situations et d’autres qui font quasiment «exprès» pour se mettre dedans. Mais c’est cruel d’exclure de la société des gens que l’on dit «mésadapté» à la vie d’ajourd’hui, comme si on leur reprochait d’avoir choisi d’être comme ça.

    J’aimerais juste faire le point sur ces éternelles comparaisons de la gauche angélique versus la droite diabolique. Ces idéologies dans la vraie vie sont toutes nuancées, il n’y a pas de bons contre les méchants! On peut, comme moi, prôner une certaine liberté économique, un désengagement de l’état dans trop de domaines, mais avoir aussi de la compassion pour les gens dans le besoin (les vrais!) et prôner une aide profitable pour ces gens là. Suis-je au centre ou ais-je un peu de gauche et de droite en moi? Je ne suis (je crois) sûrement pas le seul à penser comme cela. Mais il faut éviter de catégoriser de la sorte, que ce soit contre les méchants égocentriques de la droite comme les pauvres qui ne veulent pas s’en sortir et qui coûtent cher à la société!

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  8. Vi

    28 octobre 2005 à 14 h 38

    Je n’étais pas repassée ici depuis quelques temps… Le mot « mésadapté » peut être interprété de diverses façons. Pour moi, ça ne veut PAS dire « malade mental », « lâche », « drogué », « alcoolique », etc…

    ça veut juste dire « incapable d’être heureux dans les normes de la société ». Et donc, les personnes mésadaptées ne sont pas moins bonnes que les autres, elle sont certains traits de personnalité différents.

    Je pense que certaines personnes vont toujours pouvoir trouver les ressources dont ils ont besoin en situation de crise ou dans la vie en général, et ce, qu’elles soient pauvres ou riches. D’autres ne pourront pas, et il faut donc les aider à trouver leur place. J’ai trouvé ma place, ces « mésadaptés », qu’ils aient un abris ou pas, méritent aussi leur place dans la société.

    Signaler ce commentaire

     ou annuler