Étudiant, j’ai travaillé au ministère du travail, où mon emploi consistait à compléter des tableaux mensuels de mouvement de personnel pour des travailleurs manuels (machinerie lourde, et autres). Parfois, pour certaines régions, il y avait baisse de la main d’oeuvre ou déplacement vers d’autres régions, ce qui pouvait donner lieu à des variations négatives par rapport au mois précédent. Or, mon supérieur ne voulait pas qu’apparaissent des données précédées du signe moins (-). Il me faisait donc indiquer des données positives. Toujours. Depuis ce temps, je reste très sceptique quand il s’agit de regarder des données produites sur des tableaux gouvernementaux mensuels
J’ai parcouru un peu le méchant tapon de tableaux… L’ennui (et je ne parle pas de celui inhérent à la montagne de chiffres présentés, à moins d’en faire une passion) est qu’il est difficle d’en faire une bonne interprétation. La SCHL se garde d’ailleurs de le faire, puisque ce n’est pas son rôle, et se contente de présenter les faits. Voici un exemple :
Le tableau Tableau I4-1 nous indique tout d’abord que les maisons « nouvellement construites mais pas vendues » à Québec, sont pas mal moins chère (médiane et moyenne) que la plupart des autres villes canadiennes d’importance. Toutefois, on compare ici les maisons présentement sur le marché, et non des maisons identiques ou comparables. D’ailleurs, à voir les maisons neuves à vendre à Calgary (sur le Web), elles sont plus grosses qu’ici!
Maintenant, le tableau I5-1 donne le prix des « nouvellement construites ET vendues ». Là encore, la comparaison entre les villes est difficile à interpréter. Mais si on compare avec le tableau I4-1 (en général, c’est en « croisant » les données de plusieurs tableaux qu’on peut dégager des constats significatifs), on remarque que dans les maisons fraîchement achevées, les « non-vendues » sont moins chères que les « vendues » à Québec. Pour d’autres villes c’est le contraire. Mais comment interpréter cela? Est-ce parce qu’ici on a trop construit de « moyen de gamme » (qui reste invendu) et peu de « haut de gamme » (qui s’est bien vendu), ou encore que dans d’autres villes comme Calgary on a visé trop haut avant la crise et que les plus chères ne trouvent plus preneur?
Vous voyez ce que je veux dire? Il y a peut-être moyen de faire des constats intéressants, mais il y a tellement de façon possibles d’interpréter les choses qu’on peut difficilement conclure quoi que ce soit d’après les chiffres, à moins d’être expert dans le domaine (d’où l’impression qu’on peut faire dire ce qu’on veut à des chiffres)
@Jim : quoi? décidément, il y a quelque chose qui n’a pas été compris quelque part… enlever le signe « moins » est une erreur, mais exprimer les données autrement (par exemple, « 95% de l’an dernier » plutôt que « variation de -5% ») peut résoudre le problème sans erreur.
27 février 2009 à 15 h 32
Étudiant, j’ai travaillé au ministère du travail, où mon emploi consistait à compléter des tableaux mensuels de mouvement de personnel pour des travailleurs manuels (machinerie lourde, et autres). Parfois, pour certaines régions, il y avait baisse de la main d’oeuvre ou déplacement vers d’autres régions, ce qui pouvait donner lieu à des variations négatives par rapport au mois précédent. Or, mon supérieur ne voulait pas qu’apparaissent des données précédées du signe moins (-). Il me faisait donc indiquer des données positives. Toujours. Depuis ce temps, je reste très sceptique quand il s’agit de regarder des données produites sur des tableaux gouvernementaux mensuels
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28 février 2009 à 11 h 36
J’ai parcouru un peu le méchant tapon de tableaux… L’ennui (et je ne parle pas de celui inhérent à la montagne de chiffres présentés, à moins d’en faire une passion) est qu’il est difficle d’en faire une bonne interprétation. La SCHL se garde d’ailleurs de le faire, puisque ce n’est pas son rôle, et se contente de présenter les faits. Voici un exemple :
Le tableau Tableau I4-1 nous indique tout d’abord que les maisons « nouvellement construites mais pas vendues » à Québec, sont pas mal moins chère (médiane et moyenne) que la plupart des autres villes canadiennes d’importance. Toutefois, on compare ici les maisons présentement sur le marché, et non des maisons identiques ou comparables. D’ailleurs, à voir les maisons neuves à vendre à Calgary (sur le Web), elles sont plus grosses qu’ici!
Maintenant, le tableau I5-1 donne le prix des « nouvellement construites ET vendues ». Là encore, la comparaison entre les villes est difficile à interpréter. Mais si on compare avec le tableau I4-1 (en général, c’est en « croisant » les données de plusieurs tableaux qu’on peut dégager des constats significatifs), on remarque que dans les maisons fraîchement achevées, les « non-vendues » sont moins chères que les « vendues » à Québec. Pour d’autres villes c’est le contraire. Mais comment interpréter cela? Est-ce parce qu’ici on a trop construit de « moyen de gamme » (qui reste invendu) et peu de « haut de gamme » (qui s’est bien vendu), ou encore que dans d’autres villes comme Calgary on a visé trop haut avant la crise et que les plus chères ne trouvent plus preneur?
Vous voyez ce que je veux dire? Il y a peut-être moyen de faire des constats intéressants, mais il y a tellement de façon possibles d’interpréter les choses qu’on peut difficilement conclure quoi que ce soit d’après les chiffres, à moins d’être expert dans le domaine (d’où l’impression qu’on peut faire dire ce qu’on veut à des chiffres)
@Jim : quoi? décidément, il y a quelque chose qui n’a pas été compris quelque part… enlever le signe « moins » est une erreur, mais exprimer les données autrement (par exemple, « 95% de l’an dernier » plutôt que « variation de -5% ») peut résoudre le problème sans erreur.
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