Source : Ian Bussières, Le Soleil, le 18 jullet 2009
(Québec) C’est parce que les dirigeants de la corporation NeuroCité refusaient de reconnaître les droits de l’Université Laval en matière de formation et de recherche que l’institution d’enseignement a décidé de se retirer du projet de 250 millions $ de supercentre de recherche consacré au cerveau.
«Nous avons discuté avec les gens de NeuroCité, nous avons travaillé au dossier durant un an et demi, toujours en protégeant les intérêts de l’Université Laval. En bout de ligne cependant, le bottom line, c’est qu’on ne peut permettre au privé d’utiliser les installations de l’Université Laval», a déclaré hier le recteur Denis Brière.
«Ces gens ne connaissaient pas les rouages de l’université. Ils ne reconnaissaient pas les droits de l’Université Laval en termes de formation et de recherche. Ça prenait une autre tangente», a-t-il poursuivi, refusant cependant d’élaborer davantage sur cet aspect.
la suite
Sur Québec Urbain on se demandait si le maire Labeaume arriverait à rassembler les intervenants de ce projet, il semble que la réponse est « non »; à lire ici.
18 juillet 2009 à 12 h 13
E-1, porte-avions…touché…coulé
et voilà les différentes salves ont eu raison de ce « beau rêve »….
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18 juillet 2009 à 13 h 39
Puisque je suis prêt de ce dossier, juste assez pour en connaître les
tenants et les aboutissants, je dirais (de manière politiquement correct, très rare chez moi), que ce dossier en est un fortement politique. Je rajouterais, sans dire de nom, que ceux que ceux qui de
donnent des allures d’arbitres dans ce dossier, sont en réalité les plus hypocrites.
C’est ma première et dernière intervention sur ce sujet, point.
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18 juillet 2009 à 13 h 53
J’ai écris sur le sujet dans mon blogue http://www.fernandtrudel.blogspot.com
Je crois que c’est une conception archaïque de la recherche universitaire qui doit nécessairement passer par une chaire de recherche subventionnée par un mécène.
Il semble que le concept de PPP dans la recherche ne soit pas encore compris. Les compagnies pharmaceutiques mettent en commun les recherches avec les millions en compensation. Ça permet des économies d’échelle qui auraient été bénéfiques au consommateur en boutr de ligne. Mais les manières de faire ne se changent pas aussi vite dans des milieux universitaires. Dommage c’est l’est qui en souffre encore une fois…
Il est temps que les penseurs universitaires sortent de leur piédestal pour revenir au concept du gros bon sens.
Au pis aller, pourquoi ne créerions nous pas un pavillon uiversitaire de recherches appliquées. Par contre je crois que ça prendrait un temps énorme pour dénicher des mécènes surtout que l’université vient de botter dehors les compagnies intéressées…
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18 juillet 2009 à 15 h 49
Dommage de voir un si beau projet s’écrouler ainsi…
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18 juillet 2009 à 23 h 53
Je ne sais pas si c’est fondé ou non , mais je percois le recteur de l’université Laval, Denis Briere ,comme » Un éteignoir de premiere classe »
Je me base sur quelques faits et déclarations seulement , mais qui vont tous dans ce sens
Projet Pacte (résidences universitaires)
Il a mis fin a ce projet en déclarant qu’il ne voulait pas « d’étrangers » sur le campus.
Rappelons que le projet Pacte aurait accueilli des étudiants en priorité mais aussi des familles extérieures pour créer un milieu de vie se rapprochant d’un quartier urbain
Projet Hypermarché-école
Il a mis fin a ce projet en disant qu’il ne voulait pas « d’étrangers » sur le campus…
Projet Agrandissement du PEPS
Le recteur a été ciblé par la ministre Forget (a l’assemblée nationale , a la periode de question) comme étant le responsable du blocage ou du ralentissement du dossier…
Projet Neuro-cité
Il senble procéder a sa facon habituelle: en mettant des exigences élevés et en disant qu’il n’est pas intéressé a perdre des ressources universitaires hors-du-campus
Et pour conclure, il y a sa fameuse déclaration au chateau Frontenac:
« Ne vous demandez pas ce que l’Université Laval peut accomplir pour la ville de Québec…
Demandez-vous plutôt ce que la ville de Québec peut accomplir pour l’Université Laval..! »
Je sais que certains aiment et respectent ce recteur , mais moi de ce que je vois et entends, JE N,AIME PAS CE RECTEUR!
(excusez ma subjectivité irrationnelle)
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19 juillet 2009 à 07 h 39
Le mode traditionnel de fonctionement c’est de voir les chercheurs fonder leur entreprise et crisser le camp de l’Université. C’est peut-être bon pour l’économie locale, mais c’est difficile de monter des équipe de recherche avec ce système là.
L’autre approche c’est de travailler avec les compagnies. Le problème c’est que cà coûte les yeux de la tête en gestion de la propriété intélectuelle. À mon avis, le recteur voulait s’assurer que les royautés retournent à l’université et c’est là que cà a bloqué.
Faire venir le privé, pour faire venir le privé c’est pas une solution. Les PPP c’est out. Plus personne ne va refaire la même erreur.
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19 juillet 2009 à 08 h 24
Monsieur Dutil et Jaco nous avons la même impression. L’archaïque pensée du recteur de tout ramener sur le campus et d’en faire un vase clos. Ce campus est enclavé, il est temps de le sortir de son exiguïté…
Je me suis même arrêté à penser que le rexcteur est au centre des retards au projet de Super PEPS. Or, pour avoir les $$$ la Neurocité avait une formule novatrice, en tout cas trop avant-gardiste pour le recteur.
La seule façon de sauver le projet est d’y aller par la formule traditionnelle soit de former un pavillon de la recherches médicales à D’Estimauville financée par les fonds publics et des mécènes. Quand aux pharmaceutiques, la baffe vient de les éloigner du mécénat… On verra peut-être poindre un jour lontain ce pavillon. Dommage c’est l’est qui végète encore une fois. Comme si on était qu’un secteur dortoir tout juste bon à payer pour les autres. C’est frustrant à la longue…
Au fait une branche universitaire hors campus ça se fait. À Edmonston il y a une faculté attachée à l’Université de Moncton. L’Université du Québec à Rimouski vient d’ouvrir une branche à Lévis. Quand on veut on peut !!!
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19 juillet 2009 à 08 h 55
Dommage, tout cela me semble un « trip d’ego » de la part de l’université. Je suis très près d’un chercheur scientifique (à Montréal) et combien il gaspille de son précieux temps à chercher du financement, seul par ses propres mérites, et son université en prend tout le prestige.
Du pain et des jeux semble la nouvelle devise de Québec. Où est notre petit caporal (le maire) dans ce dossier?
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19 juillet 2009 à 11 h 01
Un autre problème que je vois avec l’Université Laval c’est son quasi-monopole sur la recherche à Québec. L’Université du Québec quant à elle a réparti ses domaines de recherches à travers la province et à moins qu’elle décide de s’investir dans les neurosciences et que ça sera à Québec, on ne verra pas l’UQ par ici.
Ce qui serait par contre une baffe au visage pour l’UL, ce serait par exemple que McGill, Concordia ou Sherbrooke implantent leur centre de recherche à ce sujet à Québec. Là il y aurait sûrement quelques personnes à l’Université Laval qui se feraient montrer la porte pour avoir lamentablement failli à leurs tâches.
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19 juillet 2009 à 12 h 11
Un chercheur asse typiquement 30% de son temps à chercher du financement. Et, c’est pas mieux aux USA. J’ai un copain qui est prof à Harvard et c’Est la même chose là-bas.
Fondamentalement, le problème vient du fait que depuis quarante ans, on demande aux scientifiques de justifier leur travail. Si cela à l’air bien sur papier, en pratique cela amène à un gaspillage énorme de ressources humaines parce que les chercheurs passent un temps fou à quêter de l’argent.
Prenez l’Exemple d’un prof d’université, qui passe 30% de son temps à enseigner, 30% à chercher de l’argent et 10% à gêrer l’université et 30% à faire vraiment de la recherche.
Il ne faut pas avoir un grand don pour les mathématiques pour comprendre que l’on devrait moins demander de justification aux chercheurs pour leur fond et leur laisser plus de temps pour travailler. Mais, cette approche est anti-management. Comme on forme des dizaines de fois plus de gestionnaires que de chercheurs, le management doit avoir raison.
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20 juillet 2009 à 23 h 07
C’est la même chose dans le reste du domaine public, provincial comme fédéral : les gestionnaires ne connaissent pas ce que font ceux qu’ils gèrent (des scientifiques par exemple) et établissent donc des règles de fonctionnement suivant les principes de gestion qu’ils ont appris. En fait, ils s’imaginent qu’on peut être « gestionnaire » tout court, et non pas obligatoirement « gestionnaire EN quelque chose » si on veut que ça fonctionne.
Et dans ces milieux du « public », où tout est normalisé, uniformisé, casé, codifié, etc. même les titres d’emplois, les « niveaux » et les échelles salariales sont en fonction de critères de gestion. Par exemple, toujours dans le domaine scientifique, un scientifique devient « niveau 3 » (titre arbitraire en exemple) plutôt que « niveau 2 » non pas parce qu’il est un expert en la matière ou parce qu’il peut faire des choses plus complexe que tous les autres, mais plutôt parce qu’il a plus de personnes sous sa supervision. Autrement dit, les « grades » ne sont pas en fonction des aptitudes et des compétences des travailleurs dans leur domaine, mais simplement en fonction du nombre de personnes sous eux dans la hiérarchie. (Il y a aussi la question des syndicats qui « défend » tellement bien ses employés qu’il ne soit pas question que deux personnes qui ont le même titre puisse avoir des traitements différents, sans égard à la qualité ou la quantité de travail effectué, mais c’est un autre problème…). Les professeurs-chercheurs d’université vivent ce même genre de problème lorsqu’ils sont « cotés » ou que leur financement suit un système de pointage où les points sont attribués en fonction du nombre d’étudiants gradués sous leur supervision, le nombre d’heures d’enseignement, etc. Bref, un tapon de métriques bien souvent non pertinentes, mais pour les genstionnaires, rien d’autre n’existe.
Ça amène d’ailleurs un autre gros problème : si un excellent chercheur (toujours dans le cas d’un travaille dans le domaine public) veut être autre chose qu’un « niveau débutant » (pour avoir de meilleures conditions ou encore plus d’influence dans les projets), il doit devenir peu à peu gestionnaire (ce qu’il n’aime généralement pas, ou qui ne fait pas partie de ses compétences) et faire donc de moins en moins ce en quoi il excelle, soit de la recherche.
C’est un véritable non sens et c’est une perte pour tout le monde. Toutefois, puisque ce sont des gens en « gestion » qui gèrent et qui établissent les règles (dont celle qu’il faut être un vrai « gestionnaire » pour établir des règles), on ne peut pas s’attendre à autre chose. C’est un cul-de-sac pratiquement inévitable.
Tout cela faisait peut-être partie du clash entre le projet de Neurocité et l’Université Laval.
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19 juillet 2009 à 17 h 41
« Le problème c’est que cà coûte les yeux de la tête en gestion de la propriété intélectuelle. »
Cela ne serait point le cas, si aux lieux des brevets, ils avaient utilisé le passeport intellectuel (encore trop méconnu)
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