Source : Radio-Canada, jeudi 21 janvier 2010
Si le maire de Québec se réjouit de la démolition de la façade (de l’église Saint-Vincent-de-Paul), ce n’est pas le cas de la conseillère du Vieux-Québec-Montcalm, Anne Guérette. (…) La conseillère souhaite aussi relancer le débat entourant la démolition du couvent des Dominicains sur la Grande Allée. Le bâtiment doit être détruit pour laisser place au projet d’agrandissement du Musée national des beaux-arts du Québec.
Anne Guérette revient à la charge : il n’est pas trop tard pour intégrer le couvent au projet
Mon opinion : S’il ne reste qu’elle pour défendre le patrimoine à Québec, et bien je m’en inquiète. À voir la façon dont elle a été traitée à la rencontre entre le conseil municipal et les représentants du MNBAQ, on sent bien que l’ouverture au débat sera difficile au conseil de ville dans les prochaines années. L’agrandissement du musée fait consensus, selon Julie Lemieux? Le projet, oui, mais la démolition du couvent, elle?
22 janvier 2010 à 08 h 17
Québec souffre d’une complaisance maladive envers son maire et son équipe, qui semblent privilégier une approche bulldozer qui ne s’appuie sur rien de concret pour justifier telle ou telle démolition, s’attaquer aux personnes plutôt qu’à l’argumentaire. Je pense notamment à Mme Lemieux. Ancienne journaliste ? Jusqu’où y a-t-elle laissé son sens critique ? La fameuse opposition interne dont parlait le maire en campagne, peut-elle l’incarner ? Lorsque le temps vient de prendre une décision, comme le devoir le journaliste le commande, s’appuie-t-elle sur plusieurs sources d’information ? Je ne veux pas des petites déclarations qui tiennent sur un « post–it », d’un petite clique qui fait barrage derrière son maire.
Et en ce qui me concerne, Mme Guérette, en s’appuyant notamment sur les propos de Mme Lambert – qui est loin d’être la dernière venue – m’apparaît être la dernière caution en matière de protection du patrimoine à Québec. Je regrette Montréal là où il y a actuellement beaucoup plus de forces vives en matière de développement urbain. Et à ceux qui cantonnent le patrimoine dans ce qu’il y a de vieux, que c’est conserver les vieilles choses, je les invite à lire, à voyager, s’ouvrir l’esprit, regarder ce qui se fait ailleurs, en matière d’intégration. Certains ont cité Berlin ici. Exemple magnifique.
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22 janvier 2010 à 09 h 36
Conserver des vieux bâtiments dont l’utilité est douteuse n’apporte rien de plus à la ville de Québec.
Déterminons plutôt une liste des bâtiment historique de valeur et remettons ces bâtisses en …..valeur……Investissions là ou ca vaut la peine. O ne peut tout conserver pour le plaisir de la chose.
À New York tous les promoteurs voudraient mettre la mains sur les terrains de Central Park, mais c’est un park publique et c’est très claire que ce site est là pour tout le monde. Donc aucun promoteur ne fait de pression pour développer ces terrains. Même le Louvre à Paris (nous n’avons aucun bâtiment de cette classe à Québec) à fait l’objet d’un redéveloppement moderne (la pyramide du Louvre..).
L’esprit étroit et très conservateur d’une partie de la population de Québec (qui diminue de plus en plus…heureusement…) qui pense que tout doit rester figer dans le temps est la principale menace qui plane sur Québec…..C’est pas Montréal comme plusieurs le pense…..le pire ennemis de Québec est une partie de ces citoyens qui ne pense qu’à protéger leur petit milieu…..mais une ville ca appartient à tout le monde……
Mauvais nouvelle pour eux…la vie est quelques chose qui bouge……donc l’environnement dans lequel on vie bouge aussi……
Tout conserver pour tout conserver ne sert de prétexte qu’à certains politiciens et politiciennes, qui n’ont jamais rien réalisé de concret dans le leur vie, à faire de la politique populiste.
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22 janvier 2010 à 13 h 02
la politique populiste, elle est largement incarnée par le maire et son équipe. Le projet du Colisée en est un bel exemple. Le maire dit qu’il veut affranchir la Ville des gouvernements supérieurs, mais réclame 300 millions en disant qu’on le doit à Québec… Plus de 300 millions de dollars… A-t-on vu une étude coûts bénéfices sérieuse jusqu’à ce jour ? Une première tranche de ces 300 millions pour un éventuel tramway, par exemple, n’y aurait-il pas de meilleurs bénéfices ? A-t-on examiné toutes les hypothèses ? Mais d’annoncer en pleine campagne électorale, ce n’est vraiment pas populiste je suppose…
Pour revenir au patrimoine, qui parle de tout conserver ? Encore faudrait-il définir la notion de patrimoine. Un maire qui défendait jusqu’à tout récemment bec et ongles la reconstruction du manège militaire, subito presto même pendant que les cendres étaient encore fumantes, si ce n’est pas populiste… Pourtant, en toute objectivité, on pourrait questionner la valeur patrimoniale de cet édifice… Et tant qu’à y être, faites le même exercice pour la Place Royale. Faites un tour à la bibliothèque de l’université Laval : « la Place Royale de Québec, un exemple de place urbaine muséifiée ». Une courte étude sans prétention dont je suis l’auteur. Ça renseigne. Tout est question d’angle d’analyse. Avant de donner le bon Dieu sans confession au maire et son équipe, il est à peu près temps que les gens de Québec retrouvent leur sens critique et ne se laissent pas endormir par le style du maire.
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22 janvier 2010 à 14 h 04
C’est sur que si le maire a réellement dit: » SE RÉJOUIT DE LA DÉMOLITION » , c’est faire preuve d’un manque de subtiité ou de tact auquel nous ont habitué les déclarations sans retenue du maire.
(J’ai déja déploré son style mais certains n’ont pas aimé que je le dise…passons vite donc!)
Quant au St-Vincent, j’aurais préféré la récupération de la facade en monument artistique… mais a partir du moment ou l’artiste responsable du projet me dit:
« Je suis un professionnel, je sais ce que je fais et je pense faire un bien meilleur travail artistique avec mon second projet (celui qui implique la démolition) »
Je ne me vois pas en tant que bloggueur, défier son choix, car c’est sur lui que repose la pression de réussir en définitive.
Si on retourne au premier projet de Florent Cousineau, ca semble effectivement moins achevé, moins harmonieux et moins convaincant!
Comme je le disais , je ne me vois pas imposer de force la préservation de la facade…
L’artiste , c’est lui…
Pas moi! (et c’est lui qui sera imputable)
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22 janvier 2010 à 15 h 49
Il est malheureux que dans la ville du patrimoinde de l’UNESCO on pense à démolir pour remplacer par des immeubles neufs et modernes, flyés comme le dit Labeaume.
Pour la facade de St-Vincent le débat est clos.
Pour le couvent des Dominicaines, Labeaume est en conflit d’intérêt depuis le début ayant été sur le comité de l’agrandissement du Musée jusqu’à son élection comme maire en décembre 2007. On sait que ce projet a commencé en 2001.
J’ai assisté à une rencontre publique au Musée avec John Porter qu’il associait à une consultation. Je lui ai dit que le mot consultation n’était pas de mise car on était devant un fait accompli car Lassonde s’était porté acquéreur des bâtisses ainsi que l’église St-Dominique. Donc, on ne pouvait parler d’agrandir du coté sud de la bâtisse actuelle mais d’un seul site qu’on voulait démolir en entier sauf l’Église.
J’ai pourtant plaidé pour qu’au moins l’on conserve la facade du couvent donnant sur Grande-Allée avec ses magnifiques portes en bois de style gothique. Porter a bredouillé que ce n’était pas en cause mais aujourd’hui, il passera le bull dedans. Vraiment, ça ne se passerait pas ainsi en Ontario et sûrement pas à Paris où on retape les vieux bâtiment pour leur redonner vie. À Montréal, l’Alcan a remporté un prix d’architecture en intégrant la facade de l,ancienne bâtisse à son siège social neuf. Malheureusement ce n’est pas le mood de Labeaume.
Ici à Québec, joyau du patrimoine français d’Amérique, on démolit pout rebâtir en neuf dans une architecture moderne et flyée. Ça fait plus nord américain…
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22 janvier 2010 à 16 h 53
Entièrement d’accord. Mais n’avait-on pas assuré qu’on conserverait la partie est de l’édifice, qui se trouve à être le presbytère adossé à l’église St-Dominique, avec sa cour intérieure? On démolira la partie ouest (à 3 étages) qui longe un stationnement. J’imagine aussi qu’on va couper les arbres centenaires qui longent ce stationnement car l’espace est encore restreint. Mais bon, on verra la maquette…
J’aurais proposé que l’agrandissement du musée se fasse de l’autre côté (à l’ouest) de la rue Wolfe-Montcalm, là où se trouve un petit parc à jeux avec ce vieux chalet décrépi. Je crois que la ville aurait pu déplacer ce parc vers l’ouest, avant le collège Mérici, et ainsi le bonifier du même coup. Tout le monde aurait été heureux : on préserve le couvent, le musée a sa facade sur Grande-Allée et les citoyens ont un parc tout neuf. Il y a surement plein de raisons obscures qui empêchent cette solution d’exister…
Quand à ce commentaire de Gilles (hum, je vais retenir mes mots!) : « L’esprit étroit et très conservateur d’une partie de la population de Québec (..) qui pense que tout doit rester figer dans le temps est la principale menace qui plane sur Québec (…) le pire ennemi de Québec est une partie de ces citoyens qui ne pense qu’à protéger leur petit milieu »; et bien c’est grâce à cet esprit «étroit» que la ville est un joyau historique et patrimonial et qu’elle attire des touristes. Sinon j’ose à peine imaginer de quoi aurait l’air la ville aujourd’hui. Le patrimoine n’est pas seulement un musée à ciel ouvert, c’est aussi un témoignage vivant de l’histoire et de la culture d’un peuple. Mais bon, ça dépasse peut-être le niveau de culture de certaines personnes…
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23 janvier 2010 à 15 h 51
@ Simon Bastien
« Il y a surement plein de raisons obscures qui empêchent cette solution d’exister… »
Il faut aussi savoir que votre proposition demanderait une construction sur un terrain qui n’appartiens pas au Gouvernement du Québec. Les Plaines appartiennent à la Commission des Champs de Bataille Nationaux. Et ladite commission a une loi constitutive faisant en sorte qu’elle doit préserver la vocation de Parc Public, quant à cet endroit. La décision d’agrandir ou d’ajouter de l’espace au Musée National des Beaux-Arts appartiens au Musée. Ce dernier n’étant pas propriétaire des lieux actuellement occupés mais locataire. Et le CCBN a toujours refusé (sauf erreur) d’amputer ou de convertir une partie du parc des Plaines pour atteindre cet objectif. D’où le projet relié au Couvent des Dominicains.
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22 janvier 2010 à 16 h 13
Pendant ce temps, à Paris.
http://www.paris.fr/portail/accueil/Portal.lut?page_id=5777&document_type_id=7&document_id=79064&portlet_id=12645
http://www.linternaute.com/paris/urbanisme/photo/les-hotels-particuliers-de-paris/image/hotel-lambert-344230.jpg
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22 janvier 2010 à 17 h 06
La rentabilité économique du patrimoine immobilier ancien de Québec tient à un ensemble de facteurs qu’on ne peut ramener simplement à la valeur marchande ou au rendement fiscal.
L’industrie touristique, en effet, est à la base de l’économie régionale et sa matière première est l’attrait de la ville dans son ensemble. Il existe un seuil numérique d’édifices, de places, de musées, de monuments, de parcs, de perspectives qui rendent Québec attrayante et c’est le jeu de tous ces facteurs qui produit le bénéfice économique.
Livrer la ville aux constructeurs immobiliers ou aux lubies passagères d’architectes apatrides crée dans l’immédiat l’illusion d’un profit, mais c’est au prix de ce qui attire massivement les visiteurs. (Tiré en partie du « Rapport du Comité consultatif sur l’avenir de la Pointe-à-Carcy », Travaux-Publics Canada, septembre 1989).
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23 janvier 2010 à 13 h 05
Voici une illustration de la valeur patrimoniale et de garder des édifices anciens.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Galeries_Lafayette_Haussmann
Paris a été une ville dévastée par deux guerre et l’on a reconstruit pour garder le cachet qui fait son charme.
L’hotel-de-Ville, Le jardin des Tuileries et bien d’autres édifices ont repris leur spendeur par le reconstruction après guerre…
Nous ici on fait la guerre aux édifices anciens…
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26 janvier 2010 à 19 h 23
Je trouve plutôt paradoxal d’associer le nom de Haussmann avec la préservation des édifices anciens, celui qui a rasé les vieux quartiers médiévaux de Paris pour en faire la ville que l’on connait aujourd’hui.
Article intéressant sur les travaux de Haussmann
Et voici quelques photos de Paris avant et après la destruction de son patrimoine ancien
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24 janvier 2010 à 13 h 57
Contrairement à ce qu’affirme Gérald Gobeil, il n’est pas du tout nécessaire pour le Musée d’acquérir une partie du Parc des champs-de-bataille pour réaliser son projet d’agrandissement à même ses propriétés actuelles. Dans les faits, l’espace disponible est suffisant pour permettre la construction d’au moins deux pavillons aux dimensions de celui qui fait en ce moment l’objet du concours d’architecture. L’argument invoqué par M. Porter doit être compris comme l’un des motifs trompeurs qu’il évoque pour justifier son projet. Le gros bon sens devrait, à l’évidence, dicter un projet qui se situerait entre les deux pavillons existants, en lieu et place de l’actuel hall d’entrée principal du Musée de manière à maximiser l’impact de l’addition des nouveaux espaces d’exposition sur le fonctionnement de l’ensemble du Musée. Il suffit de prendre en considération le positionnement du stationnement et les distances que devront parcourir les visiteurs pour accéder à la future entrée principale sur la Grande Allée ou pour circuler d’un pavillon à l’autre ou d’une salle à l’autre pour se convaincre que l’idée de loger le nouveau pavillon sur le site des Dominicains n’est animée que par le désir de ses promoteurs de jouer les prétentieux. Seul vrai motif: « Nous voulons donner à NOTRE Musée une adresse sur la Grande Allée ». L’idée d’appauvrir avec nos sous la ville et la capitale du Québec en les privant de la possibilité d’un projet de restauration de l’un de leurs monuments les plus intéressants, en l’occurrence l’ensemble monastique des Dominicains de la Grande Allée, ne semble pas préoccuper le gardien du patrimoine culturel du Québec. Les promoteurs ‘véreux’ qui jouissent de la complicité d’autorités aveuglées et complaisantes ne logent pas tous à l’enseigne de l’entreprise privée!
Pourquoi faudrait-il se contenter de réaliser un seul projet, le nouveau pavillon du Musée, alors qu’on pourrait en réaliser deux? Il n’est pas nécessaire de construire le monastère des Dominicains. Ce bâtiment est déjà là et n’attend que d’être bien restauré, comme nous savons si bien le faire à Québec. Comme l’écrit Léonce Naud à juste titre, une large partie de notre économie est fondée sur le tourisme qui lui-même se nourrit de notre capacité à mettre en valeur nos plus belles ressources culturelles autant que naturelles.
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24 janvier 2010 à 14 h 05
« Dans les faits, l’espace disponible est suffisant pour permettre la construction d’au moins deux pavillons aux dimensions de celui qui fait en ce moment l’objet du concours d’architecture. »
De quel espace disponible parlez-vous ? Et qui est propriétaire de ces espaces ? Merci.
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24 janvier 2010 à 18 h 23
Entre les deux pavillons existants d’une part, en lieu et place du hall d’entrée actuel et de la terrasse, dans l’axe de l’avenue Wolfe-Montcalm et sur le site du stationnement d’autre part, des côtés est et sud de l’ancienne prison.
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24 janvier 2010 à 21 h 19
Ces terrains appartiennent au MNBAQ. Au plaisir.
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25 janvier 2010 à 21 h 13
Non. Vérifiez. @+
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