Source : Raymond Poirier, Voir Québec, 15 avril 2010
Que penser de l’agrandissement du Musée national des beaux-arts du Québec? Un beau projet, selon les spécialistes rencontrés par Voir… Mais qui ne répond pas nécessairement aux questions qui auraient dû être soulevées. Les bémols: forme, emplacement, fonction.
(…) Marcel Junius, à propos du nouveau pavillon du MNBAQ: « Je ne vois pas dans les plans l’étincelle d’un état de grâce architectural. »
Article intéressant à lire aussi : Passer à la modernité
15 avril 2010 à 22 h 39
Ma première question, est la suivante: Dans un
contexte de redressement budgétaire supporter en grande partie
par la classe moyenne, a t »on les moyens d’investir $110 millions
dans un tel projet et ce en tenant compte de la promesse du
gouvernement de faire lui-même sa part?
Ma deuxième question, est la dernière, ne vaut-il pas mieux
d’investir ce $110 millions dans la santé. Après tout, si vous
tomber malade, ce n’est pas dans un musée que vous allez vous faire
soigner.
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16 avril 2010 à 10 h 19
Juste une précision, je crois avoir entendu que le quart du financement serait privé.
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16 avril 2010 à 12 h 32
« Cependant, l’ambitieux projet n’a pas encore bouclé son financement. Si le gouvernement du Québec, représenté mercredi par la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Christine St-Pierre, a déjà assuré le Musée d’un montant de 33,7 millions $, la ministre fédérale des Affaires intergouvernementales et responsable de la région de Québec, Josée Verner, a évoqué mercredi une contribution d’Ottawa «pouvant» aller jusqu’à 33,7 millions $. Reste encore à recueillir 22,7 millions $ dans le secteur privé, à la faveur d’une campagne qui débutera à l’automne. Une autre contribution acquise est le don de 3,9 millions $ du mécène Pierre Lassonde, pour l’achat du terrain » Le Soleil
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16 avril 2010 à 13 h 44
davedeux, tu penses vraiment qu’une somme de 110M$ (non-récurrente) va faire la différence dans le système de santé? Combien de milliards on y a mis sans avoir de résultats tangibles?
Si la moitié du budget québécois va au système de santé et que c’est tout croche, alors y a un problème plus fondamental qu’un simple « pelletage » d’argent ne pourra pas régler.
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16 avril 2010 à 17 h 44
Tu as en partie raison. Mais je tien a préciser que le gouvernement
s’est engagé a réduire ses dépenses et je crois que ce $110 millions
seraient une preuve de bonne volonté de sa part. En ce qui me
concerne, une telle dépense serait pour moi le signal que les paroles
du gouvernement ne sont que du vent et que seul la classe
moyenne fait les frais du « serrement de la ceinture ».
De même pourquoi deux supers hôpitaux a Montréal???
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15 avril 2010 à 22 h 44
Localisation. – Dans un vaste parc ou sur une hauteur dégagée, c’est un château, une citadelle ou quelque institution de prestige (temple, musée national, Parlement, institution d’État). Par la distance se manifeste le respect de la force. Sur la rue, c’est un dépanneur.
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15 avril 2010 à 22 h 51
C’est une citation ou votre opinion ? Merci de me le dire.
Quant à la possibilité de construction sur le terrain des Plaines, cette option a été écartée par les Plaines d’Abraham. Qui en ont parfaitement le droit. Et qui protègent ainsi la vocation du parc.
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16 avril 2010 à 08 h 50
Ce n’est pas une citation.
Dans le cas présent, il me semble plausible que le gouvernement fédéral ne protège pas d’abord la vocation du parc mais s’assure plutôt que ce musée provincial reste confiné à un site de niveau lui-même provincial. Sa localisation actuelle privera cette institution publique de la jouissance d’un panorama vaste et majestueux vers le fleuve, qui lui procurerait à la fois prestige et force d’attraction.
Plus important encore, l’endroit choisi empêchera que cette institution (et surtout son drapeau) ne domine visuellement le fleuve Saint-Laurent. Les étrangers dont les navires empruntent cet axe maritime international ou qui arrivent au pays par voie fluviale doivent saisir sans peine que la contrée qui s’offre à leurs regards, c’est le Canada et non le Québec.
Ottawa a déjà joué un tour analogue au gouvernement québécois dans le cas du Musée de la Civilisation. Cet établissement muséal québécois devait « être ouvert plus particulièrement sur les civilisations du monde atlantique » (René Lévesque, 11 novembre 1980). Or, il se retrouve aujourd’hui visuellement et physiquement coupé du fleuve et du vaste panorama qui s’ouvrait à l’époque vers l’île d’Orléans à partir du site choisi par le gouvernement. Cherchez l’erreur.
Dans ce cas-ci, il me semble tomber sous le sens que la vocation du parc devrait le céder à la vocation d’une institution d’État telle un Musée national. Cependant, pour qu’il en soit ainsi, il faudrait qu’il existe à Québec un État possédant lui-même une âme nationale.
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16 avril 2010 à 08 h 59
@M. Naud
Votre propos est déjà pas mal plus clair (voir mon propre commentaire de 8h55). C’est une opinion qui se tient.
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16 avril 2010 à 08 h 55
Je ne comprend pas votre histoire de dépanneur… ça fait plusieurs fois que vous revenez avec cet exemple et je ne le comprend pas. Pour vous, il ne peut y avoir d’institution de prestige qui soit inserré dans la trame urbaine ? Il faut absolument qu’un monument soit implanté au bout d’une allée majestueuse ou au sommet d’une montagne ? Est-ce que c’est ce qu’il faut comprendre de votre histoire de dépanneur ?
Si c’est le cas, je ne suis pas d’accord. Oui, des emplacements prestigieux appellent des bâtiments prestigieux, mais la grande allée n’est pas exactement une ruelle… et l’église Saint-Dominique à côté, même si elle n’est pas au sommet d’une montagne (elle est plutôt collée sur le trottoir) n’est pas exactement un dépanneur. On peut pas dire non plus que le ROM à Toronto soit un dépanneur même s’il occupe un îlot urbain classique.
Ceci étant dit, je retiens des propos de Marcel Junius que l’architecture du nouveau musée ne provoquera pas l’émotion. C’est chic, mais sans plus. Je suis entièrement d’accord. Pour qu’un bâtiment devienne un symbole, un repère dans une ville, il faut qu’il s’en dégage une émotion, ce qui fera cruellement défaut au MNBAQ, à mon avis.
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16 avril 2010 à 09 h 36
Pour dégager une émotion, il faut probablement plus que 90 millions de dollars… Avez-vous vu le projet en escalier? Il était magnifique, mais il ne c’est même pas rendu en final. Je ne sais pas la raison exacte, mais j’imagine que c’est une question de budget.
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16 avril 2010 à 08 h 19
Ce projet vas probablement coûter une fortune en chauffage avec ces grandes surfaces vitrées.
Y a-t-il des écologistes qui se sont prononcés à ce sujet ?
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16 avril 2010 à 09 h 24
le verre peut être, de nos jours, très efficace énergétiquement.
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16 avril 2010 à 10 h 02
Entre R2 – R3 pour du verre double ou triple et R15 à R20 pour des murs types, on est très loin de l’efficacité énergétique.
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16 avril 2010 à 13 h 01
En fait, le projet comporte une certaine avancée technologique. Le verre renferme un isolant cellulaire en gel (voir les planches du projet), développement fait il y a des années par la NASA! À voir….
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16 avril 2010 à 15 h 11
Un projet sans bémol, ca n’existe pas!
1 bémol: « le projet manque d’émotions » (Junius)
C’est vrai! Il est minimaliste et il faudra sans doute l’animer a l’extérieur par des sculptures et des oeuvres d’art.
Ca peut aussi être un avantage que l’animation ne soit pas incluse dans le prix; on pourra l’animer a son goût!
2eme bémol: » On ne doit pas prendre de risque en démolissant… »(Lemoyne)
C’est vrai que c’est un risque mais ne pas prendre ce risque reviendrait a abdiquer: « cachons le , la ou on ne le verra pas »
L’idée qui se dégage est que le musée ne fait pas partie du patrimoine de la Grande-Allée…
Les autres bâtiments , si ! Mais pas le Musée, alors cachons le!
3eme bémol: « Parcours en cul-de-sac », « terrain trop étroit »(« on aurait du construire a l’arrière »)
On ne peut nier qu’il y avait des contraintes au projet et qu’il a fallu faire avec…
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Quant a moi , les « Dièses » l’emportent sur les bémols (moi aussi , j’en ai des bémols)
Passer à la modernité est un gros dièse!
(Pour ne pas rester au diocèse)
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17 avril 2010 à 01 h 43
L’histoire du dépanneur, je ne la comprends pas non plus….Cette idée qu’il faut pour un musée un dégagement ou une « montagne » résulte d’un raisonnement totalement arriéré. Excusez moi mais, regarder comment les musées contemporains s’insèrent aujourd’hui dans les grandes villes du monde. Loin de vouloir se monter et s’éloigner de la vie, de l’urbain, les nouveaux musées du 21 ième siècle s’installent dans les quartiers de façon tout aussi ponctuel que nos dépanneurs.
Nous ne sommes plus au 19 e siècle!
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17 avril 2010 à 08 h 26
Prenons un exemple. Rendons-nous à Ottawa et observons si les musées nationaux canadiens sont « installés dans les quartiers » de cette Capitale nationale. Idem à Washington. Idem dans les capitales d’États américains ainsi que dans la plupart des capitales du monde.
L’espace n’est pas neutre. En général, les plus forts s’emparent des hauteurs ou des élévations (quand elles existent), laissant les plus faibles en contrebas. Villes hautes et villes basses… Quel respect aurait inspiré le Parthénon – ainsi que le peuple grec tout entier – si on avait érigé ce temple d’Athéna dans une vallée, ou encore « installé » dans un quartier d’Athènes ?
Rappelons ici l’observation d’Augustin Berque: « Le maître, n’est-ce pas celui qui a droit de regard, celui dont le regard commande une plus grande étendue que le regard des autres…».
Une nation dans un quartier ?
Tout dépend si la nation québécoise veut transmettre avec ses musées nationaux une impression de force et de puissance ou bien une impression de convivialité bon enfant, au ras des pâquerettes, bien au chaud tous ensemble…et à l’étroit : physiquement, visuellement et mentalement. Une institution se voulant nationale, une fois insérée dans un quartier, dégagera naturellement l’image d’une institution…de quartier. C’est cela que nous désirons ?
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