Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


La CCN voit la lumière au bout… des immeubles; L’organisme projette d’illuminer les cinq édifices les plus hauts de Québec d’ici 2008

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 3 juin 2004 13 commentaires

La Commission de la capitale nationale (CCNQ) voit la lumière au bout des immeubles. D’ici 2008, l’organisme veut allumer les « cinq chandelles » de Québec, soit les cinq édifices les plus hauts de la capitale. Aussi dans ses cartons, un réseau urbain de sentiers pédestres reliant Québec au reste du pays, dont le premier tronçon sera construit dès cette année.

Vu des environs, le profil de la capitale est marqué par cinq tours à bureaux ou hôtels qui surplombent la ville : le complexe « G » (Marie-Guyart), les hôtels Loews-Le Concorde, Delta et Hilton ainsi que l’édifice de la Banque Nationale (Place de la Capitale, à l’intersection des rues Turnbull et René-Lévesque). La CCN veut mieux faire ressortir leur silhouette par des halos de lumière.

« Ça, c’est un très beau projet, s’enthousiasme le président de la CCN, Pierre Boulanger, en entrevue au SOLEIL. On a déjà eu plusieurs séances de travail avec les propriétaires de ces immeubles et on chemine lentement, mais sûrement. »

L’association de ces partenaires privés est essentielle à la concrétisation du projet. Bien qu’il soit tôt pour en évaluer précisément le coût, il pourrait osciller entre 3 et 4 millions $. L’éclairage du Château Frontenac, par exemple, a coûté quelque 900 000 $ à ses propriétaires.

L’illumination des « cinq chandelles » s’inscrit dans la réalisation du schéma directeur d’aménagement lumière, qui vient d’être complété. La fierté du président de la CCN. Après avoir analysé Québec de tous bords tous côtés, la Commission a identifié près de 70 éléments du paysage qui méritent d’être mis en lumière pour leur « symbolique historique, architecturale, patrimoniale ». « On a analysé la ville sous toutes ses coutures, indique Pierre Boulanger. C’est sûr qu’on voudrait voir tout ça réalisé d’ici 2008. Mais, à la limite, on en a pour 10 ou 15 ans à pouvoir travailler avec une vision d’ensemble. Il y a des églises, des parcs, et ça implique aussi la Rive-Sud. »

Cette année, la CCN braquera les projecteurs sur la muraille entre la porte Saint-Jean et la porte Kent ainsi que sur l’église Saint-Michel de Sillery et l’église de Cap-Rouge.

Et bien que le nombre de monuments éclairés augmente, la consommation d’énergie ne devrait pas suivre la même courbe. En fait, M. Boulanger croit pouvoir la diminuer. « On pense qu’au net, ça va la réduire, affirme-t-il. Ce qu’on vise, ce n’est pas d’éclairer plus, mais d’éclairer mieux. Et cela peut vouloir dire mettre dans la pénombre ou la noirceur complète les environs d’un point central qu’on veut faire ressortir. Le schéma est un outil d’embellissement et d’efficacité énergétique. »

Dans une ville où la noirceur ne tarde pas à devenir maître des lieux, particulièrement en hiver, la lumière incite les gens à sortir et à découvrir des panoramas, souligne le président de la CCN.

Sentiers pédestres

La CCN planche aussi sur l’élaboration d’un réseau de sentiers pédestres en ville. Si certaines parties existent déjà, d’autres devront évidemment s’ajouter au fil des ans. En 2004, un premier tronçon d’un peu plus d’un kilomètre reliant le domaine Cataraqui et le parc du Bois-de-Coulonge, le long de la falaise, sera construit. Un projet d’environ 150 000 $. « Ce sera un sentier balisé où les gens pourront se balader avec des cartes qui leur indiquent les différentes attractions, explique M. Boulanger. On ne parle pas de vélo ou de ski de fond. Ça va amener les gens à découvrir à pied des lieux exceptionnels qui méritent d’être mieux connus. (…) Il existe un réseau de sentiers qui traverse le Canada et qui passe près du Relais, au Lac-Beauport. Éventuellement, nos sentiers vont rejoindre ce réseau. »

Le budget de la CCN a été amputé d’un million de dollars cette année, ce qui lui laisse sensiblement la même marge de manoeuvre que l’an dernier, après deux vagues de compressions totalisant près de 10 % des sommes octroyées.

Malgré cela, le président Boulanger assure qu’il n’y aura aucune mise à pied cette année à la Commission et que de nombreux projets seront plutôt mis sur pied.

Et même si le gouvernement du Québec est à revoir la pertinence de chacun des organismes publics, M. Boulanger ne craint pas pour la CCN. « Je ne suis pas inquiet du tout, indique-t-il. S’il y a de quoi, le mandat pourrait même être bonifié. Ça, on verra. Mais il n’est pas impensable que la CCN soit appelée à faire autre chose, à jouer un rôle élargi. »

Participation privée

En novembre, Pierre Boulanger indiquait au SOLEIL son intention de faire appel à différentes entreprises pour accroître leur participation à l’embellissement de Québec. Certains ont manifesté de l’intérêt. « Il y a des choses intéressantes qui s’en viennent, indique M. Boulanger, sans préciser lesquelles. Il y a des mécènes, des commerçants de Québec et d’ailleurs qui sont intéressés à poser des gestes pour 2008. Des choses qui, à mon avis, seront extrêmement marquantes pour améliorer la qualité de vie des citoyens et bonifier notre offre touristique régionale. »

Relevant du ministre responsable de la Capitale nationale, la CCN est née en 1995 avec le mandat de veiller à l’aménagement, à la promotion et au développement de Québec comme lieu central d’exercice du pouvoir.


Simon Boivin, 3 juin 2004. Reproduit avec autorisation

Voir aussi : Art urbain.


13 commentaires

  1. Yvan Dutil

    3 juin 2004 à 16 h 26

    Il commence a à en avoir marre. La Commission ment éffrontément. Ils n’ont aucun plan de réduction de l’éclairage nulle part. Ce n’est pas avec les luminaires faux-anciens style « Québec », que l’on va améliorer les choses.

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  2. Jean Cazes

    3 juin 2004 à 18 h 57

    Je trouve cette nouvelle un peu étrange. Si certains édifices méritent d’être éclairés par leur signification historique ou symbolique(Séminaire, Price, Château Frontenac…), qu’en est-il pour le Complexe G, par exemple, que plusieurs souhaiterait au contraire rasé?

    Ce projet risque de susciter énormément de critiques, et quel gaspillage d’énergie en vue!

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  3. Yvan Dutil

    3 juin 2004 à 21 h 42

    Il y a encore assez de gens à Québec avec des complèxes d’infériorité pour justifier cette folie.

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  4. Manu

    4 juin 2004 à 01 h 32

    Attendez un peu là… comme le reconnaissent la grande majorité des gens à Québec, le style néo-béton-60-70 est probablement le style architectural qui vieillit le moins bien. À part peut-être le Concorde qui a une touche d’originalité malgré son air drab, les autres édifices ne sont évidemment pas reconnus pour leur beauté.

    Ainsi, le projet, si je comprends bien, consiste à éclairer non seulement 5 édifices laids de Québec, mais bien les 5 plus hauts édifices laids, question de mettre clairement en évidence, et visible des kilomètres à la ronde, ce qu’on peut avoir comme édifices laids à Québec.

    Bravo….

    À moins qu’on réussisse réellement à créer des effets d’éclairage intéressants et artistiques (avec l’éclairage lui-même, car les édifices n’ont pratiquement pas de relief…)? Ça pourrait alors être une idée respectable…. tant qu’on ne met pas sur ce projet ceux qui ont travaillé pour l’éclairage du Pont de Québec!

    Ça me fait penser, j’vais ramener mon idée de fibre optique… plus économique énergétiquement que TOUTE AUTRE type d’éclairage connu à ce jour, aucune pollution lumineuse (lumière dans le ciel, sur les auters bâtiments, dans la rue, etc.) plus durable (résite aux intempéries), maintenance pratiquement nulle (un projecteur à changer au sol aux 10 ans, et non une panoplie de projecteurs à changer constamment avec des échafaudages), et variation à souhait des patrons de lumières sans effort…

    Juste à titre d’exemples :

    http://www.greghull.com/Public/Commisions.htm

    (le Pont de Québec aurait pu changer de couleur au gré des marées et tout sans problème avec cette solution, avec tous les avantages énumérés ci-haut et bien plus encore!)

    http://www.svision.com/index.html

    dont la gallerie

    http://www.svision.com/gallery/modules.php?set_albumName=album16&op=modload&name=gallery&file=index&include=view_album.php

    Mais j’imagine qu’on va encore engager un Français (rien contre les Français, ils font de très belles choses, mais on a ici aussi de très bon artistes et spécialistes de l’éclairage qui peuvent faire aussi bien, et ça va nous éviter tout plein de billets d’avions pour nos « ptits boss de la ville » qui se paient des voyages sur notre dos), et qu’ensuite, quand le « visuel » sera approuvé et que les chantiers seront commencés, on va tout changer ça parce que ça cause des problèmes aux avions, aux bateaux, au voisinage, aux traffic dans la rue, etc. et ça va finir en un gros spot blanc laid qui dissipe 50-75% de son énergie en chaleur (ainsi sont fait les gros spots, on n’y peut rien…) et du maigre 25-50% qui reste en lumière, 75% va aller dans les airs et 25% (du 25-50% ) sur un mur de béton on ne peut plus banal. (c’est peut-être quand même mieux un mur de béton banal qu’une structure de métal perpétuellement rouillé…)

    On fait dur.

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  5. jaco

    4 juin 2004 à 01 h 34

    Ce projet me convainc pas non plus…je suis plutot de l’avis de jean cazes.
    Puis il y a assez de chialage contre le projet de l’escalier (place de France) qui pour moi est prioritaire; si on est pas capable de faire quelque chose d’intéressant pour le 400ieme,ce sera le bout du bout!

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  6. Pierre Paquette

    9 juin 2004 à 23 h 21

    Je ne suis pas de la région de Québec, mais je suis certain que la Commission de la Capitale Nationale a mieux à faire avec ses deniers qu’éclairer des édifices uniquement pour les montrer la nuit.

    Qui les verrait de toute façon? Les oiseaux migrateurs qui iraient s’écraser dessus et perdre des centaines d’individus parmi leurs rangs? Les touristes qui viennent surtout l’été alors qu’il fait assez clair assez tard?

    Il faudrait plutôt mettre l’argent sur les espaces verts, la propreté des rues et édifices (la dernière fois que je suis allé à Québec, je n’ai pas été impressionné par la propreté, désolé de le dire1), ou encore l’aide aux sans-abris, sûrement nombreux dans la belle ville de Québec.

    Il y a autre chose à faire que de gaspiller l’argent à laisser des lumières allumées inutilement! Et si on veut vraiment mettre en valeur des édifices, il y a d’autres moyens!

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  7. Michel Guebel

    10 juin 2004 à 05 h 54

    Bonjour,

    J’habite en France et je n’ai pas le plaisir de connaître Quebec (un jour peut-être), mais je suis toujours peiné de me rendre compte que certaines personnes n’ont pas (encore) pris conscience de l’importance naturelle pour les êtres vivants d’avoir des cycles jour/nuit. Que ce soit les plantes ou les animaux. L’illumination excessive et mal pensée (lampadaires qui éclairent autant, voire plus vers le haut que vers le bas, illuminations de facades de batiments, etc) de nos villes perturbent.

    Ne négligeons surtout pas cette pollution lumineuse car oui, c’est là une réelle pollution avec ses effets néfastes sur l’environnement.

    Autre point à ne pas sous-estimer: le besoin conscient ou inconscient qu’ont les hommes à voir le ciel étoilé la nuit. Depuis que l’homme existe, quelque soit l’endroit sur la Terre, quelque soit sa culture, le ciel de la nuit a toujours fait parti de son histoire. Sujet d’étude, sujet de fantasmes, mesure du temps, localisation, etc. Le ciel nocturne ne peut pas, ne doit pas disparaître. Et si c’est déjà malheureusement le cas dans de nombreuses villes, il faut revoir la situation, en dépolluant.

    Si les ruraux peuvent encore percevoir et apprécier ce sentiment de sérenité et d’apaisement lorsqu’ils lèvent les yeux vers le ciel la nuit, qu’en est-il des citadins ???

    Le budget consacré à illuminer de manière parfois anarchique et très souvent à l’encontre du bon sens, et écologique, pourrait être consacré à construire un lieu de redécouverte du ciel de la nuit pour les habitants des villes.
    Je suis persuadé que l’on pourrait diminuer le stress d’une journée trépidante en faisant en sorte de permettre aux citadins de réapprécier le spectacle des astres qui depuis toujours nous accompagnent.

    En espérant que nos politiciens, architectes, et autres décideurs commence à prendre conscience de la perte de ne plus voir de ciels nocturnes.

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  8. Claude Mathieu

    10 juin 2004 à 14 h 53

    J’allais vous laisser un commentaire assez acerbe en réaction à cette constante lubie qu’a la CCN d’illuminer à tout-venant.
    Cependant, je fais miens les propos civilisés de Monsieur Michel Guebel.
    Quand je suis revenu dans ma ville natale en 1980 après deux décennies à Montréal je fus horrifié en voyant les monstres de béton qui défiguraient ma ville. Et l’on veut maintenant accentuer leur présence discordante la nuit, seul moment ou ils se font discrets dans notre paysage urbain.

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  9. Claude Baril

    10 juin 2004 à 20 h 24

    Je suis un astronome amateur et je fais de l’astrophotographie. L’éclairage abusif urbain est une catastrophe. La pollution lumineuse des centres urbains rend impossible l’observation des richesses du ciel. Il faudrait éduquer les gens de l’importance de conserver le plus grand patrimoine qui soit, ie la voûte céleste et ces milliers de trésors. La nuit a tellement de merveilles à démontrer. Peu de gens ont eu l’occasion d’admirer la voie lactée en plein été et les multiples constellations qui se trouve au dessus de leur tête à toutes les nuits.
    Le seul point en commun que nous avons avec nos ancêtres du passé, c’est la voûte céleste. Les gens qui ont vécu il y a deux milles ans observaient le même ciel que l’on peut voir à notre époque.
    SVP Plutôt que de polluer d’avantage le ciel de nuit, vous devriez investir sur un éclairage avec des systèmes qui éclair le sol et non vers le ciel. On pourrait également songer à diminuer d’au moins 50% l’éclairage des villes ce qui serait plus économique et ce qui permettrait peut-être aux gens de réaliser la beauté de ce qu’il y a au dessus de leur tête. Imaginer vos gros édifices vues de l’horizon avec comme arrière plan, la voie lactée. Quel cliché fantastique.

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  10. Michel Graveline

    11 juin 2004 à 06 h 24

    Quel gachi de deniers public encore une fois. Ou donc va s’arrêter la stupidité humaine ? Il est difficile de croire que la CNN est gèrée par des gens qui ne se donnent pas la peine de pensé plus loins que le bout de leur nez et qui surtout ne ragarde pas ce qui se passe ailleurs. Ils réaliseraient peur être que des efforts sont mis pour réduire la polution lumineuse dans bien des villes et que des normes en ce sens ont été adoptées par les Urbanismes de grandes Villes. L’on aurait je crois beaucoup plus avantage a embellir la vielle Capitale, en aidant dans des projets de rénovation pour faire disparaître les édifices aux allures délabrés, en créant davantage d’espace vert et en trouvant des solutions pour améliorerer les problêmes de circulation, qui menace l’économie de cette belle ville. Espérons qu’il n’est pas trop tard

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  11. Hugo Lemieux

    11 juin 2004 à 19 h 37

    À voir le résultat de l’éclairage sur le pont de québec (enfin…voir n’est peut être pas le bon mot) avec l’argent qui a été investit dans ce projet…je crois qu’il ne faudrais pa comettre la même erreur. De plus, c’est un gaspille d’argent, d’énergie et ça vient créer encore plus de polution lumineuse dans le ciel de Québec. Je vais avoir honte de ma ville si ce projet est réalisé.
    De la part d’un jeune de 14 ans qui a encore beaucoup d’années à vivre dans cette ville et qui n’aimerait pas vivre dans une ville poluée et endettée.

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  12. Alain CORROYER

    11 juillet 2004 à 17 h 46

    Il serait grand temps que les architectes et les concepteurs de projet prennent en compte l’avenir de notre planète.
    Les projets devraient être concus pour le bonheur de nos enfants et non pour une satisfaction narcissique et couteuse.
    Il faudra bien qu’un jour l’urbanisme s’intègre dans le cadre d’un développement réfléchi pour le long terme (on dit pudiquement développement durable.
    Bien entendu cela vaut pour toutes les productions, plutot surproduction ne visant qu’à accroitre les profits de quelques personnes sans scrupule.
    Il fallait le dire…

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