Pierre-André Normandin
Le Soleil
(Québec) Le projet de piste cyclable sur le boulevard René-Lévesque a beau avoir été mis de côté, les commerçants du secteur de l’avenue Cartier demeurent inquiets devant l’élargissement des voies réservées. Certains, comme la designer Marie Dooley, ont même négocié la possibilité de casser leur bail si les stationnements devant leur commerce devaient disparaître. (…) Au moins un autre commerce «signature» du secteur aurait déjà réussi à négocier une telle clause dans son bail. Leur départ serait «extrêmement catastrophique» pour les autres commerçants, juge Marc-André Pâlin, directeur général d’Espace Cartier. «On demande une zone d’exception. Quand des voitures sont stationnées, oui, ça peut ralentir les autobus. Mais est-ce que ça va mal présentement sur René-Lévesque? Ça donne quoi d’avoir des voies à longueur de journée quand les autobus sont vides en après-midi et que le boulevard est quasiment désert?»
4 novembre 2010 à 10 h 23
Les marchands de Québec ne sont pas différents de la majorité des autres habitants de la «ville» de Québec. C’est malheureux à dire, mais on a affaires ici à d’indécrottables automobilistes.
Supposons qu’au contraire, la municipalité élargissait les trottoirs, ajoutait des arbres et des bancs publics. Le boulevard René-Lévesque pourrait devenir une destination pour flâner ou faire du lèche-vitrines, comme au Petit-Champlain par exemple.
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4 novembre 2010 à 10 h 51
Enfin donne le nombre de cases de stationnement « perdus » : 60. Les marchands du secteur prétendent (sur espacecartier.com) qu’on y trouve plus de 900 espaces de stationnement. Ce serait donc un espace sur 15.
Puis non, cela ne veut pas dire un client sur 15 de moins. Ça veut probablement juste dire moins d’espaces inutilisés.
Encore une fois cette incohérence des commerçants.
Le seul point nouveau que je note dans leur discour, c’est la question des livraions et ce, probablement juste pour certains commerçants ayant des besoins précis. Je n’ai pas fait le tour en détail, mais il me semble que tous les édifices soient accessibles aussi par l’arrière ou le côté. C’est alors plutôt une question entre un commerçant locataire et son propriétaire de s’arranger pour avoir une porte de livraison ailleurs qu’à l’avant (il y en a probablement déjà une, au moins comme sortie de secours).
Bref, ils feront comme tout le monde dans ces situations… Donc là encore, je ne vois pas de réel problème.
Sur une note un peu divergente, même s’il n’y a pas de comparaison à faire directement, leur réaction des commerçants me rappelle celle des propriétaires de bars lorsqu’est venu le temps d’y interdire de fumer. Ça a allait être terrible, la fin des petits bars de quartier, etc. Et puis? La terre tourne encore et les gens vont encore dans les bars.
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4 novembre 2010 à 12 h 08
Je pense qu’il y a effectivement quelques cas ou il n’y a pas d’accès arrière pour les commerces.
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5 novembre 2010 à 11 h 41
Si j’en trouve je ferai signe…
Mon intuition est qu’ils sont au rez-de-chaussé et qu’ils doivent avoir une issue de secours autre que la porte avant. Alors il y a probablement moyen de faire des livraisons ailleurs que par l’avant.
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4 novembre 2010 à 12 h 27
En affaire…lorsque tout baigne dans l’huile il ne faut pas faire de changement!!
L’achalandage commerciale, c’est fragile!
Il suffit d’une petit changement pour faire fuir la clientèle!
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4 novembre 2010 à 12 h 50
L’amélioration d’une rue pour faciliter les déplacements actifs et collectifs relève d’un changement relativement important en fait… et tant mieux !
Trouvez-moi une rue, n’importe ou dans le monde, où cela a été fait et où les commerces ont connu une baisse d’achalandage marqué et durable de façon généralisée… je n’en ai jamais vu, mais ça m’intéresse !!
La frilosité des commerçant dessert trop souvent l’intérêt collectif… et parfois même le leur !!
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4 novembre 2010 à 14 h 53
Quand un commerçant soit débourser plusieurs milliers de $$$ par mois juste pour payer un loyer on peut le comprendre d,etre nerveux!!
Surtout qu’ici, en notre chère ville, la climat hivernal ne les aident pas…C’est durant l’été qu’ils engrangent les profits pour subsister lors des disettes des mois d’hiver
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4 novembre 2010 à 23 h 17
Encore des marchands qui vivent au crochet de la société ! La rue, c’est une voie de circulation, ce n’est pas un entrepôt à ferraille. Une robe, ce n’est pas un frigo, ça rentre dans un sac. Et si les commerçants vendent des frigos au centre-ville, c’est leur problème. Ce n’est pas à nous, contribuables, de payer pour que leurs clients emballent leur robe dans une tonne de taule garée à la porte. Ce n’est pas à nous, non plus, d’attendre le bus pour satisfaire les caprices de leurs clients.
Et si leurs commerces vont si mal que leur survie tient à 15 places de stationnement, qu’ils déménagent ou qu’ils vendent ! Tout le monde paierait pour leur piètre sens des affaires ? Qu’ils paient eux-mêmes, si c’est vital pour leur commerce ! Le lobbying peut sauver 15 places de stationnement, mais certainement pas leur entreprise.
Le propriétaire du bistro Oh Pino ! soutenait haut et fort que réduire les espaces de stationnement dans le quartier menacerait la prospérité de son commerce. Deux ans plus tard, il y a toujours autant de stationnement, mais le resto a fermé pour laisser place à un autre, qui offre la livraison. Ceux qui s’adaptent survivent, les autres disparaissent. Les commerces ne sont pas un objet légitime de pitié.
Si ça se trouve, supprimer ces espaces de stationnement serait peut-être justement la solution au problème de leur commerce. (voir le lien sous mon nom) Qui veut humer les gaz d’échappement sur une terrasse de la rue Cartier, tout en gueulant pour enterrer les grondements des autos sport ?
J’invite les commerçants à s’instruire sur la manière de commercer dans un centre-ville et à revoir leur stratégie. Qu’ils nous révèlent combien de leurs clients viennent en automobile à leur commerce. Qu’ils nous démontrent que la perte de ces stationnements va affecter leur chiffre d’affaires. Sans ces démonstrations, leurs revendications ne sont que des préjugés qui révèlent leur vrai problème : la résistance au changement.
Parlant de préjugés, on peut douter de l’honnêteté de leur argumentation. Le nombre de places de stationnement menacées est une exagération éhontée. Il suffit de savoir compter. Soutenir que les autobus qui circulent sont vides en après-midi, c’est tellement loin d’être vrai, que c’est faux. Il suffit de savoir lire les rapports du RTC.
Arrêtez de me dire que Québec est une ville d’hiver et que c’est pourquoi il faut pouvoir se rendre partout en tout temps couvé à l’intérieur d’un habitacle qui offre une atmosphère contrôlée… Il ne faut pas croire ce que l’on raconte à la télé.
À 0 degré Celsius, un Marseillais réagi comme un Québécois à -20 degrés Celsius : il reste chez lui. Le froid, c’est une perception sur laquelle on peut travailler. Les Suédois ne se laissent pas arrêter par la température pour prendre une bière sur une terrasse l’hiver. En comparaison, marcher pour se rendre à un commerce est une rigolade, surtout quand on nous a vendu un manteau approprié… Et si c’est tellement important de faire de l’argent quand il fait -20 degré Celsius, on vend sur Internet ou à Place Laurier.
Est-ce que les gens d’ici sont plus sensibles à la survie d’un commerce qu’à celle d’un cycliste ? À choisir entre la santé d’un commerce et celle d’une personne, il me semble que le choix est évident !
Il ne faut pas oublier les victimes invisibles. Faire trop de place à l’auto entraine des problèmes de santé, selon la direction de la santé publique de Montréal. Quand des clients meurent d’une crise cardiaque, à moins d’être croque-mort, il est trop tard pour faire de l’argent.
Commerçants, informez-vous, et vous voudrez vous aussi contribuer par tous les moyens à augmenter les déplacements actifs, réduire le nombre de voitures sur les routes et la vitesse des voitures.
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