Comme dirais Jean Cazes, un petit bijou d’éditorial, à saveur écologique. Même si c’est l’autre bord du fleuve, nous sommes concernés aussi.
Source: Le Soleil, 24 février 2007
Au lendemain de la publication du rapport du GIEC sur les changements climatiques et de la visite de David Suzuki, écologiste canadien de renom, bien au fait de la détérioration accélérée de notre environnement local et global, le projet de Rabaska apparaît brutalement comme, non seulement une indécence, mais comme une énorme bêtise.
La suite.
24 février 2007 à 11 h 19
Personnellement, j’ai toujours eu du mal à me positionner sur ce sujet, ne serait-ce du fait que je ne trouvais aucun argument qui puisse me convaincre de prendre position. C’était souvent une comparaison entre des pommes et des oranges, et des deux côtés les arguments étaient aussi bons ou aussi mauvais.
Mais cette fois-ci, si le nombre avancé de 146 kilo-tonnes par an est réel, ça commence à devenir convaincant. À titre de comparaison, si on investissait à fond de train pour offrir un service de transport en commun écologique/électrique/etc. d’une qualité exceptionnelle, on réussirait peut-être à enlever 50 000 véhicules (en banlieue, 3 tonnes par année) des routes de Québec et Lévis (ou encore 100 à 150 000 véhicules aux heure de pointes). Ce serait selon moi le mieux qu’on puisse faire en 50 ans et ça demanderait énormément d’efforts… Toutefois, ça ne ferait que compenser les émissions relatives au port méthanier, et ça coûterait facilement 10 fois plus cher, annuellement, que les huit millions que Lévis recevrait en taxes, sans compter les milliards nécessaire pour mettre un tel système de TEC en place.
Petit bémol toutefois, ça demeurera à 146k et non 500k pour trois ports méthanier, car selon tout ce que j’ai lu ai entendu à ce jour à cet effet, les économistes s’entendent pour dire qu’à court et moyen terme, il n’y a pas de marché pour un deuxième port méthanier au Québec, peu importe où se situerait le premier.
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24 février 2007 à 11 h 31
Je veux bien être contre, mais son nombre de 146 000 tonnes, il le prend où ?
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24 février 2007 à 15 h 49
Si je peux vous aider à prendre une décision, disons que le gaz issu du port méthanier vise à remplacer le chauffage qui lui se fait au mazout actuellement. Or le mazout est 10 fois plus polluant que le gaz qui serait traité à Lévis.
Tirez vous même vos conclusions. certains veulent bien y voir une source de pollution additionnelle. Moi je vois l’envers de la médaille et je me dis qu’avec ce port méthanier, on réduiera par 9 les émissions réellement polluantes. Si on veut jouer à ce jeu là…
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24 février 2007 à 16 h 11
Ce qui se passe, c’est que le gaz est en voie d’être remplacer par la géothermie pour le chauffage en milieu industriel. Le mazout restera toujours moins cher que le gaz, car il y a une pénurie en Amérique du Nord.
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24 février 2007 à 16 h 57
L’autre truc illogique aussi c’est de mesurer les gaz à effet de serre du port méthanier au niveau de la production plutôt que de la consommation.
Comme si le fait de ne pas avoir de port méthanier à Québec allait faire que par magie, le gaz produit n’allait pas être déliquéfié ailleurs sur la planète. Complètement ridicule. De plus, l’électricité utilisée ici est propre, alors que si on refuse le port et qu’on le laisse disons s’implanter ailleurs comme à Boston (où il y en a déjà un), ce sera éventuellement de l’électricité générée à partir de centrales au charbon qui servira dans le processus.
Dans le même ordre d’idée, l’utilisation de gaz naturel est beaucoup plus propre à la consommation que le mazout comme quelqu’un d’autre l’a déjà mentionné.
On peut tourner l’article à l’envers: réveillez-vous gens de Québec: va-t-on laisser empêcher la construction d’un port méthanier et s’obliger à se chauffer au mazout produit dans les sables bitumineux dont la production et la consommation sont 1.5 fois plus polluantes que le gaz liquéfié? (Le ratio 10 pour 1 évoqué plus haut est exagéré: à la consommation, on parle d’un ratio de 55kg de CO2 par kj d’énergie pour le gaz contre 75 pour le mazout).
Yves: en 2005, le gaz naturel coûtait, par BTU, 10% de moins que le mazout (faites le test: http://www.aee.gouv.qc.ca/section2/comp_couts.asp.Aujourd'hui c’est sûrement encore moins cher, le prix du gaz a beaucoup baissé depuis un an.
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24 février 2007 à 17 h 18
« Tirez vous même vos conclusions. certains veulent bien y voir une source de pollution additionnelle. Moi je vois l’envers de la médaille et je me dis qu’avec ce port méthanier, on réduiera par 9 les émissions réellement polluantes. Si on veut jouer à ce jeu là… »
Ouais sauf qu’avec le rapport concernant le réchauffement climatique ce serais incohérent de vouloir continuer dans ce sens…
« On peut tourner l’article à l’envers: réveillez-vous gens de Québec: va-t-on laisser empêcher la construction d’un port méthanier et s’obliger à se chauffer au mazout produit dans les sables bitumineux dont la production et la consommation sont 1.5 fois plus polluantes que le gaz liquéfié? … »
Tant qu’a y être « Réveillez-vous gens de Québec : Va-t-on continuer a utiliser les combustibles fossiles, quand on peut commencer à utiliser des solutions alternatives…
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24 février 2007 à 17 h 31
Exactement Pascal. Oui il faut chercher des alternatives, mais pour le moment, elles ne sont pas viables. Elles le seront un jour, il faut les encourager, mais toute l’eau du monde et tout le vent du monde ne permettraient probablement pas aujourd’hui de combler les besoins énergétiques de la planète.
Tant que la consommation ne diminuera pas (et la faire diminuer est le grand défi), ce n’est pas d’empêcher les Suroît ou les Rabaska de ce monde qui va améliorer la situation. De deux maux, il faut choisir le moindre: investir dans Rabaska, c’est mieux qu’investir dans les bitumineux. Et si je suis d’avis qu’investir dans le transport en commun, c’est mieux que d’investir dans Rabaska, je pense aussi que c’est pas mal plus compliqué de convaincre la population d’utiliser le transport en commun que de la convaincre que Rabaska, finalement, ce n’est pas si mal que certains voudraient nous le faire croire.
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24 février 2007 à 18 h 59
Alors là probablement que cela pendra une crise du genre verglas 98 en plus long pour que les gens change leurs mode de vie ???
Ouch !!! je ne le souhaite point, mais d’un autre sens ?! …
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24 février 2007 à 19 h 35
Attention! On ne parle pas de remplacer le mazout par du gaz… on ne polluerait pas moins avec Rabaska. De toute façon, ça fait longtemps que la grande majorité des habitations sont construites avec un chauffage à l’électricité, et non aux hydrocarbures. De plus, un chuffage central au mazout se remplace bien plus facilement par un chauffage central électrique qu’au tel système au gaz.
Bref, je ne vois pas ce que vient faire le mazout là-dedans.
Quant aux 146 000 tonnes de GES, je ne sais pas moi non plus d’où elles viennent. Selon l’article, ça vient de la « vaporisation du gaz naturel liquéfié », donc après avoir été acheminé au port méthanier. C’est pourquoi j’ai commencé en disant « SI le nombre avancé… ».
Toutefois, s’il n’y a en pratique aucune pollution que se fait ici, je vais devoir revenir sur ma position indécise… En effet, selon toute vraisemblance, le gaz ira aux États-Unis car ils ne veulent pas avoir de port chez eux, et c’est pour ça qu’il veulent le faire ici. Donc s’ils utilisent du gaz plutôt que du charbon comme source principale d’énergie, ça sera déjà ça de gagné (car leur électricité n’est pas aussi « propre » que la nôtre)
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24 février 2007 à 20 h 06
C’est en plein ça Manu. Le gaz ira aux États-Unis car les riches de la Nouvelle-Angleterre veulent préserver leurs beaux paysages. Ogunquit, Nantucket, Cape Cod, le Rhode Island, c’est-y pas beau, ça? Idem pour l’électricité qui sera générée par le projet de la Rupert, qui ira vers le sud aussi.
Voilà toute l’essence du projet de société québécois: sacrifier notre environnement pour se faire payer en morceaux de l’abyssale dette états-unienne (communément appelés dollars) voués à se dévaluer tant et aussi longtemps que la Fed fait rouler la planche à billets sans retenue. Autrement dit, sacrifier notre environnement pour financer nous-même la surconsommation de nos voisins.
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24 février 2007 à 21 h 13
Au sujet de l’énergie au Québec, y’a un truc qui tourne pas rond. On s’oppose aux ports méthanier. Ok. D’autres groupes s’opposent aux dérivations des rivières des projets hydroélectrique dans le Nord. Bon ça va. Les écologistes n’ont rien voulu savoir de la centrale au gaz naturel du Suroit. Je comprend ça. À tout ça s’ajoute l’opposition systématique de certains groupes à la hausse des tarifs d’électricité. Vous savez, on ne vit plus dans les années 70-80 quand l’électricité était en abondance après l’achèvement des grands barrages du nord. L’énergie devient rare. Or, on la consomme comme une ressource inépuisable avec un prix en dessous du marché (car c’est dans la politique du ministère des ressources naturelles). Pourtant, l’énergie est un enjeux vital pour l’économie et notre style de vie. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Il faudra faire un choix. Veut-on plus d’énergie? ou en veut-on moins proportionnellement à notre économie en croissance? Si la réponse est moins, les pressions de la demande risque de peser lourd dans la fixation des tarifs d’électricité. Ça pourrait être utilisé comme argument à la régie de l’énergie et ce serait légitime. Un tarif adéquat est la meilleure solution pour éviter le gaspillage de l’énergie et optimiser son utilisation. Je ne m’en cache pas du tout, je fais l’apologie du Québec lucide. Ce qui est certain, on ne pourra pas faire plaisir à tous indéfiniment.
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25 février 2007 à 09 h 15
Ouin ! Je suis d’accord avec toi Jeff, quanf on dit que l’on consomme l’électricité comme si cela était une ressource inépuisable ! Notre style devie et notre consommation est a revoir !!!
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25 février 2007 à 10 h 56
Ludovic fait quelques raccourcis.
Si le port méthanier ne s’établit pas au Canada, ce sera la responsabilité d’autres pays de réduire d’autant leurs émissions de gaz à effet de serre. Le protocole de Kyoto a été ratifié par le Canada, ce qui en fait une loi auquel devra se conformer tout gouvernement à l’avenir, sous peine de se voir imposer des pénalités.
S’affranchir du mazout ne passe pas impérativement par le gaz. L’électricité (qui est justement propre) devrait être l’énergie de remplacement avec d’autres sources comme l’énergie solaire (passive, entre autre) et la géothermie qui sont des technologies que même des peuples «primitifs » ont su exploiter et qui peuvent répondre à la croissance actuelle de la demande énergétique. Il me semble que c’est le minimum à exiger. La croissance de la disponibilité énergétique doit être obtenue par l’efficacité énergétique. Il faut cesser de faire grossir l’assiette de nos sociétés obèses.
Et dire que c’est pour remplacer le mazout n’est pas un argument, puisque si l’on applique la logique de Ludovic, le mazout trouvera preneur ailleurs de toute manière. (Une logique qui ne tient pas compte de l’existence du protocole de Kyoto.)
Ludovic ne distingue pas gaz naturel et gaz naturel liquéfié (GNL). Le processus de liquéfaction et de gazéfaction demande tellement d’énergie que le GNL a un bilan d’émission de GES semblable à celui du charbon. (Pour rendre le méthane liquide, il faut le refroidir considérablement, d’où le besoin énorme d’énergie sur les plateformes d’extraction. Pour le réchauffer et le rendre liquide, il faut de nouveau consommer beaucoup d’énergie, au port méthanier.) S’il n’y avait pas naturel dans le nom de ce gaz, parions que la résistance serait plus grande.
Pour répondre à Simon, j’imagine que le chiffre de 146 000 tonnes provient des documents rendu publics dans le cadre des audiences publiques. Si un volontaire veut aller vérifier… Autrement acceptons-le comme véridique.
Quant à la croissance économique… C’est la plus grande faiblesse de ce projet. L’équivalent d’une pharmacie Jean Coutue en nombre d’emploi après la construction. Un véritable plat de lentille. (c’est une référence biblique que nous fait ce vénérable grand-père, visiblement soucieux de l’avenir que nous réservons à ses enfants) Veut-on vraiment courir autant de risques pour des promesses sommes toutes dérisoires ?
Analyser le projet en s’intéressant aux vraies choses, c’est regarder plus loin, vers l’ouest, l’est, le sud et le nord.
Vers l’ouest : la disponibilité du GNL va libérer le gaz de l’ouest canadien, qui était consommé par l’Ontario et le Qc, et le rendre disponible pour accroître la vitesse d’extraction de pétrole des sables bitumineux de l’Alberta. (C’est ce que viseraient les promoteurs.) Donc, investir dans Rabaska, c’est investir dans le bitumineux. (Aller au plus facile, c’est faire preuve de lâcheté et de témérité. De toute manière, l’investissement dans Rabaska est privé et n’a rien a voir avec la lutte contre les émissions de GES, au contraire.)
Vers l’est : va accroître la valeur des gisements de gaz du golfe St-Laurent et faciliter leur exploitation. Donc, l’étude du projet de Rabaska aurait dû amener l’étude en parallèle des projets d’extraction de gaz dans le golfe. Autrement, c’est segmenter un projet global pour faciliter son acceptation sociale. Vous doutez ? Nous en reparlerons dans quelques années, tout en ayant, bien évidemment, oublié les débats d’aujourd’hui.
Vers le sud : va rendre disponible l’énergie nécessaire aux Américaines pour retarder :
1. le choc pétrolier et
2. la remise en cause de l’utilisation irraisonnée de l’énergie.
Vers le nord : va retarder l’atteinte des objectifs du protocole de Kyoto et donc, contribuer à la crise climatique en Arctique. Ce genre de décision va aussi contribuer à redéfinir le sens du mot souverainisme au Canada. En resserrant les liens énergétiques qui lient le Canada aux États-Unis, être souverainiste signifiera bientôt vouloir s’affranchir du pouvoir économique et politique américain. Pour les souverainistes canadiens, le conflit du bois d’oeuvre aura constitué la première démonstration de la perversion des « lois » du marché par le pouvoir économique américain. Un jour de disette, l’éléphant (je ne parle pas spécifiquement des républicains) pourrait bien vouloir manger la souri. Politique fiction ? Certes. Nous en reparlerons dans quelques années, tout en ayant, bien évidemment, oublié les débats d’aujourd’hui.
Peu importe la manière (par le mécanisme de prix, par l’éducation et/ou par mécanismes réglementaires…) ce qu’il faut, c’est réduire notre consommation. Quand j’apprends que les voitures chinoises (modèle 2007) sont moins polluantes que ce que visent les normes Californiennes, je me demande avec quel sérieux on considère les conclusions des scientifiques. Notre mode de vie est condamné à être modifié.
C’est justement ce qu’est venu nous dire David Suzuki la semaine dernière. Sa présentation se basait sur le rapport commandé par Tony Blair à Nicolas Stern. L’ancien économiste en chef de la Banque mondiale nous dit que si l’on n’investit pas 1% du PIB brut mondial dans la lutte contre les GES, l’économie subira une correction de l’ordre de 5 à 20%. Bref, un scénario qui nous promet une crise semblable à celle de 1929. On ne peut pas rien faire ou faire pire et s’attendre au business as usual. On ne peut pas s’attendre non plus à vivre une crise économique semblable à celle de 1929, sans connaître en même temps des conflits sociaux ou militaires. C’est être lâche de détourner le regard, il faut regarder la maison brûler et retrousser ses manches.
Que faire alors ? Quand Carol publie des billets sur ce site, ce sont souvent des solutions à ces problèmes. Il faut, par exemple, se demander si on a vraiment les moyens de continuer à étaler les villes. C’est certain, Ludovic, que les citoyens ne seront pas enclin à utiliser le transport en commun si on les a laissé s’établir dans un secteur qui ne peut pas être desservi par le transport en commun. On ne peut pas faire passer des parcours métrobus dans tous les boisés de Québec. Il faut penser une ville sexy, comme celle pensée à Vancouver, sous le label de l’écodensité. Il faut réaliser que les espaces intercalaires sont des pertes d’espaces et d’énergie et qu’ils offrent un potentiel énorme de développement. C’est là que la ville doit maintenant se construire et non pas dans les derniers boisés urbains, ni dans les campagnes. L’action individuelle (le vote ou l’achat) doit être complétée par l’action collective (les politiques publiques).
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25 février 2007 à 11 h 21
« Le protocole de Kyoto a été ratifié par le Canada, ce qui en fait une loi auquel devra se conformer tout gouvernement à l’avenir, sous peine de se voir imposer des pénalités. »
J’suis pas sûr de ça, un traité peut être violé par définition, mais pour le reste de ton analyse, intéressant.
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25 février 2007 à 12 h 31
Cher JT j’avoue que je ne le voyais pas cet problématique dans toute sa profondeur, merci
de cette analyse…
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25 février 2007 à 16 h 02
En effet, bon commentaire JT!
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25 février 2007 à 17 h 54
Lors d’un débat auquel j’ai participé, madame Brochu, la vice-présidente de Gaz Métro, se plaignait que les entreprises utilisent du bunker au lieu du gaz et que l’électricité n’était pas assez chère pour qu’elle puisse vendre du gaz.
Ce qui est épatant dans ce débat c’est que personne ne semble se rendre compte que le gaz viendra de très loin, ce qui nous rend vulnérables aux perturbations géopolitiques et qui dans tous les cas de figure augmentera le déficit commercial du Québec.
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25 février 2007 à 21 h 50
JT, si on se fie à votre propos, l’Arabie Saoudite serait le plus grand pollueur de la planète. Le calcul des émissions de gaz à effet de serre doit se faire au niveau de la consommation et non de la production. Quand la Chine construit des centrales au charbon pour fabriquer les bébelles que nous achetons, c’est nous qui polluons, ce n’est pas la Chine.
Si les États-Unis achètent du gaz naturel ayant transité par le Québec, ce sont eux qui en réalité sont responsables des gaz à effet de serre liés à la production de ce gaz, tout comme ils seront également responsables si le port méthanier est construit sur leur territoire et tout le monde comprendra qu’un port méthanier à Québec ou un port Méthanier à Boston, c’est la même chose en terme d’émissions de gaz à effet de serre (sauf que dans un cas, on se pense beaux et fins et on fait semblant que le problème est réglé).
Il ne suffit pas d’outsourcer la production pour pouvoir faire l’autruche et s’en laver les mains.
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26 février 2007 à 07 h 16
« Le protocole de Kyoto a été ratifié par le Canada, ce qui en fait une loi auquel devra se conformer tout gouvernement à l’avenir, sous peine de se voir imposer des pénalités. »
« J’suis pas sûr de ça, un traité peut être violé par définition, mais pour le reste de ton analyse, intéressant. »
Effectivement Jeff, seules nos lois écrites et nos propre jurisprudences ont force de loi ici. Autrement, il n’y aucune loi internationale qui peut nous contraindre, et cela est valable pour tous pays.
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26 février 2007 à 09 h 54
« Le calcul des émissions de gaz à effet de serre doit se faire au niveau de la consommation et non de la production. »
??? Pourquoi pas les deux, ces deux aspects sont significatif et on sûrement un impact, chacun sur le degré de pollution… a des degrés divers…
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26 février 2007 à 10 h 33
J’ai participé à la table ronde canadienne sur le plan de lutte aux gaz à effet de serre. La philosophie était que l’on ne compte pas la production pétrolière, car c’est pour l’exportation! Ce à quoi j’ai rétorqué qu’il faudrait donc logiquement compter les produits importés. De même, un autre participant a fait remarquer qu’à ce compte-là, le Québec devrait déduire ses exportations d’aluminium, car sa production exige beaucoup de gaz à effet de serre.
Ceci dit, la question des transferts d’un pays à l’autre est loin d’être négligeable. Dans le cas des États-Unis, une bonne partie de l’amélioration de l’intensité des gaz à effet de serre provient de la délocalisation des industries les plus polluantes.
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26 février 2007 à 11 h 09
Si je comprend bien, dans le fond tous a un impact sur l’environnement et la pollution, juste que certain essaye de s’en sauver ?! pour ne pas prendre leur responsabilité…
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28 février 2007 à 00 h 30
Dans une certaine mesure, l’approche du « consommateur-pollueur » n’est pas si bête, car s’il n’y avait pas de consommation, il n’y aurait pas non plus de production ni le pollution qui en découle.
Toutefois, vu dans l’autre sens, on peut aussi se dire qu’il y a généralement moyen de polluer moins pour une production égale, donc moins polluer pour une même consommation (par de nouvelles technologies par exemple). Ainsi, il faudrait qu’on se sente responsable de la pollution qu’on produit par l’extraction des sables bitumineux en Alberta ou par la production d’aluminium plus près de chez nous, par exemple.
Ça semble logique non? et si vous vous croyez moindrement écolo et que vous adhérez à ce raisonnement, vous avez raison, enrayer la pollution à la source est excellent pour la planète. Mais… vous êtes par le fait même aussi d’accord avec la politique environnementale du gouvernement américain (et canadien si ça continue) pour contrer la pollution, qui prône le développement de nouvelles technologies.
Là vous froncez les sourcis, et vous vous dites, voyons… me suis-je fait avoir? comment puis-je être écolo et en même temps d’accord avec le gouvernement américain? (par exemple)
C’est qu’il ne faut pas oublier la première façon de voir les choses, qui mène à la réduction de la consommation comme solution au problème… ah! Là vous êtes rassurés et vous saviez que vous aviez raison de vous sentir écolo…
On peu très bien concilier les deux façons de penser… sauf quand il s’agit de déterminer qui pollue et qui ne pollue pas, et là chacun prend celle qui l’avantage et personne n’est responsable de rien en bout de ligne. Chacun se renvoie la balle, et c’est pas mal là où on en est rendu je crois.
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